Comme la glace

Chapitre 16 : Confidences pour confidencs

1313 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 22/05/2017 21:46

Hermione ne revit pas Malefoy de toute la journée. Ni dans les couloirs du château, ni au repas du soir. Céleste non plus n’était pas réapparue. La Gryffondor ne pouvait s’empêcher de se demander où ils étaient. S’ils avaient passé la journée ensemble. Habillés ou… Non, elle préféra interrompre le fil de ses pensées avant de s’énerver. Elle s’assit sur le petit canapé rouge de la Salle Commune de Gryffondor et alluma un feu à l’aide d’un sort. La flamme qui sortit de sa baguette prit instantanément forme dans l’âtre de la cheminée. Elle se réchauffa quelques instants. Puis la jeune fille fut de nouveau emportée par ses pensées.

C’était étrange ce sentiment. Elle ne l’avait jamais ressenti jusqu’ici. Elle ne savait pas vraiment ce que ça pouvait être. Cette brûlure infernale qui lui tordait le ventre. Son sourire qui s’effaçait immanquablement à l’évocation de la demi-Vélane. Etait-ce de la… jalousie ? Non. Non, pas du tout. Totalement impossible. Malefoy faisait ce qu’il voulait et ça lui était complètement égal. Oui, complètement. Après tout il n’y avait rien eu entre eux. Un simple contact. Presque rien. Même pas un baiser. Sa réflexion fût stoppée par l’arrivée bruyante d’Harry et Ron.

« Mais puisque je te dis que si, s’énerva Harry. Je l’ai lu pas plus tard que tout à l’heure dans le bestiaire de la bibliothèque !

- Ouais, ben il est tout pourri ton bouquin. Il raconte n’importe quoi, t’as bien vu que ça m’avait rien fait ! s’emporta Ron.

- Bon, Hermione, tu veux bien dire à cette tête d’Hippogriffe ce que provoquent les Vélanes chez les hommes ! Il ne veut pas me croire…

- Les Vélanes sont des créatures d’une extrême beauté, elles sont envoutantes pour les hommes. Mais lorsqu’elles se mettent en colère leur visage se métamorphose et elles ressemblent à des harpies, s’empressa d’expliquer Hermione.

- Ah, ben j’ai dû zapper la deuxième partie… Elle est nettement moins attirante tout à coup cette Céleste, grimaça Harry.

- Céleste n’est pas une Vélane, ce n’est qu’une demi-Vélane. Elle a hérité de la beauté de sa mère mais pas des mauvais côtés, enchaina Hermione.

- Ben voilà, elle doit pas faire autant d’effet qu’une pure ! C’est pour ça que ça m’a rien fait ! conclut Ron.

- En fait je suis assez surprise que tu n’aies eu aucune réaction face à elle…

- J’suis peut-être immunisé ! C’est sûrement ça, son pouvoir bizarre n’a pas d’emprise sur moi ! » lui répondit Ron qui ne semblait pas vouloir admettre la vérité.

Leur discussion fut interrompue par l’arrivée d’une autre Weasley. Ginny descendit du dortoir, quelques livres dans les bras. Elle leur souri en passant près du canapé et se dirigea vers la porte. Son mouvement fut stoppé par la voix d’Harry.

« Salut Ginny ! s’exclama le jeune sorcier. Tu te joins à nous ?

- Je suis désolée Harry, je dois rapporter ces livres à la Bibliothèque avant demain… On se verra peut-être tout à l’heure », lui répondit Ginny en sortant de la pièce.

Désespéré, Harry soupira. Si ça continuait comme ça il n’allait jamais pouvoir passer un peu de temps seul avec la jolie rousse. Pourtant, Merlin seul savait à quel point il avait fait des efforts pour se rendre disponible. Mais Ginny, elle, ne l’était jamais. Pas pour lui. Sentant son désespoir, Hermione tenta de le réconforter.

