Comme la glace

Chapitre 26 : Décisions, décisions...

1529 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 27/05/2017 15:40

« Harry ! Harry, attends ! »

Le jeune fille rousse qui courrait après le Gryffondor n’était autre que Ginny Weasley. Elle avait longuement réfléchi à ce qu’Hermione lui avait dit. Elle avait réfléchi à sa relation avec Dean, à sa relation avec Harry. Puis elle avait pris sa décision. Il valait mieux souffrir et s’aventurer dans l’inconnu, plutôt que rester enfermer dans une relation qui n’en était pas une. Elle avait décidé de vivre. Elle avait peur, réellement peur. Mais elle savait qu’elle aurait regretté toute sa vie de ne pas avoir pris cette décision. Elle avait quitté Dean, sans un remord. Lui, en revanche, lui en avait voulu. Il n’était pas du genre à être laissé de côté. Il n’était pas méchant pour un sou, mais il avait sa fierté. De toute évidence, la rupture ne lui avait pas fait si mal que ce qu’il prétendait puisqu’il n’avait pas hésité à inviter Lavande Brown au bal d’Halloween. Cette nouvelle n’avait fait ni chaud ni froid à la Gryffondor. Elle était bien trop sûre de son choix. Un choix qu’elle aurait dû faire depuis longtemps.

Lorsqu’il entendit la voix de la Gryffondor, le cœur d’Harry se serra. Il avait trop souffert à cause d’elle. Il ne voulait plus avoir mal. Même s’il l’aimait de tout son être.

« Harry, je t’en prie, attends-moi ! »

Mais le jeune homme continua sa progression. Il descendit les marches du grand escalier de pierre en direction de la Grande Salle. Lorsque Ginny voulut le rattraper, l’escalier bougea. Ces saletés d’escaliers n’en faisaient qu’à leur tête. Elle n’eut pas le temps de le rattraper. Elle vit le jeune homme descendre les marches sans qu’elle ne puisse le suivre. Harry atteignit la foule d’étudiants qui discutait devant la Grande Salle et se perdit dedans. Il ne se retourna pas. Lui aussi avait pris une décision. Il devait tourner la page de son amour à sens unique. Il devait oublier Ginny. Lorsque la jolie rousse parvint enfin en bas des escaliers, le Gryffondor ne s’y trouvait plus.

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« Je porterai une longue robe bleu ciel avec de fins détails en argent. Mon masque sera parfaitement assorti à ma robe. Ça te convient ?

- Fais comme tu veux Céleste. »

Assis nonchalamment sur le canapé acajou du petit salon, Drago Malefoy écoutait, depuis ce qui lui semblait des heures, le monologue de sa petite amie. Il est vrai qu’elle avait un charme fou. Son sourire était à tomber et il aurait pu se noyer dans ses yeux. Pourtant, la Serdaigle ne l’attirait plus autant qu’avant. Sa beauté cachait son manque de profondeur. Le Serpentard ne se voyait pas passer le reste de sa vie avec elle. Plongé dans ses pensées, il se demandait si elle n’était pas pire que toute les jeunes filles qui l’avaient courtisé. Elle était extrêmement intelligente, c’était indéniable, extrêmement belle aussi. Elle pouvait avoir tout ce qu’elle désirait. En réalité personne ne lui avait jamais résisté. Mais Malefoy ne voulait pas d’elle. Il n’en voulait plus. Quelqu’un d’autre hantait ses jours et ses nuits. Quelqu’un qu’il ne pourrait jamais avoir.

« Drago ? Tu m’écoutes ?

- Non, lui répondit franchement le Serpentard.

- De quel droit tu te permets de montrer aussi peu d’intérêt à ta future épouse ?

- Arrête avec ça. C’est ridicule cette histoire.

- Ridicule ? Notre mariage te parait ridicule ?

- C’est même pathétique. », lui répondit-il en se levant du fauteuil.

Il rassembla rapidement ses affaires et se dirigea vers la sortie de la Salle sur Demande.

« Je te laisse te débrouiller pour le reste.

- Drago ! Reviens ici ! »

Mais le Serpentard était déjà partit. Céleste fronça les sourcils. Elle n’allait certainement pas se laisser faire. Elle était la fiancée de Drago Malefoy et personne ne lui enlèverait ce titre. En y réfléchissant davantage, elle trouva le comportement du jeune homme étrange. Pourquoi diable n’était-il plus sensible à son charme. Qu’est-ce qui avait bien pu le faire changer d’avis ? A moins que ce ne soit qui. Les mains sur les hanches, la Serdaigle serra la mâchoire. Quelqu’un essayait de lui enlever son futur époux. Elle découvrirait qui. Puis la détruirait.

