Johanna Mason, 71ème Hunger Games

Chapitre 25 : Combat sans sacrifices...

2355 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 10:46

Chapitre 25

Elles étaient au moins une vingtaine. Et nous n’étions que deux. Elles semblaient très puissantes et très en colère en plus de ça. On pouvait voir les dents acérées dans leurs bouches immenses. Elles avaient également de grandes griffes d’une couleur étrange et suspectes qui devait mesurer la taille de mes mains. C’était vraiment atroce à regarder. Elles couraient à quatre pattes mais elles semblaient pouvoir tout de même se tenir debout. Elles faisaient presque notre taille et leurs bras faisaient le double des miens. On aurait dit des gorilles. Des gorilles plutôt étranges, et qui semblaient prêt à nous tuer. Mais le plus terrifiant eux, c’était leurs yeux. Leurs yeux remplis de haine et de ressentiments. C’était vraiment horrible de les regarder. On voyait qu’ils pouvaient presque nous tuer d’un seul regard. Je tentais de ne pas trop bouger pour ne pas les énerver mais si je m’écoutais, je me mettrais à courir le plus vite possible sans jamais m’arrêter.

Mais j’en avais marre de courir. J’avais déjà assez couru et c’était hors de question de continuer. Je tenais le manche de mon couteau sans pour autant le sortir de son fourreau. Les gorilles étaient calmes pour le moment et je ne voulais pas les énerver. Alex était toujours derrière moi et ne bougeais pas non plus. Il savait également que les bêtes s’énerveraient au moindre mouvement. Nous devions rester le plus immobiles possibles pour le moment. Je tentais de reculer sans faire de bruit et le plus lentement possible mais les gorilles étaient tendus et sur le qui-vive. Mais nous ne pouvions pas rester ainsi jusqu’à mourir alors je tentais de reculer un peu plus à chaque instant. Alex fit de même mais la seule chose qui ne devait pas se produire arriva. Alex marcha sur une brindille et le bruit fut comme un électrochoc.  Tous les gorilles se sont rués sur Alex et moi d’un seul bond. Je sortis donc définitivement mon couteau et restais le plus calme possible. Alex se muni de son épée et se mit côte à côte avec moi pour le combat qui nous attendait. Honnêtement, je ne savais pas si nous pouvions gagner cette attaque. Mais je n’abandonnerais pas.

Je fonçais vers ma droite et tuais la première bête en plantant mon couteau dans son cœur, rapidement. Puis je m’occupais de la seconde mais une griffe a failli m’atteindre dans le dos. Par chance, je réussis à me dégager assez vite pour rester indemne. Alex se battait également comme un forcené pour se libérer de toutes ces bêtes et pour le moment, personne n’était blessé. Nous arrivions à nous répartir le travail et tout se passerais sans doute bien sans que nous soyons blessés. Je gardais espoir pour le moment et nous nous étions débarrassés de la moitié des mutations génétiques. Nous aurions réussi à tous les tuer dans très peu de temps. Mais tout pouvait s’envenimer très facilement et bien trop rapidement.

Un gorille m’a agrippé et m’a jeté à terre. Je me relevais rapidement mais un autre  m’a lancé de l’autre côté du chemin. Je ne pourrais pas continuer à me relever sans arrêt si on me jetait à terre à chaque redressement. Toujours à terre, je regardais Alex qui se défendait toujours contre toutes ces bêtes atroces et je savais que je devais vite me relever pour l’aider. Mais ma colonne vertébrale était toujours endommagée et ce saut forcé m’avait fait si mal que je devais attendre un moment pour me redresser. Je continuais donc de tenter de me relever mais c’était bien trop compliqué pour le moment. Je souffrais atrocement et je devais tout simplement attendre que mon mal passe pour retourner aider Alex. Il commençait à avoir des difficultés et je ne pouvais pas l’aider. Pas pour le moment.

Un singe m’a foncé dessus et je le rejetais d’un coup de pied avant de me relever au prix de douloureux efforts. J’avais très mal mais je ne voulais pas l’avouer alors j’avançais vers les mutations et je lançais mon premier couteau sur une bête pour ensuite attraper ma deuxième arme et taillader de tous les côtés. Rien ne pouvait m’arrêter car je savais ce que je voulais. Nous sauver, Alex et moi.

Nous combattions côté à côté encore une fois et je reprenais l’espoir que j’avais perdu pendant une petite fraction de secondes. Mais une ombre s’est de nouveau placée au milieu de nous. Alex s’était fait attrapé par une bête et il se trouvait maintenant à terre. Et cinq bêtes fonçaient sur lui. Je tuais une bête qui s’acharnait sur moi et courais vers Alex pour le secourir et l’aider dans sa détresse. Je tuais immédiatement une bête et en tuais une deuxième en jetant mon couteau. J’attrapais ma troisième arme et continuais de combattre les trois mutations restantes sans décourager. Je lançais ma troisième arme sur la troisième bête. Je m’emparais également de ma quatrième et dernière arme. Une bête se jetait sur Alex qui peinait à se relever et je la tuais d’un coup de couteau. Mais il y avait un nouveau problème. La bête s’est jetée un peu plus loin avant de pousser son dernier soupir et elle a embarqué mon dernier poignard avec elle. J’étais à présent désarmée, devant la dernière mutation génétique, avec Alex à protéger. J’étais coincée.