« Oh allez, Harry, sois pas triste ! Toi et Ginny allez bien finir par réussir à vous voir. Elle est simplement un peu occupée ces derniers temps.

- Je crois pas qu’elle veuille vraiment me voir. Elle passe beaucoup de temps avec Dean tu sais. Je croyais pourtant que cette histoire était terminée, marmonna Harry défaitiste.

- Ne sois pas si pessimiste ! Pour être tout à fait franche elle n’était sortie avec Dean que pour te rendre jaloux », lui confia Hermione.

Harry retrouva instantanément le sourire. Un demi-sourire, mais un sourire quand même. Peut-être y avait-il de l’espoir finalement. Peut-être était-il parti battu un peu trop vite. Il l’aimait depuis si longtemps. Depuis le jour où il l’avait sauvé dans la Chambre des Secrets. Voilà déjà cinq années.

« Et toi Hermione ? demanda Ron. Est-ce que… Est-ce que quelqu’un… t’intéresse ? Enfin je veux dire… Peut-être que si t’étais si souvent dans la lune c’est que tu pensais à quelqu’un. »

Hermione se sentit pâlir, puis rougir. Pâlir en se rappelant l’épisode de la Salle sur Demande. Rougir en s’apercevant qu’elle ne pouvait pas en parler avec eux. Qu’elle ne voulait pas en parler avec eux.

« Je… non… je… n’ai personne… Je suis bien trop absorbée par mes études ! se rattrapa-t-elle de justesse.

- Ah… C’est dommage, j’ai entendu dire que Cormac McLaggen était toujours intéressé par toi, l’informa Harry.

- Cormac ? Cette crapule sans nom ? La seule chose pour laquelle je le respecte c’est parce qu’il a vomi le tartare de Dragon sur les chaussures de Rogue à la fête de Slughorn l’an dernier. Pour le reste, ce n’est qu’un abruti sans intérêt ! s’énerva Hermione. »

Colin Crivey, préfet de Gryffondor, vint interrompre la tirade d’Hermione. Il semblait pressé.

« Ah, Hermione, je te trouve enfin !

- Colin ? Qu’est-ce qu’il y a ?

- C’est McGonagall, elle me charge de te dire qu’une nouvelle élève est arrivée à l’école.

- Céleste Beauchamps, je suis au courant. Toute l’école est au courant…

- Oui ben justement, McGonagall l’a confié à Drago Malefoy en attendant qu’elle soit placée dans une maison.

- Malefoy ? Mais… Mais pourquoi lui ?

- Ben, parce que c’est un préfet-en-chef. McGonagall a supposé que tu étais trop occupée pour pouvoir t’occuper d’elle.

- Quoi ? Mais non ! Je suis tout à fait disponible !

- Ecoute Hermione, j’y suis pour rien moi ! Si t’es pas d’accord c’est pas à moi qu’il faut te plaindre. »

Sur ces paroles il partit vers son dortoir. Hermione ressentit à nouveau cette sensation. Ce feu intenable qui lui pliait les boyaux. Un frisson la parcouru. Elle déglutit difficilement et soupira. Elle ne savait pas ce qu’elle avait mais il fallait que ça cesse. A force de s’angoisser elle avait dû attraper une maladie. Sûrement une infection magique. Ça ne pouvait pas être autre chose. Ça ne devait pas être autre chose.

« Eh Ron, on n’a pas encore parlé de toi ! Raconte, t’es bien secret en ce moment, l’encouragea Harry.

- Y a rien à dire, lui répondit Ron sur un ton glacial. De toute façon il est temps qu’on aille dormir. »

Ron se leva et sans un mot monta les escaliers. Harry et Hermione se regardèrent sourcils froncés. Leur ami n’avait pas l’habitude se confier. Mais là c’était autre chose. Il esquivait complètement leurs questions. Il était très secret. Trop secret. Il s’absentait souvent entre deux cours sans donner de raison valable. Il ne leur disait plus rien de ses activités. La question n’était pas de savoir pourquoi. Mais plutôt, pour qui.

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