Amour ou loyauté

Chapitre 2 : Deuxième chapitre

Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/11/2016 23:03

Deuxième chapitre

 

 

 

 

 

 

- Regardez ! Voilà Takami ! hurla Ayuko, dévalant comme une folle les marches du perron.

Les autres enfants ne furent pas longues à la suivre et toutes s'arrêtèrent, pétrifiées, devant une des plus belles caravanes que Sakura ait jamais vue, garée à l'entrée du jardin. Fascinée, elle vit la porte latérale s'ouvrir et un escalier mécanique se déplier automatiquement sous les pieds de Takami qui sortit avec l'air triomphant d'une reine saluant ses sujets.

Instantanément, les petites filles firent un cercle autour d'elle, la suppliant de leur faire visiter l'intérieur.

- Pas maintenant, les enfants ! Nous avons encore beaucoup de choses à empaqueter et il est tard, s'exclama Sakura, les rejoignant jusqu'à l'imposant véhicule, sans daigner y jeter le moindre coup d'oeil.

Comment osait-il garer cette monstruosité devant chez elle ? Ravalant sa colère, elle salua Takami.

- Bonjour Takami. As-tu pensé à ton sac de couchage ?

- Il est dans la caravane, madame Haruno. Voulez-vous que j'aille le chercher ?

- Non, cela peut attendre. Je voulais juste m'assurer que tu ne l'avais pas oublié.

- Avez-vous vu la nouvelle aquisition de papa ? Il l'a payé cent-quatre-vingt-trois-mille dollars !

Naruto descendait à cet instant de la cabine et il la réprimanda durement, effaçant instantanément le sourire de la petite fille.

- Pardon papa, s'excusa Takami, tête baissée.

Sakura remarqua aussitôt que le père de Takami avait les cheveux fraîchement coupés.

- Moi, je préfère dormir dans une tente, grommela Yumie.

- Nous allons finir par passer la nuit sur le perrons si nous ne nous dépêchons pas un peu, intervint Sakura, poussant la petite troupe vers la maison.

- Ou sont les mamans ? s'enquit Naruto, lui emboîtant le pas. Je n'en vois aucune. Leur aurais-je fait peur ?

- Vous auriez bien aimé, n'est-ce pas ? rétorqua Sakura, furieuse. Ainsi, vous auriez pu vous occuper de tout.

- Mon Dieu, qu'elle hostilité ! railla-t-il.

Il gratifia Sakura de son sourire le plus charmeur.

- Vous êtes encore plus jolie lorsque vous êtes en colère.

- Quant à vous, vous êtes insupportable !

Comme il est beau ! Etait-ce sa nouvelle coupe ou le soleil qui dansait sur ses cheveux dorés ?

- Je vois que vous m'en voulez toujours de ce coup de téléphone. Mais je vous assure que mes intentions étaient tout à fait honnêtes. La preuve en est que je sors de chez le coiffeur.

- Bon, bon. Je vous pardonne. Mais Naruto, expliquez-moi, qu'est-ce que c'est que cet engin ?

- Avez-vous quelque chose contre le confort ?

- Non. Mais contre l'ostentation, oui. Venez, je vais vous présenter à mes amies. Elles sont en train d'emballer les dernières provisions.

- Mon frigidaire est à votre disposition.

- Je vous remercie. Il nous sera bien utile ainsi que...

- Son propriétaire ? finit-il.

- Je ne suis pas tentée, répondit Sakura, voyant dans l'humour son unique planche de salut.

- Pas même un peu ?

Sakura se retourna vivement au moment ou elle allait ouvrir la porte d'entrée de la maison et son coeur s'arrêta. Elle avait pensé croiser un regard moqueur et au lieu de cela, elle surprit dans les yeux bleus une douceur infinie. Tournant rapidement la tête, elle se précipita à l'intérieur, lui claquant la porte au nez.

