Comme la glace

Chapitre 22 : Tu avais le choix

1271 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 25/05/2017 15:09

Les semaines s’écoulèrent sans qu’Hermione ne les voit passer. Ses journées étaient bien remplies et son emploi du temps surchargé. Elle enchainait les révisions, en alternant tout de même avec des petits instants de pause. Dans ces moments-là ses amis étaient toujours près d’elle. Ils lui avaient même organisé un petit anniversaire surprise dans la salle commune de la Tour de Gryffondor. Ce jour-là elle oublia tous ses soucis. Elle avait été couverte de cadeaux. Aucun d’eux n’avait cependant osé lui acheter un chat. Estimant qu’il était encore trop tôt, ils avaient opté pour des babioles, des livres et des friandises en tout genre. Elle avait ri comme elle ne l’avait pas fait depuis longtemps, parlé de tout et de rien avec Ginny. Elle était heureuse, tout simplement.

Mais le retour à la réalité n’avait pas été des plus joyeux. Malgré tous ses efforts, chaque jour elle croisait Drago Malefoy dans les couloirs du château. Elle devait supporter sa présence dans les cours qu’ils avaient en commun. La plupart du temps il était accompagné de Céleste, qui ne le lâchait presque jamais. Elle était devenue la nouvelle Pansy. Celle-ci se faisait désormais rare au bras du Serpentard. Hermione faisait pourtant son possible pour ne pas le voir, ne pas penser à lui. Rien n’y faisait. C’était comme si le destin se moquait d’elle. S’amusait à la faire souffrir. Alors elle prenait sur elle. La tête haute et le regard digne. Toujours.

Jusqu’au jour où ce fut lui qui vint la trouver.

« Granger ? Granger attends ! Faut qu’on parle. »

Il était le milieu de la nuit lorsque le cours d’Astronomie se termina. Harry, Ron et Hermione finissaient de ranger leurs affaires et se dirigeaient vers l’escalier de sortie. Retenue par une main qui attrapa son bras, la jeune fille ne put aller plus loin. Elle sourit à ses amis pour leur signifier qu’il n’y avait aucun problème. Ils descendirent l’escalier, la laissant seule face à celui qui hantait ses nuits.

« Qu’est-ce que tu veux Malefoy ?

- Euh… Je… je voulais simplement être bien sûr que tu as bien fait passer le message concernant le bal masqué.

- Ça fait des semaines que l’information a était transmise. Toute l’école est au courant, tu devrais l’être aussi.

- Alors… il… il n’y a plus de préparatifs ? T’es sûre ?

- Tout es prêt. J’ai tout réglé. Qu’est-ce que tu me veux réellement Malefoy ?

- Et bien… C’est que… J’aurais besoin que tu me fasses réviser. »

Hermione n’en revenait pas. Quel culot ! Il ne lui avait pas adressé la parole depuis des semaines et voilà qu’il lui demandait un service.

« Non, répondit la Gryffondor catégorique.

- Comment ça « non » ? Tu ne peux pas me refuser ça !

- Ben si. »

Elle tourna les talons et laissa le Serpentard seul au milieu de la Tour d’Astronomie. Pour qui il se prenait. Elle n’était pas une machine qu’il pouvait utiliser puis jeter quand ça l’arrangeait. Elle était une personne. Quelqu’un d’humain avec des sentiments. Avec un cœur que le jeune homme avait ébranlé sans s’en rendre compte.

« Granger ! Reviens ! lui ordonna-t-il comme il avait l’habitude de le faire avec tout le monde. »

Hermione n’obéit pas. Elle poursuivit son chemin comme si elle n’avait rien entendu. Elle avait sa fierté tout de même. Elle ne pouvait pas se laisser marcher sur les pieds par qui que ce soit. Encore moins par un Serpentard, tout Drago Malefoy qu’il était.

Essoufflé mais rapide comme l’éclair, le jeune homme traversa la distance qui les séparait pour lui barrer la route.

« C’est quoi ton problème ?! l’invectiva-t-il.

- J’ai autre chose à faire que te donner des cours particuliers. Si t’as besoin d’aide, demandes à ta Céleste chérie.

- T’es jalouse ou quoi ? »

Hermione s’arrêta net. Elle leva la tête vers le Serpentard et planta son regard dans le sien. Sa question n’en était pas vraiment une. Il n’attendait pas de réponse sincère. Pourtant, elle allait lui en fournir une. Il était temps qu’elle arrête de faire semblant.

« Oui, déclara la Gryffondor d’une voix assurée. »

Malefoy vacilla imperceptiblement. Il était déstabilisé. Incapable de répondre quoi que ce soit, il resta de marbre. Impassible. Face lui, Hermione n’avait pas cessé de le fixer. Elle ne partirait pas. Elle attendait qu’il réponde.

Les secondes s’écoulèrent comme si elles avaient été des années. Les pensées se mélangeaient et les émotions s’entremêlaient.

« Je vais t’avouer quelque chose Granger. Pune chose que personne ne sait. En dehors de Céleste et moi, aucun autre élève ni professeur n’est au courant. »

Hermione leva un sourcil interrogatif et croisa les bras. Elle se demandait ce qu’il pouvait bien y avoir de si mystérieux qu’il n’en avait parlé à personne. Dans l’expectative, elle patientait.

« Lorsque Céleste est arrivée, je lui ai visiblement fait grande impression. Deux jours plus tard elle envoyait une lettre à son père pour lui faire part de son nouveau caprice. Autrement dit, sa soudaine envie de faire de moi son futur époux. Quand son père a reçu la lettre, il a tout de suite reconnu mon nom de famille. Les Malefoy et les Beauchamps se sont déjà croisés par le passé. Mon père et celui de Céleste étaient camarades de classe. Ils ont passé de nombreuses années à Poudlard puis se sont perdus de vue. Mr Beauchamps a tout de suite contacté mon père qui, tu l’imagines bien, a été complètement emballé par le projet de mariage. Tu parles… Deux familles comme les nôtres, unies, ça ne peut qu’être positif. Bref, Céleste et moi avons tous deux reçus une lettre de nos pères respectifs. La mienne disait, en gros, que le mariage était arrangé et que je devais faire mon possible pour que ça ne ressemble pas à une union arrangée. Quand tu m’as trouvé dans la Salle sur Demande il y a quelques semaines, j’écrivais à mon père. C’était la réponse à sa précédente lettre. Granger, essayes de comprendre. J’ai reçu des ordres, je n’ai pas eu le choix. »

Hermione avait écouté les explications du Serpentard sans broncher. Mâchoire serrée, bras croisés, elle était sur la défensive. La jeune fille décroisa les bras et s’avança doucement mais sans hésitation vers le jeune homme. A chaque pas qu’elle faisait, la colère montait un peu plus en elle. Elle serra les poings et parcouru le dernier mètre qui les séparait. Lorsqu’elle s’arrêta, il ne restait que quelques centimètres entre son visage et celui de Malefoy. Elle n’avait pas un seul instant cessé de fixer ses yeux gris. D’une voix de glace, elle lui répondit.

« On a toujours le choix. »

 

Laisser un commentaire ?