Comme la glace

Chapitre 38 : Tenue de soirée

1780 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 07/08/2017 18:21

« Les invitations sont prêtes, Edmund ? demanda Drago à l’intention d’un des serviteurs.

- Oui Monsieur. Dois-je les faire vérifier par les parents de Monsieur ? répondit très respectueusement le dénommé Edmund.

- Non, surtout pas ! Moins ils en sauront sur les invités et mieux ils se porteront.

- Mais ce sont leurs noms qui sont inscrits sur les cartons d’invitations, Monsieur. Ne serait-il pas plus judicieux de faire valider vos choix par les propriétaires de ce manoir ?

- Je peux savoir pour qui tu te prends ? s’énerva le jeune homme. Dois-je te rappeler qui donne les ordres ici ?

- C’est vous, Monsieur, répondit le serviteur en s’inclinant.

- Et qui doit obéir ?

- Moi, Monsieur.

- Bien ! Maintenant envoie ces invitations. Et pas un seul mot à mes parents. Les négociations ont été suffisamment difficiles, ils ne doivent pas s’apercevoir que j’ai rajouté des noms à la liste des invités.

- Il est vrai que la première ébauche ne les a convaincus que de peu, rajouta Edmund.

- Assez ! Je n’ai pas besoin de tes remarques. Va-t’en maintenant.

- Bien, Monsieur. »

Le serviteur s’inclina respectueusement et disparut du petit salon aussi vite qu’il y était entré. Drago fronça les sourcils. Lorsqu’il avait présenté la liste des invités à sa mère, il y avait mélangé plusieurs noms. Des familles nobles et d’autres un peu moins y figurait. Narcissa, en bonne sang-pur, avait fait plus que grimacer en parcourant cette liste. Son père, Lucius, avait été encore plus difficile à convaincre. Qu’allaient-ils dire quand ils verraient que leur fils chéri avait rajouté des invités au sang impur. Drago le savait, cette soirée serait encore plus folklorique qu’il ne le pensait au départ.

Mais il savait aussi que ses parents étaient avant tout des personnes très nobles et particulièrement fières. S’ils ne s’abaissaient pas à adresser la parole aux sang-de-bourbes, ils ne risqueraient pas de faire un esclandre lors d’une soirée de Noël organisée par leur fils. Les répercussions seraient gênantes et, ni Lucius, ni Narcissa, ne voulaient ternir leur image. Sachant cela, Drago avait invité tous les élèves de dernière année. Gryffondor, Serdaigle, Poufsouffle et Serpentard seraient tous réunis pour une soirée que l’on n’oublierait pas avant longtemps.

 Malgré ce qu’il prétendait, la priorité du jeune homme n’était pas d’organiser une soirée de Noël idéale. Ce qu’il voulait en réalité, c’était découvrir le traitre qui avait voulu le faire passer pour un assassin. Malgré son calme apparent face aux évènements de Poudlard, Drago voulait savoir envers et contre tout qui avait tenté d’assassiner la Préfète-en-chef.

Brusquement, le visage de la Gryffondor s’imposa dans l’esprit du jeune homme. Comme un écho à ses pensées, Altaïr débarqua dans l’immense chambre en miaulant.

« Mais qu’est-ce que tu fais ici toi ? » demanda le Serpentard en s’adressant au petit chat.

Pour toute réponse, Drago ne reçut que des miaulements dont il ignorait la signification. Aussitôt, Altaïr tenta de sauter sur l’immense lit à baldaquin recouvert d’un drap de soie vert émeraude. Du haut de ses quelques semaines, le jeune chat était loin d’avoir l’agilité requise pour effectuer un saut parfait. Ses pattes avant se posèrent sur le drap mais il n’eut pas le temps de finir son mouvement. Il glissa sur la soie et tomba sur le dos, toute patte en l’air. Plus étonné qu’abîmé, le chaton se mit à miauler de tout son soûl.

« Tu exagères Altaïr ! Et puis, tu sais très bien que tu n’as rien à faire dans les chambres ! fît remarquer Drago, amusé par la chute théâtrale du petit animal. Oh et puis après tout peu importe, Constance s’occupera de nettoyer. Viens là ! »

Le jeune homme saisi le petit chat qui se mit à ronronner aussi fort qu’il le pouvait. Le Serpentard s’approcha du bureau en If massif et s’y assit. A côté d’une impressionnante collection de plume, se trouvait une boite grise fermée par un nœud de couleur verte.

« J’espère que ce que j’ai choisi plaira à ta future maitresse, s’inquiéta Drago. Il serait d’ailleurs temps que je le lui expédie, tu ne crois pas ? »

Blotti dans les bras du jeune homme, le petit chat n’avait visiblement que faire des inquiétudes de Drago. Dans un soupir teinté d’amusement, le Serpentard se leva, saisit le paquet du bout des doigts et sorti de la chambre.

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« Hermione ! cria Mrs Weasley. Un colis pour toi ! »

La jeune fille sortit précipitamment de la salle de bains, les cheveux en bataille. Elle descendit les marches en courant et arriva essoufflée dans la cuisine des Weasley.

