Johanna Mason, 71ème Hunger Games

Chapitre 35 : L'impression d'avoir le cœur cassé...

2273 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 07:06

Chapitre 35

« Alex ! criais-je en courant vers lui.

Je sautais presque par terre et je le prenais dans mes bras sans cesser de répéter la même chose, sans m’arrêter.

C’est pas possible, c’est pas possible, c’est pas possible, c’est pas possible.

- Johanna, m’a chuchoté Alex en expirant doucement. Calmes-toi d’accord ? Calmes-toi.

- Je ne peux pas me calmer alors que tu es…

- Si, tu dois te calmer. S’il te plaît.

Le garçon du 1 respirait toujours difficilement une dizaine de mètres plus loin mais je ne le voyais plus Je ne voyais qu’Alex, qui agonisait dans mes bras. Qui allait bientôt me quitter pour toujours. 

- Tu sais, m’a-t-il dit en riant doucement. Je savais que ça se terminerait comme ça en réalité.

- Mais de quoi tu parles ?

- Tout au fond de moi, je voulais que tu gagnes. Et c’est finalement ce qui va arriver.

- Ne dis pas n’importe quoi ! Tu vas survivre tu m’entends ? Tu survivras parce que c’est ce que tu fais toujours !

- Non, je n’en ai pas envie. J’en ai plus envie maintenant. Si je survivais, ça voudrais dire que tu vas mourir et je ne l’accepterais pas. C’est fini, j’arrête de me voiler la face. On ne peut pas gagner tous les deux.

- Alors c’est toi qui gagneras Alex, lui dis-je en continuant de presser sur sa blessure. Si c’est toi qui gagneras, vas-y, je veux bien mourir mais reste avec moi !

Mais le sang continuait de jaillir hors de sa plaie et formait une petite flaque en dessous de lui. 

- Non, je le refuse. Tu sais, tu m’as réellement rendu meilleur pendant le peu de temps qu’on a pu passer ensemble. J’étais un véritable abruti et tu as changé ça. Je ne pourrais jamais assez te remercier pour tout ce que tu as fait.

- Non, ne dis pas ça. Tu ne dois pas parler comme ça !

- Et pourquoi ? C’est vrai tout ce que je te dis, je te le promets.

- Non, c’est pas ça. C’est juste que… Ça ressemble beaucoup trop à des adieux.

- C’en ai un petit peu. Mais je veux que tu saches absolument tout ce que je ressens alors nous devons faire vite je crois.

Il  s’humecta les lèvres mais ça ne changeait pas grand-chose. Ses lèvres restaient gercées et il commençait à devenir pâle.

- La première fois que je t’ai vu, j’ai tout de suite compris que tu allais changer quelque chose. Et c’est ce que tu as fait. Tu m’as fait changer du tout au tout. Tu as beau dire que tu es méchante, agressive ou tout un tas d’autres choses mais c’est faux. Tu es exceptionnelle Johanna. Et moi, je le sais. C’est tout ce qui compte pour moi.

- Mais je ne suis pas exceptionnelle Alex ! C’est toi qui est gentil avec tout le monde, qui sauve presque tout le monde et qui me rend heureuse en seulement quelques secondes.

- Bien sûr que je te rends heureuse mais c’est exactement ce que tu fais pour moi. Lorsque tu m’as dit que tu m’aimais, j’ai connu le plus beau bonheur que je pouvais espérer connaître.

Il souri pendant un instant et son regard commençait à doucement s’éloigner.

- Non, non, non Alex ! Reviens vers moi, s’il te plaît !

- Je suis toujours là, ne t’en fais pas.

- Ecoutes Alex, je ne suis pas douée pour les adieux mais je ne veux pas que l’un de nous deux meure sans que tu saches ce que moi, je ressens.

Je sentis une larme couler sur ma joue mais je ne l’essuyais pas car je savais que d’autres couleraient peu de temps après.

- Je t’aime Alex. Quand je t’ai vu au début, tu me… Déstabilisais. Je ne savais pas encore pourquoi mais maintenant, je le sais. Toi aussi, tu étais destiné à tout bouleverser. C’est juste que je ne le savais pas encore. Tu es le seul à avoir su voir sous ma carapace et déceler quelque chose de vrai chez moi. Et as pu faire sortir toutes les qualités que j’avais en moi pour enfin faire taire mes défauts. Et si tu t’en vas, tout pourrais de nouveau basculer. Je redeviendrais cette fille agressive et sans sentiments à qui je ne voulais plus avoir affaire. Et c’est trop dur. Maintenant que j’ai enfin compris que je t’aimais, tu n’as pas le droit de t’en aller comme ça !

- Tu ne pourras jamais devenir réellement sans-sentiments. Tu as juste appris à cacher ces sentiments pour ne pas être blessée. Et c’est normal.

- Non, ne cherches pas à me justifier Alex. Ce n’est pas la peine, je sais déjà qui je suis. Et c’est toi qui as pu le changer. La seule autre personne qui réussit à me rendre meilleure, c’est Matthew. 

- Mais tu pourras toujours rester celle que tu es. Grâce à ton frère, lorsque tu l’auras retrouvé. Lorsque tu auras gagné les jeux.