 

 

"" Caravane de luxe "". Depuis une heure, la vieille Dodge de Sakura suivait tant bien que mal la luxueuse caravane et sa publicité placardée sur la porte arrière commençait à l'irriter profondément. Elle aurait donné tout ce qu'elle possédait pour ne pas avoir à la supporter plus longtemps. Elle n'aurait jamais dû accepter la proposition de Naruto d'ouvrir la route. Bien entendu, les cinq autres femmes avaient accueilli avec joie cette marque de galanterie, heureuses d'avoir un homme sous la main pour prendre l'initiative.

- Il commence à pleuvoir, maman, proclama Yumie triomphalement. Je te l'avais dit.

- Ce n'est qu'une petite averse.

- Cela m'étonnerait, insista Yumie, recroquevillée boudeusement au fond de son siège. J'étais sûre que ce week-end allait être gâchée lorsque que tu as accepté que le père de Takami nous accompagne. Cette énorme caravane est ridicule ! Et regarde Takami, elle me nargue !

Sakura leva les yeux et aperçut Takami, le nez aplati contre la vitre arrière de la caravane, son visage déformé pas des grimaces irrésistibles, dans le seul but d'attirer l'attention de sa camarade.

- Tout le monde était d'accord pour qu'il passe en premier, expliqua patiemment Sakura. Les autres semblaient ravies. Et puis il va falloir que tu te fasses une raison pour Takami. Tu vas passer vingt-quatre heures en sa compagnie.

- Je n'ai vraiment pas de chance, gémit Yumie, levant les yeux au ciel.

- Tu verras, tout va bien se passer, Yumou.

- Hé, tu ne m'as pas appelée Yumou depuis très longtemps, maman ! Pas depuis que...

Elle s'interrompit et baissa la tête.

- Depuis que papa est parti ?

- Oui.

La tristesse de l'enfant envahit la voiture et bientôt, Sakura eut l'impression d'étouffer.

- Je sais qu'il te manque, Yumie. Si seulement les choses avaient pu se passer autrement ! soupira-t-elle.

- Ce n'est pas grave, maman.

Yumie détourna son attention sur le paysage et Sakura essaya en vain de se concentrer sur les feux de position du véhicule de Naruto, luttant contre les sanglots qui étranglaient sa gorge. Yumie comprenait tant de choses pour une petite fille de neuf ans... Trop, sans doute, songea Sakura, le coeur serré.

- Maman, je ne peux plus supporter Takami ! Fais quelque chose ! Double-les !

- Attends.

Prête à tout pour rendre le sourire à sa fille, Sakura klaxonna plusieurs fois et commença à se rebattre sur la gauche, après avoir mis son clignotant. Pendant quelques secondes, elle eut l'impression que Naruto la défiait car il déporta aussitôt la caravane sur la gauche, l'empêchant de le dépâsser. Mais lorsqu'elle vit arriver un énorme camion en sens inverse, elle comprit que sa seule intention avait été de la protéger. Le camion passé, il se rangea sur la droite, ralentit et libéra le passage.

- Nous voilà enfin débarrassées d'eux ! s'exclama la fillette.

- Sois un peu plus charitable, la gronda sa mère, se maudissant d'avoir cédé à son caprice et de susciter un tel mauvais esprit chez sa fille. Regarde, il pleut de plus en plus fort.

- Je m'en fiche, au moins je n'ai plus à supporter les grimaces de Takami, dit gaiement Yumie, dont, subitement, l'humeur s'était améliorée.

- Guette le panneau, s'il te plaît. Maintenant que nous avons pris la tête, je ne voudrais pas me tromper de chemin.

N'ayant jamais campé qu'avec Sasuke qui supervisait toujours tout, Sakura se sentait un peu nerveuse qui s'était efforcée, jusqu'alors, de cacher son inexpérience à ses compagnes.

- C'est ici, maman, à gauche, s'écria Yumie, au comble de l'excitation.

