Johanna Mason, 71ème Hunger Games

Chapitre 41 : Face à face avec le serpent

2180 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/08/2016 19:50

Chapitre 41

Comment osait-il parler d’Alex ? Je ne savais pas vraiment ce qu’il allait me dire mais la seule chose certaine était que je ne pouvais pas accepter qu’il parle ainsi d’Alex.

« De quoi est-ce que vous parlez ? demandais-je en serrant les dents.

- Je parle de votre histoire d’amour, m’a-t-il répondu en souriant. Ne t’en fais pas, on ne discutera pas de ceci très longtemps mais je voulais que tu saches tout ce qu’il se passait.

- J’écoute.

- Pour commencer, le public du capitole ne sait pas ce qu’il s’est passé entre vous. Nous avons fait en sorte que les caméras regardent ailleurs lors des moments intimes je dirais. Et personne ne peut savoir la vérité en dehors du capitole.

- Tant mieux.

- Et le président Snow voudrait que ça reste secret, si c’est possible. Il faut que tu ne parle pas de ce qu’il s’est passé entre vous dans cette arène. Ça pourrait provoquer une réaction étrange dans les districts et on voudrait éviter ça.

- Je ne comptais pas en parler, ne vous en faites pas.

Je parlais d’un ton monocorde et distant car je ne voulais que Seneca voit à quel point j’avais envie de le frapper au visage jusqu’à ce qu’il saigne.

- Tant mieux, c’est parfait. Et nous aimerions également que tu montre à quel point tu es heureuse d’avoir remporté les jeux. Car tu n’a pas l’air très heureuse en ce moment.

- Je ne le suis pas.

- Mais pourquoi tu n’es pas heureuse ? Tu as tout pour être heureuse pourtant ! Tu as remporté les jeux, tu vas devenir riche et tu vas retrouver ta famille.

- Mais pas Alex. Vous qui étiez devant les écrans et qui avez tout vu, vous devriez savoir que j’étais proche d’Alex. Et qu’il me manque.

- Je sais Johanna, mais tu dois trouver un moyen de jouer la comédie.

- Je n’ai jamais été une grande comédienne.

- Il va falloir apprendre ma chère. Je pourrais t’aider si tu le souhaites.

- Non merci.

- Ecoutes Johanna, je pourrais t’aider si tu le souhaitais et tu sais qu’au fond tu n’as pas le choix. Maintenant que tu es une gagnante, tu dois devenir une habitante de Panem. Tu dois trouver un moyen de changer.

- Et si je n’avais pas envie de changer ?

- Ça posera problème je pense. Nous allons devoir trouver un terrain d’entente et très vite.

- Je m’en fiche. Et je n’ai plus envie de danser.

Je commençais à m’éloigner de la piste lorsqu’une autre personne m’a attrapé par le bras pour me faire tournoyer au milieu de la salle.

- Faites attention mademoiselle Mason, vous pourriez provoquer un scandale.

Président Snow.

- Que me voulez-vous ?

- Rien, je veux seulement vous parler. Nous allons arrêter de nous mentir si vous voulez bien et nous allons enfin pouvoir discuter sérieusement. La mort de votre ami Alex est déplorable mais ce qui est fait est fait. Nous ne pouvons pas défaire le passé et nous devrions nous tourner vers l’avenir à présent. Votre avenir. Voyez-vous, je ne pense pas que vous devriez laisser votre colère se déverser autour de vous. Ça ne changera rien à ce qu’il s’est passé et vous le savez. Maintenant, je vous conseille de rester calme et de ne pas causer plus de problèmes, qu’en dites-vous ?

- Ce que j’en dis ? J’en dis que vous devriez rester loin de moi. Si Alex est mort, c’est de votre faute !  Le garçon du 1 a payé pour ce qu’il a fait et un jour, vous aussi vous allez payer ! Vous m’entendez, vous allez payer que vous le vouliez ou non ! Et la seule raison pour laquelle je ne vous tue pas immédiatement juste au milieu de cette piste de danse, c’est parce que la mort est trop douce pour vous ! Vous méritez bien pire que ça et on le sait tous les deux !

Je partis immédiatement en furie et lorsque je quittais pièce, j’entendis des pas résonner derrière moi. Je me retournais presque immédiatement et je vis Bleight, les mains relevées en l’air.

- Calmes-toi Johanna, ce n’est que moi. Je veux simplement te parler.

- Me parler de quoi ? Vous aussi, vous allez me dire que je dois rire alors qu’Alex est mort et que je dois sauver les apparences pour que le capitole reste aimé de tous ? Je ne veux pas entendre ça, c’est compris ?

- Je ne voulais pas te parler de ça, ne t’en fais pas. Je voulais te dire que j’étais désolée Johanna. Sincèrement. Alex te manque et je le comprends tu sais. Et je voulais que tu saches que c’est l’un des meilleurs tributs qu’il y est eu depuis longtemps. Tu entends ? L’un des meilleurs.

- Merci Bleight, me calmais-je doucement. C’est réconfortant de voir qu’au moins une personne comprend ce que je ressens. C’est rassurant.

