Johanna Mason, 71ème Hunger Games

Chapitre 37 : Qui lâchera le premier coup ?

2471 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 22:11

Chapitre 37

Des gouttes. De l’eau. Des gouttes d’eau qui tombent sur mon visage, sur mon corps, sur mes mains. Partout. Mais que se passait-il ?

De la pluie. C’était de la pluie qui tombait sur l’arène. Ça faisait tellement de temps que je n’avas pas eu de pluie ! Même si je savais que c‘était en réalité une pluie artificielle crée par les juges, elle me faisait tout de même du bien. Je levais doucement la tête vers le ciel et je vis la pluie qui tombait délicatement partout dans l’arène. Elle recouvrait à présent les arbres, les buissons, l’herbe et les graviers du sentier. Tout était devenu humide et collant. Moi aussi, j’étais mouillée. Heureusement, ce n’était qu’une petite pluie et je n’étais pas totalement trempée mais ça finirait par arriver si cette averse continuait.

Je sautais de mon arbre et atterrissais dans une flaque d’eau légèrement boueuse. Parfait…

Puis, je déjeunais un peu de poisson avec des cerises pour me remplir le ventre. Je devais finir le poisson aujourd’hui sinon, il finirait par dater. Je m’empressais ensuite d’aller voir ce qu’avaient récolté mes collets mais visiblement, la pluie avait fait fuir toute la viande potentielle. Je devrais me contenter de poisson et de cerises encore une fois. Tans pis, ça me suffirait pour le moment. Je commençais donc à marcher vers je ne sais où et j’attendais de croiser enfin ma dernière adversaire. Elle ne devait plus être très loin à présent et je souhaitais en terminer le plus vite possible. Plus rien ne m’amusait ici.

La forêt restait étrangement calme pendant mon voyage et je me demandais si c’était bon signe ou pas. Alors je préférais choisir la seconde option. Ce n’était bon signe jusqu’à ce que je puisse prouver le contraire. En tout cas pour le moment. Je restais donc très attentive à tout et je commençais à me demandais comment je pourrais tuer une fille qui m’avait déjà mis une raclée. Deux fois. En réalité, c’était la première fois depuis la mort d’Alex que j’avais un peu peur pour la suite des évènements. C’est vrai que cette fille m’a déjà mise à terre à plusieurs reprises et sans vraiment de souci. Comment pourrais-je la battre cette fois-ci ?

Je n’en avais aucune idée pour le moment et je préférais ne pas vraiment y penser. Après tout, ça ne pourrais que me déstabiliser non ?

Alors sans penser à rien cette fois-ci, je recommençais à marcher et je cherchais mon adversaire du regard. Je devais la trouver. Et tout de suite. Et si les juges voulaient nous aider à nous trouver, ça ne me dérangerait pas, au contraire. Sinon, j’étais partie pour des jours de recherches. Et je n’en avais pas vraiment envie.

 

La journée était terminée à présent, et je n’avais toujours pas trouvé Clarisse. Elle était quelque part dans cette arène, mais je ne savais absolument pas où. Et je n’avais plus le temps de chercher aujourd’hui, c’était certain. Je ne pouvais pas monter dans un arbre, car la pluie n’avait pas cessé depuis qu’elle avait commencé. J’étais trempée et fatiguée.

Je cherchais donc une grotte ou quelque chose qui y ressemblait pour être protégée de la pluie. J’en trouvais une presque immédiatement et je me glissais à l’intérieur, au sec. Le sol était plutôt propre et j’étais dans l’un des seuls endroits secs de l’arène. Je devais en profiter au maximum pour dormir un peu. Même si c’était encore impossible pour le moment.

L’hymne se déclencha et je vis qu’il n’y avait aucun mort, bien évidemment. Je me couchais sur le sol et j’attendais un peu pour me reposer. Même si j’avais deviné depuis longtemps que je ne pourrais plus jamais dormir dans une arène. Heureusement pour moi, je n’aurais plus jamais à entrer dans une arène après ça.

Je tentais de dormir un peu lorsque soudainement, un éclair vint frapper ma grotte. Je me levais en sursaut pour ensuite sortir de ma planque à toute vitesse. Des éclairs frappaient l’arène presque partout dans l’arène et je ne voyais qu’un endroit intact. La corne d’abondance. J’aurais du m’en douter.

Chaque année, lorsque les deux derniers survivants ne se trouvent pas, les juges les emmènent toujours au même endroit. La corne d’abondance. Je devais me rendre là-bas et c’est dans cet endroit que se déroulerait le combat final. Bien exposé, en vu de toutes les caméras. Parfait pour le spectacle.

Les éclairs continuaient de courir dans toute l’arène, et je devais tous les éviter si je voulais réussir à atteindre la corne d’abondance. Je commençais à courir vers ma destination visée et je ne regardais surtout pas en arrière. Je devais y parvenir à tout prix. Je zigzaguais dans tous les sens et je courais de plus en plus vite pour atteindre la place du début des jeux mais les éclairs me ralentissaient beaucoup. Je devais éviter chacun des assauts et c’était plutôt compliqué de faire ça et de courir en même temps. Mais je n’avais pas vraiment le choix visiblement.