Je voulais répondre, continuer à lui parler. Mais à quoi bon ? Son regard était déjà loin à présent. Mais je n’étais pas prête à le laisser partir.

- Je t’aime Johanna, m’a murmuré doucement Alex.

Il me regardait comme si j’étais un ange descendue du paradis. Alors que c’était lui, le héros.

- Je t’aime aussi Alex. Et je t’aimerais toujours.

Je me penchais vers lui et je l’embrassais doucement, et légèrement. Il me rendit immédiatement mon baiser et je voulais que ce moment reste gravé à tout jamais. Je voulais rester avec lui, pour toujours. Mais c’était trop tard.

Le canon se fit entendre et je sus que j’étais détruite. Mes lèvres quittèrent les siennes et je sentais que mes joues étaient noyées par les larmes. Je ne pouvais plus les stopper.  

C’était si injuste, si cruel ! Je sentais mon cœur se compresser dans ma poitrine, comme si on le serrait dans un étau de fer. On aurait presque dit qu’on l’avait agrippé pour ensuite me l’arracher lentement.  C’était de loin la pire douleur que j’avais jamais ressenti de toute ma vie. La pire de toutes. Et je voulais qu’elle s’arrête.

Par pitié, faites que ça s’arrête !

C’était trop dur à supporter. Alex était comme un pilier pour moi et mon pilier avait disparu, et je m’effondrais. Rien ne pourrait le ramener. Jamais.

Je tombais à terre et je me mis à crier de toutes mes forces. Le reste des tributs pouvait m’entendre, ça m’était complètement égal ! Qu’ils viennent, et je les tuerais tous dans la seconde. Sans une seule hésitation.

J’entendis un bruit étrange derrière moi. Comme un gémissement.

Je me retournais et je vis le garçon du 1, qui se battait pour respirer. C’est vrai que le canon n’avait pas encore sonné pour lui. Cet espèce de fumier respirait encore pendant qu’Alex avait soufflé son dernier soupir ! Ce n’était pas juste, ça c’était certain.

Je m’approchais doucement de lui, les larmes sur les joues et les yeux remplis de haine.

- Tu oses encore respirer ? lui déclarais-je en m’asseyant à côté de lui.

Il souriait à travers son visage ensanglanté et me lança:

- Si j’avais pu, c’est sa gorge que j’aurais tranchée.

Je lui jetais mon poing dans ses dents et il semblait avoir une convulsion.

- Tu sais ce que tu mérites, là tout de suite ?

- Je…

Il n’arrivait plus à vraiment parler à présent mais je n‘avais pas besoin qu’il parle pour lui rendre la monnaie de sa pièce.

- A cause de la sale raclure que tu es, Alex ne pourra jamais revoir sa famille ou ses amis. Et moi, je ne le reverrais plus jamais non plus. Et tu vas payer pour ça espèce de salopard !

Il tentait de me répondre mais il commençait déjà à mourir lentement. Je récupérais mon couteau à côté de lui, et je le fis courir le long de son visage. Je voyais la peur dans ses yeux. La peur de ce que je pouvais lui faire. Mais rien ne pourrait m’arrêter à présent. Il avait tué Alex. Et je voulais qu’il souffre.

Je continuais à déplacer mon couteau et lorsque je vis que ses yeux commençaient à se voiler, je me dis que je devais me dépêcher. Je voulais qu’il sente ce que j’allais lui faire.

Je plantais mon couteau dans son bras et son cri de douleur effaça ma peine pendant moins d’une demi-seconde. Ce n’était pas suffisant. Je récupérais une autre arme et je fis de même à son autre bras. Il était comme bloqué, les bras épinglés au sol. Il avait de la douleur dans les yeux, et ça me soulageait pendant seulement un petit instant.

Je récupérais ma troisième arme dans mon fourreau et avant qu’il ne pousse son dernier soupir, je tranchais la gorge du tribut sans ménagement. Il émit un bruit bizarre, comme un glouglou étrange, puis le canon tonna et m’annonça qu’il était mort. Enfin. Il le méritait tellement.

Je me relevais et regardais ce garçon sans éprouver une once de remord. Il l’avait mérité, et j’étais presque heureuse de lui avoir rendu la monnaie de sa pièce. Je regardais Alex, qui semblait presque dormir si on omettait la flaque de sang à côté de lui. Je m’asseyais à côté de lui et l’embrassait une dernière fois. Juste une dernière fois.

Puis je récupérais les provisions dans son sac et je me levais pour repartir en direction de la forêt. Alex avait été tué dans cette arène, à cause de tellement de personnes. Le tribut du 1, mais surtout le capitole. Le capitole lui avait arraché sa vie, et tout ce qu’il était. Et je voulais qu’ils sachent à quel point je les haïssais pour ça. Tout ce qu’ils faisaient, c’était détruire les gens autour d’eux et ne rien ressentir face à leurs propres atrocités. Et je les détestais tellement ! Je voulais qu’ils souffrent autant que moi, j’ai souffert. Et même si ce n’était pas encore possible, je pouvais au moins passer mes nerfs sur les personnes présentes dans cette arène. Je devais trouver les deux derniers tributs en vie, et les tuer. Le plus vite possible. Une chose était sûre, je n’aurais plus de remords pour tuer. Plus jamais. Plus maintenant. 

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