Johanna Mason, 71ème Hunger Games

Chapitre 38 : Alive...

2587 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 14:28

Chapitre 38

« Alors Johanna ? m’a demandé Clarisse avec un sourire narquois. Tu hésite toujours à tuer ou tu as enfin réussi à trouver ton courage ?

- Ne cherche pas à m’énerver. Tu n’arriveras pas à me manipuler.

- Je ne cherche pas à te manipuler. Je veux juste que tu saches à quel point je suis tellement désolée pour ton petit copain. Alex, c’est ça ?

- Fermes-là ! lui criais-je en serrant les dents.

- Je ne sais pas exactement ce qui lui ai arrivé mais lorsque j’ai vu son magnifique visage d’ange s’afficher dans le ciel, je t’assure que ça m’a déchiré le cœur.

Elle fit une espèce de mimique pour tenter d’imiter une « tristesse profonde » mais étrangement, ce faux regard de chien battu m’a donné envie de lui jeter mon poing dans la figure.

- Tu as tenté de le sauver ou tu l’as juste regardé mourir dis-moi ?

- Je t’ai dit de la fermer !

Je m’approchais d’elle, les poings serrés et le visage en feu et lui jetais mon poing dans la figure mais elle a contré mon coup juste d’un revers de bras. Je fus presque projetée par terre et Clarisse émit un rire sournois.

- Vu la façon dont tu réagis, je suppose que tu n’as pas fait grand-chose pour le sauver. Mais ce n’est pas grave tu sais. L’un de vous deux devait mourir de toute manière. Même si au final, tu vas également mourir et on le sait toutes les deux.

- C’est ce que tu crois, mais tu ne me connais pas. Je sais que je peux te battre.

- Alors pourquoi tu t’es presque écrasée lorsqu’on s’est battues les deux premières fois non ? C’était juste un entraînement ou tu t’apitoyais sur ton sort à ce moment-là ?

- Je te déteste, déclarais-je simplement en me relevant doucement.

- Voyez-vous ça, tu me détestes ? C’est adorable ! Tu sais, la haine n’a pas de place dans l’arène. Il n’y a la place pour aucuns sentiments ici pour tout dire. Mais étant donné ta relation avec Alex, je peux croire que tu n’es pas très douée pour ce genre de règles. Il y avait plus entre vous non ?

Je ne répondais pas car étonnement, elle avait tapé dans le mille.

- On le remarque à la façon dont il te regardait. C’était vraiment adorable de voir cette petite lueur pétillante dans ses yeux. Dommage qu’il ne puisse plus nous en faire profiter.

Cette fois-ci, elle allait trop loin. Je ne pouvais me laisser faire comme une petite fille ! Cette garce méritait de mourir et je ne voulais plus la laisser salir le nom d’Alex, juste parce que ça l’amusait. Non, plutôt crever immédiatement.

Et sans penser à quoi que ce soit d’autre qu’à Alex, je m’avançais vers Clarisse et je cessais tout simplement de réfléchir pour enfin attaquer.

Je courais vers elle et lui lançais un coup de poing bien placé dans la mâchoire. Elle répliqua immédiatement avec un coup de pied dans mon estomac, qui me fit tomber à terre. Je me relevais le plus vite possible pour éviter un deuxième coup et je reculais doucement pour reprendre mes esprits. Elle ne pouvait pas gagner, c’était inenvisageable.

