Johanna Mason, 71ème Hunger Games

Chapitre 5 : Premier entraînement

2024 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 23:45

Chapitre 5

J’étais en sueur et ma respiration était saccadée et tremblante. Ce cauchemar m’avait fait un choc et c’est seulement à ce moment-là que j’avais compris à quel point j’avais peur de mes concurrents. Ils me hantaient dans mon sommeil alors qu’éveillée, je n’avais pas pensé à eux une seule seconde. Comme si mon esprit voulait me rappeler que j’allais bientôt mourir.

Je me levais et enfilais un pantalon noir et un débardeur bleu foncé pour ensuite aller prendre mon petit-déjeuner. Je voyais toujours encore la même nourriture sur la table. Du pain beurré, du café, du chocolat et des fruits. Je me servis immédiatement et je commençais à manger. Personne n’était à table à part moi et je profitais de cette solitude étant donné le fait que je n’avais pas été seule très longtemps depuis la moisson. Mais malheureusement, Peter est arrivé dans la pièce une dizaine de minutes après moi. Je tentais de cacher mon agacement et le laissais s’installer en face de moi. Je ne parlais pas, et il ne parlait pas. Mais il a décidé de briser ce silence et m’a demandé, sans doute pour stopper ce moment gênant:

« Alors, bien dormi ?

- Oui, quelques cauchemars mais c’est sans doute une étape du processus non ?

- Un cauchemar ? m’a-t-il demandé en ignorant ma question purement rhétorique.

- Oui, mais ce n’était pas grand-chose je te rassure. Seulement quelques appréhensions mais je suppose que c’est normal.

Il me regardait d’un air inquiet comme si ma nuit agitée l’embêtait bien plus que moi.

- Je t’assure que je vais bien ! lui déclarais-je en tentant de paraître le plus détendue possible.

- Si tu le dis. Et dis moi, tu as pris une décision pour les tributs du district quatre ?

- J’en avais déjà pris une hier soir. Et tu étais là lorsque je l’ai prise il me semble.

- Je te demandais plutôt si tu avais pris une meilleure décision depuis.

- Et bien, non. Je reste sur mes idées.

J’étais butée et je ne souhaitais pas changer d’avis. Je ne faisais confiance à personne ici et encore moins aux personnes venant de districts différents du mien. Si je faisais confiance à une personne ici, je serais morte le jour suivant. La confiance pourrait tout simplement signer mon arrêt de mort dans l’arène.

- Johanna, tu devrais vraiment y réfléchir.

- Mais je ne veux pas y réfléchir ! Pourquoi tu ne me laisses pas tranquille avec ça ? Je ne veux pas d’alliées et je ne veux pas réfléchir à quoi que ce soit ! Si tu tiens tellement aux alliances, fais-en une mais laisses moi en dehors de tes stratégie Peter !

- Très bien, j’arrête ! me dit-il en capitulant, les bras levés.

Il fixa la pomme qu’il avait dans la main pendant un moment et me déclara ensuite, sans quitter la pomme des yeux:

- Tu sais, je te dis ça parce que je ne veux que le meilleur pour toi. Je veux que tu aie le moyen de te battre dans cette aventure et je ne veux pas te voir en difficulté. Et avec des alliées, tu seras protégée.

Il resta un moment sans parler et attendais sans doute une réponse mais je ne savais pas quoi dire. Je ne savais pas s’il était sincère ou pas. Comment répondre à ceci sans voir la différence entre mensonge et vérité ? Je n’en avais aucune idée mais Peter n’attendit pas ma réponse et renchérit sur un autre sujet.

- En tout cas, je me demande comment tout ça se passera pendant les entrainements.

- On va être observé par tout le monde, ça c’est sûr. Par les tributs, et par les juges. On devra paraître fort mais aussi stratège. Montrer qu’on est des concurrents redoutables.

- Ça nous mettra en haut de la liste de ce qu’ils voudront tuer. On devrait peut-être se faire un peu plus discret non ?

- Je ne pense pas. Il y a beaucoup de concurrents autre que toi et moi. On ne sera pas prioritaires sur leurs listes noire, ne t’en fais pas.

- Peut-être que tu as raison, je ne sais pas vraiment quoi faire.

- Moi, je le sais. On fait ce qu’on veut et on ne montre aucune faiblesse.

Je voyais Peter peser le pour et le contre mais quelqu’un d’autre répondit à sa place.

- Excellente idée ! nous déclara Blight en s’asseyant à côté de Peter. Mais il y a une faille à ton plan ma puce.

Il se servit une tasse de café et trempa du pain beurré à l’intérieur avant d’en manger une bouchée.

