Comme la glace

Chapitre 23 : Disputes et invitations

2056 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 25/05/2017 16:30

« Qui est-ce que tu vas emmener au bal toi Harry ? demanda Ron.

             - Et bien… J’espérais pouvoir y emmener Ginny, si ça ne te pose pas de problèmes…

             - Voyons Harry, pourquoi est-ce que Ron se mettrait en travers de ton bonheur ? ironisa Hermione.

             - Ah mais moi j’ai rien à dire ! Sauf peut-être que Dean t’a devancé…

             - Je m’en doutais… soupira Harry déçu. Et toi Ron ?

             - Et bien... Je… j’y vais avec quelqu’un.

             - On la connait ? demanda Hermione.

             - Non, vous… Je ne crois pas que vous l’ayez déjà vu, hésita le jeune homme. Et Hermione alors ? Tu dois y aller avec Malefoy ?

             - Pardon ? manqua de s’étouffer la Gryffondor.

             - Ben je sais pas moi. Peut-être que les préfets-en-chef doivent y aller ensemble. Non ?

             - Non, on n’a aucune obligation.

             - Hermione, l’interrompit Harry. Puisque je ne peux pas y aller avec Ginny, je me disais que j’aurais pu t’emmener au bal. En amis. Qu’est-ce que tu en dis ?

             - Avec plaisir Harry ! s’enthousiasma la jeune fille. »

             Le jour du bal approchait à grands pas et les invitations se multipliaient. Personne ne voulait se montrer seul à un bal. La plupart des élèves avaient trouvé un cavalier ou une cavalière. L’excitation montait au fur et à mesure que les jours passaient. Les garçons achetaient leurs costumes et les filles prenaient soin de choisir le bon masque. Les festivités étaient attendues par toute l’école, y compris les professeurs. Chacun faisait des pronostics sur les plats que l’on servirait, les robes que chacune porterait mais surtout sur les couples qui seraient présents. L’école entière était en ébullition.

             « Et toi Sarah ? interrogea Hermione. Qui est le grand élu ?

             - Ne te moques pas de moi veux-tu, répondit Sarah en souriant. D’ailleurs saches que j’ai un cavalier des plus inattendus. Terence Higgs, de Serpentard, m’a proposé d’être sa cavalière pour le bal.

             - Terence ? Tu parles de ce garçon qui était attrapeur de l’équipe de Serpentard en première année ? demanda Harry.

             - Exact. J’ai été surprise, mais lui et moi entretenons de bonnes relations, alors j’ai dit oui !

             - Et ben dis donc, Sarah la sage va au bal d’Halloween avec un Serpentard ! se moqua gentiment Ron. Ça ferait un bon titre pour la gazette du sorcier !

             - Tu es jaloux voilà tout ! répondit Sarah en riant. Tu sais avec qui Malefoy y va ?

             - Non, répondit Hermione. Mais je suppose qu’il va emmener Céleste, elle sera superbe en ange de la mort !

             - Ne sois pas si catégorique, l’arrêta la Serdaigle. J’ai entendu dire qu’il y avait de l’eau dans le gaz entre ces deux-là.

             - Qu’est-ce que tu veux dire ? l’interrogea la Gryffondor.

             - Disons que Malefoy n’apprécie que moyennement que Céleste prenne les devants. Elle a tendance à lui donner des ordres et je ne crois pas que ça lui plaise.

             - Je savais que ça ne durerait pas longtemps, conclut Ron. Ces deux-là se ressemblent beaucoup trop, ça va finir par faire des étincelles.

             - Pour le moment ils sont toujours ensemble, rectifia Sarah. Leur relation de couple n’est simplement pas au mieux de sa forme. »

             Au loin des pas se firent entendre. Harry tourna la tête vers l’entrée de la cour pavée et distingua deux silhouettes. Ginny et Dean, main dans la main, approchaient du petit groupe d’amis.

