Amour ou loyauté

Chapitre 7 : Septième chapitre

Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 01:56

Septième chapitre

 

 

 

 

 

 

Le petit groupe de Gloss formait sur la pelouse du parc de Sendai une tache de couleur vive.

- Ecoutez-moi, les enfants. M. Uzumaki et moi allons vous aider à lancer vos cerfs-volants. N'essayez pas de le faire vous-mêmes, vous risqueriez de les abîmer.

Les fillettes tenaient à bout de bras leur précieux fardeau, le coeur gonflé de fierté.

- Nous allons commencer par les plus jeunes, annonça Naruto. Hinako, vient avec moi. Fumika, Mme Haruno va s'occuper de toi.

- Eloignons-nous des arbres, suggéra Sakura à la petite fille aux couettes brunes qui disparaissait presque entièrement derrière son énorme cerf-volant rouge.

Confiant la bobine de ficelle à l'enfant, Sakura se chargea du cerf-volant et attendit le moment propice pour le lancer en l'air.

- Maintenant ? cria Fumika.

- Oui ! répondit Sakura. Recule, Fumika. Maintiens la corde bien tendue !

Pendant un instant, la fragile structure tangua dans les airs puis, petit à petit, gagna de l'altitude.

- C'est formidable, Fumika ! Lâche encore plus de ficelle !

Derrière elle, elle entendait Naruto donner ses instructions à Hinako, puis les cri de joie de celle-ci.

- En voilà deux de partis. Lançons les autres, dit Naruto à Sakura, saisissant sa main et l'entraînant vers les cinq autres fillettes trépignant d'impatience.

Le hasard réunit Yumie et Naruto et, du coin de l'oeil, Sakura s'aperçut qu'elle acceptait de bonne grâce l'aide de Naruto.

- Ils volent tous ! s'exclama Naruto avec exubérance, ses cheveux dorés ébouriffés par le vent.

Ensemble, ils surveillèrent les cerfs-volants qui planaient dans le ciel, scintillant comme des joyaux. Le soleil dardait à travers les nuages, nimbant les hexagones de soie d'une lumière dorée.

- C'est joli, n'est-ce pas ? dit Naruto, glissant son bras autour de la taille de Sakura.

Le coeur de Sakura dansait au rythme des évolutions des cerfs-volants dans le ciel, l'espoir renaissant peu à peu.

- J'ai remarqué que vous avez aidé Yumie.

- Mmh, approuva-t-il, les yeux tournés vers le ciel. Je crois qu'aujourd'hui, une barrière s'est levée. Y a-t-il une raison ?

- Peut-être.

- Lui auriez-vous dit que je suis un homme formidable ?

- Non, répondit Sakura avec un petit rire.

- Alors, que s'est-il passé ?

Sakura examina un instant son profil, promenant son regard sur ses traits énergiques et doux à la fois.

- Nous avons parlé de Sasuke.

- Ah.

Les traits de Naruto se durcirent.

- Elle espérait qu'il reviendrait vivre à la maison, que tout n'était pas fini entre nous. Je lui ai ouvert les yeux.

- Est-ce vraiment terminé ? interrogea Naruto à voix basse, presque dans un murmure.

- Oui.

- Il faut essayer... nous deux... fit Naruto après un long silence. Je crois qu'elle est prête à présent.

- Mais croyez-vous que Yumie et Takami s'entendront suffisamment bien pour rester deux jours ensemble ?

- Il n'y a qu'une seule façon de le savoir, Sakura. Tenez, regardez-les.

A quelques mètres l'une de l'autre, Takami et Yumie couraient joyeusement après leurs cerfs-volants, s'interpellant gaiement. Etait-ce un hasard ? Ou les deux petites filles l'avaient-elles voulu ainsi ?

- Peut-être les ennemies ont-elles enfin signé une trêve, soupira Naruto.

- C'est possible, mais un week-end entier...

- Oui, Sakura. C'est ce dont j'ai besoin. Et ces deux petits démons ne peuvent me le refuser plus longtemps.

Ses yeux bleus cherchèrent les siens et devant la force irrésistible de son désir, Sakura sentit ses jambes se dérober sous elle.

- D'accord, murmura-t-elle.

Une étincelle alluma le regard de Naruto. Il serra Sakura contre lui, jusqu'à lui faire mal.

- Pardon, Sakura. Il faut que je me contrôle jusqu'à samedi.

