Comme la glace

Chapitre 39 : Outrage Ô désespoir

2762 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 24/08/2017 14:21

« Mademoiselle. » l’interpella une voix masculine derrière elle.

             Hermione se retourna et offrit un magnifique sourire au jeune homme en costume noir qui lui tendait un bras.

             « Harry ! s’exclama-t-elle. Qu’est-ce que tu es élégant dans cette tenue dis-moi !

             - Je te retourne le compliment ! Ta robe est magnifique, et c’est une bonne idée d’avoir relevé tes cheveux.

             - Je te remercie, lui répondit-elle ravie. Tu sais qui nous emmène ?

             - Mr Weasley apparemment, c’est le seul qui soit déjà allé chez les Malefoy.

             - Erreur mon jeune ami, je n’ai pas dépassé le portail, le corrigea le père de Ron en entrant dans la petite cuisine. Je transplane avec mon fils et ensuite chacun se relaiera pour emmener les autres. De toute façon, Molly et moi ne sommes pas invités.

             - Tu es sûr qu’ils ne peuvent pas utiliser la poudre de cheminette, mon chéri ? demanda Mrs Weasley qui était occupée à préparer le dîner.

             - Il ne vaut mieux pas qu’ils débarquent tous dans le salon des Malefoy en mettant des cendres partout. Crois-moi, transplaner c’est plus prudent, lui assura Arthur.

             - Me voilà ! s’écria un jeune homme à la chevelure de feu en dévalant les escaliers à toute allure.

             - Détends-toi Ron, lui conseilla Hermione, tu n’es pas en retard. D’ailleurs, il manque encore Ginny.

             - Faux ! s’exclama la jolie rousse. Je suis là.

             - Magnifique, tout le monde est prêt ? vérifia Mr Weasley. Alors allons-y, vous ne voudriez pas faire attendre les Malefoy ! »

             Tout sourire, il saisit le bras de son fils et, brusquement, ils disparurent.

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             « Tout est prêt, Edmund ? s’inquiéta le jeune homme en triturant nerveusement les boutons de sa veste.

             - Oui, Monsieur. Il ne manque plus que les invités. Ainsi que vos parents.

             - Mère ne devrait plus tarder. Les invités non plus d’ailleurs. » murmura-t-il.

             Au même instant, une dame magnifiquement habillée apparut en haut des escaliers de marbre. Vêtue d’une longue robe de satin noir assortie à de fins gants brodés de fils argentés, elle inspirait un respect infini. Malgré son aspect royal, elle affichait un air hautain et une posture trop raide pour être naturelle.

             « Mère, souffla le sorcier, vous êtes sublime.

             - Drago, tu aurais pu mettre un peu plus d’ordre dans tes cheveux ! s’exclama Narcissa en faisant claquer ses talons aiguilles sur les marches de pierre. Edmund, appelez les domestiques. Qu’ils se tiennent tous prêts à accueillir nos invités.

             - Ne soyez pas aussi angoissée, Mère, tout va très bien se passer, tenta de la rassurer son fils.

             - Il vaut mieux pour toi. Tu as de la chance que Lucius ne soit pas présent. Au vu de la liste que tu nous as donnée, tu as intérêt à ce qu’il n’y ait aucun scandale. »

             Le Serpentard baissa la tête et déglutit difficilement. Si ses parents avaient été offensé par les invités qu’il leur avait présenté, qu’en serait-il lorsqu’ils s’apercevraient que leur fils y avait ajouté un certain nombre de noms. Quelques secondes plus tard, le jeune homme se reprit.

             « Père est absent ? s’étonna Drago.

             - Il avait une affaire urgente à régler au Ministère. Aux dernières nouvelles, il ne sera présent que dans plusieurs heures.

             - Je n’étais pas au courant, soupira le jeune homme.

             - Tu n’as pas besoin d’être avisé des moindres agissements de ton père ! s’exclama Narcissa. Cesse d’être aussi impertinent.

             - Oui, Mère.

             - Bien, il est temps d’aller accueillir nos invités. Suis-moi, fils ! »

             Sans prendre la peine de regarder Drago, la sorcière se dirigea d’un pas assuré vers la porte d’entrée du Manoir. Au moment où elle posa la main sur la poigné dorée, la cloche retentit.

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             Hermione fût la dernière à transplaner devant la grille d’acier. Lorsqu’elle posa les pieds au sol, le dernier rayon du soleil éclaira le ciel. Le portail était ouvert et quelques étudiants se pressaient déjà devant la porte principale. La jeune fille reconnut plusieurs de ses camarades mais certains visages lui étaient encore inconnus.

             Devant elle, au bout d’une allée d’Ifs parfaitement taillés, se dressait une imposante demeure de pierre. Le jardin s’étendait à perte de vue et une clôture en fer forgé dissuadait les visiteurs curieux de s’approcher trop prêt. L’herbe était d’un vert sombre qui s’accordait parfaitement avec le style gothique de la bâtisse. Hermione avait beau être admirative du travail architectural, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine méfiance. Une atmosphère sinistre et malfaisante se dégageait du Manoir.

             Sans plus attendre, Harry saisit le bras de Ginny, tandis que Ron s’empara de celui d’Hermione. Peu enthousiaste, le quatuor se dirigea vers l’entrée de la demeure.

             « Qu’est-ce que tu as ? demanda la Gryffondor à l’intention de son cavalier qui n’arrêtait pas de soupirer. Tu es complètement angoissé.

             - Cette baraque me file la chair de poule, lui chuchota le jeune homme. J’ai autant envie d’être ici que d’avoir un cours de potions !

