Johanna Mason, 71ème Hunger Games

Chapitre 40 : Une soirée qui s'annonce mal

2071 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 07/08/2016 14:51

Chapitre 40

« Cléa ! Oh mon dieu, enfin une personne que je ne vais pas étrangler !

Je m’avançais vers elle et elle me serra dans ses bras, si fort que je croyais être étouffée. Elle me lâchait après un certain temps et je voyais qu’elle se retenait de me sauter de nouveau dessus.

- Tu es vivante ! me cria-t-elle avec un sourire d’ange. Je savais que tu étais une survivante !

Je la regardais de plus près et je remarquais quelque chose de nouveau chez elle.

- Mais Cléa, tu n’es presque plus maquillée !

Elle arborait maintenant un visage dénuée de fioritures et elle avait seulement utilisé du khôl noir et du mascara sur ses yeux. Ses lèvres étaient peintes en rouges mais tout ceci restait harmonieux et magnifique.

- Tu es tellement plus belle ainsi ! lui dis-je avec un mince sourire, un peu forcé tout de même.

- Merci beaucoup ! Je te voyais si courageuse et si naturelle, et je me suis dit « pourquoi est-ce que j’aurais besoin de tout ce maquillage ? »

- Tu as eu tout à fait raison.

Elle se dirigea vers la house qu’elle avait posée quelques mètres plus loin et s’en empara pour me la montrer du doigt.

- Dans cette house se trouve ta robe pour ce soir ma chère. Ton équipe de préparateurs va s’occuper de toi et une fois que tu seras prête, tu l’enfileras et tu verras à quel point tu es toujours aussi belle.

- Merci Cléa. Merci beaucoup.

Je souriais pendant une petite seconde mais je me souvenais soudainement que de la voix d’Alex lorsque lui-même m’avait dit que j’étais toujours belle.

- Tu vas bien Johanna ? m’a-t-elle demandé. Tu es devenue toute pâle.

- Non, je vais bien. Ne t’en fais pas. Tu peux aller chercher les préparateurs, vas-y.

Elle hocha la tête et se dirigea vers la porte pour sortir et aller chercher mon équipe de préparateurs. Ils sont arrivés quelques minutes plus tard et lorsqu’ils m’ont vu, ils ont presque fondu en larmes comme si j’étais une sorte de cadeau de Noël.

Fraya et Varla m’ont prise dans leurs bras en pleurant de joie pendant un longue minute tandis que Trini restait à côté sans cesser de répéter encore et encore: « C’est pas possible, c’est pas possible. Elle est en vie ! »

Leurs réactions me paraissaient tellement excessives et ridicules. Mais ils étaient heureux de me revoir alors je les laissais sangloter comme des enfants sans rien dire et sans bouger.

Et une fois qu’ils eurent fini de me montrer leurs bonheur, je m’asseyais enfin sur un des fauteuils de la pièce pour qu’une nouvelle fois, on me rende inoubliable.

On m’a de nouveau épilé, poncer, nettoyer et tout le reste. On a également tenté de cacher toutes mes blessures et mes cicatrices. Je restais les yeux fermés et je ne bougeais pas d’un poil pour laisser les autres travailler. Ils ne me parlaient pas alors j’en profitais pour dormir un peu. Ou plutôt me reposer puisque je n’arrivais pas vraiment à dormir depuis… Depuis Alex. Et voilà, c’était reparti ! Les larmes montaient dans mes yeux et je ne pouvais les refouler très longtemps. Pourquoi y avais-je pensé ? Je laissais donc mes larmes couler en espérant que personne ne les remarque et j’attendais la fin de mon petit relooking. Il durait longtemps étant donné le fait que l’arène m’avait bien amoché. Heureusement pour mes préparateurs, mon visage avait été totalement réparé par les médecins. Et je me laissais faire en laissant couler mon chagrin sur mes joues.

Une fois fini, je me relevais et mes préparateurs se sont occupés de mes cheveux et de mon maquillage. Je ne pouvais pas me regarder dans la glace pour le moment mais je m’en fichais. Penser à Alex m’avait remise à terre et je ne voulais rien faire ou dire.

Cléa est entrée dans la pièce, toujours avec la housse dans la main et avec un sourire sur les lèvres. Je me levais de ma chaise et les préparateurs sont sortis, non sans pleurer une dernière fois dans mes bras sans pour autant « ruiner » mon maquillage. Mais ils sont tout de même sortis et je regardais Cléa avec un regard de détresse pour qu’elle les empêche de se jeter sur moi de nouveau. Je voyais à son regard qu’elle compatissait mais que pouvait-elle faire de plus ?

Elle s’approchait donc de moi et comme à son habitude, elle m’ordonna de fermer les yeux le temps de m’habiller. Je sentis le tissu s’allonger sur mon corps comme si c’était de l’eau. Ou de la pluie. Comme la pluie qui coulait sur moi lorsque je m’étais battue contre Clarisse dans l’arène. Je tentais de dégager ce souvenir de mon esprit mais c’était tellement compliqué.

