Comme la glace

Chapitre 33 : Euphorie

1652 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 02/06/2017 22:04

Céleste attacha les agrafes de son soutien-gorge en dentelle rouge et se leva du canapé acajou. Allongé et entièrement nu, Malefoy somnolait.

« Drago, tu m’aides à attacher ma robe s’il te plait ? », lui demanda la Serdaigle en enfilant sa tenue.

Toujours dans le brouillard, le jeune homme n’entendit pas son amante. L’esprit embrouillé, il ne parvenait pas à remettre les évènements dans le bon ordre. Sa tête tournait affreusement et la lumière du petit salon lui piquait les yeux. Il se remémorait avoir discuté avec Céleste. Avoir bu. L’avoir embrassé fougueusement en bas du grand escalier. Avoir bu. Lui avoir pris la main et être monté jusqu’au septième étage. Avoir bu. L’avoir entrainé dans la salle sur demande en lui enlevant ses habits. Avoir bu. S’être abandonné à une ardente étreinte avec la plus belle femme du château.

Une chose était certaine, il avait beaucoup trop bu ce soir. Ce qui ne l’avait pas empêché de finir dans les bras de la Vélane. Il ne regrettait pas son pêché. Pas encore. Les effets de l’alcool l’empêchaient d’être parfaitement conscient de ce qu’il faisait. En cet instant précis, réfléchir était au-dessus de ses forces. Il se leva du canapé en chancelant et essaya de retrouver ses esprits. Tout sourire, Céleste lui tendit ses affaires.

« Tu devrais te rhabiller Drago, les gens vont finir par se demander où nous sommes passés. », lui fit-elle remarquer.

Il ne lui répondit pas. Il prit juste ses affaires et commença à les enfiler. La jeune fille était très fière de son coup. Elle s’était fait le serment que Drago Malefoy serait sien cette nuit, et elle avait réussi. Ce n’était même pas elle qui l’avait tenté. Le Serpentard était venu de son plein gré. C’était lui qui l’avait embrassé. Lui qui lui avait pris la main pour l’emmener jusqu’ici. Lui qui avait fait délicatement descendre la fermeture éclair de sa robe aux couleurs d’un ciel d’été. C’était lui qui l’avait désiré et elle ne l’avait pas repoussé. La Serdaigle avait enfin ce qu’elle voulait, ou du moins elle n’était pas loin de l’obtenir.

« Tu m’aides ou non ? insista Céleste. »

Malefoy approcha de la jeune fille en soupirant. Il attrapa le bout de la fermeture entre deux doigts et remonta lentement le long de son dos. Sans le vouloir, il effleura sa peau. La Serdaigle stoppa la main de Drago et se retourna doucement. Elle plongea ses yeux océan dans ceux du jeune homme et s’approcha encore. Emprisonné par le regard de la Vélane, le jeune homme semblait comme hypnotisé. Il lui attrapa la taille et posa fougueusement ses lèvres sur les siennes.

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Au milieu de la piste de danse, illuminée de mille couleurs, deux jeunes hommes dansaient. Les yeux dans les yeux, ils savouraient chaque note de la chanson qui montait dans les airs. La mélodie guidait leurs pas et le tempo commandait leurs battements de cœur. Enlacés, ils tournaient et tournaient encore. Ils auraient voulu que cet instant dure toujours. Ils se savaient observés, épiés, mais peu leur importait. Ils avaient enfin trouvé l’équilibre qu’ils cherchaient. Une harmonie parfaite. Comme une évidence.

« Tu es heureux ? chuchota Matthew.

- Si tu savais comme tu me combles de bonheur. », lui répondit Ron.

Le Gryffondor prit la main du jeune homme et la plaça sur son torse. Puis il laissa passer quelques instants, le temps que le Poufsouffle capte ses battements de cœur.

« Tu sens ? murmura Ron. C’est mon cœur, et maintenant, il est tout à toi. »

Matthew lui offrit un magnifique sourire. Un sourire d’une sincérité absolue. Ses yeux bruns, entourés de tâches de rousseurs, brillaient d’une flamme intense. Ses cheveux, blonds comme les blés, dégageaient une odeur citronnée que Ron appréciait particulièrement. Ses pommettes hautes rosirent légèrement lorsque le Gryffondor rapprocha leurs deux corps. A présent, chacun pouvait ressentir les palpitations de l’autre. Jusqu’à ce que leurs deux cœurs se synchronisent dans un ensemble parfait.

Leur histoire n’avait pas été de tout repos et, entre eux, les disputes avaient souvent éclatées. Mais à présent que leur secret avait été révélé au grand jour, leur bonheur était total. Ils n’avaient plus de raison de se voir en douce entre deux cours. Ils n’avaient plus de raison de s’ignorer lorsqu’ils se frôlaient dans les couloirs. Ils n’avaient plus de raison de pleurer en silence chaque soir dans leurs lits. Ils étaient libres. Une liberté durement gagnée mais amplement méritée.

