Johanna Mason, 71ème Hunger Games

Chapitre 13 : Voilà, c'est fait !

2392 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 12/06/2016 18:29

Chapitre 13

Les secondes s’écoulaient et je devais me décider. Mais ma main tremblait de manière imperceptible et je ne pouvais pas laisser ce garçon partir. C’était un moment compliqué.

Mais une chose au fond de moi m’a fait comprendre que je devais tuer ce mec avant de mourir moi-même. Matthew. Je devais le retrouver, quoi qu’il m’en coûte. Et c’est donc avec cette pensée que je m’avançais encore plus près de mon adversaire. Je respirais un grand coup et sans cesser de penser à la survie de mon petit frère, je plantais mon couteau dans le ventre du garçon. Celui-ci se crispa et ses yeux commencèrent à se voiler lorsque je retirais mon couteau de son ventre. Il tomba ensuite à terre et ne se releva plus. Je me tournais vers mes compagnons, qui me regardaient avec un air à la fois étonnés et impressionnants. Mais je ne leur laissais pas le temps de me dire quoi que ce soit car je remarquais quelque chose.

« Où est la fille ? Où est la fille du 3 ?

Ils se sont retournés pour regarder autour mais elle était partie.

- On l’a perdue. Laissez tomber, on ne pourra pas la rattraper, leur ai-je dis en soufflant d’exaspération.

- On doit partir maintenant, nous a déclaré Peter en attendant mon approbation.

- Très bien, allons-y. »

Nous sommes donc partis vers le lac pour remplir nos gourdes, puis nous sommes repartis dans la direction opposée. Je ne me retournais pas lorsque l’hovercraft est venu chercher le corps du garçon du district 3. Je ne voulais pas voir son corps sans vie s’élever jusqu’à son cercueil. Alors je regardais fixement la forêt en face et je ne retournais pas. Sous aucun prétexte je ne voudrais me retourner. Nous avons marché jusqu’à la fin de la matinée et nous nous sommes arrêtés seulement pour manger un peu. Nos provisions n’étaient pas encore assez garnis alors nous devions ne pas trop manger. J’ai donc décidé de sortir seulement les noix et j’allais chercher dans la forêt pour trouver quelque chose à manger avec. Je trouvais des mûres dans un buisson et vérifiais qu’elles étaient comestibles avant d’en cueillir le plus possible. J’étais assez fière d’avoir écouté l’instructeur à l’atelier des nourritures comestibles. Cela pouvait me sauver la vie dans cette arène à présent.

Je ramenais mon butin aux autres et nous avons mangé la moitié des noix avec les fruits que j’avais récupérés. C’était un plutôt bon repas et il nous a donné de la force pour avancer un peu plus dans la forêt. Nous nous sommes encore plus enfoncés dans ses profondeurs et mon idée était de nous enfoncer entre les arbres en attendant que les carrières s’entretuent après avoir tué tous les autres tributs. Mais en réfléchissant à tout ça, je compris une chose que je n’avais pas envisagée plus tôt.

Tôt ou tard, mes alliés devraient mourir si je voulais survivre à l’arène. Et cette idée ne me réjouissait absolument pas. Je m’étais habituée à eux et je commençais même à m’attacher à certain. Mais ils ne pouvaient pas survivre avec moi, alors leurs morts étaient forcément nécessaires. Et même si ça m’était insupportable, je devais sans doute me faire à cette idée.

L’après-midi, il ne nous ai rien arrivé. Tout était calme et je pouvais donc réfléchir à notre avenir dans l’arène. Je savais qu’on devait tuer pour survivre. Que je devais rester forte face aux difficultés. Mais j’avais tout de même un problème qui ne changeait pas, et qui ne changerait peut-être pas. J’avais toujours un moment d’hésitation lorsque je devais me défendre et tuer mes adversaires.  A chaque fois qu’on devait me tuer ou que je devais tuer, je restais bloquée pendant un moment car je ne voulais pas tuer toutes ces personnes. Je ne pouvais pas les tuer. Cela m’avait déjà fait peur devant le tribut de ce matin. J’avais beaucoup hésité avant de lui enfoncer mon couteau dans le ventre. J’avais bien peur de refaire cette erreur une nouvelle fois dans un futur proche. Mais je devais simplement continuer à penser à mon frère. Je devais tenter de survivre pour lui, et pour nos retrouvailles. C’était ainsi que je devais penser dans cette arène, et pas autrement.

Nous avons continué à avancer pendant un long moment et nous nous sommes fatigués après un long moment de marche. Nous nous sommes assis pour un instant et j’ai eu l’idée de faire un hamac avec des branches que je trouvais. Nous avions le temps de le faire avant le coucher du soleil et je souhaitais en profiter pour nous préparer une vraie bonne nuit de sommeil.

Je tendais les branches, j’arrangeais les troncs d’arbres avec mes couteaux, je taillais le bois et j’utilisais les rochers pour stabiliser le tout. Alex m’aidait pendant que Peter chassait et qu’Anna faisait la cueillette. Elle semblait tout de même ne pas s’investir dans ce qu’elle faisait et ça me mettait un peu en colère mais je décidais de la laisser tranquille pour aujourd’hui. Elle s’était tout de même fait menacé d’un couteau pour la première fois et elle était bien plus fragile qu’Alex, Peter et moi. Je tentais donc de faire abstraction de son comportement passif et je me concentrais sur nos hamacs. Ils furent rapidement terminés car après tout, ils ne devaient servir que pour une nuit. Mais leurs conforts nous revigoreraient et nous en avions vraiment besoin. Je n’avais pas dormi plus de 5  heures depuis mon entrée dans l’arène et la fatigue se faisait sentir. Et une fois que nous avions fini, je me suis immédiatement allongée sur le mien et j’ai fermé les yeux. Le sommeil m’a rattrapé et je me suis presque immédiatement endormie. Mais Peter m’a réveillé pour que je mange avec les autres.

