Comme la glace

Chapitre 29 : Juste une danse

1467 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 30/05/2017 21:02

Drago se servait un verre de Triwhiskey au buffet lorsqu’il la vit entrer. Au bras d’Harry Potter. Même avec son masque il l’aurait reconnue entre mille. Elle était indéfinissable. Le charisme qu’elle avait ce soir-là était indéfinissable. Sa beauté était indéfinissable. Elle était elle-même, tout simplement. Hermione Granger. Dans sa tenue bleue comme la nuit, sous son masque en dentelle noire. Elle était irréelle. Les voilages de sa robe flottaient derrière elle, comme si elle marchait sur des nuages. Comme si elle était un ange, descendu du ciel pour lui offrir la plus belle des visions. Mais elle ne s’arrêta pas près de lui lorsqu’elle le frôla. Elle ne lui sourit pas, elle ne le regarda pas. Elle ne lui laissa que son odeur. Une odeur de cerise.

Hermione ne remarqua pas le jeune homme blond qui la fixait à travers son masque noir depuis qu’elle était entrée dans la pièce. Elle ne cherchait pas Drago Malefoy en vérité. Elle était bien trop occupée à admirer la décoration de la Grande Salle. Les elfes avaient fait des merveilles. Elle leur avait laissé des instructions évidemment, mais elle ne s’attendait pas à un tel résultat. Le plafond magique montrait le ciel. Un ciel sombre, éclairé par une lune pleine et des étoiles scintillantes. De temps à autre, une chauve-souris passait, un hurlement de loup-garou se faisait entendre ou un nuage venait obscurcir la lune. Quelques citrouilles, dans lesquelles des visages avaient été scultés, flottaient à mi-hauteur entre le sol et le plafond. L’éclairage de la salle était suffisant pour que l’on puisse observer les élèves mais n’était pas trop puissant non plus. L’atmosphère de la pièce était à la fois angoissante et chaleureuse. Tout autour de l’immense piste de danse, un buffet avait été installé. Il était rempli de boissons et de nourriture en rapport avec la fête d’Halloween. Celles qui figuraient sur la liste de Malefoy. Le pari était réussi.

« Qu’est-ce que tu en penses cher cavalier ? demanda-t-elle à Harry.

- Je dois bien admettre que la décoration est tout à fait surprenante. Dans le bon sens du terme ! s’empressa-t-il de rajouter en apercevant la moue que son amie faisait.

- Je te remercie, que penserais-tu si nous allions danser ?

- Avec plaisir, mais d’abord on devrait trouver Ron.

- Oui, tu as raison. Où est-ce qu’il peut bien être, je croyais le trouver avec toi dans la salle commune tout à l’heure.

- Il est parti assez tôt, je pense qu’il devait aller retrouver sa cavalière.

- Sa cavalière ? Comment peux-tu être certain que ce soit une cavalière Harry ?

- Quoi ? Tu crois qu’il a plusieurs cavalières ?

- Mon pauvre ami, ce que tu peux être naïf. », se moqua gentiment Hermione.

Le jeune homme n’eut pas le temps de répliquer, il fut interrompu par l’arrivée de la personne qu’il avait le moins envie de voir en cet instant.

« Hey ! Je suis contente de vous avoir trouvé tous les deux.

- Salut Ginny, s’enthousiasma Hermione. Tu nous présentes ton cavalier ?

- Oui bien sûr, répondit la jolie rousse. Voici Anthony, Anthony Goldstein de Serdaigle.

- Enchanté. Anthony, répondit Harry d’un ton glacial.

- Bien, Anthony, tu m’accompagnes prendre un verre ? », demanda Hermione.

Sans que le jeune homme n’ait eu le temps de répliquer, la Gryffondor lui avait pris le bras et l’avait entrainé vers le buffet. Ginny se tourna vers Harry, visiblement gênée.

« Elle est vicieuse quand elle s’y met, lui dit-elle.

- Tu as quelque chose à me dire Ginny ? l’interrompit le jeune homme impatient.

- Ecoutes Harry, il faut qu’on parle tous les deux.

- Quand j’ai voulu te parler tu n’avais jamais le temps. Pourquoi est-ce que moi je devrais t’accorder ce temps ? commença à s’énerver le Gryffondor.

- Parce que j’ai quitté Dean, s’empressa-t-elle de répondre.

