Comme la glace

Chapitre 32 : Sourire aux étoiles

1459 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 31/05/2017 23:46

« Harry, attends ! S’il te plait ! », supplia une magnifique rousse dans une robe de soirée en soie verte.

Devant elle, le jeune homme poursuivait son avancée. Il ne se souciait pas de la voix de Ginny qui l’appelait, ni des personnes qu’il bousculait à chacun de ses pas. Il était bien trop en colère. Mais surtout, il était perdu. Il fallait qu’il sorte de ces murs. Qu’il respire l’air frais de cette nuit d’Octobre. Alors il continua de marcher. De plus en plus vite. Jusqu’à courir. Dans le bruit assourdissant de la musique et la pâle lumière des éclairages, il finit par semer Ginny. A force de courir, ses jambes l’emportèrent jusqu’au terrain de Quidditch. La lune brillait haut dans le ciel noir. Aucune lumière artificielle ne venait parasiter la voute céleste. Seules les quelques milliers d’étoiles illuminaient les cieux. Harry s’assit en tailleur au milieu du terrain, et leva les yeux vers les astres.

Il se demanda pendant de longues minutes pourquoi son ami, son meilleur ami, lui avait menti. Il se posa mille et une question sur le pourquoi du comment. Quand sa respiration se fut calmée, une sensation subsistait. Celle de la trahison. Et puis la lune vint lui chuchoter la réponse. Ron avait eu peur. Peur de perdre ses amis, sa famille. Peur de se perdre lui-même dans le chemin tortueux de la vérité. Le Gryffondor n’avait pas été trahi par son meilleur ami. C’est lui qui l’avait trahi.

En observant les constellations, Harry comprit. Il comprit les motivations de Ron. Il comprit ce qu’il avait traversé. Il comprit qui il était. La réponse se trouvait sous ses yeux. Ron était simplement devenu la personne qu’il avait toujours été au fond de lui. La route serait encore longue pour qu’Harry parvienne à assimiler toutes les nuances de vie qui existait dans cet univers. Mais le jeune homme comprit. Dans la nuit qui n’était plus aussi sombre qu’avant, Harry sourit aux étoiles.

Dans la Grande Salle, une jeune fille remplissait un verre. Pansy Parkinson versa une dose de Triwhiskey dans le gobelet rouge et y ajouta le sachet entier de poudre d’Adonis. Incolore et inodore, la plante n’avait aucun gout. Elle passerait inaperçue sans le moindre problème et Hermione ne se rendrait même pas compte de ce qu’il lui arriverait. Elle serait rapidement plongée dans un état d’euphorie avant de délirer et d’être atteinte de vertiges. Elle se ridiculiserait devant l’école toute entière. Une fois de plus, c’était le plan idéal. Personne ne saurait la vérité. Les élèves, comme les professeurs, penseraient que la Gryffondor a trop bu. Et cette sale sang-de-bourbe aurait la leçon qu’elle méritait. Pansy passerait pour une héroïne auprès des élèves de sa maison. Après ça, les Serpentard lui offriraient davantage de considération et Drago laisserait tomber Céleste, définitivement. La jeune fille voulait retrouver sa place de toujours auprès de Malefoy. La place qu’elle méritait. La place qui était la sienne. Il ne lui restait plus qu’à savoir comment elle allait pouvoir faire boire ce verre à Hermione Granger. Pour détruire sa vie.

A l’autre bout de la pièce la Gryffondor discutait avec son amie de la maison Serdaigle. Vêtue d’une petite robe bouffante à col claudine, Sarah aussi était somptueuse. Le blanc éclatant de sa tenue était parsemé de détails dorés. Elle ressemblait à une colombe. Une colombe royale. Son cavalier, Terence Higgs, était plus sobre. Debout à côté d’elle, il restait silencieux. Il la regardait, protecteur. Il avait été très prévenant envers la jeune fille, du moins pour un Serpentard. Il avait veillé sur elle toute la soirée, si bien qu’il en devenait étouffant.

Sarah était une jeune fille de bonne famille, bien élevée. Ses manières et sa gentillesse naturelle ne lui permettaient pas d’exclure son cavalier d’un revers de main. Mais elle était maligne, et son sourire était irrésistible.