             - Calme-toi, lui suggéra-t-elle, tout va bien se passer. Et puis, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?

             - Je sais pas, ça te parait pas étrange que les parents de Malefoy ait invité des gens comme… nous ?

             - Tu veux dire une née-moldue ? modifia la jeune fille que ces insultes n’atteignaient plus.

             - Oui, répondit Ron un peu gêné. Eux qui sont si à cheval sur la pureté du sang, ça me parait suspect.

             - Je t’avoue que ça m’intrigue, murmura Hermione en observant la femme en robe noir et aux traits tirés qui accueillait les invités. Mais on va vite être fixé. »

             A l’instant où elle finit sa phrase, les quatre amis atteignirent l’entrée de la bâtisse. La femme qui se tenait prêt de la porte semblait particulièrement mal à l’aise. Grande et mince, son regard était méprisant et particulièrement froid. Harry et Ginny, qui devançaient leurs amis, se présentèrent en premier. La maîtresse de maison tenta de ne rien laisser paraitre mais lorsqu’elle entendit les noms de ses invités, son teint déjà si pâle devint livide. D’un geste distant et dédaigneux, elle leur indiqua le salon et ils entrèrent. D’un pas décidé, Hermione s’approcha de la femme aux côtés d’un Ron translucide.

             « Je suis Hermione Granger et voici Ronald Weasley. » déclara-t-elle le plus sereinement du monde.

             Cette fois, la sorcière aux cheveux blonds vacilla, et ce fût une main tremblante qui les invita à entrer. Lorsque les deux amis pénétrèrent dans la demeure ils se rendirent rapidement compte du faste dans lequel les Malefoy vivaient. Face à l’entrée se dressait un majestueux escalier en marbre de Carrare qui se divisait en deux au bout d’une dizaine de marches, laissant deviner un étage particulièrement vaste. Bouche-bée, ils suivirent le mouvement de la foule et se dirigèrent à gauche, vers le salon.

             Au moment où ils passèrent sous l’arche qui dessinait l’entrée de la pièce, ils eurent le souffle coupé. La salle était immense et incroyablement luxueuse, bien que peu lumineuse.

             « Nom d’un hibou déplumé ! s’exclama Ron. Je savais que Malefoy n’était pas dans le besoin mais là je me demande si on ne devrait pas l’appeler « Votre Altesse ». »

             Hermione tiqua. Même si elle se trouvait dans la demeure de Drago Malefoy, elle avait oublié qu’il serait présent. Elle serra davantage son bras autour de celui de son cavalier et grinça des dents.

             « Miss Granger ! l’interpella une voix féminine derrière elle. Ce que je suis contente de te voir, par Merlin !

             - Sarah ! s’exclama la Gryffondor. Ça fait un certain temps que je n’ai pas eu de tes nouvelles.

             - J’étais un peu occupée pendant les vacances, s’excusa la Serdaigle. Mais, vous savez pas la dernière ?

             - Ah ! Je savais bien que ça ne mettrait pas longtemps avant que tu nous parle de ragots ! s’amusa Hermione qui connaissait l’habitude qu’avait la jeune fille d’être au courant de tous les potins de l’école.

             - Il parait que Drago a rompu avec Céleste ! Et par lettre en plus ! Elle est tellement vexée qu’elle n’est même pas venue à la fête. »

             La Gryffondor se raidit encore plus. Si Malefoy n’avait pas organisé cette soirée pour voir sa petite amie et se pavaner à ses côtés, pourquoi avait-il invité autant de monde ?

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             Le dernier invité passa devant Narcissa dont la mâchoire la faisait souffrir tant elle avait serré les dents. D’un geste de la main, elle ordonna à un serviteur de fermer la porte et partit furibonde en direction des escaliers. Furieuse, elle monta les marches quatre à quatre et se dirigea en toute hâte vers la chambre de son fils. Lorsqu’elle ouvrit la porte à la volée, elle le trouva assit sur son lit en train de s’amuser avec une petite créature.

             « Drago Lucius Malefoy ! » s’écria-t-elle.

             A l’appel de son nom entier, le Serpentard se redressa brusquement et laissa tomber le chaton qui couina de surprise en atterrissant lourdement sur le sol.

             « Mère ? s’inquiéta le jeune homme.

             - Qui t’a autorisé à modifier la liste des invités ? Liste qui était déjà suffisamment offensante au départ ! s’énerva Narcissa.

             - Moi-même, Mère.

             - Et en plus tu as le culot de répondre ! Comment as-tu pu faire entrer dans notre maison de telles aberrations de la nature ? C’est une honte ! Un scandale !

             - Je…, commença le jeune homme.

             - Tais-toi ! lui ordonna sa mère. Des traitres à leur sang, des sang-impurs et des sang-de-bourbes ! Comment as-tu osé profaner ainsi notre demeure ? Je ne donne pas cher de ta peau lorsque ton père rentrera, Drago. Ni de celle de tes invités.

             - Ils seront partis avant, Mère. J’y veillerai.

             - Débrouille toi comme tu veux, cracha-t-elle. Mais il est hors de question que je participe à cette mascarade ! Lucius va être hors de lui lorsqu’il s’apercevra de cette immonde trahison. Et sache que je ne serai pas là pour te protéger, fils. Tu auras une punition à la mesure de l’outrage que tu as infligé à notre famille. »

             Elle jeta un regard de mort au Serpentard et fusilla le chaton du coin de l’œil. Dans un soupir de colère, elle quitta la pièce aussi vite qu’elle y était entrée.

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