Johanna Mason, 71ème Hunger Games

Chapitre 6 : Couteaux et sentiments

2009 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 07:37

Chapitre 6

Le matin du second jour d’entrainement, je me levais en vitesse et enfilais la même tenue que la veille. Et après un petit-déjeuner rapide, j’attendais Peter devant l’ascenseur pour aller de nouveau à l’entraînement. Et il est arrivé après un petit moment et m’a suivi dans l’ascenseur.  Puis une fois dans la salle d’entrainement, nous avons repris nos activités, exactement comme la veille.

Je n’avais pas envie de recroiser le tribut du 4 car à chaque fois qu’il me regardait, je revoyais son visage dans mon cauchemar. Un visage de colère et d’effroi. Et je tentais de l’éviter et de ne pas montrer à quel point il me perturbait. Mais c’était assez compliqué, je pouvais l’avouer. Je changeais d’atelier à chaque fois qu’il se rapprochait de moi et je me suis donc retrouvée à l’atelier du lancer de couteaux. On voyait des dizaines de cibles disposées un peu partout et une table pleine de couteaux de différentes tailles. Ils étaient assez effrayants et je ne savais pas si j’arriverais à en lancer un seul. Et j’avançais donc de manière assez hésitante vers la table de lancer et je pris le couteau de taille moyenne pour me placer en face de la cible du milieu.

Je respirais un grand coup et attendit quelques secondes. Puis je fixais la cible un petit instant et je me décidais à enfin lancer mon couteau. J’arquais mon bras en arrière et lançais avec le plus de force possible mon couteau. Celui-ci siffla dans l’air et vint se planter sur le côté de la cible que je visais. J’étais assez contente de ce que je venais de faire et je souhaitais continuer à travailler mon lancer. Et je continuais donc à lancer des couteaux contre différentes cibles. Je m’améliorais très vite et je trouvais que cette activité arrivait à me calmer car j’arrivais à ne faire qu’un avec mes armes. Je lançais encore et encore et ne me concentrais sur absolument rien d’autre. Malheureusement pour moi, j’étais si concentrée que je n’avais pas entendu les pas arriver derrière moi.

Je lançais un énième couteau et je réussis à le planter au centre de la cible du milieu. J’étais contente de moi et un sourire se dessina immédiatement sur mes lèvres.

«  Tu es très talentueuse ! me lança le tribut du quatre en souriant à pleine dents.

Je sursautais une fois encore et je me retournais de nouveau vers mes cibles en l’ignorant. Et au moment où je m’apprêtais relancer un nouveau couteau, son visage vint se placer devant la cible.

- Au fait, je m’appelle Alex. Et toi, c’est Johanna c’est bien ça ?

- Oui, c’est ça.

- Tu devrais continuer de t’entrainer avec les couteaux. Tu es très douée !

- Merci beaucoup. Tu devrais te pousser pour que je puisse les lancer alors.

Il se mit à sourire de plus belle et ne bougea pas d’un seul centimètre.

- Non, vas-y. Lance-le.

- Quoi ?

- Lance ton couteau. Et si possible, ne me tue pas ! me dit-il en rigolant.

- Ne sois pas idiot et pousses-toi ! lui dis-je en rigolant.

Il rit une nouvelle fois et s’approcha de moi sans se décaler de la cible.

- Tu t’inquiètes pour moi alors ?

- N’importe quoi !

Je le poussais et tentais de me concentrer sur mon lancer mais c’était totalement impossible pour moi. Il était à quelques centimètres derrière moi et ne me quittais pas des yeux. Pas une seule seconde. Et après quelques minutes, je me suis donc éclipsée pour trouver un peu de calme.

 

A la fin de la journée, j’étais épuisée moralement et physiquement. Je ne souhaitais qu’une chose. Dormir. Mais je devais manger avec les autres avant de m’allonger enfin sur mon lit. Je m’assis donc immédiatement à table et je commençais immédiatement à manger en écoutant distraitement Vania nous parler de ce qu’elle savait sur les autres tributs.

« Les tributs du district 1 font vraiment sensation en ce moment dans le capitole. Ceux du 2 aussi d’ailleurs. Vous devriez vous faire un peu plus remarquer je trouve.

Peter l’écoutait attentivement et je savais que je devrais répondre un jour ou l’autre mais pour le moment, je ne savais pas quoi répondre pour lui faire comprendre que je me fichais des sponsors.

- D’ailleurs Johanna, le tribut du 4 te demande en tant qu’alliées je crois. Il ne parle que de toi à son mentor ! Tu as réussi à le convaincre à ce point-là ?