Je n’étais plus très loin de la corne d’abondance et j’étais en sueur. Il n’aurait pas pu trouver un autre moyen que celui-là pour nous y emmener ? L’esprit des juges me dépassaient complètement, je devais l’avouer. Mais en attendant, je devais trouver un moyen d’aller un peu plus vite. Beaucoup plus vite. Mes jambes restaient flous tant je courais à une vitesse folle. Je respirais avec beaucoup de mal mais je ne m’arrêtais pas. Je ne devais pas m’arrêter, ça non. Je me le refusais. J’avais survécu à bien pire qu’une nuée d’éclair, et ce n’est pas ça qui pourrait m’arrêter !

Je courais et je courais encore, sans avoir le temps de réfléchir et je ne m’arrêtais que lorsque je vis la corne d’abondance scintiller légèrement à travers les frondaisons des arbres. J’accélérais une dernière fois et j’arrivais à atteindre mon but, enfin.

Je tentais de récupérer mon souffle mais c’était plutôt compliqué pour le moment. Je respirais à fond et je fus obligée de m’allonger à terre pour de nouveau respirer normalement. Le contact de l’herbe sur ma peau fut plutôt agréable et je ne bougeais plus pendant un moment. Et lorsque mon souffle fut presque redevenu normal, je me rendis compte que je ressentais une douleur atroce au mollet gauche. Il me brûlait atrocement.

Je levais les yeux et remarquais la brûlure sur mon mollet, provoquée par un éclair sans doute. C’était plutôt douloureux. C’était même totalement douloureux en réalité. Je laissais retomber ma tête au sol et j’expirais longuement. Ma respiration se calmait peu à peu et la seule chose que j’arrivais à ressentir à présent, c’était la chaleur sur ma jambe. Mon mollet continuait de me brûler horriblement et je ne savais pas comment atténuer cette douleur. Alors en attendant, je restais sans bouger et sans parler, les yeux fermés. Seulement, un bruit m’a forcé à lever de nouveau la tête. C’était un bruit reconnaissable car je l’avais moi-même provoqué une petite minute avant. Il s’agissait du bruit provoqué par une course folle, dans ma direction. Clarisse.

Je me relevais immédiatement et je regardais en direction du bruit des pas. Je me cachais ensuite légèrement derrière la corne d’abondance en attendant l’arrivée de Clarisse. Mais je n’avais pas à me concentrer cette fois-ci car elle est arrivée dans un bruit incroyable. Les éclairs l’avaient bien plus déstabilisé que moi apparemment. Son bras saignait, sans doute également à cause d’une brûlure. Son visage était légèrement noirci par la fumée mais elle semblait aller plutôt bien. Pour le moment en tout cas. Elle tomba dans la rivière, presque la tête la première et ne se releva plus. Mais elle était en vie, je le savais. Elle était seulement tout aussi fatiguée que je l’étais quelques minutes avant. Elle devait reprendre son souffle. Et je ne pouvais pas lui laisser le temps de se remettre. Ça, c’était hors de question.

Je sortais doucement de ma cachette et me dirigeais vers Clarisse sans qu’elle puisse me voir. Elle était en train de se nettoyer le bras dans l’eau et elle ne faisait pas attention à ce qu’il y avait autour. J’aurais dû deviner moi-même que l’eau, c’était la meilleure chose à faire contre une brûlure. Quelle idiote ! Même Clarisse s’en était rappelée ! Je tentais rapidement d’oublier ma honte et je continuais d’avancer vers elle. Mais lorsque je m’approchais un peu plus, elle leva les yeux et me remarqua. Elle a aussitôt bondit hors de la rivière et s’est munie de son épée. Elle avait la même lueur que d’habitude dans le regard. Un mélange de colère et mépris, avec un soupçon d’arrogance. Je détestais ce regard. Mais pour une fois, j’avais exactement le même dans les yeux.

Elle semblait avoir déjà repris son souffle et elle s’avançait d’un pas décidé vers moi, sans réfléchir une seule seconde. Elle allait attaquer, et plus vite que ce que je pourrais croire. Je devais me préparer sans attendre et n’oublier aucun détail pour l’emporter sur elle. Elle m’avait déjà battu à plusieurs reprises et je ne voulais pas que ça se reproduise à nouveau.

C’était hors de question qu’elle me mette de nouveau à terre. C’était tout autant une question de survie qu’une question d’ego. Je ne devais pas me faire battre.

Je commençais à m’avancer également et nous avons commencé par une sorte de duel de regard. Nous avancions sans vraiment nous presser car nous savions toutes les deux que la suite était inévitable. Et une fois que nous serions face à face, la suite serait évidente. Nous allions nous battre et l’une de nous allait gagner pour rentrer chez elle avec sa famille et ses amies. Quand à l’autre, elle perdrait. C’était ainsi, et personne ne pouvait changer ça.

Je finissais d’avancer et la pluie a choisi ce moment pour reprendre son œuvre. Elle s’était arrêtée grâce aux éclairs pendant peu de temps, mais maintenant que nous étions toutes les deux arrivées au bon endroit, l’averse est revenue plus piquante que jamais. Nous allions devoir faire avec pour nous battre. Après tout, nous n’avions pas vraiment le choix.

J’effectuais mon dernier pas et Clarisse, le sien. Nous étions maintenant l’une en face de l’autre à présent. C’était le moment, le terrible face à face que tout le monde redoutait tant.

Mais je n’avais pas peur. Je n’avais pas l’intention de reculer, et je savais que je ne le ferais pas. Et je savais également qu’elle ne reculerait pas non plus. Nous n’étions pas dans une impasse cependant. Nous allions attaquer et nous le savions. La seule question à se poser était : Qui de nous deux lâcherait le premier coup ? 

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