             « Salut Harry ! s’enthousiasma Ginny. »

             Aucune réponse ne se fit entendre. La tête baissée, Harry resta silencieux. La voir ainsi lui brisait le cœur. Il ne pouvait pas aller contre sa volonté, ne pouvait pas l’empêcher de faire ce qu’elle voulait, mais il pouvait exprimer son mécontentement. C’est pourquoi il ne dit rien. Il prit ses affaires et se leva.

             « J’ai un truc à faire, dit-il en s’adressant à Ron et Hermione. Je vous rejoins plus tard. »

             Harry tourna les talons et, sans un regard pour la jolie rousse, traversa la cour pavée. Interrogative, Ginny fronça les sourcils en se tournant vers son amie.

             « Ne t’en fais pas, il est simplement un peu fatigué, lui répondit-elle. Ça lui passera, tu verras.

             - Il est jaloux, poursuivit Dean. Tout le monde sait qu’il veut sortir avec toi Ginny. Je t’ai eu en premier et ça le fait rager.

             - Je ne suis pas un trophée de chasse Dean ! s’énerva la jolie rousse en détacha violemment sa main de celle de son petit ami.

             - Ça va, t’énerves pas ! C’est pas ce que je voulais dire, tu le sais bien.

             - Peut-être, mais c’est ce que tu as dit. Va-t’en Dean, ordonna Ginny. »

             Le jeune homme se leva, lança un regard noir à sa petite amie et parti en grommelant.

             « Je vais aller lui parler, dit Ron en se levant.

             - Attends, je t’accompagne, je dois aller à la Bibliothèque, s’empressa d’enchaine Sarah. »

             Les larmes aux yeux, Ginny baissa la tête. Elle et Hermione était désormais seule dans la cour pavée. Du bout des doigts, la Gryffondor remonta le menton de son amie et lui sourit tristement.

             « Je sais que ça n’est pas facile Ginny, mais tu ne peux pas laisser les choses continuer ainsi. Harry n’est pas aussi fort qu’il le prétend. Ce n’est plus à lui de faire des efforts, c’est à toi d’aller vers lui.

             - Je sais Hermione, je sais… Si tu savais comme j’ai peur.

             - Peur de quoi ? Toi et Harry êtes amis depuis longtemps maintenant, tu n’as rien à craindre.

             - Justement ! J’ai peur de détruire cette amitié, imagine que ça ne fonctionne pas. On ne pourra peut-être plus jamais retrouver la complicité qu’on a maintenant.

             - Tu ne peux pas vivre dans la peur de perdre ce que tu as en sacrifiant d’avance ce que tu pourrais avoir. A force de jouer sur tous les fronts tu vas finir par y laisser ton amitié avec Harry. Crois-moi Ginny, ça ne vaut pas la peine d’avoir peur. Il faut que tu vives ce que tu peux vivre tant que tu peux le vivre. La souffrance fait partie de la vie, prends des risques !

             - Merci Hermione, répondit la jolie rousse tout sourire. Ces moments de discussion me manquent. Tu me manques.

             - Toi aussi tu sais, mais j’ai beaucoup de travail…

             - Du travail avec Malefoy ? l’interrogea Ginny.

             - Oui entre autres… Enfin…

             - Arrête Hermione pas à moi. Peut-être que les autres n’ont pas remarqué ton comportement quand il est là, tes discrets coups d’œil dans sa direction, mais pas moi. Je te connais Hermione, il se passe quelque chose.

             - Je ne vois pas de quoi tu parles, se braqua la Gryffondor.

             - Tu l’aimes ? »

             La question avait fusé, inattendue. Personne n’avait encore exprimé ces mots à voix haute, même pas Hermione. Elle avait déjà eu des difficultés à les formuler dans sa tête alors les dire rendait la situation réelle. Elle avait soudain peur. Peur de la réponse qu’elle n’osait pas laisser sortir. Peur de la réaction de son amie. Peur de ce qu’il se passerait ensuite.

             Avec la plus grande difficulté, elle déglutit et leva les yeux. Dans un soupir qui portait toute l’angoisse habitant son cœur, elle formula les mots.

             « Je ne sais pas… »


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