Johanna Mason, 71ème Hunger Games

Chapitre 9 : Interviews entremêlées

2073 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 06/06/2016 17:48

Chapitre 9

Dans les micros, on entendit le nom d’Alex. Et il se dirigea donc vers la scène où Caesar l’accueillit comme un ami. Il le mit à l’aise et ils discutèrent tous les deux, en s’amusant et en se faisant des clins d’œil complices. Puis, Caesar posa une question à Alex. Une question qui retint mon attention.

« Et dis-moi Alex, auras-tu des alliés précis dans l’arène ?

- C’est vrai que j’ai tout de suite repéré certaines personnes ici, qui pourraient devenir des alliés vraiment super. Mais j’attends encore la réponse de mon premier choix, qui reste indécis encore et toujours.

Sur ces mots, il retourna discrètement la tête et me lança un coup d’œil pour me faire comprendre que cette personne, c’était moi. Je le savais et c’est vrai que j’étais indécise mais mon choix se précisait doucement.

- Et qui est cette personne dis-moi ? lui demanda Caesar avec un coup d’œil inquisiteur.

- Une personne formidable, et d’une grande beauté. Mais je n’en dirais pas plus bien sûr !

- Tu nous fais languir dis donc ! Je comprends, tu dois garder tes petits secrets. »

L’interview continua ainsi et se termina sur une note d’humour très positive. Et toutes les interviews continuaient, tandis que j’attendais. 

Et tout à coup, j’entendis mon nom résonner dans les micros de toute la salle.

Je tentais de me calmer un léger moment et j’avançais vers la scène pour rejoindre Caesar Flickerman qui souriait jusqu’aux oreilles. Il haussait les sourcils devant ma tenue si spéciale et me tendait la main pour que je le rejoigne plus près sur la scène. J’attrapais donc sa main et je m’assis sur le fauteuil pour commencer l’interview.

Les applaudissements étaient tels que je n’entendais pas les paroles de Caesar. J’entendais mon nom, scandé par tous les habitants du capitole. Ils m’aimaient tous, telle que j’étais apparemment. Et c’est à ce moment-là que j’ai décidé de ne pas écouter les conseils que Blight m’avait prodigué. Je ne serais pas aussi douce qu’il le voulait, malheureusement pour lui. Je serais moi-même jusqu’au bout, quelle que soit les conseils autour.

« Bonjour ma chère ! m’a déclaré Caesar en souriant. Quelle magnifique tenue ! Tu es un enchantement pour les yeux dans cette robe ! Je crois que ta robe est la plus exceptionnelle de toutes les interviews de cette année ! Vous n’êtes pas d’accord ? a-t-il crié au public.

Les habitants du capitole ont hurlé et crié mon nom pour montrer leurs approbations. Ils adoraient ma robe, eux aussi.

- Alors Johanna, reprit Caesar en s’asseyant. Dis-moi, comment comptes-tu gagner les 71ème Hunger Games ?

Honnêtement, j’avais envie de crier, de hurler, d’insulter. Mais je savais que je devais juste paraître assez polie pour garder un certain contact avec le public. Et c’est ce que je fis.

- Je compte les gagner en me battant jusqu’au bout. Je vais me montrer plus maligne, plus courageuse et bien plus déterminée que tout les autres.

- Quelle confiance dis-moi ! Ça donne envie d’en savoir plus sur la personne que tu es !

Le public approuva en hurlant et en criant une nouvelle fois mon nom.

- Et tu as déjà montré ta force en obtenant ce dix lors des séances privées avec les juges, ce qui est très fort pour un tribut du district 7 !

- Je me suis donné à fond. Rien à voir avec mon district ou quoi que ce soit d’autre.

- Et bien en tout cas, on peut dire que c’est très impressionnant. Et je te félicite pour ça ma chère !

- Merci beaucoup, lui dis-je avec un mince sourire.

- Mais je t’en prie ! Et une nouvelle question. Avec ce score exceptionnel, rejoindras-tu la meute des carrières ? Ce genre de score leur est destiné d’habitude.

- Hors de question.

Il eut un regard surpris et attendit un instant avant de reprendre la parole.

- Et pourquoi ça ? Tu as toutes les qualités pour ça non ?

- Je ne veux rien avoir à faire avec ces gens-là. J’ai peut-être les qualités qu’il faut mais leurs défauts m’empêchent de me concentrer sur autre chose que ma haine envers eux.

- Leurs défauts ?

- Ils sont arrogants, assez lâche pour chasser en meute des personnes seules, idiots et imbues d’eux-mêmes en plus de ça. Donc, ils n’ont rien de ce que je souhaiterais avoir.

- Tu as vraiment l’air de les détester dis-moi !

- C’est le cas. Je préfère rester seule plutôt qu’avec eux. Ça, c’est certain !

