Johanna Mason, 71ème Hunger Games

Chapitre 18 : Les jeux doivent continuer...

2103 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 27/06/2016 22:56

Chapitre 18

Je retins un cri d’effroi et je ne pouvais plus bouger tandis qu’Anna tombait à terre, les yeux remplis de surprise et de peur. Sa tête heurta le sol et elle ne bougeait plus. Mais une chose m’interpella.

« Le canon n’a pas sonné les gars, allez l’aider !

Les garçons se sont rués sur Anna pour la sauver et je comptais faire la même chose mais en me retournant, un coup m’a atteint en pleine mâchoire. Je vis des étoiles pendant une longue minute et mon assaillant en a profité pour me donner un autre coup au visage, et puis un autre. Je me levais sans réfléchir et frappais Clarisse dans le ventre, deux fois. Mais elle répliqua avec un coup dans mon dos qui me fit tomber à terre. Et elle me lança ensuite un grand coup dans le visage. Je sentis du sang couler de ma mâchoire mais je fis comme s’il n’y avait rien. Je me relevais et un autre coup arriva dans mon ventre. J’étais au sol et je commençais à réellement souffrir de partout. Je ne pourrais pas me relever encore et encore pendant très longtemps. En me levant une nouvelle fois, je frappais Clarisse en pleine tête à l’aide de mon crâne et je reculais de quelques pas pour reprendre mes esprits. Elle saignait légèrement de la bouche mais ce n’était rien comparé à celui qui coulait le long de mon visage. Je ne pourrais pas la vaincre. Pas pour le moment. Je devais donc m’enfuir avec les autres, le temps de reprendre mes forces. Je courais vers les garçons qui ont remarqué ma détresse et se sont donc dirigés vers Clarisse pendant que je me reposais un peu. La fille se défendait bien. Trop bien. Elle pourrait les tuer si elle le voulait vraiment. Je fonçais vers le combat et frappais la fille dans la colonne vertébrale pour qu’elle tombe à terre et nous laisse le temps de nous enfuir. Mais elle se releva vite et me mit un grand coup dans le visage. Encore une fois. Elle aurait pu s’occuper de nous trois mais elle est partie, au cas où on se défendrait trop. Elle a couru je ne sais où et nous a laissé tous les trois, mal en point et avec une alliée agonisante juste à côté. Je me relevais difficilement et trottinais jusqu’à Anna, le sang coulant toujours de mon visage.

Elle avait les yeux qui papillonnaient et la respiration saccadée. Je savais bien qu’elle ne pourrait pas s’en sortir mais je ne voulais pas le dire. Pas devant elle. Alors je me contentais de la regarder pendant un moment, en ne sachant pas quoi dire ou quoi faire. Je voulais lui dire quelque chose, mais je ne savais absolument pas quoi. Et c’est elle qui a donc pris la parole, à ma place.

- Je suis désolée Johanna.

- Quoi ? Désolée de quoi exactement ?

- Je ne suis vraiment pas l’alliée idéale et je le sais. Mais tu as réussi l’exploit de ne pas me tuer même si tu étais très tentée, et ça se voyait. J’aurais dû être plus courageuse, plus loyale et moins chochotte. Mais malheureusement, je ne suis pas un vrai tribut. Pas du tout en fait.

- Si, tu es un tribut. C’est juste que tu n’étais pas préparée pour l’arène.

- C’est dingue comme tu es gentille quand les gens s’apprêtent à mourir.

- Tu ne vas pas mourir.

- Bien sûr que si. Je ne suis pas forte comme toi Johanna. Mais heureusement pour moi, tu vas rester en vie. Et tu feras ce dont je suis incapable.

- Et qu’est-ce que c’est exactement ?

- Les protéger.

Elle regarda Peter et Alex avec des yeux désespérés. Et elle attrapa ma main pour la serrer le plus fort possible.

- Tu dois les protéger Johanna. Je t’en prie.

- Je vais les protéger Anna, je te le promets. Mais il faut qu’on te bouge pour te soigner.

- Non, ce n’est pas la peine. Je voulais juste que tu promettes de les protéger et tu l’as fait alors, tout vas bien. Tout va bien.

Elle fermait les yeux et expira son dernier souffle. Je ne savais pas quoi dire mais nous ne pouvions pas rester ainsi. Le coup de canon a résonné et je savais que c’était fini pour Anna. Je me levais et époussetais mon pantalon avant de déclarer:

- On doit y aller les gars. Levez-vous !

- Elle est…

- Oui, elle est morte Peter. Levez-vous vite, on doit y aller ! L’hovercraft va arriver alors dépêchez vous !