- Samedi ? s'écria-t-elle. Si tôt ?

- Si tard ! rétorqua-t-il. S'il n'en tenait qu'à moi, je partirais tout de suite, à l'instant même. Mais votre salon de coiffure ne ferme que vendredi soir, n'est-ce pas ?

- Non, il est ouvert le samedi matin.

- Eh bien pour une fois, les bonnes gens de Sendai devront se passer de vos service. Cessez de tergiverser, Sakura, soupira Naruto, enfouissant son visage dans les cheveux de Sakura. Je veux vous apprendre à saisir la vie à bras-le-corps. J'étais aussi craintif que vous avec elle jusqu'à ce que je me rende compte qu'en fait, je ne vivais pas. Il ne sert à rien de remettre les choses à plus tard. Plus tard n'existe pas.

- Mais parfois trop de précipitation peut être néfaste, lui opposa Sakura.

- C'est vrai, et pourtant, je suis prêt à prendre le risque.

 

 

Pour Sakura, les jours qui suivirent s'écoulèrent dans la fièvre de l'attente, bien qu'elle fût déchirée entre la joie et l'inquiétude. Dans sa vitrine, elle avait placé une pancarte annonçant que le salon serait fermé le samedi matin et éludait avec art les questions de ses clients les plus curieux. Le week-end approchait à une vitesse déconcertante et le vendredi soir la trouva bientôt dans sa voiture avec Yumie, sur le chemin de la maison de Naruto.

Jamais elle n'avait pris autant de soin à se préparer. Sa journée de travail achevée, elle s'était plongée dans un bain moussant et après avoir longuement frictionné son corps avec une lotion parfumée, s'était manucuré les ongles et soigneusement épilé les jambes. Le choix de son parfum avait nécessité presque deux heures et ce n'était qu'au bout de trois visites au magasin de lingerie qu'elle s'était enfin décidé sur un déshabillé de soie rouge.

- J'étais sûre que tu changerais d'avis lorsque je l'ai vu te prendre dans son bras au parc, marmonna Yumie, recroquevillée au fond de son siège. Maintenant, il va falloir que je supporte Takami pendant tout le week-end.

- Mais vous allez faire un tas de choses amusantes, Yumie ! Ce soir, vous allez au restaurant et demain après-midi au cinéma. Tu adores ce genre de sortie.

- Oui, quand c'était toi et papa qui m'emmeniez, répondit-elle, boudeuse.

Sakura se mordit la lèvre. Chaque fois qu'elle avait eu Naruto au téléphone au cours de la semaine, elle lui avait confié ses craintes concernant Yumie. Chaque fois, il lui avait répondu qu'il avait organisé tant de distractions pour les deux fillettes que Yumie n'aurait même pas le temps de penser. Mais chez Sakura, le doute subsistait.

- Je crois que la chatte de Takami vient d'avoir des petits, hasarda-t-elle, dans un ultime effort pour dérider sa fille.

- Je m'en fiche, répondit Yumie, l'air indifférent. Combien ? ajouta-t-elle après un silence.

- Quatre.

- De quelle couleur ? interrogea à nouveau Yumie, essayant désespérément de dissimuler l'intérêt qui perçait dans sa voix.

- Je ne sais pas. Tu les verras bientôt.

Mon Dieu, faites que la chatte et ses petits égayent son week-end ! songea tristement Sakura.

- De toute façon, je ne voudrais un chaton de Takami pour rien au monde, commenta Yumie, persistant dans la mauvaise humeur.

- J'en étais sûre, continua Sakura avec un sourire amusé, mais par si par hasard tu en trouvais un à ton goût... Dans quatre semaines, ils seront sevrés.

- Seulement ? s'exclama Yumie, ne pouvant dissimuler plus longtemps sa curiosité.

La vieille Dodge pénétra dans la zone résidentielle de Sendai. La route serpentait parmi les bois et, de temps à autre, apparaissait une luxueuse habitation habilement dissimulé parmi les arbres. Numéro 149. Les battements de son coeur s'accélérèrent. Elles étaient arrivées.

- Que c'est grand ! marmonna Yumie, se dévissant le cou pour apercevoir la maison.

L'architecte avait dessiné la villa pour qu'elle se fondît avec la nature. Il avait remplacé les murs par d'immenses baies vitrées qui laissaient à l'oeil le loisir d'admirer la forêt contre laquelle s'appuyait le jardin.