Je lui jetais mon poing dans la figure pour la seconde fois et elle chercha à éviter mon troisième coup mais je réussis à tout de même toucher son épaule. Elle perdit doucement l’équilibre et j’en profitais pour lui mettre mon genou dans le ventre. Elle se releva malheureusement trop vite et je reçus un coup dans la tête. Je sentis du sang couler le long de mon visage. Ma blessure s’était rouverte, encore une fois ! En tentant d’oublier le sang de ma blessure au front mélangé à l’eau de pluie, je me jetais sur elle et nous avons fini au sol toutes les deux. Heureusement pour moi, j’étais sur elle et j’étais en position de force. Je lui jetais mon poing dans la figure sans m’arrêter pendant un long moment et elle tentait d’esquiver mes attaques sans succès. En tout cas, pour le moment. Mais elle réussit finalement à retourner la situation et cette fois-ci, c’est elle qui était en position de force. Je reçus un grand coup dans le visage, puis dans l’estomac et enfin dans le visage une nouvelle fois. Je tentais d’oublier la douleur mais c’était plutôt compliqué pour le moment. Je saignais également de la lèvre et j’allais sans doute avoir un bleu. Enfin, si je ressortais vivante de ce duel. Mais je devais cesser d’y penser pour le moment. Alors je serrais les dents et je jetais mon adversaire sur le côté pour me relever aussi vite que possible. Elle aussi, elle saignait. Son nez était presque totalement rouge et elle avait une entaille sur l’épaule. Sans doute un caillou lorsque je l’avais mise à terre. Je devais continuer de l’affaiblir avant qu’elle ne veuille réellement passer aux choses sérieuses.

Mais malheureusement pour moi, elle voulait déjà passer aux choses sérieuses. Elle prit son épée dans sa main et s’avança vers moi avec des yeux encore plus étranges que d’habitude. Je devais me préparer au pire. Je sortis donc deux de mes couteaux pour les placer chacun dans une main. Nous allions devoir remonter le niveau d’un cran à présent. Clarisse se jeta sur moi pour sans doute m’enfoncer son épée dans la gorge, mais j’évitais immédiatement son attaque pour lui entailler le bras grâce à l’un de mes couteaux. Elle hurla de douleur mais se ressaisit assez vite pour se retourner vers moi. J’appréhendais sa réaction à ma petite attaque et j’avais sans doute raison car elle courut vers moi avec une haine remarquable. Son épée faillit m’atteindre au ventre mais elle effleura seulement mon bras grâce à mon petit saut sur le côté. L’éraflure me brûlait atrocement, et la pluie me fouettait le visage mais j’ignorais ma souffrance pour me relever immédiatement. Que pouvais-je faire de plus que de me relever, encore et encore ? Je devais à tout pris trouver un moyen de tuer Clarisse sans mourir juste avant. Mais qu’avais-je de plus qu’elle à présent ? Nous étions toutes les deux en colère, assez puissantes et fortes pour en être arrivées ici et sans assez de sentiments pour hésiter au moment de donner le coup de grâce. Mais qu’avais-je de plus ? De supérieur ?

Et soudain, je réalisais quelque chose. C’est vrai que nous avions les mêmes atouts physiques, mais qu’en était-il du mental ? Clarisse ne m’avait pas semblé être très futée depuis que je l’avais vu, la première fois. Je pouvais peut-être tenter de l‘avoir sur le plan intellectuel.

Pour le moment, c’était ma seule idée en tout cas. Alors je devais au moins tenter de l’essayer. Je n’avais pas d’autre choix de toute manière. Et sur cette dernière pensée, je respirais un grand coup et en tentant de continuer à me servir de ma tête au moins cette fois-ci, j’attaquais.

Je lui lançais un premier coup dans la mâchoire, puis un second dans le ventre, et un dernier dans les côtes. Puis je lui jetais mon genou dans l’estomac et Clarisse sembla avoir du mal à respirer. J’en profitais pour la frapper une nouvelle fois dans le visage et Clarisse choisit de moment pour répliquer d’un coup de pied dans mon dos. Je tombais à genou dans une flaque de boue et elle plaça son épée au dessous de ma gorge. Je devais me dégager et tout de suite.

Pense à quelque chose Johanna, pense à quelque chose allez !

Et dans mon esprit se forma un visage. Ou plutôt deux visages pour être exacte. Celui de Matthew, et celui d’Alex. Mes deux raisons de vivre.

