La Princesse d'Axerik

Chapitre 13 : Du point de vue d'une meurtrière.

4792 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 10/11/2016 00:17

Flora avala le dernier morceau du dernier plat que Clive lui avait servi. Elle était désormais parfaitement rassasiée.

Elle ne put s’empêcher de penser à Luke, lui qui était toujours affamé. Il n’avait rien mangé de la journée. En fait, il n’avait rien mangé depuis la mort du professeur, et si on prend un peu plus de recul, depuis qu’ils avaient mis les pieds sur l’île.

Cela faisait quand même plus de vingt-quatre heures !

« Flora », remarqua Clive. « Tu as l’air pensif. »

Elle leva la tête vers lui. Au début elle avait eu un peu peur de rester seule avec quelqu’un qui l’avait kidnappée auparavant, mais finalement, elle avait eu tort. Il s’était montré très gentil avec elle et lui avait même servi un tas de bonnes choses à manger. Elle n’avait plus peur et pouvait désormais lui parler normalement.

« En fait, je repense à tout ce qui c’est passé depuis notre arrivée ici. Et je me suis aussi dit que Luke n’avait pas avalé le moindre morceau depuis. 

-Lorsque le choc sera parti », répondit Clive en riant. « Il sera si affamé que nous devrons nous cacher ! »

Flora se mit à rire.

« Je me demande vraiment s’il a pu dormir. Il a dit qu’il était fatigué.

-Certainement. Je ne vois vraiment pas ce qu’il pourrait faire d’autre. »

Flora ne dit rien. Elle réfléchissait encore. Elle se demandait si c’était le bon moment pour parler. Pour dire les mots qui lui brûlaient les lèvres.

« Clive… » Commença-t-elle d’une voix mi-audible.

Elle voulait attendre que tout le monde soit là pour le dire, mais elle n’en pouvait plus d’attendre.

« Qu’y a-t-il ? » Demanda le jeune homme, légèrement surpris par l’expression sur le visage de Flora. Un mélange de doute, de sérieux, et de peur.

« J’ai entendu ce que la Princesse a dit au professeur. La dernière conversation qu’il a eue avant sa mort… »

Les yeux de Clive s’écarquillèrent. La dernière discussion de Layton, celle qui a juste précédé sa mort… il savait que cela contiendrait des indices cruciaux.

« Ce qui m’a le plus choquée », continua Flora. « Ce fut la manière dont la Princesse suppliait le professeur de partir lorsqu’il lui a dit qu’il avait tout compris. Elle était dans un tel état… c’en était presque terrifiant. Sur le coup, je n’ai rien compris, mais là… je me rends compte d’une chose… »

Elle serra ses deux mains sur ses genoux.

« Le meurtre du professeur, il est intimement lié à cette île. Je ne crois pas que cette Princesse soit coupable, mais elle connaît indéniablement le véritable assassin. Et moi aussi je le connais… elle l’a dit… »

Clive la regarda d’un air plus que choqué.

« Qui ? »

Flora ferma les yeux et se rappela de ce qu’elle avait entendu. D’une voix tremblante, elle répéta les mots de Fiona.

