Aura du temps - T2 : Un lien particulier

Chapitre 9 : Coeur fragile.

Musique d'ambiance (à écouter en lisant) : « Emotional Celtic Music Sleeping Beauty »

https://www.youtube.com/watch?v=PAgVd8h0G0c

(Copier coller le lien)

— .... SHYNNNNN !!!!! hurla Luyo en voyant la jeune femme tomber lourdement au sol en bas de l’escalier. Il se releva brutalement et lâcha lui aussi sa glace avant de sauter les marches quatre par quatre pour rejoindre Shyn, l’air catastrophé.

Il n’avait rien compris à ce qui venait de se passer, mais la jeune femme avait de toute façon dû se faire mal en tombant de cette façon, atterrissant tête la première par terre.

Le temps qu’il arrive en bas, des passants qui avaient vu Shyn tomber s’approchèrent d’elle et tentèrent de la faire réagir en l’appelant, n’osant pas la toucher.

Mais la jeune femme remua rapidement d’elle-même et se mit à quatre pattes en grimaçant de douleur, avant de s’asseoir par terre en respirant lourdement.

Elle avait perdu son bonnet en tombant, et une marque rouge était visible sur son front là où elle s’était cognée par terre. Mais elle ne s’en préoccupa pas, tout comme des gens agenouillés autour d’elle qui lui demandaient comment elle allait.

— Ça va Mademoiselle ? Vous n’avez rien ? Appelez l’infirmière Joëlle, vite ! Vous avez mal quelque part ? firent tous les passants les uns après les autres.

Mais Shyn ne leur porta aucune attention et détacha l’attache de sa veste avant de commencer à fouiller dans la poche intérieure de celle-ci.

Luyo la rejoignit rapidement et se faufila entre deux jeunes femmes pour aller s’agenouiller à côté de la jeune femme.

— Shyn ! Est-ce que ça va ? Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda le Pokémon, très inquiet.

Milliu et Shorty les avaient aussi rejoints et regardaient Shyn du même air. Mais la jeune femme ne semblait même pas les voir et finit par sortir une petite boîte rouge et blanche de sa poche intérieure, qu’elle posa sur le sol avant de tenter de l’ouvrir en grimaçant.

Ses mains tremblaient légèrement, ainsi que tout son bras gauche.

— Vous avez vu comment elle tremble ? Allez chercher l’infirmière Joëlle !!! Vous êtes malade, Mademoiselle ??? firent de nouveau les passant en voyant Shyn trembler en tentant d’ouvrir son boîtier, le visage grimaçant.

— Taisez-vous... murmura-t-elle d’une voix quasiment inaudible sans relever la tête.

Seul Luyo qui était tout proche d’elle l’entendit et le Pokémon se redressa avant de se tourner vers les passants, le regard agressif.

— ELLE VOUS A DIT DE VOUS TAIRE !!!! cria le lucario, perdant son sang-froid devant tous ces inconnus qui semblaient encore plus stresser la jeune femme.

Tout le monde sursauta en entendant le Pokémon hurler tout d’un coup, même Shyn qui lui jeta un rapide regard perplexe en biais, avant de comprendre qu’il tentait de l’aider. Elle reporta ensuite son attention sur sa boîte et réussit finalement à l’ouvrir.

Le lucario ouvrit alors des yeux très étonnés et circonspects en découvrant une seringue en trois parties. Les passants semblèrent eux, par contre, à la fois étonnés et horrifiés en la voyant et se mirent tous à chuchoter tandis que la jeune femme assemblait la seringue.

Ses tremblements étaient de plus en plus violents et il semblait être très difficile pour elle de stabiliser ses mains pour correctement assembler l’outil.

Son visage grimaçant exprimait maintenant à la fois la concentration et l’épuisement sous sa respiration saccadée.

Luyo, lui, ne comprenait pas ce qu’elle faisait. C’était la première fois qu’il voyait un objet pareil, mais l’air horrifié des personnes autour d’elle et leurs discussions parlant de maladies et de drogues ne le rassuraient pas du tout.