- Vous êtes levés tôt dites-moi ! remarqua-t-il. Des cauchemars ?

Je ne sus quoi répondre à tout ça. Il avait tapé dans le mille dès le début et ça m’en bouchait un coin.

- Ne vous en faites pas. Ils en font tous au début !

Peter et moi n’avions pas parlé depuis que notre mentor était arrivé et cela ne semblait pas le déranger plus que ça. Il mangeait en s’agitant et ne s’arrêtait pas de parler, encore et encore.

- Vous savez qu’aujourd’hui, vous allez vous entraîner avec tous les autres tributs et montrer vos talents alors vous devriez peut-être vous réveiller un peu non ?

Je me tournais vers lui et lui demandais soudainement:

- C’est quoi la faille ?

- Pardon ?

- La faille de mon plan pour les entrainements. Qu’est-ce-que c’est ?

- Tout simplement ce qu’a dit Peter avant que j’arrive. Vous serez immédiatement une cible pour tous les autres. Et être une cible, c’est la pire chose qui peut vous arriver au Hunger Games je vous rappelle.

- Je suis là pour gagner, pas pour jouer à la comédie en faisant la fragile.

- Mais tu devrais rester mystérieuse devant les autres tributs. Ne pas tout faire pour vous les mettre à dos.

- On verra. »

Je me levais de ma chaise et me dirigeais vers ma chambre pour enfiler ma tenue d’entrainement.

La tenue d’entraînement était composée d’un haut noir et bleu et d’un pantalon noir. Je l’enfilais rapidement et m’attachais les cheveux en queue de cheval puis me redirigeais vers le salon où nous attendaient Vania et Blight. Ils nous ont emmené dans l’ascenseur qui nous a conduit jusqu’à la salle d’entrainement. Nous étions les derniers alors je me dépêchais de rejoindre le groupe de tributs, Peter juste derrière moi.

Une femme nous a expliqué ce que nous allions faire pendant ces trois jours d’entrainement et une fois son discours terminé, je me dirigeais vers un atelier assez simple pour le moment. L’atelier des plantes comestibles. J’écoutais l’instructeur sans me déconcentrer et je tentais de réussir chaque épreuve sans me décourager. Mais finalement, cet atelier me semblait assez simple alors j’arrêtais rapidement. Je me dirigeais ensuite vers d’autres atelier mais je me concentrais plus sur les autres candidats que sur ce que je faisais.

Les tributs du district 1 et 2 se battaient bien sûr avec des armes effrayantes et avec une violence folle.  Ceux du district 3 tentaient de faire des nœuds avec ceux du district 6 et 8. Je voyais également les tributs du district 5 dans l’atelier des plantes comestibles où j’étais il y a quelques minutes plus tôt. Les tributs du 10 tentaient de lancer des couteaux au centre des cibles et ceux du 9 et 11 étaient près du lancer de haches tandis que ceux du district 12 restaient dans un coin sans parler ou bouger. Quand à Peter, il faisait de l’escalade dans le parcours le plus difficile à côté de la fille du district 4 et ils se débrouillaient tous les deux vraiment très bien.

Mais je ne voyais pas le garçon du district 4 et je me demandais où il était. Peut-être était-il resté dans sa chambre. Aucune idée. Mais au moment où j’abandonnais mes recherches, je me retournais et je vis son visage à quelques centimètres du mien. Je sursautais, surprise, mais je me repris pour ne pas le montrer.

- Tu m’as fait peur ! Fais attention ! lui dis-je avant de vouloir tourner les talons, le plus loin possible de lui.

Mais il m’attrapa le bras et me retourna de son côté.

- Je n’ai pas eu l’occasion de te le dire lors de la cérémonie mais tu étais vraiment éblouissante tu sais.

- Merci beaucoup, lui dis-je en tentant de l’éviter, toujours sans succès.

- Les sponsors vont sans doute se battre pour t’envoyer des cadeaux. Tu seras une concurrente redoutable pour tous les tributs.

- On verra bien dans l’arène, lui répondis-je avec méfiance.

- Et peut-être qu’on le verra tous les deux dans l’arène, non ?

- Je comprends pas.

- Tu sais bien que je te voudrais en tant qu’alliée.

- Je le sais oui. Mais je ne suis pas d’accord, désolé.

Il voulait insister, je le sentais, mais je voulais stopper cette conversation dès maintenant alors je m’éloignais pour de bon et me rendait à l’atelier d’escalade avec Peter.

Il m’a regardé avec des yeux étonnés mais ne chercha pas à comprendre et me laissa rester avec lui pour le reste de la journée d’entrainement. Et nous nous sommes ensuite rendus dans nos appartements à la fin de cette journée pour manger et nous coucher. 

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