La silhouette de Naruto s'encadra sur le seuil, Takami sur ses talons.

- Vous voilà enfin, dit-il, l'enveloppant de la chaleur de son regard.

- Oui, répondit-elle d'une petites voix, réconfortée par la tendresse de son sourire.

- Yumie, viens vite voir les chatons ! lança Takami joyeusement, se précipitant pour ouvrir la portière à son amie.

- Oui, oui, j'arrive, grommela Yumie, prenant délibérément son temps.

- Comment est-elle ? s'inquiéta Naruto, les sourcils froncés, lorsque les fillettes eurent disparu à l'intérieur de la maison.

- Pas très bien. Peut-être vaudrait-il mieux...

Il posa un index sur les lèvres de Sakura.

- Il n'est pas question de reculer. Venez, je vais vous présenter Chizuko.

Sakura sortit à son tour de la voiture et Naruto ne put réprimer un sifflement d'admiration.

- Je suis heureuse de vous plaire, dit Sakura timidement.

Son ensemble en soie épousait avantageusement ses courbes féminines. Quelques mois plus tôt, Sasuke lui avait interdit de le porter, l'accusant d'aguicher les clients.

- Je suis sûr qu'il est aussi doux qu'il est beau, murmura Naruto, l'attirant doucement contre lui.

- Pas maintenant, Naruto. Occupons-nous d'abord des enfants.

- Oh, Sakura, gémit-il, relâchant son étreinte. Vous me rendez fou. Je vous préviens, mon vernis d'homme civilisé s'use peu à peu à votre contact.

- Ne soyez pas stupide, dit-elle avec un petit rire. L'une des choses que j'admire le plus chez vous est votre patience.

- Mais elle a ses limites, et je crois les avoir atteintes.

- Si nous allions voir Chizuko, lâcha Sakura, jugeant préférable de changer de sujet.

- Comme vous voudrez.

A contrecoeur, il l'entraîna vers la maison.

- Par ici. Elle est à la cuisine en train de faire un gâteau au chocolat.

- C'est mon gâteau préféré. Peut-être pourrions-nous rester dîner et le partager avec Yumie et Takami. Qu'en pensez-vous ?

- Non ! rugit-il, la faisant éclater de rire.

Il la précéda le long d'un couloir jusqu'à la cuisine ou flottait une odeur appétissante de chocolat cuit. Une femme à la chevelure grisonnante faisait fondre du chocolat dans une casserole. A leur entrée elle s'interrompit et vint serrer la main de Sakura.

- Chizuko, voici la maman de Yumie, Sakura Haruno, Chizuko Sakamoto, ma fidèle gouvernante.

- Heureusement que je suis là, railla la femme. En tout cas, ne vous faites pas de souci. Avant d'entrer au service de Naruto, j'étais infirmière.

- Je vous fais confiance, Chizuko. Seulement...

Elle allait expliquer à la gouvernante le climat d'hostilité qui régnait entre les deux fillettes mais se ravisa. Pourquoi anticiper ?

- J'espère que Yumie se conduira bien, balbutia-t-elle. En cas de besoin, voici le nom et le numéro de téléphone de notre médecin de famille.

Sakura griffonna quelques mots sur un calepin, arracha la page et la posait sur le frigidaire lorsqu'un regard de Naruto lui signala qu'il était l'heure de partir. Son impatience à se retrouver seul avec elle effraya tout à coup la jeune femme.

- Vous ne m'avez pas fait visiter le reste de la maison, Naruto, commença-t-elle.

- Cela attendra notre retour, coupa-t-il d'un ton brusque. Allons embrasser les enfants.

- Mais je n'ai pas...

- Sakura ! s'exclama Naruto avec impatience.

Elle prit une longue inspiration, et croisa le regard de Chizuko.

- Elles doivent être au garage avec les chatons, les informa la gouvernante, replongeant le nez dans son travail.

- Par ici, Sakura. Allez dire au revoir à Yumie pendant que je mets votre valise dans ma voiture.

- Ne pensez-vous pas que vous exagérez ? l'accusa Sakura, alors qu'il la poussait sans ménagement vers la porte du garage.

- Si, grommela-t-il, mais si je vous laisse faire, nous passerons le reste du week-end chez moi. Et je n'en ai aucune envie. Je reviens tout de suite.

Il s'éloigna et Sakura chercha des yeux Takami et Yumie qu'elle aperçut accroupies près d'une caisse en carton, sous un établi.