Le Pokémon reporta ensuite son attention sur Shyn qui était en train de débloquer le piston de la seringue. La jeune femme ne lui portait toujours aucune attention et repoussa légèrement sa veste avant de tirer sur le haut gauche de son débardeur pour libérer son épaule et le haut de sa poitrine, dévoilant une partie cachée de son tatouage.

Les lignes tatouées de son bras continuaient sur sa poitrine, et Shyn poussa le tissu jusqu’à ce qu’un petit cœur noir tatoué apparaisse, s’arrêtant juste au haut de son sein gauche.

Étrangement, le cœur tatoué semblait situé exactement au même endroit que devait être le vrai cœur de la jeune femme. Luyo jeta un regard totalement incompris à Shyn en fixant à tour de rôle le cœur tatoué et le visage concentré et grimaçant de la jeune femme, ne comprenant toujours rien.

Mais il ouvrit rapidement des yeux encore plus grands en la regardant approcher la pointe de la seringue vers le cœur tatoué, puis se l’enfoncer dans la chair la seconde d’après, avant d’appuyer sur le piston.

Deux jeunes filles autour de Shyn poussèrent alors un cri de peur en voyant la jeune femme s’enfoncer la seringue dans le cœur, dans les deux sens du terme.

Le lucario poussa lui aussi un faible cri de frayeur en ne comprenant toujours pas ce que Shyn faisait. Mais l’expression fermée de la jeune femme lui donnait l’impression qu’elle savait très bien ce qu’elle était en train de faire.

Shyn émit alors un grand bruit de respiration, comme si elle venait de manquer de se noyer et sortait la tête de l’eau pour reprendre de l’air. Elle retira ensuite la seringue et la déposa dans la boîte dans un mouvement lent. Elle ne tremblait plus, mais arborait maintenant un air fatigué.

— Vous avez vu ça ? Elle s’est enfoncé une aiguille dans le cœur ? Vous croyez qu’elle a une maladie cardiaque ? murmurèrent les passants d’une voix plus forte, certains s’écartant de Shyn en grimaçant comme si c’était une pestiférée.

Luyo regarda la jeune femme d’un air abasourdi et ouvrit la bouche pour parler, mais Shyn se laissa tomber en arrière et s’étala sur le sol, yeux fermés.

— Shyn !!! cria le lucario en se déplaçant, pour venir s’agenouiller à côté de la tête de la jeune femme. Il souleva légèrement ses épaules et posa la tête de Shyn sur ses genoux en entourant ses épaules de ses bras pour la maintenir un peu surélevée, arborant un air très inquiet.

— Vous... vous croyez qu’elle est morte ? demanda un homme en manteau beige d’une voix hésitante en voyant que la jeune femme ne bougeait pas.

Un autre sembla se poser la même question et jeta un regard dégoutté vers la seringue dans la boîte en plastique rouge.

Milliu et Shorty prirent à leur tour un air horrifié à leurs mots et regardèrent Shyn d’un air très inquiet, mais l’expression maintenant soulagée de Luyo, figé sur le visage de la jeune femme sur ses genoux, les rassura légèrement.

— Je ne suis pas encore morte..., murmura finalement Shyn entre ses lèvres entr’ouvertes d’une voix lointaine et fatiguée sans ouvrir les yeux.

Les évolitions eurent immédiatement l’air soulagées, bien qu’encore légèrement tendues, tandis que les personnes encore présentes poussaient soit des soupirs, soit des bruits de questionnements.

— Vous pouvez retourner à vos occupations, y a plus rien à voir..., rajouta la jeune femme d’une voix un peu plus forte alors que le lucario réajustait sa prise sur ses épaules pour l’empêcher de glisser.

Les passants se regardèrent tous les uns les autres, comme s’ils ne savaient pas trop quoi penser, et se décidèrent finalement tous à repartir les uns après les autres.

— Shyn... Qu’est-ce qu’il s’est passé ? demanda Luyo d’une voix douce qui ne lui était pas habituelle.

— Il est où mon bonnet ? fit la jeune femme sans lui répondre après quelques secondes en entr’ouvrant légèrement les yeux.