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« Tu ne veux plus qu’on y aille ensemble ?

- Bien sûr que si Ron. Je me demande juste ce que les autres vont penser de nous.

- Je croyais qu’on avait dépassé ce stade. On était prêts à affronter le regard du monde. Tu me l’as redit hier !

- Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je crois que j’ai besoin de plus de temps. S’il te plait, ne m’en veux pas. Tu sais que je t’aime. »

La porte se referma lentement et Ron se retrouva seul dans la salle de classe. Il s’assit sur un banc et se plongea dans ses pensées. Depuis des semaines maintenant, il cachait sa double vie à ses amis. Ni Harry, ni Hermione n’était au courant. Il ne leur avait jamais rien caché, et pourtant il n’avait pas hésité à le faire. Pour cette personne, cette personne qu’il aimait tant. Jamais il n’aurait cru en tombé si éperdument amoureux. Les jours étaient passés et leur amitié naissante avait pris un nouveau tournant. Inattendu et tellement merveilleux. Cette histoire était unique en son genre, elle ressemblait à un conte de fée. Un conte que personne n’avait jamais lu. Mais elle avait eu son lot de malheurs. Ron ne pensait qu’on puisse être à la fois heureux et malheureux. Il était heureux d’avoir construit un couple aussi fort et dans lequel il s’épanouissait pleinement. Mais il était terriblement malheureux à cause de la peur qui enserrait son cœur. La peur du regard des autres, du regard de ses propres amis. Souvent, il avait tenté de se persuader qu’ils comprendraient. Après tout, leur amitié avait survécu à des évènements qui auraient pu les séparer. Mais leur trio avait survécu. Pourquoi le Gryffondor n’était-il pas capable d’avouer la vérité à ses amis, à sa famille ? Pourquoi avait-il si peur ?

Puis il avait pris sa décision. Plus question de se cacher. Il voulait crier son amour au monde entier. Il voulait plier l’univers à sa volonté. Peu importe ce que ce satané monde en dirait. Il était heureux et il voulait partager son bonheur. Après tout n’était-ce pas ça le but de la vie ? S’efforçait d’être heureux malgré les difficultés que le destin nous envoie. Il en était persuadé. Il avait trouvé le bonheur. Et il était bien décidé à le prouver.

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Hermione piochait au hasard des dragées surprises de Bertie Crochue dans le paquet que Ron lui avait laissé. Elle ne faisait même pas attention à ce qu’elle mangeait. Les yeux dans le vague, elle fixait inconsciemment le feu qui crépitait dans la cheminée de la salle commune de Gryffondor. Elle était assise en tailleur sur le canapé rouge, serrant un coussin moelleux entre ses bras. Depuis des heures elle n’avait pas bougé, si bien qu’elle ne sentait même plus ses jambes. Peu lui importait. Ses jambes pouvaient tomber qu’elle ne leur aurait pas accordé plus d’attention. Elle avait trop mal. Elle était terriblement en colère. La jeune fille avait tenté d’effacer ce baiser de sa mémoire. Mais il était gravé au fer rouge dans son âme. La Gryffondor savait que Malefoy lui avait menti. Il ne pouvait pas en être autrement. Personne ne pouvait jouer la comédie aussi bien.

Dans cette salle de bain, il lui avait ouvert son cœur. Elle aurait pu en mettre sa main au feu. Alors pourquoi avait-il reculé ? Pourquoi l’avait-il laissé partir ? Et si ses paroles étaient sincères ? Et si, pour elle ne savait quelle raison, il lui avait dit la vérité ? Et si Drago Malefoy était le pire monstre que l’univers est connu ? Peut-être qu’il avait dit vrai. Peut-être n’était-elle rien de plus qu’un divertissement.

Son cœur saignait, elle le sentait. Une larme roula sur sa joue et vint s’écraser contre le coussin. Il fallait qu’elle prenne une décision. Elle ne pouvait pas continuer à s’empiffrer de bonbons en se lamentant sur son sort. Elle n’était pas comme ça. Elle était Hermione Granger, préfète-en-chef de la maison Gryffondor. Personne ne devait l’atteindre. Personne ne devait la blesser. Plus jamais.


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