- Tu peux ouvrir les yeux Johanna, vas-y ! me déclara Cléa tandis que j’étais dans mes pensées.

J’ouvrais donc les yeux et je me vis, comme dans une vision.

Je ressemblais à une princesse. Je portais une robe verte clair bustier, qui descendait jusqu’à mes pieds pour former une robe de princesse. Des saphirs verts foncés et argentés se trouvaient sur les bordures de mon bustier et plusieurs voiles verts pâles se trouvaient sur la jupe de ma robe. Un nœud de la même couleur que tout le reste se trouvait à ma taille et le tout formait un mélange aérien et magique. C’était magnifique. J’avais également de longs gants blancs qui s’arrêtaient à mes coudes et des chaussures à talons argentés qui brillaient comme des étoiles. J’avais également un ras de cou fait de diamants tout aussi étincelants que tout le reste. Mes cheveux étaient ondulés de manière très naturelle et mon maquillage l’était également. Mes yeux étaient maquillés  avec de l’argent et du blanc et mes lèvres quand à elles, étaient rouges. Tout aussi rouges que celle de Cléa. Le tout formait un quelque chose de vraiment magique et enchanteur. J’étais comme une princesse. Une princesse, sans aucun prince à ses côtés.

- C’est très beau Cléa, déclarais-je en essuyant une de mes larmes.

- Tu en es sûr ?

- Je ne veux pas en parler, s’il te plaît.

- Très bien, comme tu veux.

Elle se rapprocha doucement de moi et remis mon collier en place.

- Tu es magnifique, m’a-t-elle dit avec un sourire.

- Merci. Maintenant, allons-y. Une fête déprimante nous attend.

Elle a acquiescé  et m’a suivi lorsque je sortis de la pièce. Cette fête serait presque la dernière. La vraie dernière fête serait celle qui se déroulerait dans mon district. Avec ma famille. Avec Matthew.

Mais en attendant, je continuais de suivre Cléa partout entre les couloirs pour arriver enfin à la salle où se trouvait la fête. Des regards se retournaient sur mon passage mais je n’y faisais pas vraiment attention. Je ne voulais pas penser à cette fête, elle m’était indifférente.

 

Après quelques temps de marche et de train, j’entrais dans la salle principale du château du président et tous les regards se sont tournés immédiatement vers moi. On chuchotait sur mon passage, on m’acclamait doucement et on me saluait de la main en souriant. J’ignorais les chuchotements, je feignais de ne pas voir les acclamations et je me fichais des salutations des gens. Je marchais en regardant droit devant et j’ignorais tout le reste. Cléa marchait à côté de moi pendant un moment mais le devoir l’a appelé quelque temps après. Elle dût partir et je me retrouvais seule. Je m’attardais sur le buffet pour manger un en tentant de faire abstraction du bruit environnent. Rien ne pouvait m’intéresser ici. La musique, les danseurs et tout le reste…

- Vous semblez vous ennuyer, ai-je entendu derrière moi.

Je me retournais et la personne qui m’observait était le haut juge de cette année, Seneca Crane. Il était haut juge depuis un petit moment et il le resterait sans doute pour encore quelques années je suppose.

- Vous avez raison, je m’ennuie.

- Voudriez-vous danser dans ce cas ? m’a-t-il proposé en me tendant la main.

J’ignorais son invitation et me retournais vers le buffet.

- Non, l’ennui me convient parfaitement pour le moment.

- En êtes-vous sûr ? Je suis un excellent danseur.

- J’en suis certaine. Et moi, je ne sais pas danser.

Mais lorsque je vis un homme accompagné d’un appareil photo se diriger vers moi avec un sourire aux lèvres, je ne souhaitais qu’une chose: ne pas le laisser me prendre en photo pour écrire je ne sais quoi dans un article ridicule.

- Attendez ! déclarais-je au haut juge en lui retenant le bras. Je vais supporter la torture de danser finalement.

Il s’est immédiatement mis à sourire et m’a de nouveau tendu la main que j’ai attrapé avec violence et nous nous sommes dirigés vers la piste de danse où la musique était calme et douce. Seneca ne cessait de me regarder tandis que je cherchais seulement à éviter le regard des journalistes qui ne cessaient de me dévisager.

- C’est pour ça que vous vouliez danser avec moi, a-t-il deviné en regardant dans la même direction que moi. Vous voulez échapper aux journalistes ?

- Oui, c’est exactement ça.

- Je comprends. Ne vous en faites pas. Je voulais simplement danser avec vous, quelles que soit vos raisons. Vous êtes magnifique ce soir Johanna.

- Merci.

- Et maintenant que personne n’écoutes, nous devrions parler d’Alex. Et de ce qu’il s’est passé entre vous deux dans l’arène, vous ne croyez pas ? » 

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