Shorty tiqua, et alla récupérer le bonnet de Shyn avant de lui ramener. La jeune femme tendit une main tremblante pour le prendre et le remis sur sa tête d’un geste lent, jetant au passage un regard fatigué au lucario, semblant soudainement prendre conscience que le Pokémon la tenait serrée contre lui.

— Merci..., répondit Shyn dans un murmure sans chercher à se relever ou bouger en tournant son regard vers le noctali, avant de refermer les yeux.

Elle avait toujours l’air assez fatiguée, tandis que Luyo, lui, arborait un air très dubitatif. La veste de la jeune femme était restée ouverte et dévoilait toujours le petit cœur tatoué dans lequel Shyn avait planté son aiguille quelques instants avant.

Le lucario fronça les sourcils et s’apprêta à parler de nouveau, mais une jeune fille, qui était arrivée dans les premières en voyant la jeune femme tomber, s’avança vers eux, l’air un peu timide et gêné.

— Mademoiselle, vous allez bien ? demanda-t-elle d’une voix hésitante en regardant le visage de Shyn qui était à moitié caché sous la visière de son bonnet, Je.. j’ai envoyé mon ami chercher l’infirmière Joëlle quand vous êtes tombé, elle ne devrait plus tarder, je pense..., continua la jeune fille timidement.

— C’est bien aimable à vous..., répondit la jeune femme d’une voix lointaine comme si elle était en train de s’endormir, la tête reposant contre la taille de Luyo qui arborait un air mitigé.

La jeune fille fit un petit sourire et partit ensuite sans demander son reste. De toute évidence, la vue de Shyn couchée par terre à moitié tenue par le lucario la mettait assez mal à l’aise.

— Dit Luyo..., murmura finalement la jeune femme en entrouvrant les yeux, relevant légèrement la tête vers le Pokémon qui la regardait toujours d’un air légèrement inquiet, C’est pas que j’aime pas être dans tes bras, mais... Tu peux m’aider à me relever s’il te plaît ?

— Je vais bien ! râla Shyn pour la troisième fois en levant les yeux au ciel.

Elle était assise dans une salle d’examen du centre Pokémon et l’infirmière prenait sa tension, tout en lui demandant en boucle comment elle allait et si elle avait mal quelque part.

Après que Luyo est aidé la jeune femme à se relever, ils avaient croisé l’infirmière sur la route du centre Pokémon, qui avait obligé Shyn à la suivre jusqu’au centre pour vérifier son état et soigner sa blessure à la tête que la jeune femme semblait avoir totalement oubliée.

— Vous êtes sûr ? Apparemment vous êtes tombée toute seule dans un escalier. Vous n’avez pas eu de vertige ou mal quelque part avant ? demanda l’infirmière avec insistance.

Shyn souffla d’exaspération.

— Non je n’ai...

— Elle s’est tenu le cœur, la coupa le lucario d’une voix dure. Il semblait toujours très tendu, malgré le fait que Shyn avait maintenant l’air d’aller bien. Elle respirait normalement et tapotait des doigts sur l’accoudoir de la chaise en regardant l’infirmière lui prendre sa tension.

La jeune femme en tenue blanche se tourna alors vers le Pokémon en haussant les sourcils.

— Tenue le cœur ? De quelle façon ? questionna la femme en blanc en haussant les sourcils, ne semblant pas plus dérangée que ça de voir un Pokémon parler.

— Je ne me suis pas..., tenta Shyn, mais le lucario la coupa de nouveau sans la regarder.

— Elle a porté sa main à son cœur et sa respiration s’est alourdie. On aurait dit qu’elle avait mal au cœur, et elle est tombée brutalement, répondit Luyo sous le regard agacé de la jeune femme qui leva les yeux au ciel, l’air consterné.

— C’est vrai ce qu’il dit ? Vous êtes tombée parce que vous aviez mal au cœur ? demanda l’infirmière en jetant un regard presque outré à Shyn qui souffla de nouveau.

— ... Pffff... Oui, c’est vrai, j’ai eu mal au cœur..., admit finalement la jeune femme d’un air résigné pendant que l’infirmière lui retirait le tensiomètre du bras.

Apparemment tout était normal de ce côté-là.