« Terence, aurais-tu l’amabilité de bien vouloir aller nous chercher à boire s’il te plait ? l’interrogea la Serdaigle. Je meurs de soif.

- Bien entendu Mademoiselle, vos désirs sont des ordres. »

Il tourna les talons et se dirigea vers le buffet. C’était l’opportunité que Pansy attendait. Elle se précipita sur le Serpentard et failli renverser la totalité du verre qu’elle tenait à la main en bousculant un couple qui valsait.

« Terence ! Tu tombes bien ! C’est exactement toi que je cherchais.

- Qu’est-ce que tu veux Parkinson ? J’ai pas le temps pour tes enfantillages là, répondit le jeune homme d’une voix agacée.

- Tu pourrais me rendre un service ?

- T’es pas capable de le faire toi-même ?

- Pour tout te dire ce n’est pas pour moi. Drago voudrait que tu donnes ce verre à Hermione Granger.

- Drago ? Drago Malefoy ?

- Tu en connais un autre peut-être ? se moqua la Serpentard impatiente.

- Pourquoi il veut lui donner ce verre ? Et pourquoi il peut pas le faire lui-même ?

- Je n’en sais rien et je n’ai pas à le savoir. Obéis ! Tu sais que Drago n’aime pas quand on ne fait pas ce qu’il demande. Tu tiens vraiment à le mettre en colère Terence ?

- Je suis pas son larbin…, grommela le jeune homme.

- Discute pas les ordres. Tu lui donnes ce verre et tu lui dis qu’il est de la part de Drago Malefoy. Tu t’en rappelleras tout seul comme un grand ou tu veux que je te le note ? s’agaça Pansy.

- C’est bon Parkinson ! Donne moi ça. »

Il lui arracha le gobelet des mains et en remplit un second pour sa cavalière. Sans demander davantage d’explications, le Serpentard repartit vers les deux jeunes filles d’un pas pressé.

« Je te jure ! Un vrai gentleman, s’exclama Sarah. C’en est presque bizarre, et un peu oppressant…

- Comme quoi, tous les Serpentard ne sont pas de vicieux petits serpents, conclut Hermione. Tu devrais profiter de ce que cette soirée a à t’offrir.

- Voilà vos verres les filles, les interrompit Terence en tendant leurs gobelets respectifs aux deux amies. Granger, ce verre est de la part de Drago Malefoy. »

Surprise, la Gryffondor fronça les sourcils. Elle se tourna et se retourna à la recherche du Serpentard, mais il n’y avait aucune trace du jeune homme. En observant davantage, elle se rendit compte que Céleste aussi était introuvable. Elle regarda son verre plein et sourit doucement. Peut-être que lui non plus n’était pas un vicieux petit serpent. Peut-être qu’il avait véritablement changé. Peut-être qu’elle devait lui laisser le bénéfice du doute. Heureuse de sa conclusion, Hermione décida de faire confiance à son instinct. Elle remercierait Malefoy plus tard pour ce verre. En attendant, il était temps de trinquer.

« Tu vas réellement boire ce que Drago Malefoy t’offre ? s’étonna Sarah. Tu es sûre de toi ?

- Il n’est pas comme tu le crois, le défendit la jeune fille. Du moins il ne l’est plus. Arrête de faire cette tête, il n’a pas empoisonné ce verre ! ajouta Hermione en souriant.

- Bien, puisque tout le monde est servi, trinquons ! s’exclama Terence.

- Et à quoi doit-on trinquer ? le questionna la Serdaigle.

- A une coopération pacifique entre les maisons de Poudlard, proposa le Serpentard.

- Ça me parait honnête, conclut la Gryffondor.

- A la vôtre ! s’écrièrent-ils en chœur. »

De loin, Pansy Parkinson observait le petit groupe avec des yeux vengeurs. Elle regarda Hermione boire son verre. Elle la regarda avaler chaque gorgée, l’une après l’autre. Elle la regarda vider ce verre innocemment. Un verre qu’elle croyait venir de Drago Malefoy. Un petit sourire victorieux se dessina sur le visage de la Serpentard. Elle avait gagné. La parfaite petite réputation d’Hermione Granger serait bientôt anéantie. L’heure de son retour approchait. Elle tourna lentement les talons et dans un petit rire mauvais, disparut dans la foule d’étudiants.

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