Johanna Mason, 71ème Hunger Games

Chapitre 42 : Autant mourir, ça ferait moins mal...

2240 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/08/2016 10:44

Chapitre 42

« Ravi de vous revoir mademoiselle Mason. Comment allez-vous depuis la fête au capitole ?

- Qu’est-ce que vous faites ici ? ai-je demandé en serrant les dents.

- Je viens vous rendre une petite visite voyons. Pourquoi serais-je ici sinon ?

- Pour me menacer, encore une fois peut-être.

- Non, pas exactement, dit-il en me souriant doucement. Je viens pour appliquer des menaces en réalité.

Je fronçais les sourcils et j’avançais doucement en sentant mon cœur se serrer.

- Qu’est-ce que vous voulez dire par là ?

- Asseyez-vous mademoiselle Mason, je vous en prie.

- Je suis bien debout, merci.

- Ce n’était pas une question, c’était un ordre.

- Je m’en fiche.

Il ria doucement et s’installa plus confortablement dans son fauteuil. Il avait l’air sûr de lui. Bien trop sûr de lui. Mais qu’avait-il fait ?

- Ne vous en faites pas, ça ne me dérange pas. Vous pouvez être aussi agressive que vous le souhaitez ma chère. Je ne suis pas venue pour vous écouter proférer je ne sais quelle menace une nouvelle fois. Vous devez connaître la vérité.

- La vérité ? Quelle vérité au juste ?

- Asseyez-vous et je pourrais tout vous dire après ça.

Je réfléchissais pendant un moment et je me décidais enfin à m’asseoir. J’avais mal aux jambes de toute manière.

- Je me suis assise, ça y est. Je vous écoute.

Le président resta un moment sans parler à m’observer, et il se décida enfin à parler après avoir doucement souri.

- Vous rappelez-vous de notre discussion lors de cette fête ? Vous étiez légèrement en colère mais ça n’a rien effacé à vos souvenirs si ?

Je ne répondais pas, et attendais la suite.

- La mort de votre ami n’était pas de ma faute. Pas totalement en tout cas. Et je ne paierais jamais pour sa mort. Parce que pour votre information ma très chère Johanna, je gagne toujours. Et je vais vous le prouver aujourd’hui. Vous pourrez toujours essayer de me tuer ou de me faire souffrir par je ne sais quel moyen mais ça ne fonctionnera jamais. J’ai les ressources nécessaires pour vous tuer d’un claquement de doigts. Et vous feriez mieux de ne jamais l’oublier mademoiselle Mason. Je suis la seule personne qui ne perdra jamais ce genre de jeux. Après tout, c’est moi qui les ai inventés.

- Venez-en au but. Je ne vous suis pas pour le moment.

Mon appréhension montait de plus en plus et je me disais que quelque chose clochait forcément. Mon cœur battait la chamade et tout avait une odeur de sang autour de moi. Surtout ce bouquet de roses rouges posé sur la table. L’odeur venait-elle de là ? Ou plutôt de la rose qui était accrochée à la boutonnière de Snow ? Aucune idée.

- Ce que j’essaye de vous dire mademoiselle Mason, c’est que je peux vous détruire en un seul petit instant. Et je vais vous prouver que je ne suis pas un menteur, loin de là.

- Que voulez-vous dire ? demandais-je en fronçant les sourcils de plus belle.

- Je veux dire qu’après notre petite soirée, lorsque vous m’avez menacé, j’ai réfléchis à un moyen de vous montrer à quel point vous vous étiez trompée de cible. Je me suis dis que je ne pouvais pas vous laisser déclencher une rébellion juste pour venger votre petit copain.

- Je vous interdis de parler d’Alex !

- Ne vous en faites pas, il ne m’intéresse plus maintenant qu’il est mort. Je voulais plutôt vous parler d’autre chose. De votre petit district familier et ridicule.

- Qu’avez-vous fait ? demandais-je en élevant la voix.

- Calmez-vous voyons. Je ne vous ai encore rien avoué pour le moment. Mais vous pourrez hausser le ton un peu après.

- Qu’avez-vous fait ? répétais-je en tentant de me calmer en serrant les dents.

- J’ai demandé aux pacificateurs de rendre une petite visite dans votre district après notre dispute. Ils se sont empressés de me ramener votre amie Maria, sa famille et bien sûr votre petit frère Matthew.

Je bondissais de ma chaise pour taper des mains sur la table.

- Si vous avez touché à un seul de ses cheveux…

- Ne vous énervez pas, il est bien tard pour ça. Nous avons tenté de les faire parler pour savoir quelles étaient vos plans contre moi mais personne n’a voulu répondre. C’est vraiment dommage.

- Je n’ai aucun plan et vous le savez très bien ! Qu’auraient-ils pu vous dire ?

- Ah oui ? Quel maladroit, je l’avais sans doute oublié ! Mais ils n’ont pas vraiment eu le temps de me le dire. J’ai commencé par tuer la famille de votre amie et je l’ai tué, elle ensuite.

Des larmes commençaient à couler le long de mes joues et mon poing se serrait de plus en plus sans que je m’en rende compte.