— Mais c’est rien de grave ! J’ai juste quelques problèmes cardiaques, et de temps en temps, très rarement, j’ai le cœur qui s’emballe tout d’un coup et du coup ça m’arrive de tomber, ré-enchérit Shyn d’une voix plus vive en faisant des moulinés dans le vent avec sa main.

Le lucario fronça les sourcils en l’écoutant, l’air peu convaincu et de nouveau inquiet, tout comme les évolitions assissent par terre qui ne disaient rien, mais arboraient un air tourmenté.

— De quel genre de problème souffrez-vous ? questionna l’infirmière en allant chercher une petite machine sur une table roulante pour l’approcher de la jeune femme. C’était un électrocardioscope qui permettait, entre autres, de suivre le rythme cardiaque.

— J’ai une faiblesse du rythme cardiaque, et je prends un traitement pour ça. Mais parfois j’ai aussi de légères crises de tachycardie, répondit Shyn en tendant son bras vers l’infirmière pour qu’elle branche la machine sur elle.

— Et vous n’êtes pas soignée pour ça ? questionna la jeune femme aux cheveux roses d’un air intrigué.

— Si, ça fait partie de mon traitement, mais elles sont tellement rares et imprévisibles que j’ai souvent du mal à le prévoir. Du coup ça me surprend car ça fait comme un léger électrochoc et ça m’arrive de tomber..., fit Shyn d’un air simple. Elle semblait assez blasée par ce qu’elle disait, comme si sa maladie n’avait aucune importance ou comme si cela la fatiguait de devoir encore raconter quelque chose qu’elle semblait connaître par cœur.

Luyo déporta son regard vers elle, l’air circonspect.

— C’était pour ça la seringue ? demanda-t-il soudainement d’une voix clairement mal à l’aise.

La jeune femme lui lança un regard entre l’agacement et l’énervement, provoquant un haussement de sourcils du Pokémon qui eut l’impression d’avoir dit quelque chose de mal.

— Quelle seringue ? fit l’infirmière en relevant son nez de la machine qu’elle allumait.

— Tout à l’heure, quand elle s’est relevée après être tombée, elle s’est enfoncé une seringue dans le cœur, continua le lucario sans lâcher Shyn des yeux, qui semblait toujours agacée. Mais la jeune femme ne dit rien, et reporta son attention vers l’infirmière.

— C’est une..., tenta l’infirmière Joëlle.

— Oui, c’est une seringue médicale que l’on m’a prescrite exprès, la coupa Shyn vigoureusement, À utiliser uniquement en cas de crise pour calmer mon cœur, et oui je me la suis enfoncée moi-même dans le cœur et je vais très bien, c’est pas la première fois que je fais ça, grinça la jeune femme d’un air fatigué. De toute évidence, parler de ça ne lui plaisait pas beaucoup.

— Je vous crois, qui serait assez fou pour s’enfoncer soit même une seringue dans le cœur sinon, marmonna l’infirmière en arborant un air soucieux.

— Croyez-moi, ça n’a absolument rien de drôle..., rajouta Shyn d’une voix faible sous le regard désolé du lucario.

— En tout cas, votre électrocardiogramme est normal, et toutes vos constantes aussi. Vous allez très bien, dit l’infirmière d’une voix plus joyeuse.

Shyn jeta un œil à la machine pour regarder son électrocardiogramme.

— Je vous l’avais dit, fit-elle d’un air égal.

— Je vous conseille quand même de vous reposer, et de reposer votre cœur, rajouta l’infirmière d’une voix un peu plus autoritaire en débranchant la jeune femme.

— C’est bien ce que je compte faire, répondit Shyn, avant de se lever et d’aller récupérer ses affaires.

Luyo ne dit rien et la suivit avec les évolitions, arborant un air renfermé et soucieux devant ses révélations soudaines dont la jeune femme n’avait encore jamais parlé.

Elle était malade...

Dans le couloir, Shyn eut à peine le temps de remettre sa veste et son sac, que les deux évolitions la dépassèrent et vinrent râler à ses pieds.

— Pourquoi tu nous as jamais dit que t’étais malade ? demanda Shorty d’une voix forte et légèrement énervée.

