Johanna Mason, 71ème Hunger Games

Chapitre 4 : La cérémonie

2341 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 21:48

Chapitre 4

Je suis arrivée devant mes chevaux et j’attendis Peter qui devait me rejoindre. Les chevaux étaient noirs et s’accordaient parfaitement avec nos costumes et nos maquillages. Je me concentrais sur eux et ne faisais pas attention à tous les autres tributs autour. Certains discutaient entre eux ou se vantaient auprès de leurs mentors mais moi, je préférais rester isolée dans un coin. Et en attendant mon mentor et mon partenaire, je restais sans bouger et sans parler à personne.

Après un moment d’attente, je vis Peter arriver vers moi en scrutant autour. Il portait un tee-shirt fait de lierre également et un pantalon noir. Il avait les mêmes mitaines que moi et des bottes militaires noirs. Il avait une allure fantastique et paraissait également assez terrifiant grâce au travail de ses préparateurs. Nous allions être éblouissant, tout les deux. Malheureusement, nous attirions l’attention des autres tributs avec nos tenues provocantes. Un tribut du district 4 s’est avancé vers nous comme pour nous parler mais Blight nous a interceptés avant. Il nous a pris par le bras et nous a emmenés à l’écart pendant un moment.

« Alors, vous êtes prêts ?

- Je crois bien, oui ! lui a répondu Peter en souriant. 

Blight m’a regardé pendant un moment, sans doute en attendant une réponse que je ne lui donnais pas. Il abandonna donc et se contenta de me reluquer d’un œil critique.

- Tu as une allure fantastique Johanna. Ton regard de haine va parfaitement avec le maquillage sombre que tu portes.

- Merci, répondis-je du bout des lèvres.

- Bon, très bien. Retourner près de votre char et attendez le début sans vous faire remarquer. C’est clair ?

- Très clair, approuva Peter.

Je ne répondis pas mais je crois que Blight n’attendais de réponse de ma part.  

Nous nous sommes redirigés vers nos chevaux et avons attendu le départ de la cérémonie qui a débuté quelques minutes plus tard. Puis nous sommes montés sur le chariot et avons attendu notre tour en regardant les districts précédents avancer vers le grand cirque. Et au moment de notre tour, nous nous sommes regardés et avons respiré un grand coup avant que les chevaux commencent à avancer.

La foule était déchainée et ne cessais de nous regarder. Pourtant je ne souriais pas, je ne bougeais pas et je ne faisais aucun geste en direction du public. Je restais là, en fixant le vide et en attendant seulement la fin de ce défilé. Mais le public nous regardait et scandait même nos noms par moment. Nous étions en train de les ignorer et pourtant, ils nous adoraient totalement. Nous étions implacables.

Le défilé continuait doucement et lorsque le dernier district avait fait son tour de piste, nous nous sommes tous retrouvés au centre du grand cirque et nous avons attendu le discours du président Snow. Celui-ci s’avança vers son estrade et nous regarda tous un par un. Son regard s’attardait sur Peter et moi mais peut-être que ce n’était qu’une impression. Puis il commença le même discours qu’il récitait depuis des années:

« Bonjour à vous, tributs. Je suis heureux de découvrir les fabuleux tributs qui auront l’honneur de représenter les districts pour les 71 ème Hunger Games. Soyez fort et montrer votre courage. Et peut-être serez-vous le gagnant de ces fameux Hunger Games. Et puisse le sort vous être favorable. »

Il s’éloigna de son estrade et nos chars sont retournés dans le grand hangar. Je suis descendue de mon chariot et j’ai regardé autour. Les autres tributs nous regardaient avec des yeux remplis de mépris et de… Jalousie. Nos costumes avaient fait des envieux apparemment. Mais je n’allais pas m’excuser pour ça tout de même. Hors de question !

Je me suis dirigée vers l’ascenseur qui menait aux appartements des tributs. Je rentrais à l’intérieur accompagnée de Bleight et Peter. Nous sommes restés sans parler pendant un moment et Bleight a attendu que nous arrivions à notre étage pour nous déclarer:

« Vous avez été sensationnels ce soir ! Les yeux étaient rivés sur vous. Et surtout sur toi Johanna ! Finalement, peut-être que ton comportement de fille hargneuse leur a plu !

- Ou peut-être que le costume de Cléa était vraiment exceptionnel.

- Non, je suis sûr que c’est toi qui leur as plu, pas le costume.

- Je suis d’accord avec Blight, a déclaré Peter en souriant. Tu es éblouissante dans cette tenue.

Je ne savais pas quoi répondre à ça. Peter et moi, nous ne nous parlions pas beaucoup depuis le début de cette aventure et son compliment m’avait fait quelque chose. Mais je ne savais pas encore quoi.

- Alors, ce sont nos appartements ici c’est ça ? demandais-je en évitant de répondre à Peter.

- Exact, a répondu notre mentor. Ta chambre est celle de droite et celle de Peter est sur la gauche. Vous pouvez aller vous débarbouiller pendant un petit moment et nous mangerons juste après.

- Très bien, avons-nous répondu en chœur.

Je me suis dirigée vers ma chambre, Peter sur les talons. Et je m’apprêtais à entrer lorsque Peter m’a déclaré:

- C’est dommage que tu aie à enlever tout ce costume. Il te donne une allure fantastique tu sais.

Je ne pouvais éviter le compliment une deuxième fois alors je me tournais vers lui et lui lançais un mince sourire.