- Comment se portent la mère et les bébés ?

- Très bien, madame Haruno. J'ai dit à Yumie qu'elle pouvait en choisir un. Voulez-vous bien ?

- Bien sûr, Takami. Nous te remercions.

Yumie s'arracha à sa contemplation des petites boules de poils accrochées au ventre de leur mère.

- Tu pars ? demanda-t-elle, soudain inquiète.

- Oui, Yumie. Je suis venue te dire au revoir.

- Eh bien au revoir, lança-t-elle, feignant l'indifférence.

- Ne m'embrasses-tu pas ?

De mauvaise grâce, Yumie se leva et, du bout des lèvres, effleura la joue de sa mère. Le coeur de Sakura se serra.

- Nous serons de retour dimanche soir, dit-elle, essayant de réprimer le tremblement de sa voix. Amusez-vous bien.

Yumie resta silencieuse.

- Faites bon voyage, s'exclama Takami avec chaleur, essayant de compenser l'attitude disgracieuse de son amie.

L'anxiété de Takami à soulager l'inquiétude de Sakura fit monter les larmes aux yeux de la jeune femme.

- Takami, nous sommes prêts, appela Naruto du seuil du garage. Viens me faire un gros baiser.

D'un bond, Takami fut sur pied et courut vers son père, jetant ses bras autour de son cou.

- Au revoir, papa, tu vas me manquer, tu sais.

- Toi aussi, chérie. A dimanche, d'accord ? Prends bien soin des chatons et de Mme Sakamoto, ajouta-t-il avec un clin d'oeil complice.

 

 

- Ne vous faites pas de souci, murmura Naruto, en mettant le contact. Il serait idiot de vous dire qu'elles ne se disputeront pas un peu. Mais quel risque y a-t-il vraiment, Sakura ?

- Oh, Naruto, je ne sais pas...

Il lui caressa la main, essayant de la réconforter.

- Un peu de musique vous changera les idées.

Sakura hocha la tête, accueillant avec plaisir l'effet apaisant de la musique. Son inquiétude au sujet de Yumie était loin d'être sa seule préoccupation. A mesure que la puissante voiture de sport la rapprochait d'une maisonnette de rondins sur l'île de Okushiri, elle sentait flancher son courage et réalisait l'étrangeté de sa situation. Elle avait accepté de passer un week-end en compagnie d'un homme, presque un inconnu, avec lequel elle n'était pas mariée, ni même fiancée !

Elle jeta un regard en coin vers le profil séduisant de Naruto puis examina sa main posée avec aisance sur le volant gainé de cuir. La manche de sa veste de daim était légèrement retroussée, découvrant son poignet viril.

Elle se souvint comment cette main l'avait caressée dans cette même voiture deux semaines auparavant. Conscient de son regard, Naruto se retourna vers elle et elle sentit fondre ses craintes à la chaleur de son sourire.

- Vous voyez, une fois que Blanche Neige et le Prince Charmant se retrouvent seuls, les petits nains cessent d'exister.

Elle lui fit face bravement, tâchant de maîtriser le tremblement qui agitait son corps.

- Est-ce que vous êtes ? Mon Prince Charmant ?

- Peut-être, répondit-il avec un sourire énigmatique.

- Les sept nains ont dû regretter Blanche Neige, lorsqu'elle est partie.

- Pas maintenant, dit-il, car ils ont dû venir vivre avec elle lorsqu'elle est devenue Madame Prince Charmant.

Que sous-entendait-il ?

- C'est possible, répondit-elle, n'osant le regarder.

- Bien sûr, énonça-t-il doucement, cela arrive tous les jours, Sakura.

- Mais les sept nains s'entendaient bien ! s'écria-t-elle, avec une pointe de tristesse.

- Et Grincheux ?

Sakura éclata de rire, se détendant tout à coup, envahie par le bien-être. En quelques instants, Naruto venait de ramener les problèmes qu'elle croyait insurmontables au niveau d'un conte de fées. Oh, Yumie. Yumie grincheuse. Sakura sourit, secouant sa culpabilité comme un fardeau encombrant.

- Voilà qui est mieux, Sakura. Je me demandais combien de temps vous persisteriez dans votre masochisme coupable, dit-il, posant la main sur la sienne. A présent, mon amour, ne pensez qu'à vous. Je vais vous apprendre à vivre.