« Tu veux que j’aille te chercher quelque chose à manger ? demanda Matthew, prévenant.

- Tu veux déjà me quitter ? le questionna Ron en lui adressant une moue boudeuse mais feinte.

- Non, je ne te quitterai jamais. J’ai attendu bien trop longtemps que l’on m’aime comme toi tu m’aimes. Ce que tu m’offres est trop précieux pour que je n’en prenne pas soin. »

Le Gryffondor lui sourit gentiment. Ce garçon avait toujours le chic pour lui adresser des mots d’amour en toute circonstance. C’est aussi ce qui faisait son charme. Ça et son incroyable gentillesse. Le Poufsouffle était la personne la plus altruiste que Ron ait rencontré de sa vie. Mais il était craquant lorsqu’il essayait de faire plaisir à son amoureux.

« Restes un peu avec moi. », lui murmura le Gryffondor en le serra dans ses bras.

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« La soirée te plaît, Hermione ? demanda Harry qui était revenu dans la Grande Salle.

- Oh oui alors !!!! J’suis une super organisatrice !!! YEAAAAH !!! Viens, j’adore cette chanson !!! lui répondit la jeune fille euphorique.

- Oh là, doucement ! Dis donc, toi, t’aurais pas un peu trop bu ? s’inquiéta le Gryffondor.

- Bu ? Mais absolument pas ! J’suis en pleine possession de mes moyens ! lui répondit-elle. Tu sais que t’es super sexy dans ce costume ?

- Okay, ça suffit, tu vas arrêter de boire et redescendre sur Terre ! Je ne te reconnais pas… Tu n’es pas toi… »

Hermione vacilla et se rattrapa de justesse à Harry en riant aux éclats. Les lumières dansaient devant ses yeux et ses oreilles bourdonnaient légèrement. Mais la jeune fille se sentait merveilleusement bien. Une joie intense s’était emparé d’elle. Elle n’était pas mécontente de s’être un peu lâchée ce soir. Le verre que lui avait offert Malefoy était celui qui l’avait libéré de ses entraves de Miss-je-sais-tout. A présent elle dansait comme une folle sans se préoccuper de ceux qui l’observaient. Elle attrapa le bras d’Harry et le tira de force sur la piste de danse.

De l’autre côté de la pièce, Pansy ne perdait pas une miette du spectacle qui se déroulait sous ses yeux. L’Adonis avait fait effet encore plus vite qu’elle ne l’avait espéré. Hermione se dandinait sur la piste de danse aux bras d’un Harry perplexe. Elle était euphorique, tout comme l’avait prédit Blaise. Les effets de la plante seraient bientôt plus puissants. Plus destructeurs. La victoire était proche, Pansy le sentait. La Serpentard eut un sourire mauvais et s’avança davantage de sa victime.

« Hermione, qu’est-ce qui te prend ? la questionna Harry de plus en plus inquiet. C’est pas ton genre de boire autant.

- Oh arrête, rabat-joie. Et puis d’abord je n’ai bu que quelques verres hein ! »

Soudain, la jeune fille s’arrêta de danser. Son ventre lui faisait extrêmement mal. Elle avait l’impression que son estomac s’enroulait sur lui-même. Elle se tordit de douleur et grimaça. Sa vue se brouilla davantage et sa gorge la brûlait atrocement. Elle tenta de courir jusqu’aux toilettes mais ne parvint pas à aller plus loin que l’encablure de la porte. Elle s’agrippa au mur et se pencha en avant. L’intérieur de son ventre était en flamme. Elle expulsa les restes de son repas dans un gémissement de douleur.

Brusquement, ce n’était plus son ventre qui la torturait. Sa tête était devenue douloureusement lourde. Elle crut que des milliards de poignards s’y étaient plantés. Elle serra son crâne entre ses mains et cria. Son cri se perdit dans les pulsations de la musique. Elle chancela, puis vacilla. Les formes et les couleurs n’étaient plus que des tâches informes devant ses yeux. Elle tenta de se rattraper à la table du buffet pour ne pas s’écrouler, mais ne parvint même pas à l’effleurer. Son pied glissa et elle tomba. Dans son interminable chute, sa tête vint heurter violemment le coin de l’immense table de bois. Les bruits s’éloignèrent, peu à peu. Le néant s’empara d’elle et les ténèbres l’entourèrent. Dans un dernier flash de lumière, elle aperçut une silhouette aux cheveux clairs courir vers elle. Puis, elle s’abandonna au vide.

Sur le parquet de la Grande Salle, Hermione était étendue, inanimée. Tout autour de sa tête, une flaque de sang s’étendait.

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