Johanna Mason, 71ème Hunger Games

Chapitre 11 : Cauchemars ou prémonition ?

2127 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 07:39

Chapitre 11

Nous étions essoufflés et à bout de force. Nous avons décidé de nous arrêter pendant un petit moment, pour enfin reprendre des forces.  Ma respiration restait saccadée pendant un long moment mais je finis enfin par me calmer et respirer normalement. Les autres étaient également épuisés de fatigue mais l’important était que nous avions réussi à nous éloigner du massacre. Après ça, nous avons seulement marché au lieu de courir et nous avons continué ainsi pendant toute la journée. Lorsque nous avons vu le soleil commencer à se coucher, nous nous sommes de nouveau arrêtés pour reprendre notre souffle. J’entendis Alex appeler sa partenaire de district Anna, et lui demander de regarder le contenu des sacs pendant que nous étions en pause. Je m’emparais du mien et regardais à l’intérieur.

Mon sac contenait un sachet avec des noix à l’intérieur, une bobine de cordelette, un paquet de gâteaux à la cannelle, une gourde vide et un pull de rechange noir. J’étais assez contente de ce que j’avais trouvé et je remballais tout à l’intérieur avec un sourire.

Quand à Alex, son sac contenait des fruits séchés, un canif, des gants bleus marines, des bonbons à la menthe et une gourde tout aussi vide que la mienne.

Peter et Anna n’avait rien prit à la corne d’abondance et je donnais donc ma hache à Peter tandis qu’Alex tendit une machette à Anna. Après tout ceci, nous ne savions pas vraiment quoi faire pour trouver un moyen de rester en vie.

« Vous pensez qu’il y a combien de kilomètres entre nous et la corne d’abondance ? demandais-je en regardant à l’horizon.

- Une dizaine mais pas plus, me répondit Peter en suivant mon regard.

Je n’avais pas beaucoup eu l’occasion de parler avec Anna, mais d’après son expression en ce moment même, c’était une peureuse. Elle regardait autour avec des yeux fuyants et inquiets. Et ce qu’elle nous déclara renforça mon idée de départ.

- Je pense qu’on devrait continuer à marcher. Aller le plus loin possible des carrières.

- Et moi, je pense qu’on ne devrait pas bouger d’ici pour le moment. Peut-être qu’on devrait dormir ici pour la nuit ?

Ma proposition semblait mitiger les autres. Alex semblait plus d’accord avec moi mais Peter et Anna n’était pas vraiment pour.

- Si on s’éloigne trop, ce sera plus compliqué de revenir, argumentais-je en les fixant dans les yeux.

- Johanna a raison, déclara Alex en se rapprochant de moi. On devrait dormir un peu maintenant et on verra demain matin. On a déjà marché toute la journée alors autant se reposer non ?

- Très bien, capitula Peter en s’installant contre un tronc d’arbre. Je suis crevé de toute façon. »

Nous nous apprêtions à dormir mais l’hymne à résonné à nos oreilles et nous avons donc été forcés de lever les yeux vers le ciel, pour prendre connaissance des morts du premier jour. Je me préparais mentalement à l’idée de voir les visages des personnes qui ne pourraient plus jamais rentrer chez eux, avec leurs familles.

Je vis tout d’abord le visage du garçon du district 3. Donc, les carrières avaient bien évidemment survécu. Ce n’était pas vraiment une surprise. Puis, vint les deux tributs du 5 et du 6. Il y eut ensuite le tribut féminin du district 8, et le tribut masculin du 10. Et il y avait enfin la femme du 11 et les deux tributs du 12.

Il y avait donc 11 morts et 15 survivants au bain de sang du premier jour. C’est vrai que je ne me sentais pas très bien. J’avais vu toutes ces personnes lors de la cérémonie d’ouverture, lors des entraînements et lors des interviews. Je les avais vus sourire, courir, rire. Et maintenant, ils étaient morts. Mais je ne souhaitais plus y penser alors je fermais les yeux en me chuchotant que je devais survivre, et donc laisser mourir toutes ces personnes. Je devais me sauver, pour Matthew.

Pour Matthew, pour Matthew, pour Matthew, pour Matthew.

Je cessais de penser aux morts et je me concentrais sur mon petit frère. 

Et sans cesser de penser à ceci, je me suis cachée derrière un immense buisson avec les autres où nous pensions être plutôt bien cachés et nous avons commencé à doucement nous endormir.

 

J’étais dans le district 7. Mon district. Je me trouvais sur la balançoire où mon frère et moi, nous pouvions nous amuser pendant des heures. La clairière était belle et verdoyante comme si nous étions en été. L’été chaud et scintillant qui redonnait du courage et du bonheur. Tout semblait réunis pour me rendre heureuse ici. Mais malheureusement pour moi, toute bonne chose à une fin. Le soleil s’assombrit et des nuages vinrent se placer dans mon paysage. Des éclairs s’abattaient tout autour de moi et je m’éloignais rapidement de la balançoire qui explosa quelques minutes après que j’en sois descendu.