Sakura s'engagea dans le chemin étroit, s'assurant, dans son rétroviseur, que le reste de la colonne de voitures la suivait. De gigantesques pins parasol semblaient monter la garde le long du sentier et, à leur pied, des fougères vert tendre luisaient sous la pluie.

- Comme nous allons nous amuser !

Bien qu'elle n'en soufflât mot, Sakura était persuadée du contraire. Et comment allumer un feu sous cette pluie ? Elle contempla pensivement la luxueuse caravane, enviant ses couchettes moelleuses.

- Voilà le lac, maman ! Je le vois à travers les arbres. La chaussée devenait boueuse et glissante et, avec une pointe de méchanceté, Sakura se prit à souhaiter que la lourde caravane ne puisse continuer plus avant. Cependant, l'élégant véhicule ne se laissait plus distancer d'un pouce.

- Approchons-nous du lac. J'aperçois un endroit qui conviendra parfaitement à notre campement, annonça Yumie, ouvrant précipitamment sa fenêtre et se penchant au-dehors.

Sakura suivit la direction que lui indiquait sa fille et déboucha bientôt dans une clairière spacieuse aménagée au bord du lac.

- J'espère que nous irons nous baigner !

- Il fait trop froid, Yumie, répondit Sakura, frissonnante.

Se garant sur un petit monticule, elle coupa le contact et remarqua que Naruto avait élu domicile sur un tertre surplombant le lac. De ce point de vue, le panorama sur le lac devait être merveilleux. Pour qui se prenait-il ? Elle sauta à bas de la Dodge et, du plus vite que lui permettait le sol glissant, se précipita vers lui.

Naruto claqua la portière de son véhicule et s'avança nonchalamment à sa rencontre, nullement troublé par la pluie qui ruisselait sur son dos trempé.

- J'aimerais mieux que vous vous installiez une fois que les tentes seront montées, Naruto.

- Je veux bien, mais avez-vous besoin d'électricité ? dit-il avec un sourire moqueur.

Elle le dévisagea sans comprendre, la pluie perlant sur ses longs cils bruns.

- C'est le seul endroit ou il y a une prise de courant pour les caravanes.

- Excusez-moi, je l'ignorais.

Le premier mouvement de Sakura fut d'exiger qu'il se garât tout de même ailleurs, mais après un instant de réflexion, elle réalisa que toutes les provisions qu'elles avaient emmenées devaient être cuites et que sa cuisine équipée à l'électricité leur serait bien utile. De plus, elle n'avait aucune idée de la manière de faire un feu.

- Je sais que c'est le meilleur emplacement, Sakura, dit-il d'une voix douce, interrompant son débat intérieur. Mais si vous voulez, vous pouvez en profiter avec moi.

Sakura lui jeta un regard furibond.

- Naruto Uzumaki, vous mériteriez que je ne vous adresse plus la parole ! Si c'est le genre d'aventure...

- Doucement, calmez-vous !

Son éclat de rire contribua à attiser la colère de Sakura.

- Je parlais de vous toutes ! Petites filles et mamans ! Je peux adapter un auvent suffisamment spacieux pour nous protéger tous de la pluie, tout en restant en plein air.

- Un auvent ? J'aurais dû m'en douter. Il y a tous les gadgets possibles et imaginables, dans votre immeuble à roulettes.

Un instant, Naruto promena son regard sur le blouson trempé de Sakura. L'étoffe collée à sa peau épousait ses formes généreuses. Consciente de son examen, elle espéra en son for intérieur qu'il ne remarquerait pas son trouble.

- Il va falloir que vous revisiez votre attitude envers moi, Naruto, ou je me verrai obligée de vous renvoyer avec armes et bagages à Sendai.

- D'accord chef. Mais vous m'aideriez beaucoup à contrôler mes fantasmes en vous couvrant plus chaudement.

Elle suivit la direction de ses yeux et constata avec horreur que son blouson dissimulait à peine la pointe de ses seins raidie par le froid. Honteuse, elle croisa les bras sur sa poitrine.