Le lucario lança un regard vers le noctali. Apparemment il n’était pas le seul à qui la jeune femme avait omis de dire cette information.

— Parce que ce n’est rien d’important..., répondit Shyn d’un air las en avançant tout en remettant son bonnet, cachant le pansement sur son front.

— Comment ça rien d’important ? T’es tombé dans l’escalier et ta tête a frappé par terre ! T’aurais pu en mourir ! couina Milliu d’une voix inquiète.

— Personne ici ne mourra, murmura la jeune femme à voix basse sans s’arrêter, Ne vous inquiétez pas pour moi, je sais quelles sont mes limites et je ne fais pas n’importe quoi. J’ai juste eu la malchance de me trouver au bord d’un escalier à ce moment-là..., continua-t-elle d’une voix plus sérieuse en leur lançant un regard doux pour les apaiser.

Les évolitions s’échangèrent un regard un peu dubitatif, avant de la suivre sans rien ajouter, l’air vaguement convaincu. Luyo, lui, traînait légèrement derrière, l’air mal à l’aise, regardant le dos de la jeune femme tout en se demandant pourquoi elle avait semblé énervée quand il avait parlé de la seringue.

Une fois de retour dans le hall d’entrée, Shyn se dirigea vers une petite table dans un coin et s’y assit avant de sortir la boîte de sa seringue sous l’œil toujours contrarié du lucario qui alla s’asseoir sur l’autre chaise.

Milliu et Shorty regardèrent la jeune femme quelques secondes, mais devant l’intérêt grandissant de Shyn pour sa boîte en plastique, ils décidèrent finalement d’aller vagabonder aux alentours pendant que la jeune femme commençait à nettoyer et ranger son outil.

Luyo regarda Shyn d’un air songeur pendant plusieurs minutes, jusqu’à ce que la jeune femme daigne relever la tête de sa boîte. Elle lui lança alors un regard intrigué. Le lucario avait le regard figé sur la seringue maintenant de nouveau séparée en trois parties et arborait un air résolument triste.

— Luyo ? fit Shyn d’une voix douce pour l’interpeller.

Le Pokémon l’entendit et releva son regard vers elle. La jeune femme lui fit un petit sourire triste.

— Désolé, j’ai dû te faire peur...

— C’est pour toi que j’ai eu peur Shyn..., répondit le lucario à voix basse, l’air tendu en reportant son regard vers la seringue.

La jeune femme prit un air coupable en voyant que le Pokémon semblait plus affecté par son état que ce qu’elle aurait cru.

— Je suis désolée... Je me doute que ça n’a pas dû être une scène très jolie à voir de l’extérieur..., murmura-t-elle en refermant sa boîte pour empêcher le lucario de fixer la seringue d’un air si sombre. Celui-ci remonta ensuite son regard vers elle, l’air perturbé.

— Est-ce que c’est grave ? Ta maladie...

Shyn fit une légère grimace.

— Un peu... Je ne vais pas te mentir, une maladie au cœur n’est jamais quelque chose de bénin. Mais j’ai un traitement et je fais attention, et cela depuis plusieurs années, expliqua Shyn sincèrement pour tenter d’apaiser les craintes du Pokémon.

— Tu fais attention ? répéta Luyo en écho.

— Oui. Quand j’ai su pour ma maladie je me suis mise au sport pour muscler mon cœur et l’obliger à battre plus vite. Je ne mange pas trop gras et je surveille mon rythme cardiaque, donc il n’y a aucune raison de s’inquiéter outre mesure, rajouta la jeune femme en souriant légèrement malgré son air encore un peu tendu.

Luyo sembla un peu moins inquiet à ses paroles et jeta un regard mitigé à la boîte rouge et blanche maintenant fermée. Shyn suivit son regard et fit une grimace embêtée avant d’avancer sa main sur la table pour venir la poser sur celle du Pokémon.

Le lucario regarda alors leurs deux mains d’un air intrigué, l’air de se demander ce qui se passait et releva son regard vers le visage de la jeune femme qui lui un sourire apaiser.