« Ne vous mesurez pas à lui… ne vous mesurez pas à Axerik ! »

~~~~~~~~~~~~~~~

« Si je hais Layton, si j’attends depuis si longtemps la bonne occasion pour le tuer, eh bien… »

Penelope prit un long souffle.

« Je ne pourrais pas le résumer en une phrase. »

Luke était encore debout. Il ne semblait pas furieux, même s’il l’était vraiment. Il préférait rester serein et tout écouter jusqu’à la fin.

« Tu sais, Luke, dans ce monde, il n’y a que deux personnes que j’ai pu aimer inconditionnellement. Deux personnes pour qui je donnerais ma vie sans hésiter une seconde. »

Elle était aussi calme que Luke. Mais ça, ça ne le surprenait pas.

« Maman, et monsieur Bruno. À part eux, j’ai toujours l’impression que les autres gens ne sont que des hypocrites et des égoïstes. Mais ces deux personnes-là, ce sont les seules qui ne m’ont jamais abandonnée. Monsieur Bruno n’était peut-être qu’un homme qui m’a adoptée, et maman, je ne l’ai jamais vu depuis que j’avais un an. Pourtant, ce sont les seules personnes à qui je pouvais faire confiance, parmi les milliards de personnes sur terre. »

Luke ne voyait pas encore le rapport avec la mort du professeur.

« Layton… il m’a privé de ces deux personnes. »

 Luke ne put s’empêcher de se demander s’ils parlaient du même « Layton ».

« J’ai passé toute mon enfance à échafauder un plan, dans le simple espoir de sauver ma mère. Un plan que j’ai entièrement basé sur une personne, une personne à qui je faisais confiance. Hershel Layton.

Je n’étais qu’une enfant, à l’époque. Je savais qu’à part le conduire à chaque endroit au bon moment, je ne pouvais rien faire d’autre. Et lorsque je lisais dans les journaux tous les exploits du professeur, je voulais bien croire qu’il allait réussir à sauver ma mère aussi. »

Penelope replia ses deux jambes et enfonça sa tête contre ses genoux. À cet instant, il sembla à Luke que ça voix avait craqué.

« Sauf qu’il l’a laissée mourir. »

Luke ouvrit grand les yeux. Que Penelope puisse haïr le professeur pour un tel motif était plus ou moins prévisible, mais il n’y avait jamais songé.

« J’étais en colère. Je me suis sentie trahie. Et puis ensuite j’ai baissé les bras. J’ai réussi à me convaincre qu’il n’y était pour rien, que certaines choses sont inévitables. Je suis alors retournée vivre à Saint-Mystère avec monsieur Bruno. 

-Et ensuite ? » Demanda Luke que l’histoire commençait vraiment à intriguer.

« Ensuite, le temps est passé. J’allais de temps en temps à Folsense pour me changer les idées et voir la ville de mon arrière-grand-père. J’ai découvert les changements que l’endroit a connus, et à force d’essayer, j’ai pu arriver au palais en empruntant le labyrinthe. C’est lors de l’une de ces visites que j’ai croisé le docteur Schrader, et que cette histoire avec la troisième manière d’ouvrir le coffret céleste a commencé. J’ai suivi les événements de loin, et j’ai appris pour le meurtre. Et j’ai su qui était le véritable assassin. »

Luke, à nouveau, ne voyait pas le rapport. Pourquoi elle lui racontait ça ? Il le savait déjà !

« C’est là qu’une idée m’est passée par la tête. J’allais faire en sorte de conduire le professeur à Folsense pour qu’il enquête sur ce meurtre ! »

Luke fronça les sourcils.

« Tu voulais rendre justice à ton arrière-grand-père, c’est pour ça ? »

Penelope détacha légèrement la tête de ses genoux, ses bras entourant ses deux jambes.

« C’était mon deuxième objectif. Le premier, et le plus important, c’était d’humilier Layton ! »

Luke recula d’un pas.

« Hein ?

-L’affaire était si compliquée, et tout était gardé secret. C’était presque impossible de la résoudre. J’étais certaine que Layton échouerait et ce serait ma vengeance. Je prouverais au monde que ce professeur n’est pas le génie qu’il prétendait être. »

Elle laissa sa tête tomber à nouveau, ses cheveux glissant de chaque côté cachant complètement son visage.

« Sauf qu’il a réussi. »