- Je m'excuse à l'avance pour ce que je vais dire, mais vous avez des seins magnifiques.

Sur ces mots, il tourna les talons et regagna d'un pas allègre la caravane, laissant Sakura éberluée sous la pluie. Au bout de quelques secondes, elle se ressaisit et gagna à grandes enjambées sa voiture ou elle avait laissé son imperméable.

- Maman, le père de Takami s'est approprié la meilleure place, s'écria Yumie, de retour d'une promenade de reconnaissance au bord du lac.

- Je sais, ma chérie, mais c'est le seul endroit avec une prise électrique et nous aurons certainement besoin de sa cuisinière si nous n'arrivons pas à démarrer le feu.

- Une cuisinière ! Pouah !

- Nous verrons. De toute façon, j'ai amené du charbon au cas ou le bois serait humide, expliqua Sakura, remontant sa fermeture-éclair jusque sous son menton.

- D'accord, tu as raison. Comme toujours, concéda Yumie.

- En douterais-tu ? plaisanta Sakura, passant le bras autour des épaules de sa fille. Allons voir si nous pouvons monter nos tentes sans l'aide de Monsieur "" Je sais tout "".

- Je viens avec vous, dit Hinata semblait résister aux assauts de la pluie.

Elle attrapa une extrémité du sac contenant la tente des fillettes, tandis que Sakura saisissait l'autre.

- Ou allons-nous la mettre ? s'enquit Hinata.

- A mon avis, elles ont déjà choisi leur endroit, sous ce grand pin. Pour la nôtre, nous déciderons plus tard. Commençons déjà par monter celle-ci.

- Avez-vous besoin d'aide, mesdames ? résonna la voix de Naruto, de l'autre bout de la clairière.

- Pas le moins du monde, rétorqua Sakura, avec un clin d'oeil de connivence à l'adresse de Hinata.

- Pourquoi ? demanda Hinata, interloquée. Je suis sûre qu'il est très habile de ses mains.

- Je n'en doute pas, ironisa Sakura. Mais comprends-tu, il est tellement... tellement...

- Tellement quoi, Saku ? Que se passe-t-il exactement entre vous deux ? Parfois, vous donnez l'impression d'être complice et à d'autres moments, les pires ennemis.

- En ce qui me concerne, moins je le vois, mieux je me porte, déclara Sakura avec emphase, ahanant sous le poids de leur fardeau. Tu sais comment la plupart des hommes se comportent avec les femmes divorcées. Ils s'imaginent que nous sommes des proies faciles. Et Naruto Uzumaki ne fait pas exception.

- C'est curieux. Je ne le vois pas du tout sous cet angle. De plus, je suis sûre qu'il peut s'offrir n'importe quoi, avec son argent, son charme. Mon Dieu que c'est lourd !

- Tu as peut-être raison, convint Sakura. Je me fais sûrement des idées. Nous sommes presque arrivées, Hina. Les filles nous attendent là-bas. Y arriveras-tu ?

- Je crois, répondit Hinata, à bout de souffle, mais tout de même... Naruto aurait pu...

- J'ai refusé son assistance, l'interrompit Sakura, car s'il nous vient en aide maintenant il va tout vouloir prendre en charge. Arrêtons-nous ici.

Hinata et Sakura laissèrent à terre la tente avec un réel soulagement. Ensemble, les deux femmes la montèrent tant bien que mal, sous les encouragements des enfants et de leurs mères. Une demi-heure plus tard, fourbues mais satisfaites, elle reculèrent pour contempler leur oeuvre. La toile était mal tendue, certes, mais la tente tenait debout et tout le monde applaudit.

Sakura jeta un regard triomphant en direction de la caravane de Naruto. Il était assis nonchalamment sur l'escalier mécanique, bien au sec sous l'avent à rayures oranges. Il lui fit un signe de la main puis, lentement, lui envoya un baiser. La jeune femme s'empourpra violemment, saisit brusquement le marteau dont elle s'était servie pour enfoncer les paquets dans la terre et, lui tournant résolument le dos, s'éloigna vers les voitures. Malgré sa colère, elle était décidée à ignorer stoïquement les avances perpétuelles de Naruto car elle voulait à tout prix éviter un scandale.