— Tout va bien Luyo, je t’assure..., murmura-t-elle d’une voix douce en lui caressant la main avec son pouce dans l’espoir de calmer la peur du lucario à son égard qu’elle ressentait légèrement au fond d’elle.

Le Pokémon l’observa quelques secondes et regarda leur main, avant d’hocher la tête en souriant d’un air un peu plus joyeux. Shyn lui fit un grand sourire et retira sa main, avant de ranger la boîte de la seringue dans la poche intérieure de sa veste.

Le lucario suivit son mouvement en arborant de nouveau un léger air inquiet, et regarda sa main là où la jeune femme l’avait touché, remuant légèrement ses doigts en ayant encore la sensation de la main de Shyn sur la sienne. Il aurait préféré qu’elle la laisse encore un peu et détourna finalement le regard pour observer Shorty qui regardait la télévision derrière lui.

La jeune femme releva la tête et jeta un œil rapide au lucario en finissant de ranger sa seringue. Une expression de tristesse coupable passa alors rapidement sur son visage avant qu’elle ne reprenne un air plus neutre.

Le petit groupe reparti ensuite vers le centre-ville, Shyn arborant un air tranquille comme si rien ne s’était passé, tandis que Luyo, lui, gardait son regard fixé sur elle, comme s’il s’attendait à ce qu’elle s’écroule à chaque instant.

Le soir venu, la jeune femme retourna au centre Pokémon et récupéra la clef de sa chambre. L’après-midi avait été calme, et Luyo semblait beaucoup plus détendu maintenant.

Le petit groupe alla donc dîner au réfectoire du centre et Shyn alla fumer sa cigarette avant de rejoindre la chambre. Comme dans les deux autres centres où ils avaient séjourné, la chambre était très simple, hormis les draps qui cette fois étaient blancs avec une couverture marron.

La jeune femme alla se changer et laissa les Pokémon vivre leur vie, puis revint s’asseoir sur le lit. Elle fouilla ensuite dans son sac et en sortit sa boîte de pilules, ainsi qu’un drôle de bracelet électronique.

Le lucario l’observa du coin de l’œil sans bouger de l’autre côté de la pièce avant que Shyn ne s’adresse à lui sans le regarder.

— Je te dirais ce que c’est, que si tu viens t’asseoir à côté de moi, fit-elle d’une voix tranquille en souriant tout en ouvrant sa boîte.

Luyo fronça les sourcils, mais ne dit rien, et combla la distance entre eux, enjambant les évolitions couchées par terre pour s’asseoir sur le lit dans le dos de la jeune femme assise en tailleur.

Shyn se redressa et se tourna vers lui en souriant, avant de montrer sa boîte pleine de pilules au lucario.

— Ce sont tes médicaments ? Je t’ai vu en prendre plusieurs fois, fit le Pokémon d’un air mi-intrigué mi-gêné. Shyn lui jeta un regard sournois, suivi d’un sourire amusé.

— Oui, j’en prends tous les matins et soirs, répondit-elle, avant d’ouvrir la boîte et de prendre trois cachets colorés dans sa main. Luyo la regarda les avaler et fixa l’intérieur de la boîte : tous les médicaments étaient répartis dans des petits compartiments à dose égale.

— Tu en as beaucoup..., murmura le Pokémon d’un air vague.

— C’est un pilulier, ça sert à ranger les médicaments par jour et moment de la journée. Comme ça on est sûr de ne pas louper une dose, expliqua la jeune femme en reposant sa bouteille d’eau.

— Je vois oui...

Le lucario tourna ensuite son attention vers l’étrange bracelet posé à côté de Shyn.

— Et ça, qu’est-ce que c’est ?

La jeune femme referma son pilulier et suivit son regard.

— C’est un bracelet médical, pour surveiller mes constances physiques. Ma tension, mon rythme cardiaque, etc... Je dois le faire de temps en temps pour vérifier que mon rythme cardiaque n’a pas trop ralenti.

Shyn mit le bracelet à son poignet juste après et l’actionna sous le regard intrigué du Pokémon.

Elle le retira quelques secondes après, l’air neutre, et le rangea avec son pilulier. La jeune femme sortit ensuite de son sac son cahier bleu en bâillant.