Je m’inquiétais de plus en plus et mon inquiétude grandit lorsque je vis mon petit frère s’approcher de moi en ouvrant les bras.

« Matthew, éloignes-toi de là ! »

Je courais vers lui et au moment où j’allais enfin l’atteindre, un éclair vint le frapper et l’a envoyé des dizaines de mètres plus loin. Je courais vers lui et le secouais tandis que ses yeux se fermaient de plus en plus. Je criais sur lui et tentais de le réveiller mais rien ne fonctionnait. Je pleurais de plus en plus et je criais sans m’arrêter. Mais rien ne marchait vraiment. J’entendais une autre voix que la mienne m’appeler mais je n’écoutais pas. Je ne voulais rien entendre. Je voulais simplement mon petit frère.

 

« Johanna, réveilles-toi !

Je me réveillais en sursaut et je vis le visage d’Alex, juste au dessus de moi.

- Alex ? Qu’est-ce-que ?

- Tu commençais à t’agiter alors j’ai préféré te réveiller. Tu ne m’en veux pas ?

- Pas du tout. Je suis même contente que tu m’ai réveillé en fait.

Je me redressais et respirais un grand coup avant de parler de nouveau.

- Je crois que mon frère me manque.

- Ton frère ?

- Mon petit frère, Matthew. J’ai trop pensé à lui avant de dormir. Je ne cesse de faire des cauchemars à propos de lui en ce moment et je pense que c’est parce qu’il me manque beaucoup. Et parce que je m’inquiète pour lui. Beaucoup.

- Tu devrais t’inquiéter pour toi plutôt non ? Tu es dans l’arène et pas lui. Il est en sécurité dans ton district alors tu devrais tenter de survivre pour revenir vers lui. Et tu n’auras plus à faire de cauchemars.

Je l’étudiais pendant un petit moment et me posais une question, tout à coup.

- Pourquoi tu me dis tout ça ? lui demandais-je soudainement.

- Tout ça quoi ?

- Pourquoi tu me rassures et tu me motive à rester en vie ? Tu me dis que je vais retrouver mon petit frère et que je dois me battre pour sortir de cette arène vivante. Pourquoi ?

- Parce que je veux que tu te sentes bien et je veux surtout que tu survives.

- Oui mais si je survis, tu meurs. Alors pourquoi me motiver à te tuer ?

- Tu n’as pas tort ! me dit-il en riant. Mais si je devais mourir dans cette arène, je voudrais que ce soit toi qui gagne.

- Merci Alex. »

Je lui souriais et fermais de nouveau les yeux pour me rendormir, sans cauchemar cette fois-ci.

Le lendemain matin, nous nous sommes réveillés et n’avons pas pris de petit-déjeuner. Si nous ne trouvions pas de nourriture dans la journée, nous devions économiser nos vivres dès maintenant. La priorité pour le moment, c’était l’eau. Et je ne savais absolument pas où en trouver. J’avais vu la rivière à côté de la corne d’abondance. Mais je n’avais rien vu d’autre que cette rivière. Nous devions chercher un point d’eau le plus rapidement possible.

Nous sommes partis dans la direction inexplorée de la forêt et nous ne savions pas quoi faire, à part marcher. L’eau était notre objectif et nous devions l’atteindre, sous peine de mourir déshydratés.

L’après-midi, nous étions épuisés et nous avions si soif qu’un lac ne nous suffirait pas à étancher notre soif. Nous cherchions de l’eau  encore et encore mais je savais qu’à la fin de la journée, nous pourrions déjà commencer à mourir les uns après les autres à cause de la déshydratation. J’avais la langue sèche et râpeuse, et je ne pouvais plus m’humecter la langue. Nous marchions doucement car nous n’avions pas la force d’aller plus vite que ça. Nous nous trainions comme des zombies, sans parler car nous n’en avions pas la force. Je ne savais plus comment faire pour trouver une source et ma détermination commençait à s’effriter doucement. Je ne voulais pas le montrer mais j’abandonnais doucement. Je ne sentais plus mes pieds, mes jambes ou même ma tête. La fatigue me consumait peu à peu et les autres semblaient également être bien trop fatigués pour continuer.

Un bruit sourd s’est fait entendre et je me retournais pour voir Anna s’étaler de tout son long sur le sol. Nous avons couru vers elle pour vérifier son état. Elle vivait encore mais elle était si déshydratée qu’elle ne pouvait plus vraiment bouger. Je me relevais pour trouver quelque chose qui pourrait l’aider et j’étais assez affolée car je ne trouvais rien. Je marchais dans tout les sens pendant qu’Alex et Peter restaient auprès d’Anna. Je regardais derrière des arbres, des buissons et mon regard s’éclaira devant le miracle de la journée. Comme si les juges ne souhaitaient pas encore nos morts et ont donc décidé de nous aider rien qu’un peu. Car devant moi se tenait une rivière. 

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