La Présidente

Chapitre 9 : La rose

357 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 19/12/2016 19:03

Elle s'avança dans le petit carré formé par les bureaux des ingénieurs. Il était sept heures du matin au Capitole, mais tous les Gamemakers, comme on les appelle localement, sont déjà à leur poste pour filmer l’instant le plus jouissif des Jeux: la séquence d’ouverture, le bain de sang de la Corne d’Abondance. Depuis les 75e Hunger Games, les arcs avaient étés bannis des armes à disposition dans l’arène, ce qui obligeait le combat au corps à corps, beaucoup plus excitant pour les téléspectateurs. Pour cette édition d’Expiation, cela ne suffirait pourtant pas. Des centaines de Gamemakers avaient étés choisis pour combler ce manque.

Elle sourit. Elle était ici par pure volonté. Elle adorait depuis la tendre enfance regarder d’autres enfants se faire décapiter, empaler, noyés, étranglés… Cela lui donnait une sensation de puissance.

Personne ne savait qu’elle était là. Pas même les Gamemakers: connectés par voie cérébrale aux serveurs du Centre de Conception, ils s’agitaient dans une arène virtuelle à effectuer d’un claquement de doigts les dernières retouches nécessaires, tandis qu’à des milliers de kilomètres au nord, des équipes de chantier leur obéissaient au doigt et à l’oeil pour finaliser l’arène des Hunger Games les plus sanglants depuis la Seconde Expiation.

Dans une heure, elle serait à l’écran pour inaugurer la 100e édition des Jeux.

Dans une heure, elle lancerait le compte à rebours de la mort de vingt-trois tributs innocents.

Elle sortit de sa poche une rose d’une blancheur impeccable, en huma le parfum. Oui… elle adorait ça.

Dans le silence de la salle, il y eu un éternuement. Elle n’y prêta pas attention. Après tout, les Gamemakers restaient des êtres humains. Elle entendit un bruit de pas derrière elle. Pas le temps de se retourner.

Un hurlement déchira le silence.

  • Vive la rébellion!

Elle eu le réflexe de se jeter au sol, les main sur la nuque.

Une gigantesque explosion lui boucha les oreilles, puis le souffle l’emporta.

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