Silence. Luke se rappela du jour où le professeur a démasqué le coupable, à Folsense. Penelope était si furieuse. C’était même la première fois qu’elle montrait sa colère. C’était donc ça…

« C’est là que j’ai commencé à le détester. Il avait échoué là où je voulais qu’il réussisse. Et il a réussi là où je voulais qu’il échoue. »

« J’ai commencé à ne plus le supporter. Cette expression, cette voix, ce chapeau ! Tout. Mais même là, je n’aurais jamais songé à le tuer. »

Luke s’assit devant elle.

« Avant que tu ne dises quoi que soit d’autre, j’ai une question à te poser. C’est pour ça que tu ne nous aidais qu’à moitié, à Folsense ? 

-Oui. Pour que je sois satisfaite, il me fallait que Layton échoue alors qu’il possédait toutes les pièces nécessaires pour réussir. C’est pour ça que je les lui ai toutes données. Mais il était hors de question que je lui donne la réponse. Tu vois, je ne vous aidais pas, je ne vous guidais pas. Je vous défiais. »

Luke venait d’avoir la réponse à l’une des deux grandes questions qui étaient restées à la fin de la dernière histoire. Cependant, il n’était pas sûr qu’il en fût content.

« Continue.

-À nouveau, je suis revenue à Saint-Mystère, en me jurant cette fois-ci que je n’aurais plus jamais le moindre contact avec Layton. Il ne me restait que monsieur Bruno, et ça suffisait. »

Luke appréhendait la suite.

« Mais non… il a fallu que je le perde aussi, toujours à cause de Layton ! 

-Eh ! » S’exclama Luke. « Je croyais qu’il était mort à cause d’un accident lors de la création de l’une de ses machines ! Le professeur n’a pas mis les pieds à Saint-Mystère depuis des années. Tu ne vas pas venir me dire que c’est aussi lui le coupable ! »

 Elle leva vers Luke un regard furieux.

« Pourquoi penses-tu qu’il a eu un accident ?» Lança-t-elle d’un ton ironique. « Peut-être parce que son matériel n’était pas assez bon. Peut-être parce qu’il travaillait avec du matériel de fortune car quelqu’un avait complètement démoli l’endroit où il travaillait à l’origine et tout son matériel qu’il utilisait !

-Mais ça, ce n’était pas le professeur ! C’était Don Paolo !

-Ce ne serait jamais arrivé si Layton n’existait pas. Et puis comment pouvait-il être assez bête pour ne pas remarquer qu’il était suivi ? Comment ? 

-Alors c’est pour ça que tu as décidé de te venger de lui ? »

Les yeux de Penelope reflétèrent une colère extrême.

« Ne m’abaisse pas à ce niveau ! Je ne suis pas une personne mesquine qui ne cherche qu’à se venger à tout prix, d’accord ?!

-Qu’est-ce que tu es, alors ? »

Elle ne répondit pas, se contentant de continuer son récit.

« Lorsque j’ai appris que l’accident était dû au mauvais matériel, j’ai commencé à faire le lien avec les affaires passées. Layton avait laissé mourir ma mère, causé la mort de mon père adoptif, et, comme s’il voulait encore plus m’énerver, il avait réussi haut les mains le défi que je lui avais lancé pour prouver qu’il était vraiment quelqu’un d’incapable. Je ne voulais pas gâcher ma vie pour lui, je voulais continuer à vivre et à l’oublier. Mais comment est-ce possible lorsqu’il s’agit de l’homme qui fait sans cesse la une des journaux qui flattent son intelligence et toutes ses qualités ? »

Penelope laissa échapper un souffle.

« Je hais les journaux. »

Luke était toujours impatient de savoir. Quand avait-elle décidé de tuer le professeur ?

« Et moi je lisais ces journaux, et je les voyais dire tant de bien sur lui. Moi, je n’avais vu que du mal. Le génie qui sauve les gens n’avait pas sauvé ma mère. Le détective amateur qui trouvait ceux qui causaient la mort des autres avait causé lui-même la mort de mon père adoptif. Le gentleman aux manières irréprochables avait un comportement que je détestais. Ce n’était qu’un hypocrite ! »

Luke s’emporta.

« Arrête de dire ça sur le professeur ! Quand même il t’aurait fait du mal, tu sais bien qu’il en était inconscient !

-Oui je le savais.

-Alors ?

-C’est pour ça que j’ai fait en sorte qu’il sache tout. L’énigme des trois piliers, tu te rappelles ? Pourquoi à ton avis suis-je réapparue après trois mois sans raison apparente ? »