- Je sais, murmura Harry.

- Tu sais ? Tu ne t’es pas demandé pourquoi ?

- J’ai essayé de t’oublier Ginny. Ce n’était pas en me posant sans cesse des questions que j’allais y arriver.

- Tu voulais…

- T’oublier, oui. Mais je n’y suis pas arrivé. Tu n’es pas facile à oublier.

- Merci du compliment, ironisa la jolie rousse.

- Ce que je veux te dire c’est que je n’ai plus à faire des efforts pour toi dorénavant. Je n’en ferais plus Ginny. J’ai trop donné, j’ai trop souffert.

- Harry, murmura la Gryffondor. Je suis tellement désolée, si tu savais comme je m’en veux.

- Ce n’est pas suffisant. Ça ne sera jamais suffisant.

- Danses avec moi, lui ordonna Ginny.

- Pardon ? s’indigna le jeune homme.

- Je ne te demande qu’une danse, une seule danse. S’il te plait. »

A travers son masque blanc et vert, Harry pouvait distinguer le regard suppliant de Ginny. Ses yeux brillaient, ils brillaient de tristesse. Alors le jeune homme ne se débattit pas lorsqu’elle lui prit la main et l’emmena sur la piste de danse. Il ne se débattit pas lorsqu’elle encercla son cou avec ses bras. Ne se débattit pas lorsqu’elle posa sa tête sur son épaule. Il positionna ses mains autour de sa taille, puis il l’étreignit. Il l’étreignit pour ne pas qu’elle parte, plus jamais. Il voulait qu’elle sente les battements de son cœur à travers sa poitrine. Il voulait qu’elle sente la chaleur de son souffle sur sa nuque. Il respira son parfum et une larme glissa sur sa joue pour se perdre dans les cheveux de la jeune fille.

De l’autre bout de la salle, Hermione les fixait d’un regard bienveillant. Ces deux-là étaient fait l’un pour l’autre. Elle ne croyait habituellement pas aux âme-sœurs et aux fables sur l’amour éternel. Pourtant, la Gryffondor savait que ses deux meilleurs amis allaient passer leur vie ensemble. Même si eux ne le savaient pas encore.

« C’est étrange non, lui dit Anthony. C’est moi son cavalier en principe.

- Tu n’es pas quelqu’un d’idiot Anthony Goldstein. Tu savais à quoi tu t’engageais en l’invitant à ce bal.

- Oui, je le savais. Mais c’est une autre histoire de le vivre réellement, lui répondit le Serdaigle en souriant tristement.

- Et bien trinquons ! A nos cavaliers respectifs, qui dansent ensemble sous notre nez, s’amusa Hermione.

- T’as raison ! A leur santé ! »

Les deux élèves vidèrent leur verre d’une traite. La Gryffondor n’avait pas l’habitude de boire, elle n’avait pas non plus l’habitude de s’amuser comme les autres le faisaient. Mais ce soir allait être différent. Ce soir elle allait se lâcher, être une nouvelle Hermione.

« Ben dit donc Granger ! Je pensais pas que t’étais du genre à boire un verre d’alcool cul-sec, dit une voix féminine dans son dos.

- Il y a un tas de choses que tu ignores à mon sujet Pansy.

- Ce que je sais me suffit. On pourrait faire équipe toutes les deux, qu’est-ce que tu en penses Granger ?

- Faire équipe ? Mais de quoi tu parles ?

- Je parles d’éjecter Céleste des bras de Drago. On a un point commun toutes les deux, on peut pas piffrer cette espèce de parfaite petite déesse en talons aiguilles.

- Je n’apprécies pas forcément Céleste, c’est vrai. Mais je ne vais virer personne d’où que ce soit. Et je ne vais certainement pas faire équipe avec toi. Je vais aller rejoindre mes amis et te laisser plantée là, toute seule devant ce buffet. Bonne soirée Pansy Parkinson. »

La jeune fille entraina le Serdaigle vers Ginny et Harry qui avaient cessés de danser. Pansy se retrouva seule, son verre d’alcool à la main. Elle le but entièrement et l’écrasa d’une main rageuse. Cette petite peste de Gryffondor ne valait pas mieux que Céleste Beauchamps. Elle n’allait pas se laisser faire aussi facilement. Hermione Granger regretterait bientôt de lui avoir dit non. Elle le regretterait amèrement.


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