Comme la glace

Chapitre 31 : Leçon de vie

1728 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 30/05/2017 23:52

« La voici enfin. La fameuse, Pansy Parkinson.

- La seule et l’unique. Qu’est-ce que tu me veux Céleste ?

- Je venais simplement pour te tenir au courant des dernières nouvelles. Je ne sais pas si tu as remarqué mais une certaine Gryffondor est au bras de ton ancien amant.

- Granger ?! Je rêve ! Qu’est-ce qu’elle fait dans les bras de Drago ?! Pourquoi est-ce qu’il s’approche de cette sang-de-bourbe ?!

- Je suis aussi outrée que toi ma chère. Je déplore l’attitude de Drago, je le pensais plus lucide que cela.

- Il se sert d’elle, c’est évident.

- Que veux-tu dire ?

- Il doit la voir comme un défi. Il ne l’a jamais fait plier, alors il s’amuse un peu. Je ne vois pas d’autre explication.

- Un défi ? Ma pauvre Pansy ce que tu as l’esprit étriqué. Ne vois-tu pas leurs regards ? Est-ce ta colère ou bien ta stupidité qui te rend aveugle ?

- Evite de m’insulter quand tu viens me demander de l’aide. Parce que c’est bien ce que tu es venu me demander, n’est-ce pas Céleste ?

- Je ne me serais pas abaissée à requérir ton aide très chère Pansy. Non, je viens simplement te mettre au courant de faits qui nous dérangent toutes deux. A toi de voir ce que tu feras de ces informations.

- Ne me prends pas pour plus bête que je ne le suis. Tu veux une vengeance ?

- Je suis quelqu’un de respectable et de respecté. Je ne me permettrais pas de tels extrémités. Cependant, si toi tu décides qu’Hermione Granger mérites de recevoir une leçon, je ne m’y opposerai pas.

- Une leçon ? Oui, je crois qu’elle en mérite une, et j’ai quelques idées à ce sujet. Si sa majesté permet que je me retire.

- Je t’en prie Pansy Parkinson. Chacun est libre d’aller où bon lui semblera. »

Pansy se dirigea en toute hâte vers un petit groupe d’élèves de Serpentard trinquant ensemble. Céleste était restée à sa place. Bras croisés, elle observait toujours les deux préfets danser. Elle allait obtenir ce qu’elle voulait et sans même avoir à se salir les mains. Ce genre de méthodes ne lui plaisait pas particulièrement, mais elle devait faire quelque chose. Aux grands maux, les grands remèdes. Son père lui avait toujours enseigné à ne pas se laisser marcher sur les pieds, tout en restant noble. Elle devait être digne de sa famille. Etre à la hauteur de sa sœur. Jusqu’à la dépasser.

De son côté, Pansy avait rejoint les élèves de sa maison. Elle avait un plan. Un plan qui détruirait la réputation d’Hermione Granger et qui remettrait les idées en place à Drago. Il s’était égaré dans les bras de cette sang-de-bourbe. Cette danse était celle de trop. La Serpentard n’allait pas le laisser gâcher son avenir pour une telle erreur de jugement. Il manquait de clairvoyance et Pansy serait celle qui aurait sauvé sa réputation. Drago lui en serait redevable. Après ça elle reprendrait la place qui était la sienne. Céleste ne serait plus qu’un souvenir et Granger ne reverrait plus le gris de ses yeux. C’était le plan parfait.

« Blaise, il te reste un peu de ses plantes qui provoquent une violente euphorie et qui ont pleins d’effets secondaires ? demanda Pansy au jeune homme qui se trouvait face à elle.

- Tu parles de l’Adonis ?

- Oui voilà ! Il t’en reste ?

- Ouais, j’en ai apporté pour qu’on en prenne un peu ce soir. Qu’est-ce que tu veux en faire ?

- Tu m’as bien dit qu’il fallait en prendre en petites quantités c’est ça ? De trop grandes quantités provoquent quoi ?

- Ça dépend de la dose mais ça provoque de puissants vertiges, des nausées et potentiellement un coma.

- C’est exactement ce qu’il me faut, file moi un sachet.

- Qu’est-ce que tu veux en faire Pansy ?

- Tu le verras bien assez tôt, crois-moi. Aller donne, je te promets que tu regretteras pas l’utilisation que je vais en faire. »

La douce mélodie qui berçait la Grande Salle depuis plusieurs minutes s’estompa pour laisser place une musique plus entrainante. Hermione se détacha de Malefoy brusquement. Sans un mot, elle le laissa au milieu de la piste de danse et partit rejoindre ses amis. Le Serpentard était hagard. Il ne se rendit pas tout de suite compte de ce qu’il venait de se passer. Ils avaient dansé. Dans un ensemble parfait pendant des minutes qui auraient pu ne jamais s’arrêtaient. Pendant ces minutes, il avait été heureux. Réellement heureux. Du moins c’est qu’il pensait avoir ressenti. Il ne connaissait pas le bonheur, il ne savait pas ce que ce sentiment procurait. Il sourit aux étoiles du plafond magique et laissa échapper un petit rire de satisfaction. Il se dirigea vers le buffet pour reprendre quelque chose à boire lorsqu’il la vit. Quand le regard de Céleste croisa le sien, il sut qu’il avait fait une erreur.