Je lançais un coup de tête dans celle de Clarisse et elle tomba au sol. Je me retournais vers elle et mon couteau l’atteignit à l’avant-bras. Elle saignait presque immédiatement et je compris que j’aurais dû m’éloigner plus rapidement lorsque son épée m’a atteint à la cuisse. C’était atrocement douloureux, je devais bien l’avouer.

Je serrais donc les dents et mon second poignard l‘atteignit à l’épaule. Mais son épée me toucha au ventre. Quelle douleur ! C’était insoutenable.

- Alors ? me demanda Clarisse en se relevant avec un sourire atroce scotché aux lèvres. Tu es fatiguée, tu veux qu’on fasse une pause ?

Je ne répondis pas et la fit tomber grâce à l’aide du bon vieux croche-patte. Parfait.

Je me rapprochais d’elle et la frappais dans la mâchoire. Nous nous sommes cognées pendant une petite minute et aucune de nous ne gagnait. Tout ceci devenait trop long et trop douloureux. Je devais y mettre un terme.

Pense à Matthew. Pense à Alex. Allez Johanna, relèves-toi !

Je remontais sur mes jambes et frappais de toutes mes forces dans le visage de Clarisse. Si fort que lorsqu’elle releva le visage vers moi, sa bouche était pleine de sang. Littéralement.

Je l’avais bien eu sur ce coup là. Je me rapprochais d’elle et toujours de toutes mes forces, je jetais un coup de pied dans ses tibias. Elle tomba à terre et je me jetais sur elle pour la plaquer au sol. Elle gigotait mais j’avais enfin réussis à l’affaiblir un peu. Mon couteau à la main, je baissais le regard vers elle et je souriais pour la première fois depuis le début du combat.

- Alors Clarisse, tu veux faire une pause ?

- Je vais te tuer, a-t-elle répliqué en serrant les dents.

- En attendant, c’est moi qui tiens le couteau.

- N’en sois pas si sûr, a-t-elle dit en riant.

Son épée m’a atteint à la côté et je hurlais pendant un petit instant. Ma vue se brouillait légèrement mais je serrais les dents et j’attrapais l’épée de Clarisse pour la jeter plusieurs mètres plus loin. Maintenant, plus rien ne pourrait me faire reculer. Mon couteau était à côté de son crâne et je n’avais plus envie de rire.

- Maintenant tu vas mourir, ai-je déclaré en la fixant du regard. Et tu vas comprendre ce qu’a ressenti Alex. On verra si tu ris encore après ça.

- Tu me dire tout ce que tu veux, et tu peux même me tuer. Mais ça ne changera rien, il est mort.

Je raffermis la prise sur le manche de mon poignard et je le glissais sous la gorge de mon adversaire.

- Et maintenant, toi aussi tu es morte ! lui ai-je dit sans la quitter du regard.

Je lui tranchais la gorge sans ménagement et sa tête fut presque arrachée par la force de mon attaque. Clarisse me jeta bien évidemment un dernier regard haine mais très vite, elle ne bougeait plus. Ses yeux étaient restés ouverts mais le canon résonna et m’annonça que ça y est, j’avais enfin gagné.

J’avais gagné.

Je me relevais et la pluie s’est enfin arrêtée. Le soleil s’est élevé haut dans les nuages et un arc-en-ciel a percé tout autour de moi. J’étais trempée jusqu’aux os et sur mon visage se mélangeaient l’eau de la pluie, mon sang ainsi que mes larmes. Je voyais également que mon sang souillait tous mes vêtements et mes blessures me faisaient atrocement mal. C’était atroce.

Je tombais à genou et je ne bougeais plus pendant un petit moment. A présent, je pouvais presque mourir sans problème. Mais je pensais toujours à Matthew. Alors je gardais les yeux ouverts, même si c’était horriblement difficile.

Une sonnerie de trompette vint interrompre mon agonie et j’attendis avec une once de soulagement la déclaration qui allait suivre.

« Mesdames et messieurs, entendis-je crier la voix pleine de joie de Caesar Flickerman. J’ai le plaisir et l’honneur de vous présenter la gagnante des 71ème Hunger Games ! Johanna Mason ! »

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