Il parlait à voix presque basse, avec des inflexions sensuelles, et Sakura sentit son pouls s'accélérer lorsqu'elle réalisa qu'il n'y avait maintenant plus aucune barrière entre eux et leur désir. Elle étreignit ses mains nerveusement.

- Naruto, vous savez, je... je n'ai jamais...

- Au risque de ternir ma réputation de séducteur, je dois avouer que moi non plus, la rassura-t-il d'une voix douce.

- Menteur ! Vous m'avez dit vous-même que vous aviez fait l'amour avec de nombreuses femmes depuis la mort de votre épouse...

- Physiquement, oui. Mais ces rencontres n'ont jamais été que de brèves aventures. Je les emmenais au restaurant, je les reconduisais chez elles, et les quittais endormies avant le lever du jour. Sans jamais les revoir.

Pendant un instant, ses océans fixèrent intensément Sakura.

- Je suis fatigué de ces étreintes passagères, Sakura. Je veux m'endormir et me réveiller dans vos bras.

 

 

Assise sur une valise, Sakura attendait Naruto qu'elle avait quitté à la réception de l'auberge. Elle observait la maisonnette en rondins, se demandant combien de femmes étaient comme elle, l'estomac noué par la peur, au même endroit.

Lorsque Naruto réapparut, agitant les clés devant lui, elle serra les poings, essayant de contenir le tremblement nerveux qui agitait ses mains.

- J'ai faim, dit-elle, cherchant désespérément à retarder le moment ou elle pénétrerait à sa suite à l'intérieur de la maison.

Naruto posa sur elle un regard attendri.

- Bien sûr, dit-il enfin. Je me suis laissé dire que la cuisine est excellente, ici. Installons nos affaires, visitons la maison et allons dîner à l'auberge.

- Pouvez-vous vous charger de ma valise ? balbutia-t-elle. J'aimerais faire quelques pas.

- Sakura, il fait nuit, vous ne verrez rien. Vous n'avez aucune raison d'avoir peur de moi.

- Vous pouvez vous permettre de parler ainsi, vous et vos aventures d'une nuit !

Naruto lui fit face et s'empara de ses épaules.

- Croyez-vous que je ne suis pas nerveux la première fois que je fais l'amour à une femme ? demanda-t-il, caressant doucement ses cheveux. Tout le monde est mal à l'aise, Sakura. Cela fait partie du risque. Mais je n'ai qu'à regarder ces grands yeux verts émeraudes pour être prêt à sacrifier ma tranquillité et en explorer l'univers merveilleux.

- Sans doute avez-vous raison, approuva-t-elle, mais je... il me faut encore un peu de temps.

- Je vous l'accorde. Mais ne me demandez pas d'attendre trop longtemps, Sakura.

- Non...

- Je m'occupe des valises et je vous rejoins, dit-il, exerçant une légère pression sur sa main et lui souriant d'un air encourageant.

Elle fit quelques pas autour de la maison d'ou lui parvint le ronronnement d'un rasoir électrique. Elle comprit pourquoi Naruto se rasait et cette pensée lui noua l'estomac. Frissonnante, elle serra son châle autour de ses épaules.

- Je suis prêt, dit soudain Naruto qui s'était approché sans bruit.

Lorsqu'elle pénétra dans la salle de restaurant, Sakura se sentit mieux. Leur table se trouvait à côté de la cheminée ou crépitait un feu de bois et l'atmosphère confortable et ouatée qui les entourait contribua à la réconforter.

Mécaniquement, elle avala les plats que le serveur déposait devant elle, sans bien savoir ce qu'elle mangeait, essayant à tout prix de gagner du temps.

Naruto supportait son manège sans broncher mais lorsqu'elle commanda une cinquième tasse de café, il se leva, à bout de patience.

- Venez, Sakura. Cette comédie a suffisamment duré.

Sans aucune cérémonie, il jeta son châle sur les épaules de Sakura et sortit du restaurant presque au pas de course, l'entraînant à sa suite.

Devant la porte de leur cottage, il s'arrêta, le souffle court. Il approcha sa bouche de celle de Sakura, et s'en empara, anéantissant ses dernières défenses. Elle entrouvit les lèvres presque malgré elle, s'abandonnant à la passion furieuse de son baiser.

- Tout ira bien, Sakura, murmura-t-il.

D'un mouvement leste, il la prit dans ses bras et lui fit franchir le seuil.

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