- Vous avez fait un bon travail, Sakura. Votre orgeuil féminin est-il suffisamment satisfait pour me permettre de vous aider à monter l'autre tente ?

Au son de sa voix chaude et douce de Naruto derrière elle, Sakura se retourna et lui fit face.

- Si vous persistez à me ridiculiser, je me verrai dans l'obligation de vous raccompagner moi-même à Sendai, vous et votre fille !

- Votre prénom me rappelle de vieux souvenirs, une ballade que mon père chantait autrefois. La connaissez-vous ? "" Dès que le soleil brillera, Sakura, et que les nuages seront chassés par le vent-en-ent... nous serons si heureux, Sakura... Toi et... ""

- Naruto Uzumaki, pour l'amour du ciel... s'écria Sakura, menaçante, le marteau levé.

- Du calme, du calme.

Il sourit et recula d'un pas.

- Je ne me dispute jamais avec une femme armée. Mais sérieusement, je chante aussi faux ?

- Naruto, pouvez-vous venir nous aider, cette fois-ci ? demanda Hinata qui s'était approchée.

- Avec plaisir.

S'inclinant respectueusement devant Sakura, il s'empressa de rejoindre Hinata et Junna de sa démarche chaloupée. Les mâchoires serrées, Sakura le regarda soulever le sac et le poser sans effort sur son épaule, comme s'il s'était s'agit d'un oreiller de plumes. Hinata et Junna lui emboîtèrent le pas. Protégées par leurs alliances, elles pouvaient sans crainte se laisser prendre par son jeu de séduction, mais Sakura, elle, était seule et Naruto en abusait.

A la grande déception de Sakura, la deuxième tente fut montée deux fois plus vite que la première. Lorsque la dernière corde fut tendue et que Naruto ouvrit la fermeture à glissière, toutes les petites filles se précipitèrent à l'intérieur, leur sac de couchage sous le bras.

- Mais cette tante nous était destinée..., commança Sakura.

Elle s'interrompit, comprenant la réaction des fillettes. Malheureusement, la tente qu'elle avait montée avec Hinata allait échoir aux mères, et elle n'était pas séparée de la caravane de Naruto que de quelques mètres.

Sous la tente des Gloss régnait une agitation fébrile, chacun choisissant l'endroit ou elle allait dormir. Yumie s'était installée dans le coin le plus éloigné de Takami. Quant au reste de la petite troupe, il semblait accepter avec plus d'enthousiasme la proximité de la fillette.

- Ce que c'est amusant, pouffa Takami, fixant sur son père des yeux rayonnants de joie. N'aimerais-tu pas dormir sous la tente, papa ?

- Oh, si, Takami, répondit Naruto, avec un coup d'oeil chargé de sous-entendus en direction de Sakura. Je vais être bien seul, dans ma caravane.

Sakura le fusilla du regard et, lui tournant le dos, s'éloigna vers sa voiture. Elle y rassembla ses affaires et entreprit de s'installer dans la tente. Lorsqu'elle ressortit de son abri, elle aperçut sous l'auvent de Naruto les sept enfants et leurs mères, préparant les hamburgers devant un petit feu de charbon. Fidèle à sa parole, Naruto était assis un peu à l'écart et les regardait travailler.

- Je vois que vous êtes déjà au travail, lança gaiement Sakura, s'approchant de Hinata, évitant avec soin de croiser le regard de Naruto. Pensez-vous que nous pourrons cuire les hamburgers sur le feu ?

- Non, nous avons prévu d'utiliser la cuisinière de Naruto, répondit Hinata. Mais nous pourrons y cuire les pommes de terre.

- Pourquoi ne venez-vous pas vous asseoir, Sakura ?