- Je veux que tu ailles bien, c’est tout. Je veux que tu te remettes de tout ça.

- J’irais mieux quand j’aurais vu Matthew.

- Je comprends. Et tu le verras lorsqu’on sera retourné chez toi d’accord ?

- D’accord, acceptais-je en recommençant à avancer vers ma chambre.

Je me redirigeais dans ma chambre et je retirais ma robe et mon maquillage. Tout ceci me donnait l’impression d’être l’une des leurs. Une fille du capitole. Et je détestais ça.

Je plongeais dans mes draps et après une bonne heure, je compris que je ne m’endormirais pas. Je pensais que ce problème disparaîtrait en même temps que l’arène mais j’avais tort apparemment. Mes yeux se fermaient, mes muscles se détendaient mais mon esprit ne s’éteignait jamais réellement. Je ne savais pas si je pourrais un jour dormir de nouveau sans médicaments pour m’assommer. Mais je ne pourrais jamais tomber aussi bas. Je ne devais jamais me laisser avoir par tous ces médicaments qui ne feraient que me détruire encore et encore.

Alors je me contentais d’attendre que le sommeil vienne même si je savais que c’était en vain. Et lorsque le soleil commençait à se lever, je ne savais pas quoi faire d’autre qu’attendre. Attendre encore et toujours un sommeil qui ne viendrait jamais.

 

Un coup de porte m’a surprise et je me retournais sur mon lit pour me lever le plus vite possible. Qui étais-ce donc ?

- Johanna ! entendis-je crier depuis l’autre côté de la porte. C’est Blight, et il faut que tu te réveille pour que nous reprenions notre chemin. Tu vas rentrer chez toi dans seulement quelques jours !

Chez moi. Chez moi, aux côtés de Matthew. Je me levais d’un bond et j’ouvris la porte si vite que Blight sursauta lorsque le vent de la porte lui fouetta le visage.

- Tu es… Matinale, observa-t-il en riant doucement.

- Je vais rentrer à la maison ? Vraiment ?

- Oui Johanna, m’a-t-il dit avec le sourire le plus vrai que j’ai vu sur son visage. Tu vas enfin rentrer chez toi.

 

Je me préparais à une vitesse affolante et je sortis de ma chambre aussi rapidement que possible. Blight m’accompagnait et je remarquais un autre passager à la gare.

- Vania, ai-je murmuré en la voyant me sourire sous sa couche de rouge à lèvres. 

- Bonjour ma chère ! Comme tu es belle, on dirait une vision !

Je ne répondais pas et tentais de sourire mais je ne pensais pas y être arrivée car je vis de la peine dans les yeux de mon hôtesse. Mais je n’avais pas le temps de me préoccuper de la peine des autres. J’avais déjà du mal à gérer la mienne.

- Bon, trêve de bavardages ! annonça-t-elle en tapant des mains. Montons dans le train et rentrons à la maison !

Je montais dans le train et je courais immédiatement dans ma chambre pour m’y enfermer pendant un petit moment. Je voulais rester à l’intérieur autant de temps que possible. Et la journée est passée plutôt vite, étrangement. C’est fou ce qu’un voyage peut être rapide lorsqu’on pense aux personnes qui nous ont quitté. Je sortais de ma chambre le soir pour manger et ensuite, je retournais à l’intérieur pour faire semblant de réussir à dormir, comme d’habitude. Et j’ai bien évidemment reproduis le même schéma, le jour suivant.

 

Il ne restait à présent rien qu’un jour de voyage. Le jour suivant, je serais chez moi avec Matthew. La seule personne qui pourrait me faire réellement revivre après Alex. Je devais juste attendre une journée de plus et tout redeviendrait supportable. Le trou béant dans mon cœur pourrait commencer à doucement se refermer lorsque je verrais le doux regard de mon petit frère.

C’est avec cette pensée que je me levais pour le dernier jour de voyage et c’est toujours avec ceci en tête que je déjeunais tranquillement. Je rêvassais à mon arrivée dans mon district et je n’entendais pas immédiatement Bleight lorsqu’il m’appelait depuis l’autre côté de la table.

- Johanna ? Tu m’entends Johanna ?

- Oui, quoi ?

- Je t’ai dit qu’une personne t’attendait dans le séjour du train.

- Une personne ? Qui m’attend ? Et où est le séjour du train ?

- Je ne sais pas grand-chose mais la salle est tout au fond du train et la porte est rouge. Vas-y immédiatement s’il te plaît. »

Bleight semblait gêné et apeuré mais je décidais d’obéir étant donné son visage inquiet. Je ne savais pas vraiment pourquoi, mais j’avais un mauvais pressentiment.

Je marchais jusqu’au bout du train et je remarquais la porte rouge, qui semblait m’attendre pour que je l’ouvre. Je marchais vers elle et lorsque j’arrivais devant, j’actionnais la poignée et j’ouvris doucement la porte en me demandant si c’était une bonne idée ou pas.

Mes yeux se posèrent sur la personne qui m’attendait et je sus à ce moment-là qu’effectivement, ce n’était pas une bonne idée.

Le président Snow se tenait assis devant moi. 

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