Comme la glace

Chapitre 28 : Franchir la porte

1487 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 31/05/2017 00:07

« Bon alors qu’est-ce que tu fabriques Céleste ? Ça fait une plombe que je t’attends !

- J’arrive Drago, ne sois pas impatient ! Tu sais bien que les dames ont besoin de temps pour être parfaite. Même si je ne pense pas en avoir autant besoin que toutes les autres demoiselles de ce château.

- Ce que tu peux être prétentieuse quand tu t’y mets, soupira le jeune homme.

- Pas du tout, répliqua la Serdaigle en sortant de la salle de bain. Je suis simplement réaliste. Je n’ai pas peur de dire la vérité, même si elle n’est pas du gout de tout le monde. »

Céleste venait d’entrer dans le champ de vision du Serpentard. En l’apercevant il en oublia de respirer. Elle était absolument divine. Personne n’avait vu plus belle apparition dans tout l’univers. Sa robe aux couleurs d’un ciel d’été lui allait mieux qu’à aucune autre. Les petits détails en argent massif dessinaient sur sa tenue de magnifiques fresques parcourant les courbes de son corps. On aurait dit des oiseaux prenant leur envol. Sa robe à bretelle asymétrique, coupe sirène, épousait ses hanches et la forme de ses fesses à la perfection. Ses yeux étaient à peine soulignés par un trait d’eyeliner d’un noir profond. Mais sa bouche était recouverte d’un rouge intense qui attirait immédiatement le regard. Elle avait laissé ses cheveux détachés. C’était eux qui dégageait cette odeur. Une odeur de lilas, entêtante.

« Alors ? demanda la jeune fille. Comment tu me trouves ?

- Je… Tu… Enfin je veux dire…, bafouilla le Serpentard.

- Je te fais tant d’effet que ça ? s’amusa Céleste en lui adressant le plus beau sourire dont elle était capable.

- Oui. Enfin non ! Bon, on y va ? », tenta de se rattraper Malefoy qui perdait ses moyens.

De son côté, la Serdaigle était fière. Elle connaissait les pouvoirs de sa beauté enchanteresse. Elle savait faire tourner les têtes et chavirer les cœurs. Elle pouvait récupérer l’objet de ses désirs, et elle le savait. Drago Malefoy serait sien. Cette nuit. Elle en faisait le serment. Personne ne surpasserait son charme envoûtant. Personne ne lui volerait la vedette. Elle avait trop souffert toute sa vie de passer au second plan. Dans l’ombre d’une sœur à qui tout avait toujours sourit. Elle aussi avait droit à son heure de gloire. Elle aussi serait celle vers qui tous les regards se tourneraient. Peu importe le prix qu’il fallait payer. Elle aurait ce qu’elle avait toujours voulu avoir et que jamais elle n’avait obtenu. L’amour sincère d’une personne qui l’aimerait pour ce qu’elle est et non pour ce qu’elle semblait être. Drago Malefoy l’aimerait.

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« Harry ? Harry tu m’écoutes ou pas ? »

Perdus dans ses pensées, le Gryffondor n’entendait pas les voix qui l’entouraient. Il ne les entendait plus, et ne cherchait pas à le faire. Toute son attention était fixée sur une seule personne : Ginny Weasley.

« Il a été pétrifié ou quoi ? s’énerva Seamus

- Non, je crois qu’il a juste du mal à se concentrer. Fous lui un peu la paix Seamus, ajouta Neville.

- Ouais mais la soirée va commencer ! Faut qu’on descende, les filles doivent nous attendre dans la salle commune !

- Laisse lui quelques minutes, il va venir. », termina Dean.

Harry soupira bruyamment. Elle hantait ses journées et il n’était pas parvenu à l’oublier. Finalement, il souffrait d’autant plus maintenant qu’il avait décidé de l’ignorer. De passer à autre chose. La douleur avait empli son cœur et s’était propagé au reste de son corps. La nuit, lorsqu’il était seul, il peinait à trouver le sommeil. Le sourire de Ginny apparaissait à chaque fois qu’il fermait les yeux. A présent, il se demandait s’il n’avait pas fait la pire erreur de sa vie en voulant l’oublier.

Une main se posa sur son épaule, le tirant de ses rêveries.

« Harry, il faut qu’on descende, lui dit doucement Neville.

