Johanna Mason, 71ème Hunger Games

Chapitre 39 : L'espoir ? Pure perte de temps....

2332 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 06:24

Chapitre 39

Mes yeux refusaient de s’ouvrir. Comme si la journée pourrait devenir bien pire si j’ouvrais les yeux. Pourtant, je ne voyais pas pourquoi les choses pourraient empirer. J’étais dans mon lit, et Matthew viendrait sans doute me réveiller dans peu de temps pour que je lui prépare son petit-déjeuner. Mais mon instinct me disait de ne surtout pas ouvrir les yeux. Sous aucun prétexte.

J’avais mal presque partout. Au visage, pour commencer. Ma lèvre me faisait souffrir ainsi que mon front et ma joue. Et ça, c’était seulement pour le visage. J’avais également mal aux bras, aux jambes et au ventre également. Partout, en fait. Mais je ne me rappelais plus pourquoi exactement. Je ne me rappelais de presque rien

Il n’y avait aucun bruit autour de moi. Seulement le silence. Et une odeur qui me rappelait la petite infirmerie de mon district. Pourtant, je ne m’étais pas blessée au travail, si ? Toujours aucun souvenir.

Je me décidais finalement à ouvrir les yeux et lorsque je le fis, ce que je vis autour de moi m’a sonné comme jamais. J’étais dans un hôpital du capitole. On le voyait aux nombreuses télés et aux matérielles hautes technologies qu’on pouvait voir un peu partout. C’était plutôt évident. C’est à ce moment-là que tous mes souvenirs ont rejailli en un petit instant. Les jeux, les tributs, le combat avec Clarisse et surtout, Alex. Des larmes me montèrent aux yeux et je me battais pour les retenir. Mais c’était plutôt compliqué.

Je regardais un peu plus autour de moi et je vis des fils qui sortaient de mes bras et qui semblaient me transfuser du sang dans le corps. J’avais sans doute perdu beaucoup de sang après mon combat final. On m’avait également recousu à l’endroit où Clarisse m’avait poignardé sur les côtes. C’était toujours très douloureux mais je ne pouvais pas vraiment y remédier pour le moment. Ma cuisse avait également été soignée et elle ne saignait plus. Quand à mon visage, je ne pouvais pas voir ce que les docteurs en avaient fait mais ça restait atrocement douloureux. Je levais tout de même le bras pour me toucher la figure et je ne sentis plus ma cicatrice sur la pommette gauche. Ils l’avaient retiré, juste comme ça. J’avais tout de même toujours une petite cicatrice à la lèvre mais elle pourrait sans doute s’en aller très rapidement. Je me rappelais également avoir été entaillée au ventre lorsque je remarquais le bandage qu’on m’avait entouré tout autour de la taille.

Je reposais ma tête en soupirant et je fermais de nouveau les yeux. Je savais que je n’aurais pas dû les ouvrir de toute manière. Après avoir passé presque 3 semaines dans l’arène, j’aurais cru être plus heureuse d’être de retour dans le monde réel mais honnêtement, je ne savais pas réellement ce que je pouvais penser. J’étais épuisée, psychologiquement et également physiquement. Cela dit, je pensais l’avoir déjà été depuis le début des jeux.

Je tentais de m’asseoir mais c’était plutôt douloureux et ma tête a immédiatement commencé à tourner un peu trop vite. Je m’asseyais tout de même à force de persévérance et je pouvais voir la pièce sous un meilleur angle. Deux infirmières se trouvaient un peu plus loin et faisaient je ne sais quoi sur un écran géant. Ça semblait être les radios d’un corps humain. Peut-être même le mien, après tout. Aucune idée.

Une des infirmières a remarqué que j’étais réveillée et elle s’est donc empressée de sortir de la pièce, sans doute pour prévenir une personne du personnel. L’autre femme est restée dans la salle et après un certain temps, elle s’est approchée de moi et s’est intéressée à toutes mes blessures. Elle a inspecté mes bandages et mes points de suture pour finir par examiner mon visage. Je grimaçais de douleur et lorsqu’elle toucha mon visage, je me braquais sur le champ et je reculais presque d’un bond. Je ne voulais pas qu’elle me touche.

Elle haussa les épaules et m’administra un peu de morphine pour la douleur. C’est vrai que ça faisait du bien, je devais bien l’avouer. La femme sortit ensuite de la pièce et je me retrouvais enfin seule.

Je n’arrivais plus vraiment à penser par moi-même et je ne savais même pas si j’arriverais à de nouveau réellement penser. De toute manière, je ne voulais plus penser à rien. Car à chaque fois que je pensais à quelque chose, ça me ramenait à l’arène. Et à Alex.

Blight entra dans la pièce, un sourire forcé aux lèvres. Il s’empara d’un tabouret et le plaça juste à côté de mon lit pour ensuite s’y asseoir.

« Bonjour rayon de soleil, comment tu vas aujourd’hui ?  m’a-t-il demandé sans cesser de sourire.

Je ne répondais pas. Je n’en avais pas vraiment envie pour tout dire. Mais Blight gardait toujours sa bonne humeur.

- Tu sais, le public du capitole est train de scander ton nom dans les rues depuis plusieurs jours. Ils t’aiment tous. Tu es maintenant l’une des gagnantes les plus célèbres des Hunger Games à présent. Et je suis très fier de toi.