— Tu as l’air fatigué Shyn..., fit le lucario d’un air flegmatique.— Oui... Je ne vais pas traîner, je pense..., répondit-elle dans un murmure, Tu n’es pas fatigué toi ?

— Un peu..., marmonna Luyo sans avoir l’air de croire à ses propres paroles.

— Tu me donnes l’impression de n’être jamais fatigué... Avec ton air impassible, reprit la jeune femme d’un air doux et légèrement moqueur sans le regarder.

Le lucario fronça les sourcils et regarda de côté, l’air de se demander si ce que venait de dire Shyn était une bonne ou une mauvaise chose.

Shyn ouvrit ensuite son cahier et commença à écrire dedans, attirant de nouveau l’attention du Pokémon sur elle.

— C’est la troisième fois que je te vois écrire dans cet ouvrage..., fit Luyo d’une voix intriguée.

La jeune femme lui jeta un regard rapide avant de retourner à ses écrits.

— Tu veux savoir ce que j’écris ? lui demanda-t-elle tranquillement.

— Si c’est personnel, cela ne me regarde pas...

— Cela ne t’empêche pas de poser la question, je te rappelle que tu es libre de faire ce que tu veux, rappela Shyn en jetant un air amusé au lucario, qui lui lança un regard perturbé, J’écris des notes de voyage, rajouta-t-elle en écrivant.

— Des notes de voyage ?

— Oui. Depuis que je suis petite, j’ai pris l’habitude de tenir un journal régulier de ce qui se passait dans ma vie chaque année, histoire de toujours pouvoir me souvenir, expliqua Shyn.

Luyo l’écouta religieusement et se pencha ensuite légèrement vers elle pour regarder par-dessus son épaule.

— J’aimerais pouvoir comprendre ce que tu écris…, murmura le Pokémon d’une voix tranquille en plissant les yeux.

La jeune femme fronça les sourcils et se retourna légèrement pour voir le lucario, arborant un air hésitant.

— Cela t’intéresserait de pouvoir le faire ? Pouvoir lire ? questionna Shyn d’un air intéressé.

— Je pourrais ? demanda le lucario d’un air surpris en tournant son visage vers la jeune femme.

Shyn sourit devant son expression.

— Bien sûr. Tu es intelligent, je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas apprendre à lire.

Par contre si je t’apprends à lire il faudra que je t’apprenne à écrire en même temps, les deux vont ensemble et sont complémentaires, fit-elle en réfléchissant, sous le regard attentif du Pokémon.

— Tu pourrais m’apprendre ?

La jeune femme fit une moue indécise en penchant la tête sur le côté.

— Je ne l’ai jamais fait, mais ça ne doit pas être sorcier. J’ai bien appris à lire moi, rigola-t-elle joyeusement.

Elle écrivit ensuite quelque chose dans son cahier, et le referma avant de se tourner complètement vers Luyo qui la regardait d’un air intéressé.

Shyn posa son regard sur les mains du Pokémon et lui attrapa la main gauche avec les siennes, avant de la monter devant son visage pour l’observer d’un air très intéressé, comme si elle l’auscultait.

Le lucario prit un air surpris en la regardant tripoter sa main, l’air de se demander ce qu’elle faisait.

— Euuhh..., fit-il d’un air déconcerté alors que Shyn passait ses doigts entre les siens pour les écarter et les bouger.

— Moui…, tu pourrais tenir un stylo, marmonna-t-elle en jouant avec la main du Pokémon, ignorant totalement son air désabusé devant son attitude.

La jeune femme récupéra ensuite son stylo et le colla dans la main de Pokémon, bougeant ses doigts pour qu’il puisse correctement le tenir.

Luyo ouvrit alors de grands yeux en regardant sa propre main tenir le stylo, bougeant légèrement le poignet.

Shyn lui lança un regard amusé en libérant sa main pour permettre au Pokémon d’observer de plus près le stylo entre ses doigts et le regarda d’un air attendri et amusé.

La jeune femme finit ensuite de ranger toutes ses affaires, avant de retirer son pendentif et de se coucher dans le lit. Le lucario s’était relevé et la regarda se coucher d’un air embêté, n’ayant pas l’air de savoir quoi faire.