Auparavant, elle avait refusé de le dire. Là, il le savait. Encore un autre mystère de résolu. Ironiquement, résolu au moment où il était le moins curieux à son sujet.

« Tu te rappelles ensuite, lorsque je suis venue chez le professeur, et que je vous ai dit que vous saviez tout ce qu’il vous était utile de savoir et que le reste était inutile ? Je savais que si je rajoutais un mot, je ne pourrais plus jamais pardonner à Layton. Mais il a insisté pour que je parle. Et vous avez fini par savoir toute mon histoire. »

C’était le jour où Flora avait révélé le motif qui avait poussé Penelope à attirer Layton vers les « trois piliers ».

« Et là, quand il a tout su, je me suis sentie débarrassée d’un lourd fardeau. J’allais partir, vivre ma vie comme je le peux, et oublier toute cette histoire. Je croyais qu’il avait compris… »

Luke l’observait, les yeux tremblants.

« Mais il ne voulait pas me laisser partir. Il voulait que je reste devant lui, voir son visage pathétique que je haïssais tous les jours. Je me suis rendu compte de ses mots qu’il n’éprouvait aucun regret, qu’il ne se rendait même pas compte du mal qu’il m’avait fait. S’il m’accueillait chez lui, c’était juste à cause de « son devoir de gentleman », ou parce que « cela aurait fait plaisir à Claire ». Et je me suis vraiment demandé comment il était aussi stupide pour ne rien remarquer. Pourquoi étais-je la seule qui devait être la victime de cette stupidité.

Alors, j’ai décidé d’accepter sa charité. Dans un seul but, me débarrasser définitivement de lui ! »

Elle se redressa.

« Tu es une psychopathe ! » S’écria Luke.

« Non. Tu dois comprendre. À chaque fois que j’essayais d’éviter le professeur, nos chemins se recroisaient. Et je perdais quelque chose à chaque fois. Je n’avais pas d’autre choix, crois-moi. Je l’ai même prévenu une dernière fois en espérant qu’il comprenne. »

Ça, c’était vrai. Elle lui avait bien dit « Vous ne vous rendez pas compte de la bêtise que vous vous apprêtez à faire. » Mais à l’époque, personne (même pas Luke) n’avait bien interprété ça.

« Depuis, je transporte cette arme avec moi partout en espérant trouver l’occasion de me débarrasser de lui une bonne fois pour toutes. »

Ayant fini son discours, elle se leva et se retourna pour faire face à Luke.

« Voilà, tu connais toute l’histoire. Tu peux me tuer, désormais. »

Il la regarda pendant une bonne minute, toujours assis.

« Penelope, je peux te poser une question ?

-Vas-y.

-Quel âge as-tu ? »

Penelope lui lança un regard surpris. Qu’est-ce que cette question venait faire là-dedans ?

« Réponds.

-Quinze ans. J’aurai seize ans en octobre.

-Attends ! Ça veut dire que tu n’es mon aînée que de six mois ! »

Elle afficha un regard complètement indifférent.

« Et alors ?

-Pourquoi est-ce que tu continues à m’appeler « gamin » et « petit » ?

-Quel est le rapport ? 

-Réponds.

-Parce que tu es vraiment immature. Tu es un gamin alors pourquoi ne pas t’appeler un gamin ? »

Pour la première fois au monde, Luke fut ravi qu’elle l’appelle ainsi.

« Penelope, et si tu me terminais l’histoire ? »

Nouveau regard surpris.

« Je viens de la terminer. 

-Non, il manque une chose que tu ne m’as pas racontée. »

Luke esquissa un large sourire et se leva à son tour.

« Tu as tué le professeur Layton, alors pourquoi ne pas dire que tu as tué le professeur Layton ?

-Cet emprunt est de très mauvais goût… »

Luke hocha la tête. Elle s’attendait à ce qu’il soit furieux à la fin de son récit, sauf qu’il était parfaitement calme et même détendu.

« Allez, vas-y, raconte-moi comment tu as tué le professeur.

-Il n’y a rien à raconter. »

Luke haussa les épaules.

« Normal. Puisque tu ne l’as pas tué ! »

Penelope faillit tomber.

« Qui t’a dit ça ?