- Et pour finir, je me suis occupé de votre petit frère. Il est si mignon ! Enfin, était. Il a hurlé votre nom du début jusqu’à la fin. Il n’a rien fait d’autre que de vous appeler pour que vous le sauviez. Il était persuadé que vous alliez venir et le sauver de mes griffes mais rien ne s’est produit. Je l’ai tué et il est mort tout seul, sans personne et triste. Je lui ai moi-même transpercé le cœur et il est mort en prononçant votre prénom. En pleurant et en implorant votre aide. En implorant de vous voir une dernière fois. Juste une dernière fois pour vous dire qu’il vous aimait.

Je sentais du sang couler le long de mon poing. J’avais serré ma main si fort qu’elle saignait à présent. Mais ce n’était rien. Ce n’était rien comparé à la douleur que j’éprouvais dans mon cœur. C’était comme si on me déchirait lentement le cœur pour ensuite le broyer entre des mains de fer. Je voulais mourir.

- N’est-ce pas touchant ? m’a déclaré Snow en me montrant un rictus sur son visage.

Je ne pouvais plus réfléchir normalement, c’était impossible.

Je me jetais sur Snow pour le faire souffrir le plus possible mais des gardes étaient bien sûr derrière la porte, je m’en doutais. Cependant, ça valait sans doute le coup pour l’instant que ça durerait. Mes mains se refermèrent sur le cou de cette espèce de pourriture et je serrais le plus possible jusqu’à voir les yeux de Snow se voiler. Je continuais de serrer, encore et encore. Mais des pacificateurs sont arrivés en trombe dans la salle et m’ont agrippé les bras. Je me débattais le plus possible mais il était une dizaine à me frapper pour que je me calme.

Je pleurais et je hurlais sans jamais m’arrêter. La douleur était si atroce, si cuisante. Je ne pourrais pas la supporter. Jamais. J’y pensais sans arrêt lorsqu’une aiguille s’est enfoncée dans mon bras. Je sombrais dans l’inconscience sans cesser de laisser couler mes larmes de colère et de tristesse.

 

J’ouvrais les yeux et de nouveau, mon cœur fut arraché. Je me remémorais chaque détail de notre conversation avec Snow. Il avait osé tuer un petit garçon innocent et aimant. Il avait osé tuer mon petit frère. Mes larmes ne s’étaient semble-t-il jamais arrêtées car je les sentais toujours sur mes joues. Et j’avais toujours l’impression qu’on me broyait le cerveau lentement en même temps que le cœur. J’étais si triste que n’arrivais plus à voir autre chose.

Je levais mes mains pour y voir des bandages. J’avais oublié que j’avais trop serré mes mains et que ça m’avait fait saigner. Peu importait mes mains. J’avais trop mal au cœur pour me soucier de mes mains à présent. Je ne voulais plus bouger, je ne voulais plus parler et je ne voulais plus respirer. Je ne voulais plus vivre, tout simplement. J’étais déjà morte de toute façon. Alors pourquoi continuer ?

Je levais la tête et ce que je vis me donna un frisson d’effroi dans le dos. Une rose rouge était posée sur la table de chevet et un mot était déposé juste à côté.

« Cette teinte de rouge vous ira toujours à ravir, signé Président Snow.»

Comment avait-il pu oser ? Je jetais le vase contre le mur et le verre se brisa au sol. Une soudaine envie de meurtre me monta en plein visage et je sus que ce sentiment de haine ne pourrait plus jamais me quitter désormais. C’était comme ancré en moi à présent et je cherchais plus à cacher cette rancune et cette agressivité. Pour qui le ferais-je d’ailleurs à présent ?

Et tandis que j’alimentais mon envie de détruire tout autour, j’entendis toquer à ma porte. Je ne répondais pas mais Cléa entra tout de même à l’intérieur.

- Bonjour Johanna, je voulais simplement te dire que nous serions sans doute dans ton district d’ici une heure alors nous devrions te préparer dès maintenant. Est-ce que ça te dérangerais qu’on s’occupe de ta préparation dès maintenant ?

Au ton de sa voix, je pouvais deviner qu’elle savait. Elle avait appris ce que Snow avait fait à mon petit frère.

- Je ne suis pas d’humeur à être pomponnée là, tout de suite.

- Je suis désolée mais on va bien devoir te préparer Johanna. Il faut que tu continue de vivre tu comprends ?

- Non, je ne comprends pas pourquoi je devrais faire semblant d’aller bien alors que tout le monde sait très bien la vérité.

Je fermais les yeux mais je sentais la rose rouge du président qui m’observa à travers mes paupières. Je me levais et demandais donc soudainement:

- J’ai une question Cléa, je voudrais faire quelque chose de précis avant la fête pour mon retour dans mon district.

- Je t’écoute ma chère. Tout ce que tu veux, je le ferais.

- Je voudrais me teindre les cheveux en rouge.

- En rouge ? m’a-t-elle demandé en écarquillant les yeux.

Je posais mes yeux sur la rose que m’avait offert le président Snow. Une teinte soi-disant parfaite pour moi.

- Oui, en rouge, ai-je déclaré sans quitter la rose du regard. Couleur rose rouge. Rouge sang»

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