« Du calme ma chérie, lui conseilla la mère de Ron.

- Est-ce que ce sont mes parents ? la questionna la Gryffondor.

- Non, mon ange, je suis désolée… s’excusa Mrs Weasley en offrant un tendre sourire à la jeune fille. Mais ça a l’air d’être quelque chose de précieux vu l’emballage. Tu devrais l’ouvrir !

- Mmmmh…, grommela Hermione, plus tard.

- Ecoute Hermione, je sais que tu es déçue que tes parents ne viennent pas pour Noël, mais nous serons là nous ! », tenta de la rassurer la mère des Weasley.

La Gryffondor lui sourit poliment, saisit le paquet et monta dans la chambre de Ginny. Cette dernière ne s’y trouvait pas, elle passait la plupart de ces matinées à s’entrainer au Quidditch avec Harry et Ron. Hermione déposa donc la petite boite grise sur lit et s’assit par terre en soupirant.

Quelques jours plus tôt, ses parents l’avaient informé que finalement ils ne pourraient pas être présents pour le Réveillon de Noël. La jeune fille, qui avait tant besoin du soutien de sa famille, s’était retrouvée démunie. Une fois encore, leur travail passait avant elle. Certes, les Weasley était une famille extraordinaire qui lui offrait beaucoup d’affection, mais ils n’étaient pas ses parents. Hermione soupira à nouveau, malgré sa tristesse elle ne devait pas se laisser aller à des pensées négatives. La famille de Ron l’avait accueillie à bras ouverts, il était hors de question qu’elle se mette à bouder. D’autant qu’elle avait encore beaucoup à faire en ce jour festif.

Elle se releva, ajusta son peignoir et décida qu’il était tant qu’elle ouvre ce paquet. D’un geste précis, elle trancha les liens verts qui le maintenait fermé et ôta le couvercle. Un petit mot plié en deux trônait par-dessus une petite pile de vêtements parfaitement pliés.

« Voici ta tenue, comme promis.

Fais-y attention, elle est bien au-dessus de tes moyens. »

Hermione grogna de rage. Drago Malefoy était le pire gentleman que la terre est portée. A chaque fois qu’elle pensait qu’il avait du bon en lui, il lui prouvait le contraire. La Gryffondor saisit d’abord une sublime paire d’escarpins à plateau en cuir, tissée de très fins filigranes d’or. Sous les chaussures se trouvaient des bijoux tous plus chers les uns que les autres. Une bague en or, surmontée d’un délicat rubis, un pendentif doré, orné d’un petit camée à l’image des armoiries de la famille Malefoy, ainsi qu’une paire de boucles d’oreille. La parure était entièrement faite d’or pur. En observant le camée, Hermione eut un petit rire cynique. Elle se voyait mal arborer le blason de la famille Malefoy alors qu’elle ne supportait pas la signification de ce nom dans le monde magique.

La robe se trouvait juste en dessous des bijoux dorés, elle était d’un noir profond. La tenue était longue, si longue qu’elle atteignait les pieds de la jeune fille sans aucune difficulté. Malgré l’apparente simplicité du vêtement, Hermione y distingua les mêmes filigranes incroyablement fins que sur les chaussures. Il n’y avait pas de décolleté sur cette robe, du moins pas sur le devant. En retournant la tenue, la Gryffondor se rendit compte que le vêtement était beaucoup moins sage qu’il n’y paraissait. En plus de la fente sur le côté de la robe, qui montait jusqu’en haut du genou, un magistral décolleté entouré de dentelle se trouvait sur le dos de la tenue.

Hermione soupira, elle ne possédait pas de vêtements plus appropriés pour aller à ce genre de soirée. Même s’il était hors de question qu’elle porte le pendentif, elle devait bien reconnaitre que l’envie d’enfiler ces somptueux habits était irrépressible. Elle ne porterait pas cette tenue pour Malefoy, mais pour elle-même. Elle était et demeurait une femme digne, même si les évènements des derniers mois avaient quelque peu sapé sa confiance en elle. Elle voulait se sentir à nouveau femme.

« Hermione ? Hermione ma chérie ? appela Mrs Granger. Tu peux venir m’aider s’il te plait ?

- Oui Molly, j’arrive ! », cria la jeune fille.

De nouveau, un sourire apparut sur son visage. Il était temps qu’elle se mette au travail, le repas du Réveillon n’allait surement pas se faire tout seul. Elle replia les affaires, les rangea dans la boite et enfila une tenue confortable. Elle sortit de la chambre tout en attachant ses cheveux et dévala les escaliers.

« Je suis là ! fit remarquer la Gryffondor d’un ton enjoué.

- Parfait ! Va chercher les autres, il est temps qu’on se mette au travail tu ne crois pas ? » s’enthousiasma Mrs Weasley.

Hermione se releva les manches et offrit un magnifique sourire à la femme qui lui faisait face. Il n’était plus temps de s’encombrer la tête avec des soucis superflus. Ce soir, elle ferait la fête. Entourée de sa famille.

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