La Présidente

Chapitre 11 : La Corne

632 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 23/12/2016 08:37

Le garçon est immobile, aux aguets sur son socle de métal. La plaine s’étend sur une centaine de mètres derrière lui avant de laisser la place au vide. Ils sont donc sur un plateau surélevé. Les caisses de matériel sont éparpillées autour de la Corne d’Abondance. Il voit les tributs de carrière, juste en face de lui, en train de les compter sur leurs doigts.

  • Bienvenue, chers téléspectateurs, aux 100e Hunger Games! lança le légendaire Claudius Templesmith de sa voix tonitruante. Et puisse le sort vous être favorable!

Un hurlement le fait se retourner. Une fille, du district 10, se jette hors de sa plateforme à l’instant où le compte à rebours de la Corne affiche trente secondes. Une puissante explosion la broie dans un nuage de fumée. Un coup de canon (le premier d’une longue série) retentit et résonna entre les murs de la Corne. Le garçon se dit que cette fille était peut-être le tribut le plus malin de ces Jeux. Vingt secondes. Vingt petites secondes avant le bain de sang. Il était frêle. Il ne ferait pas dix mètres avec un sac à dos trouvé là-bas. Il se débrouillerai grâce à ce qu’il trouverait dans l’arène. Cinq secondes. Quatre. Trois. Deux. Une.

Puisse le sort lui être favorable.


Il court. Vite, aussi vite que ses jambes tremblantes le lui permettent. Il arrive bientôt au bord du plateau. Un coup d’oeil par dessus son épaule lui apprend que les autres tributs de sa “catégorie” ont eu la même idée. S’échapper. Partir très loin, et penser après. Il se retourne vers la falaise qui se dresse sous ses pieds. Vingt mètres, peut-être plus. En bas, un paysage de rochers abrupte. Une chance qu’il se soit entraîné avec son frère à grimper sur les toits des immeubles du Huit. Il cherche un point d’attache, s’y agrippe, et amorce sa descente dans le vide.

Chaque imperfection de la roche a son utilité. Chaque parcelle lisse est un obstacle mortel. En quelque dizaines de secondes, il est à la moitié de son chemin. A une centaine de mètres sur sa gauche, un tribut a déjà posé le pied sur la terre ferme. Il s’enfuit derrière les rochers aiguisés.

A deux mètres du sol, il saute. Il atterrit sans dégâts sur le sol et pique un sprint vers la masse de rocaille qui semble constituer la majorité de l’arène. Derrière lui, de nombreux coups de canons retentissent.

Les tributs carrières, semblant se connaître depuis l’enfance, installent leur campement pour la nuit près de la Corne. Personne n’en parle autour du feu, mais ils n’osent pas prendre le risque de descendre. Autant laisser les autres s’entretuer, et une fois cette purge terminée, ils tueront les derniers obstacles. Après quoi… aucune alliance n’était définitive.

A des centaines de mètres du campement des carrières, le garçon avançait péniblement. Bien que parfaitement à l’aise dans les rochers, il ne disposait d’aucune ressource consommable. Pas d’eau ni de nourriture. Il avait tout de même réussi à trouver un éclat de roche particulièrement tranchant qui pourrait peut-être lui sauver la vie plus tard. Il commençait à ralentir, cherchant un point de repos où il pourrait récupérer quelques forces dans une relative sécurité.

C’est là qu’il la vit.

Ruth.

  • Euh… salut, hasarda-t-il, la main crispée sur son arme.
  • Salut. Je… je voudrais qu’on soit alliés.


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