Je restais sur mes gardes et j’attendais que la dernière bête se jette sur nous. Je ne pouvais faire que ça. Attendre. Mais la bête devait sans doute faire la même chose que moi car plus personne ne bougeait, ne se battait, ou respirait. Je devais agir, et tout de suite.

Je tentais un pas vers un de mes couteaux, rapidement. Mais la mutation a réagi au même moment que moi. Elle s’est jetée vers Alex, toujours à terre. Je n’aurais jamais le temps de récupérer mon couteau et de tuer la bête avant qu’elle tue Alex. Je devais m’interposer, et maintenant. Sinon, Alex allait mourir.

Je me jetais devant Alex et le gorille m’a attrapé d’un geste brusque pour avancer ses dents ignobles vers mon visage. Je le repoussais le plus fort et le plus vite possible mais ce monstre a tout de même réussi à m’entailler l’épaule d’un geste brusque et sauvage. Je n’eus pas le temps de regarder les dégâts et je me jetais sur mon couteau pour le lancer dans le visage de la dernière mutation génétique. Elle mourut dans un râle horrible et je savais que c’était fini. A présent, nous étions enfin sains et saufs. Du moins, pour le moment.

« Alex ! Alex, tu vas bien ? lui demandais-je en fonçant vers lui.

- Oui, ça va. Je vais plutôt bien je crois. Et toi ?

Il me regardait un instant et remarqua ma blessure à l’épaule presque immédiatement.

- Tu es blessée ! Est-ce-que ça te fait mal ? Dis-moi la vérité Johanna.

- Mais je vais bien, ne t’en fais pas. Ce n’est qu’une égratignure.

- Une égratignure, tu es sérieuse ? Tu es presque entaillée jusqu’à l’os !

- Ces bêtes avaient de longues griffes, c’est tout.

Il voulait continuer de protester mais je ne lui en laissais pas l’occasion.

- Allez, lèves-toi. Le bruit de tout ce combat aurait pu alerter les carrières s’ils ne sont pas loin.

- Tu as raison. Marchons un peu et je nettoierais ta blessure lorsqu’on aura trouvé un endroit calme et sûr.

- Bonne idée, allons-y.

Nous avons donc marché un petit moment pour mettre de la distance entre nous et le lieu du carnage mais je voyais bien que quelque chose clochait avec Alex.

- Tu marche bizarrement Alex. Est-ce-que ça va ?

- Oui, je t’ai que j’allais bien.

- Non, je vois bien que tu marches en boitant.

- Ma jambe est mal retombée quand la mutation génétique m’a jeté à terre. Mais je vais bien.

- Tu en es sûr ?

- Continue de marcher Johanna.

Et c’est donc ce que j’ai fait. Je voyais qu’il n’allait pas très bien mais il ne souhaitait pas le montrer alors je le laissais continuer de marcher sans rien dire. Nous prendrions bientôt une pause pour tous les deux nous soigner. Et c’est ce que nous avons fait une heure après notre combat. Nous avons trouvé un endroit calme, isolée, et qui paraissait plutôt sûr alors nous nous sommes arrêtés.  

Nous avons donc commencé à nettoyer nos blessures. Je regardais d’abord la jambe d’Alex et il avait seulement un très gros bleu sur le côté du genou. C’était sans doute douloureux mais pas définitif. C’était l’essentiel, il allait bien.  Puis ensuite, Alex s’est concentré sur mon entaille à l’épaule. C’est vrai qu’elle était plutôt profonde et je voyais bien qu’elle laisserait sans doute une cicatrice. Mais je pensais que cette blessure ne me laisserait pas vraiment de séquelles. Alex se mit à la nettoyer avec l’eau de sa gourde mais il savait que nous ne pouvions rien faire de plus. Mais il s’empara tout de même de son débardeur en dessous de son tee-shirt et en déchira un morceau  pour me faire un bandage pour mon épaule.

- Mais pourquoi tu as fait ça ? Tu vas attraper froid pendant la nuit !

- J’ai toujours mon tee-shirt et une moitié de débardeur, ne t’en fais pas.

- Tu auras intérêt à me le dire si tu attrapes froid !

- A vos ordres madame ! m’a-t-il dit en riant.

Il s’est servi de la cordelette pour maintenir mon bandage et je remettais mon manteau sur mon épaule pour ensuite m’asseoir un peu plus loin.

Nous avons ensuite mangé notre dernier écureuil et je remarquais que notre réserve de nourriture était maintenant terminée. Nous devions chasser dès le lendemain. Et pour cela, nous devions prendre des forces grâce au sommeil. Je me couchais donc assez rapidement et Alex s’apprêtait à prendre son tour de garde.

- Alex, attends s’il te plaît.

- Que ce passe-t-il Johanna ?

- Je… Viens près de moi s’il te plaît.

- Quoi ?

- J’ai failli te perdre aujourd’hui. Alors je préfère m’endormir à tes côtés.  

- A vos ordres madame. »

Mais cette fois-ci, il ne riait plus. Cette fois-ci, nous étions tous les deux très sérieux.

Alex s’est glissé à côté de moi et se mit à regarder la forêt depuis l’endroit où il était. Quand à moi, je m’endormais dans ses bras et je réussis à dormir d’un sommeil sans rêves, et surtout sans cauchemars.

 

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