Johanna Mason, 71ème Hunger Games

Chapitre 28 : L'annonce inquiétante mais alléchante...

2130 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 04:11

Chapitre 28

Encore une nouvelle journée dans l’arène. J’ouvrais les yeux plutôt facilement malgré la situation et je remarquais qu’Alex était toujours endormi. J’en profitais pour préparer le petit déjeuner à mon tour. C’était toujours lui d’habitude.

Je sortis donc le reste des mûres et quelques châtaignes. Le tout ferait un bon petit déjeuner. J’en mangeais la moitié et je laissais le reste à Alex en attendant qu’il se réveille. Cette nuit-là, personne n’avait monté la garde et je trouvais ça imprudent. Mais c’était l’une des rares nuits où j’avais bien dormi.

« Bonjour, me lança Alex en souriant presque immédiatement.

- Bonjour, bien dormi ?

- Comme un bébé, merci beaucoup. Tu as l’air d’aller bien toi aussi.

- C’est vrai, tu as raison. Tu as faim ? lui demandais-je en montrant le petit-déjeuner que j’avais préparé.

Son regard fut presque hypnotisé par la nourriture et j’eus immédiatement envie de rire.

- Maintenant, oui ! répondit-il en s’emparant de son petit déjeuner.

Il le mangea en quelques minutes et nous avons décidé de prendre la route rapidement.

Nous avons marché pendant un petit moment et le soleil était vraiment assommant. J’avais très soif et Alex aussi. Nous ne pouvions pas tenir si nous marchions ainsi toute la journée. Nous devions trouver un plan d’eau pour nous rafraîchir.

-On devrait retourner au lac je pense, déclarais-je en m’asseyant sur un tronc d’arbre posé sur le bord du sentier.

- Je n’en sais rien. Depuis le début des jeux, on n’a pas arrêté de marcher et marcher encore et ça n’a aucun sens. Pourquoi ne pas retourner vers la corne d’abondance ? On devrait passer à l’offensive maintenant que nous ne sommes plus que 7.

- Je ne sais pas trop. Les carrières sont toujours plus nombreux que nous et ce serait du suicide d’aller les attaquer alors que nous sommes en nombre inférieur.

- Alors, on devrait peut-être s’attaquer à des cibles plus faciles pour commencer. Les tributs du 9 sont toujours dans l’arène, quelque part. On pourrait peut-être les chercher.

- C’est vraiment ce que tu veux ? demandais-je en le scrutant du regard.

- Je crois, oui. On doit se battre Johanna. Dès maintenant.

Je le regardais sans parler et sans bouger, puis je réfléchis pendant un petit instant.

Si je continuais de fuir comme je l’avais fait depuis le début des jeux, je ne pourrais pas les remporter. Et Alex non plus. Nous devions nous battre, il avait raison. Mais j’avais tant d’appréhension sur ce qui pouvait arriver. Si nous étions tués lors d’un combat, c’était fini. Pas de retour en arrière possible. Rien qu’un combat, une erreur, et nous serions morts pour de bon. Mais était-ce la vraie solution de fuir ? Sans doute pas. Je devais me battre, et jusqu’au bout. Nous pouvions éliminer nos ennemis, un par un. Je devais simplement y croire.

- Tu as raison, déclarais-je à Alex en me relevant. On doit se battre, et tout de suite.

- Alors allons-y !

Nous avons changé de direction et avons avancé d’un pas bien plus décidé vers la corne d’abondance. Retour à la case départ.

 

Après quelques heures de marche et un repas composé d’une moitié d’écureuil chacun, Alex et moi étions arrivé au lac. C’était parfait, étant donné la chaleur. Nous avons rempli nos gourdes et j’en ai immédiatement profité pour me baigner et laver mes vêtements. La journée ne pouvait pas mieux se dérouler pour le moment et je tentais d’en profiter le plus possible. Alex restait un peu en retrait et lorsque mes vêtements furent secs, je sortis de l’eau pour les enfiler. Et je profitais ensuite du reste de l’après-midi pour me reposer au bord de l’eau sans penser à rien. Rien à part le soleil.

Après un moment, je me relevais et commençais à remplir mon sac pour enfin reprendre la route. C’était le moment de recommencer notre marche. Alex se releva également et lorsque nous nous apprêtions à nous diriger vers la forêt, une sonnerie de trompette nous arrêta dans notre élan. Je reconnaissais cette sonnerie bruyante et tout sauf discrète. C’était le début d’une annonce plutôt importante. Je me suis donc immédiatement rassise et j’attendais de connaître la raison de cette interruption.

- Bonjour à tous, chers tributs ! s’écria Caesar Flickerman dont je pouvais deviner le sourire rien qu’au ton de sa voix. Voilà enfin l’annonce que je rêvais de faire depuis le début des jeux ! Vous êtes tous conviés à un magnifique banquet, demain soir ! Beaucoup d’entre vous ont besoin de nourriture depuis un petit moment et c’est ce que vous aurez demain ! Nous allons mettre les petits plats dans les grands rien que pour vous ! Lorsque la lune sera haute dans le ciel, vous pourrez manger autant que vous le voudrez mes amis ! Préparez-vous pour ce banquet, car il sera exceptionnel !

