La Présidente

Chapitre 8 : Le rail

516 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 19/12/2016 10:24

Le train filait à une vitesse avoisinant le mur du son. Il glissait sur un rail ultra-solide construit pour l’occasion par les meilleurs ingénieurs du Six. Ce rail en fibre de carbone était conçu pour résister aux pires intempéries, aux incendies de forêt qui se déclaraient fréquemment dans le Sept. Aux immenses lames d’écumes qui s’écrasaient de temps en temps sur les falaises du Quatre, ou aux avalanches monstrueuses qui dévalent parfois les montagnes du Deux et du Huit.

Pendant des mois, ce rail avait été imaginé, travaillé, observé, testé si souvent qu’il ne pouvait pas y avoir de défauts. Et il n’y en avait pas.

Pourtant, même le plus solide des rails pouvait être tordu. Ainsi, l’inclinaison de quatre degrés sur la droite de celui-ci scella le sort de mille-cent Pacificateurs en route pour le Capitole.

Le train dérapa, sortit du chemin du rail et fit plusieurs tonneaux, avant d’aller s’écraser contre une annexe de centrale électrique, une centaine de mètres plus loin.

Un groupe de trois hommes sortit de la forêt. Ils se précipitèrent vers les décombres de l’appareil, sachant d’expérience qu’ils ne disposaient que d’une minute tout au plus, après quoi l’explosion du réservoir d’énergie bioatomique pulvériserait l’intégralité des éléments physiques dans un rayon de cent mètres.

Il arrivèrent essoufflés au train en proie aux flammes, entrèrent dans la carcasse et en ressortirent vingt secondes plus tard avec l’un portant un corps inanimé dans ses bras et les deux autres le soutenant. L’étrange quatuor se précipita aussi vite que son organisation le lui permettait vers la forêt. Cinquante secondes. Ils disparurent derrière les arbres. Cinquante-cinq secondes. Une déflagration lumineuse supprima définitivement de la surface de la Terre ceux qui n’étaient pas morts dans le dérapage de l’engin.

Quelques heures plus tard, dans l'hôpital créé par les habitants du district Cinq pour soigner les blessés rescapés des attaques capitoliennes de la journée, trois hommes arrivèrent trempés de sueur en portant le corps intact quoique couvert de bleus et de plaies peu profondes d’une jeune femme. L’un des hommes, apparemment mal en point après cette longue course, fit un malaise et tomba sur le sol. Alors qu’une infirmière se précipitait vers lui, l’un de ses deux compagnons déclara:

  • Non! Non, on s’occupe de lui. Elle, par contre, prenez-la de toute urgence.
  • Mais qui est-ce…? demanda la soignante, visiblement décontenancée.
  • Attendez… répondit l’autre, (à son tour d’être pris au dépourvu), vous ne la connaissez pas? Voyons, quand sa soeur s’est faite shooter minablement, on l’a empêché de rejoindre le Capitole. C’est toujours une rebelle.
  • Non! Ne me dites pas que… cette jeune femme...
  • Oui, madame, c’est la jeune Primrose Everdeen.


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