- Tu n’es pas trop mal non plus, le taquinais-je en riant intérieurement.

Peter rigola doucement se retournais vers sa porte pour aller se changer.

- A tout de suite Johanna. »

Je rentrais également dans ma chambre et découvrais une pièce presque identique à celle que j’avais dans le train. A une exception près, il y avait une immense baie vitrée qui donnait sur la ville. C’était magnifique et je pouvais voir les immeubles éclairées de toutes parts et qui renvoyait la lumière des lanternes dans ma fenêtre. Mais je cessais de regarder le paysage pour me diriger dans la salle de bain. Je me regardais dans le miroir et me découvrais une nouvelle fois dans le miroir. C’est vrai que j’étais effrayante ainsi. On pouvait sentir le danger dans mes yeux. Et j’adorais ça.

Mais je devais me débarrasser de ce déguisement encombrant pour pouvoir aller manger un peu. J’enlevais donc mon maquillage et je me faisais une queue de cheval après avoir retiré ma coiffure. Puis je retirais mon costume et j’enfilais un pantalon en jean et un tee-shirt blanc à manches courtes. Et une fois tout ceci terminé, je me dirigeais vers la salle à manger et je voyais que tout le monde m’attendait déjà. Je m’asseyais donc et attendais notre repas. Ce sont des gens très discret qui ont servi et je résistais à l’envie de les aider ou au moins de leur demandé comment ils allaient. Ils semblaient si fatigués ! Mais je savais que je leur causerais des problèmes en faisant ainsi. Alors je ne parlais pas et je tentais de me concentrer sur le repas qu’on nous avait apporté.

Il y avait des toasts de foie gras accompagnés de du pain d’épices à l’aneth. En plat, je voyais des saumons fumés servis avec des petits pois. Nous avions également pour dessert une mousse au chocolat aromatisée à la menthe. Je dévorais encore une fois sans me priver de rien et c’est au moment du plat que notre mentor nous a parlé de la cérémonie.

« On devrais sans doute parler un peu de cette soirée non ?

- Pas de problème, répondit Peter en se concentrant soudainement sur Blight.

- Votre entrée a fait sensation et je pense que les sponsors ne vont oublieront pas de sitôt !

- Ils ont également remarqué les autres tributs, contrais-je en jouant avec mes petits pois.

- Oui, mais je sais également que les tributs du district quatre sont intéressés par toi Johanna. Ils aimeraient peut-être t’avoir comme alliée qui sait ?

- Moi en tout cas, je sais que je vais refuser.

- Et pourquoi ça ? me demanda-t-il, l’air surpris.

- Je ne veux pas d’eux. Et je ne veux personne d’autres d’ailleurs.

- Ne sois pas idiote, tu auras besoin de ces alliées et tu le sais !

- Pour le moment, je ne veux absolument rien d’eux. Sauf peut-être leurs morts.

Mon mentor était assez contrarié par tout ceci mais il savait que pour le moment, c’était peine perdue alors il abandonnait. Mais je savais qu’il avait sûrement en tête de m’en parler de nouveau un peu plus tard. Je tentais de faire abstraction de son regard insistant mais j’étais de plus en plus mal à l’aise. Alors, je continuais de me concentrer sur mes petits pois et m’arrêtait de parler. Et une fois terminé, je sortais de table pour me diriger dans ma chambre. Je cherchais un pyjama, l’enfilais et me glissais immédiatement dans mon lit. Le sommeil venait assez facilement avec cette journée aussi épuisante et mes yeux se sont fermés dès le moment où ma tête avait touché l’oreiller.

Malheureusement, un cauchemar est venu détruire ce sommeil que j’attendais tellement lorsque qu’une image s’est formée dans ma tête. J’étais sur mon chariot pendant la cérémonie d’ouverture et des explosions fusaient autour de moi. Je baissais la tête pour éviter les effusions de feu juste au dessus de moi. Mais je savais que tôt ou tard, tout allait basculer. Une émeute s’était formée et je voyais les gens courir autour comme pour se sauver. Mais moi, je ne bougeais pas et je restais stoïque. Et comme je l’attendais, un grand coup m’est arrivé derrière la tête et je tombais à terre. Mais pas de feu. Juste un grand coup sourd et brutal. Je me tournais et je vis que ce n’était pas une explosion qui m’avait fait tomber. C’était les tributs du district quatre. Ceux qui me voudraient peut-être en tant « qu’alliée ». Ils me regardaient tous les deux avec des yeux de colères et de mépris et ne bougeaient pas. Comme si je n’étais qu’un objet qui pouvait les divertir grâce à ma souffrance. J’étais fatiguée et je ne savais pas comment réagir à cette violence soudaine. Le garçon s’est avancé et a levé le bras pour me frapper une nouvelle fois mais je me suis retournée et j’ai commencée à courir. J’entendais les explosions derrière moi mais je ne me retournais pas et je continuais de zigzaguer entre les chariots et les personnes qui hurlaient et couraient. Mais le garçon gagnait du terrain et s’apprêtait à m’attraper. Je sentis un nouveau coup sur mon épaule et un autre dans mon dos. On m’a tiré par les cheveux et je découvris le visage de la fille du quatre. Elle me colla la figure au sol et au moment où elle s’apprêtait à me donner le coup fatal, je me réveillais en sursaut. 

Laisser un commentaire ?