Il y eu un silence dans la salle et j’attendais la réaction qui ne tarderait pas à venir. Et elle vint justement.

- J’aime ton cran et ton assurance ! Cette insolence est si rafraîchissante, a crié Caesar en m’applaudissant.

Le public a également applaudi et a crié son approbation. Même mon attitude leur plaisait !

- Une dernière question pour mon insolente tribut du district 7 !

Il cessa de rire pendant un moment et me demanda, plus sérieusement:

- Lors de la moisson, qu’as-tu ressentie lorsque tu as entendu ton nom ? A quoi as-tu pensé en premier ? L’arène ? Les autres tributs ? Dis-nous tout !

- En réalité, j’ai pensé à mon petit frère.

- Ton petit frère ? Comment s’appelle-t-il ?

- Matthew, répondis-je avec la voix brisée.

- Et pourquoi tu as pensé à lui ?

- J’ai pensé à lui parce que je ne voulais pas le quitter. J’aurais aimé être toujours là pour lui, et l’aider jusqu’au bout. Le soutenir, l’aimer, le protéger. Pour toujours. Mais quand j’ai entendu mon nom lors de la moisson, j’ai sus qu’on me retirait ça. Qu’on me retirait mon  petit frère. Et qu’on me retirait à lui également. Et ça, c’est la pire chose qui pouvait arriver pour moi.  

- Je suis désolé, vraiment. Mais peut-être que tu rentreras chez toi en gagnant les Hunger Games non ?

- Peut-être. Peut-être pas. Mais on ne sait jamais ce qui peut arriver et j’aurais aimé que mon frère n’ai pas à supporter ça. Surtout si je ne reviens jamais.

- Tu dois simplement penser à lui dans l’arène. Cela te donnera le courage de gagner.

- Mon amour pour mon frère est la seule et unique chose qui pourrait me ramener chez moi, il n’y a que pour lui que je veux rentrer.

- J’espère qu’il pourra te revoir. Je l’espère de tout cœur ma très chère Johanna.

Il se leva et me tendit la main pour m’aider à me lever de mon fauteuil. J’attrapais sa main et me levais tandis que Caesar me souhaitais bonne chance pour la dernière fois.

- Voici donc Johanna Mason, du district 7 ! »

Les acclamations ne se sont pas interrompues une seule seconde tandis que je quittais le plateau. Les trémolos de ma voix étaient assez gênants mais lorsque je pensais à mon frère, je ne pouvais pas m’empêcher de laisser couler mes émotions en dehors de moi, et c’était impossible à stopper.

Je tentais de me calmer un peu et je retournais dans la salle d’à côté tandis que Peter passait son interview avec Caesar. Des larmes menaçaient de couler très rapidement et je refusais de les laisser sortir. Je voulais rester forte, et ne jamais montrer mes faiblesses. Surtout devant les autres tributs. Et je tentais donc de me concentrer sur l’interview de Peter.

Ils riaient beaucoup, lui et Caesar, et se parlaient surtout de la vie au capitole. Mais pas vraiment des jeux ou de la maison. Ça me permettait de me concentrer sur autre chose alors c’était parfait. J’écoutais avec attention et les larmes séchaient doucement sans que personne ne les ai remarqué. Après Peter, les autres tributs continuaient de passer leurs interviews tandis que nous attendions la fin de la soirée.

Et à la fin de la soirée, nous avons eu l’occasion de retourner dans nos appartements pour dormir avant le début des jeux. J’aurais l’occasion de réfléchir un peu.

Une fois le repas terminé, j’ai donc presque couru dans ma chambre et me suis étaler sur mon lit. Ma tête vagabondait un peu partout et je pensais sans cesse à l’arène.

S’il y aurait des arbres, de l’eau, des ruines… Tout ceci n’était qu’un grand mystère pour moi. Je me posais également des questions sur mes possibles alliés. Peter ? Alex ? Ou personne ?

Je n’en avais aucune idée et je réfléchissais encore et encore. Je pensais que j’accepterais les deux en tant qu’alliés car tout ceci serait bien plus simple avec des personnes pour m’aider. C’était mon choix pour le moment et je verrais si ma décision allait changer le lendemain. Et je réfléchissais également à ce que je ferais une fois que le canon de départ aura sonné. Devrais-je courir loin de la corne d’abondance ou foncer dans la mêlée ? Cette question-ci resta en suspens et je décidais d’y penser seulement le lendemain.

Et une dernière question trottait dans ma tête. Comment ferais-je pour tous les tuer ? Pour rester en vie dans cette arène immense et dangereuse ? C’était la pire de toutes les questions et je ne savais absolument pas comment y répondre. Alors je m’arrêtais de réfléchir et me couchais en souhaitant de tous mon cœur pouvoir survivre au lendemain. 

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