Naruto lui indiquait un tabouret libre à côté de lui.

- Merci, fit Sakura, prenant place à contrecoeur sur le siège, douloureusement consciente que son épaule touchait presque le genou de Naruto.

- Détendez-vous, murmura-t-il. Je ne vais quand même pas vous attaquer devant toutes ces personnes.

- Voulez-vous dire que vous n'hésiteriez pas si nous étions seuls ?

Elle regretta immédiatement ses paroles, lorsqu'elle sentit le doigt de Naruto courir le long de son dos, à l'insu du reste du groupe.

- Je désespère de me trouver en tête à tête avec vous un jour. Parfois, j'ai l'impression de revivre le conte de Blanche Neige. Quoi que je fasse, je me cogne constamment à sept petits nains.

Naruto lui massait légèrement le bas du dos et, pendant un court instant, la tension de Sakura se relâcha.

- Voilà qui est mieux, chuchota Naruto, refermant sa main sur la hanche de Sakura.

A ce contact, elle se raidit.

- Otez votre main, monsieur Uzumaki, siffla-t-elle entre ses dents.

D'un bond, elle fut sur ses pieds et se hâta à l'autre extrémité de l'auvent. Cet homme représentait un danger sérieux pour son équilibre mental et physique et elle ressentait de plus en plus de difficultés à maîtriser la situation.

La préparation du repas s'acheva bientôt et Hinata se retira dans la kitchenette de la caravane d'ou s'échappèrent bientôt des odeurs alléchantes. Sakura s'assit parmi les enfants, mordant à belles dents dans son hamburger.

- Mmmh ! Vous êtes de bonnes cusinières, complimenta-t-elle les enfants.

- Merci, répondit Ayuko.

- Finalement, je crois que c'est tout de même meilleur que du shish kebab, déclara Takami, avec un large sourire.

Sakura lui jeta un regard surpris et toutes les fillettes éclatèrent de rire. Elle poussa un soupir de satisfaction : Takami était enfin acceptée.

- De toute façon, nous n'en aurions pas mangé.

Le visage sombre, Yumie contemplait ses camarades avec une expression de défi.

- Oh je ne sais pas, Yumie, répliqua Hinako. Il faudrait au moins essayer une fois.

- Certainement pas !

Yumie se leva brusquement et, avec un geste rageur, jeta son assiette en carton dans le sac poubelle.

- Je vais me promener au bord du lac.

- Qu'est-ce que j'ai dit ? Madame Haruno ? demanda Hinako, interloquée par la conduite de son amie.

- Elle doit être fatiguée, répondit Sakura, regardant la petite silhouette s'éloigner d'un pas décidé. Je crois que je vais marcher un peu aussi.

Serrant frileusement sa veste autour de son corps, Sakura quitta l'abri de l'auvent et s'enfonçant dans la bruine, à la poursuite de Yumie.

- Puis-je t'accompagner ? s'enquit-elle lorsqu'elle l'eut rejointe.

- Si tu veux, grommela Yumie, regardant droit devant elle.

- Yumou, les autres enfants essaient de se rapprocher de Takami et elle fait d'immenses efforts pour se faire accepter. Pourquoi ne l'encourages-tu pas ?

- C'est une idiote, avec sa grosse caravane et son papa qui sait tout faire. Je la déteste.

- Ne peux-tu pas au moins essayer 6

- Pour qu'elle vienne à la maison jouer aux cartes tous les jours ? Pour que son père continue à te faire la cour ?

- Yumie !

- C'est vrai, cria la petite fille, tremblante de rage. Pendant tout le dîner, il ne t'a pas quittée des yeux. Je ne l'aime pas, je n'aime pas Takami, et je ne veux pas d'elle comme amie !

Yumie s'enfuit soudain en direction des bois.

- Yumie, reviens ! Tu vas te perdre ! Yumou !

Sakura s'élança à ses trousses lorsqu'une poigne énergique la retint.

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