-Tu es une personne très directe, Penelope. Les euphémismes, ce n’est pas trop ton truc. Pourtant, pas une seule fois dans ton si long récit tu n’as clairement dit « j’ai tué le professeur. » C’était toujours « je voulais le tuer », « j’ai décidé de le tuer », « j’ai décidé de saisir ma chance », mais jamais tu n’as confirmé l’action au passé, et ça, pour une personne comme toi, ce n’est pas normal.

-Vraiment ?

-Ça, et en plus…si c’était vraiment toi l’assassin, tu ne m’aurais pas raconté toute cette histoire.

-Pourquoi ?

-Parce que ça ne t’aurait pas arrangé. Là, j’ai toutes les raisons pour te soupçonner. Tu aurais pourtant pu mentir et dire que l’arme ne t’appartient pas, que quelqu’un l’avait glissée dans ton sac. Ça aurait paru tiré par les cheveux, mais je t’aurais cru puisque je n’aurais jamais pu deviner ton mobile tout seul. »

Elle baissa la tête, ses deux mains serrant le tissu de sa robe.

« Tu as raison. »

Elle avança vers le sol et ramassa l’arme, suivie par le regard de Luke.

« Je suis allée si loin, je suis arrivée au couloir et j’ai pointé mon arme sur Layton. »

Elle mima la scène en pointant son pistolet vers le vide.

« J’étais sur le point de tirer... et puis… »

Ses yeux s’ouvrirent un peu plus. Elle garda l’arme en l’air un moment, puis la baissa, lentement, sans tirer.

« Tu n’as pas eu le courage de le tuer ?

-Oui… c’est ça… en fait, non. Ce n’est pas ça du tout. »

Elle avança vers la fenêtre, jeta l’arme à la mer, puis revint vers Luke.

« Si je n’ai rien fait, c’est à cause de Flora. 

-Flora ?

-Elle était dans la même situation que moi il y a quelques mois. N’ayant aucune personne au monde à part son père adoptif. Je n’ai pas pu lui faire… ce que le professeur m’a fait à moi. Je n’ai pas pu la priver de lui comme lui m’a privé de monsieur Bruno. »

Luke ne put s’empêcher de sourire.

« J’ai une dernière question à te poser.

-Hmm ?

-Si tu n’es pas la tueuse, pourquoi ne pas l’avoir dit depuis le début ? »

La jeune fille se laissa tomber à genoux par terre.

« Parce que je suis fatiguée… et puis ça m’est égal. Que je sois la coupable ou pas… je ne m’en soucie plus… »

Elle soupira.

« Cette histoire me fatigue… »

Luke souriait encore.

« Tu sais ce que tu es, Penelope ? »

Elle leva la tête.

« Une psychopathe ! »

Luke éclata de rire. Il avait eu si peur à un moment, puis il avait été si en colère. Là, il était soulagé de tous ces sentiments, et il pouvait désormais rire un peu. Juste un peu.

Car le véritable assassin était encore libre.

Il s’accroupit pour se mettre à sa hauteur.

« Ne crois pas que tu es lavée de tout soupçon. Il y a toujours la possibilité que tu aies fait exprès de jouer cette comédie pour que je ne te soupçonne plus. Alors maintenant, tu as intérêt à collaborer avec nous pour trouver le véritable meurtrier si tu veux t’innocenter. »

Elle voulait le traiter de gamin sauf qu’il ne parlait pas du tout comme tel, à l’instant.

« Je t’ai dit que ça m’est égal. Et puis je croyais que tu avais abandonné l’idée de mener une enquête ? »

Luke secoua la tête.

« J’ai changé d’avis.

-Je trouve que tu changes beaucoup d’avis aujourd’hui.

-Je trouve que tu fais beaucoup de remarques inutiles aujourd’hui. »

Penelope se leva.

« Gamin ! »

Luke se leva aussi.

« La dernière fois que tu m’as traité de gamin, j’ai découvert une chose que tu cachais. »

Il s’attendait à une réplique moqueuse de la part de la jeune fille. Sauf que celle-ci resta immobile, et silencieuse.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » Lui demanda-t-il, inquiété.

« Luke, je participerai à l’enquête.

-Quoi ? Tu changes d’avis si soudainement ? »

Elle ne dit rien. Luke remarqua que son visage commençait à pâlir. Elle pointa du doigt son bureau où elle avait posé son sac. Luke se retourna pour voir ce qu’il y avait.

Il accourut vers le bureau, le balaya du regard et fouilla le sac, puis se retourna vers la jeune fille dont le visage marquait un choc extrême.

Le journal intime de son grand-père, le gros livre gris, n’était plus là.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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