- Je… Oui, bien sûr. On y va. »

Ils descendirent les escaliers du dortoir jusqu’à la salle commune. Debout près de la fenêtre, Lavande attendait dans une petite robe cintrée rouge et noire. Elle regardait la lune en tripotant nerveusement son masque de bal. Elle tourna vivement la tête en entendant les pas dans l’escalier.

« Dean ! s’exclama-t-elle. Je ne t’attendais plus.

- Désolé Lavande, Harry a mis du temps à se préparer.

- Ferme-la Dean, ordonna Neville.

- Où est Hermione ? demanda Harry.

- Elle a accompagné Ginny à la salle commune des Serdaigle. Son cavalier l’attendait là-bas. »

Au même instant Hermione franchit la porte, son masque à la main. Tous s’arrêtèrent de parler pour admirer la jeune fille.

« Waouh ! s’exclama Seamus.

- Je suppose que c’est un compliment Monsieur Finnigan ? s’amusa la jeune fille en esquissant un sourire.

- Tu es superbe Hermione, réellement superbe, la complimenta Harry.

- Merci, je dois dire que tu n’es pas ma non plus dans ton costume. On est bien assortis tous les deux. On peut y aller ?

- Où est Ginny ? la questionna Dean.

- Je crois que ça ne te regarde plus. Mais si tu veux tout savoir, elle est déjà dans la Grande Salle. Tout le monde s’y rend.

- Alors allons-y ! proposa Neville. La soirée doit enfin commencer. »

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« Alors on y va ? C’est sûr ?

- Oui, j’ai pris ma décision. Tu as raison Ron, on ne peut plus se cacher. Plus maintenant.

- Si tu savais comme ça me rend heureux de t’entendre me le dire. », répondit le Gryffondor en souriant.

Voilà plusieurs minutes qu’ils tergiversaient. Ron Weasley essayait par tous les moyens de convaincre la personne qu’il voulait emmener au bal de bien vouloir l’accompagner. Ils avaient peur, tous les deux. Mais ils savaient aussi qu’une vie dans l’ombre n’était pas une vie. Ils ne voulaient plus vivre dans le mensonge et la crainte. Ils voulaient sourire de nouveau, ensemble. Ils voulaient exister l’un pour l’autre devant le reste du monde. Ils avaient trop craint d’être montrés du doigt. Dorénavant, ils ne s’inquiétaient plus du regard de l’univers. La lune qui brillait dans le ciel de cette nuit d’automne pouvait se moquer d’eux si elle le voulait. Elle pouvait rire avec les étoiles si ça lui chantait. Plus rien n’avait d’importance. Mis à part cet amour.

« Je m’excuse sincèrement d’avoir eu des doutes à propos de cette soirée. Tu sais, les choses n’ont jamais été faciles pour moi et j’ai toujours fait en sorte de me soustraire aux regards des autres. Personne ne sait qui je suis, je suis invisible et j’ai toujours fait avec. Mais à la seconde où tu as posé les yeux sur moi, Ronald Weasley, j’ai su que le monde était bien plus beau que ce que je croyais. Je ne te remercierai jamais assez d’avoir fait entrer autant de bonheur dans ma vie.

- Ce n’est pas moi qui ai créé ton bonheur. C’est toi qui a enfin décidé d’être qui tu es réellement. Tu m’as ouvert ton cœur comme personne ne l’avait fait auparavant. Nous sommes les créateurs de notre propre bonheur. Ensemble.

- Si tu savais comme je t’aime Ron.

- Je le sais, parce que je t’aime tout autant. »

Ron sourit et tendit son bras à la personne qui lui faisait face. Comme cette personne était belle dans sa tenue de bal. Le Gryffondor n’aurait pas pu rêver d’une soirée plus parfaite. Une soirée où ils allaient tous deux être libérés du poids qui pesait sur leurs âmes. Une soirée que personne ne viendrait gâcher. Parce que peu importe les difficultés qu’il y aurait sur leur chemin, ils les affronteraient. Ensemble. Aussi longtemps que leurs cœurs battraient à l’unisson. Aussi longtemps que leurs doigts s’entremêleraient. Aussi longtemps que la flamme dans leurs yeux brillerait.

Bras dessus, bras dessous, ils franchirent ensemble la porte de la salle. Des étoiles pleins les yeux et le sourire aux lèvres.


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