Hermione marchait à travers la Grande Salle, évitant du mieux qu’elle le pouvait les élèves qui dansaient. Perdue dans ses pensées, elle ne vit pas le jeune homme en face d’elle et le percuta de plein fouet.

« Oh non, je suis désolée ! Je n’ai pas fait attention où j’allais, je…, elle interrompit sa phrase en se rendant compte de la personne dans laquelle elle était rentré. Ron ? C’est toi ?

- Hermione ! Comment… comment ça va toi ? articula-t-il difficilement.

- Ron mais c’est pas vrai, dit une voix approchant des deux amis. Ça fait je ne sais combien de temps que ta sœur et moi on te cherche !

- Ben j’étais là Harry, pas la peine de paniquer.

- Pourquoi t’es pas venu à notre rencontre ? Qu’est-ce que tu fais tout seul ? demanda Ginny.

- Je… je ne suis pas… tout seul.

- Bah excuse-moi mais t’avais l’air tout seul si ! s’énerva Harry visiblement vexé que son ami n’est pas cherché à le rejoindre.

- Je t’assure que non, je suis… accompagné.

- Accompagné par qui ? l’interrogea Hermione perplexe.

- Accompagné par lui, répondit Ron en tendant la main vers un jeune homme blond qui revenait du buffet.

- C’est un de tes nouveaux amis ? demanda Harry étonné.

- Non, c’est… mon cavalier. »

Un silence de plomb s’empara du groupe d’amis. Ron baissa la tête et déglutit péniblement. Le jeune homme qui se tenait à côté lui prit la main et la serra. Retrouvant un peu de contenance, le Gryffondor poursuivit.

« Je vous présente Matthew O’donnell. Il est de Poufsouffle.

- Enchanté d’enfin vous rencontrer, enchaina Matthew.

- Qu’est-ce que c’est que ce délire ? souffla Harry.

- Je… je n’ai pas voulu vous en parler avant. C’était difficile pour moi… Enfin pour nous. Je suis désolé de vous avoir caché notre relation…, s’excusa Ron à voix basse.

- Tu m’as menti pendant des mois ! dit Harry en haussant la voix.

- Je ne t’ai pas dit toute la vérité, c’est différent, se défendit le jeune homme.

- Un mensonge par omission reste un mensonge Ron ! »

Harry soupira de colère et tourna les talons. Ginny regarda son frère dans les yeux et y vit toute la tristesse qu’il éprouvait à ce moment-là. Elle y vit aussi une flamme, une flamme vive et magnifiquement brillante. La même flamme qui luisait dans les yeux de Harry lorsqu’il la regardait. La flamme de l’amour sincère. L’amour pur. Alors elle sut. Elle sut que les mots ne seraient jamais suffisants pour exprimer à Ron à quel point elle était heureuse pour lui. Elle sut que le monde entier verrait cette flamme et comprendrait à son tour. Elle n’était pas inquiète. Il était son frère, pour toujours et à jamais.

La jolie rousse prit le visage de Ron entre ses mains et déposa un tendre baiser sur sa joue. Le sourire qu’elle lui offrit ensuite gomma toute trace de peur dans le cœur du jeune homme. Une larme apparut au coin des yeux du Gryffondor et fut immédiatement effacé par la main délicate de sa sœur. Elle se tourna vers Matthew et lui offrit un sourire encore plus radieux. Elle lui serait éternellement reconnaissante du bonheur qu’il apportait à son frère. Elle lui serait éternellement reconnaissante de l’amour sans limite qu’il lui portait. Puis, lentement elle fit demi-tour et rejoignit Harry.

Hermione les observa quelques secondes. Main dans la main, ils étaient beaux. Ils étaient probablement plus beaux que tous les couples qu’elle avait pu voir jusqu’à maintenant. Différents et parfaitement complémentaires. Peut-être que les fables sur l’amour éternel qu’elle exécrait tant n’était pas si irréalistes que ça. A voir la lueur qui brillait dans leurs yeux, la Gryffondor aurait pu croire à l’existence des âmes-sœurs. Ce soir-là, en cet instant précis, ils étaient la définition du bonheur.

« Est-ce que tu es heureux ? lui demanda-t-elle timidement.

- Je suis plus heureux que je ne l’ai jamais été. Peut-être qu’il n’existe personne de plus heureux que moi dans cet univers.

- Alors que pourrais-je avoir à redire ? lui répondit Hermione en souriant.

- Merci Hermione, sincèrement.

- Non Ron, merci à toi. Merci à vous deux de m’avoir montré ce que veut dire aimer. »


Laisser un commentaire ?