La voix s’est arrêtée et m’a permise de réfléchir à cette annonce. Demain soir, un banquet ? Je ne trouvais pas ça nécessaire pour Alex et moi. Nous avions toute la nourriture que nous voulions à portée de main après tout. Mais comment savoir si c’était une bonne idée de s’y rendre ou pas ? Le choix était dur à faire. Mais apparemment, les juges souhaitaient ne pas me laisser ce choix. 

Caesar reprit la parole après ces quelques secondes de silence.

- Oh, et j’oubliais ! J’ai un petit conseil pour vous, mes chers tributs. Nous vous laissons jusqu’à demain pour vous rendre à la corne d’abondance pour une bonne raison.  Nous vous laissons tout ce temps car à partir de demain soir et jusqu’à l’aube du jour suivant, la corne d’abondance sera le seul endroit où vous vous trouverez en sécurité. Nous vous laissons découvrir pourquoi par vous-même ! Réfléchissez bien tributs, et puisse le sort vous être favorable !

Le son s’est arrêté et nous sommes restés silencieux pendant un moment.

Que voulait-il dire par là ? Le seul endroit où nous serions en sécurité ? Caesar venait de nous dire très clairement que nous n’avions pas le choix. Si nous ne nous rendions pas à la corne d’abondance demain soir, nous allions mourir. Ça, c’était la seule chose dont j’étais sûr.

- Tout va bien Johanna ? me demanda Alex en se rapprochant de moi. Je sais que tu as compris ce que venait de dire Caesar mais tu ne dois pas t’inquiéter.

- Je ne suis pas inquiète. C’est juste que je ne comprends pas.

- Tu ne comprends pas quoi au juste ?

- Ils veulent tous nous tuer en une seule nuit ou quoi ? Pourquoi nous mettre tous au même endroit pendant autant de temps ? Les jeux pourraient s’arrêter demain soir. Définitivement.

- Je sais, et c’est pour ça que nous devrions nous préparer. Et nous mettre en route dès maintenant aussi. Il faut atteindre la corne d’abondance d’ici demain soir, sinon on sait que c’est fini pour nous deux. Avec ou sans adversaire.

- Tu as raison.

Je me levais et commençais à avancer vers la forêt. Alex m’a suivi et je sentais que tout tournait bien trop vite dans ma tête.

- Je me demande quelle est cette menace qui pourrait tous nous tuer en dehors de la corne d’abondance, repris-je en continuant d’avancer. 

- Je n’en sais rien, admit-il en me regardant de côté. Mais je sais qu’on devrait sans doute écouter quand les juges nous disent d’aller dans un endroit sûr.

- Oui, c’est pas comme si ils ne faisaient que nous mentir depuis le début ! rétorquais-je en haussant les sourcils.

- Tu n’as pas tort !

Nous avons donc accélérer le pas pour avoir parcouru un maximum de chemin d’ici la tombée de la nuit. La lune semblait se coucher bien trop vite pour nous et je ne faisais qu’accélérer encore et encore. Alex suivait la cadence pour le moment mais je voyais qu’il s’épuisait de plus en plus. Dans très peu de temps, il s’écroulerait par terre.

- Tu veux qu’on s’arrête là pour aujourd’hui ? proposais-je soudainement.

- Quoi ? Heu.. Oui, c’est vrai que je suis plutôt fatigué pour tout t’avouer.

- J’avais remarqué, lui répondis-je en riant doucement. »

Nous nous sommes installés confortablement et nous avons mangé notre dîner. Nous avons seulement pris un morceau d’écureuil chacun. La faim n’était pas vraiment présente ce soir-là. Il restait encore du dindon pour le lendemain, et nous l’avons donc gardé dans notre sac. Puis nous nous sommes allongés côté à côté et l’hymne est arrivé plutôt rapidement après. Encore une fois, personne n’était mort ce soir. Les juges devaient vraiment s’ennuyer à présent. Et le public également sans doute. J’espérais que le banquet pourrait arranger ça, au moins pendant un temps. Même si j’espérais également que le divertissement de demain soir ne serait pas notre mort, à Alex et moi.

Le ciel s’est éteint et a laissé place à la lune. D’après son apparence de ce soir, ce serait sans doute la pleine lune le lendemain. La corne d’abondance serait bien éclairée pour l’affrontement de tous les tributs. Tout était parfaitement calculé, comme d’habitude.

Alex restait assis, appuyé contre un arbre. Il montait la garde pour la moitié de la nuit. Et nous devions nous reposer tour à tour pour être en forme pour le banquet de demain. Car une erreur, une seule erreur pourrait nous couter la vie lors de ce banquet. Je le savais et honnêtement, ça me faisait peur. 

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