- Je n’ai rien fait pour le convaincre, contrecarrais-je en levant le nez de mon assiette.

- Et pourtant, intervint Blight en me souriant depuis le bout de la table. Tu l’as ensorcelé on dirait. 

- Je ne vois pas de quoi vous parlez, me défendis avec encore plus de hargne.

- Tu ne veux toujours pas d’alliée je suppose ? intervint Peter.

- Non, toujours pas.

Je n’entendais pas de réponse et je n’en attendais pas. Il semblait que mon entêtement agaçait mon mentor et mon partenaire de l’arène. Mais pour le moment, je refusais de prendre un allié car je ne voulais pas avouer que j’avais besoin d’aide. Je ne voulais pas montrer que j’avais peur des jeux. Tout simplement. Et une fois le repas terminé, je me dirigeais dans ma chambre pour me coucher immédiatement.

J’eus un sommeil assez agité et je n’arrivais pas à dormir. Je me réveillais un court instant après m’être endormie. C’était horrible. Je me levais donc de mon lit pour trouver un endroit calme et apaisant. Je voulais réussir à me vider la tête pendant un petit moment. Et je pris l’ascenseur pour descendre jusqu’en bas. L’air venait des petites fenêtres me donnait un coup de fouet mais malheureusement, je ne pouvais pas sortir dehors à cause des règles idiotes du capitole. Et je restais donc dans ce couloir frais et je m’assis sur le sol en fermant les yeux. Je suis restée ainsi pendant un moment en ne pensant plus à rien et je tentais de me vider totalement la tête.

« Tu sais que tu n’as pas le droit d’être ici n’est-ce-pas ?

Alex.

- Tu as le droit, toi ? le taquinais-je.

- Peut-être pas, tu as raison.

Il souriait toujours et ses yeux brillaient.

- Alors, que fais-tu ici Johanna ?

- J’avais besoin de prendre l’air. Et toi ?

- Moi aussi, je voulais respirer un peu.

Il s’assit à côté de moi et me regarda pendant un long moment.

- Demain, il y a les séances privées avec les juges. Tu es nerveuse ?

- Et toi, tu l’es ?

Il me regardait d’un air amusé et répondit:

-  Tu n’as pas répondu à ma question.

- Toi non plus.

Nous nous sommes regardés pendant un moment et tout à coup, nous avons éclatés de rire sans nous retenir. Je ne savais pas exactement pourquoi nous avons autant rigolé mais cela faisait tant de bien ! Je me lâchais un peu et me laissais aller.

- Merci, lui dis-je en rigolant encore doucement.

- Pourquoi ?

- J’étais assez stressée, je dois l’avouer. Mais tu m’as aidé à être plus calme et à me détendre. Alors merci.

- Mais je t’en prie ! Et merci à toi aussi. Tu as passé les deux derniers jours à m’éviter ou me jeter alors ça fait plaisir de te voir enfin m’accepter à côté de toi.

Il souriait toujours et j’avouais que sa présence me faisait plaisir. Il me remontait le moral et m’aidait à oublier tout ce qui arriverait le lendemain. Mais c’est vrai que dans un coin de ma tête, je me souvenais que c’était un rival qui pouvait peut-être faire ça pour me déstabiliser et non pour m’aider. Je restais donc sceptique mais pour le moment, je souriais et ne me souciait de rien et c’est tout ce qui importait.

- A quoi tu penses ? me demanda-t-il, les yeux figés sur moi.

Je réfléchis un moment avant de répondre et je me décidais à tout simplement répondre la vérité.

- Je me dis que je me sens bien en fait !

- Tu arrêtes enfin de me dire que je dois te laisser tranquille ? Tu accepte la conversation ?

- Oui, je reste méfiante mais j’accepte tout de même de te parler, lui dis-je avec un mince sourire.

- Enfin, merci !

Nous avons continué de discuter de tout et de rien. J’allais assez bien et toute cette conversation m’avait redonné la forme. C’est donc à ce moment-là que j’ai décidé d’aller me coucher tant que j’étais de bonne humeur. Je souhaitais bonne nuit à Alex et retournais dans ma chambre pour dormir calmement. J’avais réussi à me calmer et je me suis donc endormi assez facilement.

C’était étrange de pouvoir parler avec Alex sans être énervée ! Mais j’en avais marre de jouer les froides et je savais que j’aurais sans doute besoin d’alliés dans l’arène. Même si je refusais de l’avouer.  

Le lendemain matin allait être le jour des séances privées. Je ne savais pas ce que j’allais présenter devant les juges mais je savais qu’à présent, je n’étais absolument plus angoissée par tout ça. 

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