Peter avait réussi à chasser un écureuil et il était maintenant écorché et cuit. Nous l’avons dévoré avec le reste des noix et après ce bon repas, je me suis de nouveau écroulée sur mon lit de fortune pour m’endormir pendant que Peter prenait le premier tour de garde.

L’hymne a éclairé le ciel et je regardais le bilan des morts depuis mon hamac. La lumière m’a un peu fait mal aux yeux mais mon regard ne se détachait pas du sceau qui faisait maintenant place aux visages des tributs morts.

Le premier visage que je vis était celui du garçon du district 3. Celui que j’avais tué. Je détournais rapidement le regard en attendant la prochaine image. Celle-ci arriva et c’était le visage du tribut masculin du 11. Et la lumière s’est éteinte et c’était fini. Il y avait donc eu deux morts aujourd’hui. Ça devait sans doute satisfaire le public pour cette journée. Mais le lendemain serait une autre épreuve. Mais je ne voulais pas penser à la suite avant qu’elle n’arrive alors je fermais de nouveau les yeux en tentant de m’endormir doucement.

J’avais assez peur de m’endormir sous la surveillance d’un regard autre que le mien mais j’avais appris à faire confiance à Peter, et aux autres. Je savais que nous étions liés et que je pouvais les laisser veiller sur moi comme je pouvais veiller sur eux s’ils le souhaitaient. Nous n’étions pas seulement alliés. Nous commencions à devenir amis.

 

Le jour suivant, je me levais la première et je remarquais qu’Alex avait relayé Peter pour le tour de garde. Il leva le regard vers moi pendant que je me levais et je tentais de faire moins de bruit pour laisser les autres dormir.

« Tu as bien dormi ? m’a demandé Alex en me faisant une place à côté de lui.

- Plutôt bien pour une nuit dans l’arène je trouve. Tu as pu dormir un peu avant de prendre la place de Peter ?

- Oui, un peu. Mais je dormirais un peu mieux ce soir, ne t’en fais pas pour moi.

- Je veux juste que tu sois au maximum pour aujourd’hui. Le public va commencer à s’impatienter et les juges vont donc décider de nous faire payer leurs impatiences.

- Je ne me fais pas de souci pour nous, ne t’en fais pas. Si on est tous ensemble, on pourra tout surmonter. D’accord ?

- Si tu le dis.

Je le regardais de plus près et je rendis compte qu’il avait raison. Je n’avais pas peur lorsqu’il était là. Je n’avais pas peur d’affronter les tributs ou même les carrières si Alex était là pour m’aider. Et je savais qu’il ne m’abandonnerait pas.

- Merci Alex. Pour être là et m’aider dans cette arène. Pour tout en fait.

- Tu le mérite Johanna. Et tu es là pour moi, toi aussi.

- Tu as raison, déclarais-je tandis qu’Alex me souriait comme si je lui avais fait un cadeau immense.

Je lui souris également et m’appuyais contre le tronc d’arbre à quelques centimètres de lui.

Nous sommes restés ainsi pendant un moment et je me sentais tellement bien ! J’étais comme protégée et je voulais rester ainsi jusqu’à la fin des jeux. Je voulais rester à côté de lui jusqu’à ce qu’on me ramène chez moi, saine et sauve.

Mais bien sûr, je n’étais dotée que de malchance et un bruit étrange vint troubler ce moment de sérénité. C’était un bruit sourd qui semblait se rapprocher dangereusement. Comme si des arbres tombaient à la renverse, de plus en plus près de nous. Je me levais rapidement et je réveillais Peter en le secouant de toutes mes forces. Alex réveilla Anna ils se sont tous les deux levés d’un bond en entendant les bruits que j’avais entendu un peu plus tôt. Je me déplaçais vers l’endroit d’où provenait ce son pour savoir ce qui le déclenchait.

Au début, je ne voyais rien. Mais très vite, la chute des arbres s’est rapprochée et je vis ce qui le provoquait. Un géant fait de branches, de feuilles et cailloux qui devait mesurer une dizaine de mètres avançait vers nous. Il dépassait les arbres de plusieurs mètres et je ne pensais pouvoir lui échapper si j’attendais trop. Je me retournais vers les autres et leur criais en commençant à courir dans la direction opposée au géant:

- Vite, courez !

Ils semblaient hésiter, comme intrigués par ces bruits qu’ils ne reconnaissaient pas.

- Maintenant ! les réveillais-je en tirant sur le bras de Peter, qui était à quelques mètres de moi.

Leurs yeux se sont ouverts comme des soucoupes lorsqu’ils ont enfin vu le monstre qui avançait de plus en plus vite vers nous. Et ils se sont enfin décidés à courir avec moi et nous continuer à avancer le plus vite possible sans regarder derrière.

Notre capacité à courir plus vite que cette chose représentait maintenant notre unique chance de survie. 

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