Ils se sont levés et nous avons commencé à avancer pendant que l’hovercraft descendait depuis le ciel. Je ne voulais pas le voir emmener Anna alors je ne me retournais pas. Même si je voyait Peter et Alex se retourner pour voir l’engin emporter Anna le plus loin possible de l’arène. Nous avons marché pendant un moment et c’est Peter qui a proposé le premier que l’on s’arrête pour un moment.

- On devrait peut-être rester là pour le reste de la journée. Et dormir ici juste après.

- Je ne sais pas, annonçais-je en ne m’arrêtant pas un seul instant. Cet endroit est trop exposé je pense.

- Oui mais on doit se reposer après ce qui est arrivé à Anna.

- On ne peut pas se reposer ! On est dans une arène, pas dans une cour de récréation !

- Oui mais Anna est morte ! On ne peut pas le prendre à la légère quand même.

- C’est le but des Hunger Games Peter ! Tout le monde va mourir à l’exception d’une seule personne et cette personne, ce n’est pas Anna et c’est tout !

- Comment tu peux dire ça ? Elle était notre amie !

- Non, elle était notre alliée ! Mais une alliance, ça se brise un jour ou l’autre, désolée.

- Je ne veux plus avancer, alors on va s’arrêter c’est clair ?

- Tu sais quoi ? Arrête-toi si ça t’amuses, mais moi je vais faire un tour.

- Johanna, attends !

J’avançais en direction de la forêt et ne m’arrêtais pas lorsque Peter a crié mon prénom. Je ne voulais plus entendre personne, pas même moi. Je voulais qu’on me laisse seule et c’est tout. Je commençais vraiment à en avoir marre de cette arène ! J’arrivais dans un recoin de la forêt où il ne semblait y avoir rien qui vive. Et c’était l’endroit parfait pour que je réfléchisse un peu. Car je devais vraiment réfléchir à tout ce qu’il s’était passé.

C’était évident qu’Anna n’était pas qu’une alliée ! C’était devenu une amie. Lorsque l’on frôle la mort à côté d’une personne, elle devient évidemment plus qu’une alliée. Mais j’avais passé tellement de temps à ressembler à une idiote effrayée que je ne voulais plus ressembler à cette fille du début des jeux. Je devais être forte à présent, même si Anna nous avait quitté. Je devais me montrer brave pour gagner les jeux et retrouver mon petit frère. Et si je montrais de l’empathie pour un adversaire, j’aurais l’air d’une lâche. Et je n’étais pas une lâche, ou en tout cas je l’espérais.

- Est-ce-que ça va Johanna ?

Je me retournais et vis Alex qui m’observait de loin.

- Tu aime me surprendre par derrière ces derniers temps on dirait.

- Je n’aime pas te voir comme ça surtout.

- Comme ça ? le questionnais-je en fronçant les sourcils.

- Mal.

- Je ne vais pas mal Alex. Je vais très bien en fait. Pourquoi tout le monde fait ça ? Pourquoi pense que je devrais aller super mal parce qu’un tribut est mort ? Je vais bien !

- Tu ne sais pas mentir alors pourquoi tu essayes ?

- Parce que je déteste les sermons. Et les confidences sur les émotions aussi.

- Je ne te demande pas de te confesser à propos de tes sentiments mais d’admettre que tu en as.

- Laisses-moi seule s’il te plaît, déclarais-je en tentant de me calmer un peu.

- Hors de question. Tu sais bien que je ne t’écoute pas dans ces moments-là alors inutile de me forcer. On pourrait tout simplement essayer de parler d’une chose simple pour commencer.

- Mais je ne veux pas parler de tout ça ! Arrête de toujours vouloir me faire montrer mes sentiments ou parler de ce qui me dérange. Je ne suis pas comme ça et c’est tout !

Alex ne répondit pas et m’observa pendant un long moment avant de reprendre la parole.

- Johanna, mais que ce passe-t-il ?

- De quoi tu parles ?

- Tu cherches à cacher ce que tu ressens, comme pour te prouver quelque chose à toi-même. Mais je vois bien que tu n’es pas bien.

- Je vais bien, et je te l’ai dit un million de fois. Alors tu pourrais t’en aller et me laisser dans mon coin ou c’est trop compliqué pour toi ?

- Ne sois pas désagréable. C’est un mauvais moyen de se protéger, la méchanceté.

- Pourtant, l’attaque est la meilleure défense.

- Pas pour toi. Tu peux faire les deux sans être mauvaise pour autant. 

- Mais je suis peut-être mauvaise, contrecarrais-je en le fusillant du regard.

- Tu sais bien que tu ne l’es pas. »

Je ne souhaitais plus parler, et encore moins avec une personne qui comprenait tout ce que je cherchais à cacher. Alex lisait en moi comme dans un livre ouvert et je détestais ça. Je détestais ça car Alex me voyait exactement telle que j’étais. Apeurée, triste, en colère et dangereuse.  

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