— Tu souhaites que je dorme avec toi cette nuit encore ? lui demanda-t-il finalement d’une voix hésitante en la fixant.

Shyn se tourna vers lui et haussa les épaules.

— Tu fais ce que tu veux Luyo. Ce soir, et tous les autres soirs, répondit-elle tranquillement, avant de faire un petit sourire.

Le lucario réfléchit quelques secondes en regardant la jeune femme éteindre la lampe et la rejoignit finalement assez vite. Il se coucha à ses côtés, se glissant sous la couverture alors que Shyn tournait la tête vers lui, un sourire foncièrement ravi sur le visage.

— Bonne nuit Luyo, fit-elle d’une voix douce avant de se tourner sur le côté pour dormir.

— Bonne nuit Shyn..., répondit le Pokémon d’une voix faible sans oser bouger de son côté. Il l’avait cette fois rejoint de son plein gré, et fut content que la jeune femme ne lui demande pas d’explication. Car il aurait eu beaucoup de mal à lui répondre la vérité.

***

Le lendemain matin, Shyn se réveilla en première dans la petite chambre du centre Pokémon. Le soleil était déjà bien haut en vue de la lumière passant par la fenêtre tandis que la jeune femme s’asseyait sur le lit en bâillant, avant de se gratter la tête d’un air distrait, les cheveux en pétard.

Shyn jeta un regard vers le lucario endormi qui était couché sur le côté vers elle. On pouvait entendre sa respiration lente et tranquille, et la jeune femme fit un petit sourire en le regardant, avant de remonter doucement la couverture à moitié descendue sur ses épaules.

Elle se leva ensuite sans lâcher son sourire, et emporta son sac dans la salle de bain dans l’intention de faire sa toilette…

..............

Note Auteur :

Aussi étrange que celui puise être, Shyn se relève toute seule malgré sa chute, et s'injecte un produit... dans le cœur ._.Nous entrons donc cette fois dans un chapitre beaucoup plus « sérieux » qui rentre directement dans le vif du sujet : la maladie.Certains ont bien remarqué le rituel des pilules que Shyn prenaient, et Shyn confirme dans ce début de chapitre qu'elle prend un traitement pour des problèmes cardiaques.La jeune femme avait pour l'instant bien caché cette information plutôt importante, et semble assez agacé par toutes les questions que l’infirmière lui pause. Sans doute parce qu'elle n'avait pas envie d'en parlé, ce qui peut etre assez compréhensible vu qu'une telle maladie à sans aucun doute du lui prendre une bonne partie de son enfance et donc lui pourrir un peu la vie. Ce qui explique en partie pourquoi Shyn n'en avait jamais parlé avant et prenait toujours ses médicaments discrètement.On notera aussi la remarque très discrète de Shyn à Luyo avant la coupure entre les deux scènes : " C’est pas que j’aime pas être dans tes bras, mais... Tu peux m’aider à me relever s’il te plaît ? " remarque que le Pokémon ne semble pas du tout assimilé, sans doute trop perturbé par l'état de la jeune femme.

Malgré sa réticente à parler de sa maladie, Shyn tente ensuite quand même de rassurer Luyo qui, elle le voit enfin, s’inquiète beaucoup pour elle ( En même temps il y a de quoi). La jeune femme semble sincère dans ses propos pour rassurer le Pokémon, si l'on ne compte pas son léger air triste et coupable à la fin…

Sinon, ce Chapitre parle pour la première fois de quelque chose qui va, peut-être bien, revenir sur le tapis plusieurs fois.Shyn propose à Luyo de lui apprendre à lire et à écrire (chose totalement possible quand on voit dans l'animé que Miaouss a appris à le faire tout seul, en plus de parler).Shyn tiendra-t-elle sa parole ? Luyo arrivera-t-il à apprendre à lire et à écrire ? La suite nous le dira.

...........

Nouveaux chapitres tous les Samedis.

N'oubliez pas de me suivre pour être tenu au courant des derniers chapitres.

Laissez un commentaire, donnez votre avis, ça fait toujours plaisir.