Je ne répondais toujours pas.

- J’avoue qu’après ce qui est arrivé à… A Alex, je me suis demandé si le public ne te trouverait pas trop agressive mais finalement, il devait détester Clarisse car te voir la tuer les a totalement excités. Ils ont dû hurler pendant des heures entières.

Je regardais le plafond sans réagir à rien. Je ne voulais pas vraiment entendre ça.

- Et d’ailleurs, Alex a tout de même été honoré tu sais. Son visage a circulé sur des banderoles pendant un certain temps dans les rues du capitole hier.

Et cette fois-ci, je levais la tête et daignait regarder mon mentor dans les yeux.

- C’est vrai ?

- Tu as donc gardé ta langue, a-t-il observé en souriant de plus belle. Oui, je ne t’ai pas menti Johanna. Personne n’oubliera Alex. Je m’en chargerais personnellement, c’est promis.

- Merci Blight.

Je fermais les yeux et j’attendais. Je ne savais pas vraiment quoi mais j’attendais.

Et en attendant, Blight m’a expliqué que les jeux étaient terminés depuis deux jours et que j’avais dormi tout ce temps. Les médecins avaient tenté de me retirer toutes les cicatrices que j’avais récoltées mais celle de mes côtes ne disparaîtrait jamais totalement. Tant pis.

Le président Snow avait fait un discours pour me féliciter de ma victoire mais le lendemain, une soirée de couronnement serait organisée pour moi. Tout le capitole serait présent et le président également. C’est à ce moment-là que je recevrais ma couronne de vainqueur. Super… Comme si j’avais besoin d’une couronne sur la tête.

Je devais donc être rétablie le jour suivant pour me rendre à la fête en mon honneur. Mais j’allais plutôt bien, physiquement en tout cas. Mais mentalement, je n’étais pas vraiment préparée à faire face à tout ça. Pas tout de suite.

Mon mentor m’a également informé que Cléa était en train de confectionner une tenue pour moi. Elle serait sans doute « exceptionnelle » comme il me le disait. Mais ça ne m’intéressait pas vraiment. Je me contentais d’écouter Blight déblatérer et je tentais d’absorber le plus d’information possible. Mais c’était assez compliqué, il n’arrêtait pas de parler et parler encore sans même reprendre son souffle. Comment faisait-il pour avoir autant de choses à dire ? Ce n’était sans doute pas humain.

- Et je voulais aussi te dire que le district 4 ne cesse de parler de toi. Tu es leur héroïne. Et je crois qu’il compatisse à ta douleur.

J’émis un rire sarcastique et Blight fronça les sourcils en se demandant si je n’étais pas devenue folle.

- Ils compatissent. Ils compatissent ? Je ne pense pas qu’ils pourraient réellement compatir à ma douleur. Ils ne comprendront jamais ce que je ressens !

- Calmes-toi Johanna. Je voulais juste que tu saches que…

- Que la personne que j’aimais est morte ? Je le sais d’accord ? Et je sais aussi que je ne veux plus entendre personne me parler d’Alex à présent.

- Johanna…

- Dehors, et tout de suite.

Il hésitait visiblement.

- Mais écoutes-moi…

- J’ai dit, dehors ! hurlais-je en commençant à me débattre.

Les fils de mes bras se retiraient de ma peau et des infirmières sont entrées en trombe. Je continuais de bouger dans tous les sens et elles tentaient de me maintenir en place mais je ne me laissais pas faire. Des hommes sont venues pour aider les infirmières et on m’a injectés un somnifère à l’aide d’une seringue qu’on m’a planté dans le bras. Je me débattais encore pendant un moment et je finis par m’endormir malgré moi. Mes yeux se sont voilés et ensuite, le noir total.

 

Je me réveillais de nouveau, dans une pièce différente. Ça ressemblait plus à une chambre qu’à une salle d’hôpital. C’était déjà plus agréable, mais pas forcément plus sûr. Je voulais m’en aller le plus vite possible de cet endroit. Le personnel du capitole m’a emmené de quoi manger. Le repas était composé d’un blanc de poulet à la sauce aux champignons avec des petits pois et de toutes petites carottes. Il y avait également un pudding au chocolat en guise de dessert. Ça faisait tellement de temps que je n’avais pas mangé un repas comme celui-là          et je dévorais donc le plus possible pour me remplir le ventre tant que je le pouvais.

Puis, un employé du capitole est venu me prévenir que j’avais le droit de me lever et de faire ma toilette. Nous étions arrivés au jour de la fête en mon honneur et je devais être présentable pour mon équipe de préparateurs. Je pris donc une douche rapide et je me lavais les cheveux. Puis j’enfilais un pantalon noir et un col-roulé blanc. Avant, j’inspectais rapidement mes blessures pour me rendre compte du nombre de bleus que j’avais sur le corps. Il y en avait tout simplement trop, c’était simple. Je détournais le regard et finissais d’enfiler mes vêtements. Puis lorsque je sortis de la salle de bain, je vis Cléa qui m’attendait avec un sourire sur les lèvres.

- Allons-y Johanna, me déclara-t-elle en souriant encore un peu plus. Allons te rendre inoubliable une dernière fois. »

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