La Princesse d'Axerik

Chapitre 26 : Le coupable ?

4875 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 09/11/2016 02:23

Les rayons dorés du soleil commençaient à pénétrer dans la grande salle à travers la fenêtre devant laquelle Fiona s’était si longtemps placée pour observer et réfléchir. Le soleil se levait, marquant le début du sixième et dernier jour que nos protagonistes passaient sur cette île.

Six jours. Six jours seulement. Il avait fallu six jours pour que Luke et Flora perdent le professeur, que Penelope perde encore sa mère, pour que leurs vies soient en danger, pour que tant de personnes souffrent. Il avait fallu six jours à Luke pour comprendre ce qui se tramait.

« Et cette personne c’est vous ! » Dit-il une seconde fois alors que son doigt restait pointé vers la même personne. Son air déterminé, son regard calme, ils étaient là pour cacher sa crainte, mais surtout sa colère.

« Tu es le cerveau manipulateur derrière tout ce qui s’est passé sur cette île depuis que nous y avons posé les pieds, Clive ! »

Les regards des autres se portèrent sur lui. À l’exception d’Emmy et de Luke, les autres personnes présentes manifestaient un choc énorme.

Clive, le cerveau manipulateur ?

D’accord, il avait déjà fait quelque chose dans le genre dans le passé, mais là, personne ne distinguait ses objectifs. Luke avait dit que cette histoire n’était qu’une mise en scène pour tuer le professeur Layton, mais pourquoi Clive voudrait une chose pareil ? Il était plutôt redevable au professeur, non ?

« Et personne n’a jamais douté de toi, y compris moi », termina Luke en baissant le bras.

« Luke, franchement, ce n’est pas le moment de nous faire une blague », dit le jeune homme d’un air mi-irrité.

« Je le sais bien, c’est pour ça que je n’en fais pas. »

Clive fronça les sourcils.

« Tu es en train de dire que c’est moi qui ai tué le professeur ?

-Oui.

-Et que c’est moi qui ai monté cette histoire de toutes pièces ?

-Tout à fait. »

Clive ne dit plus rien. Il n’avait plus besoin d’insister ; il savait que Luke était en train de l’incriminer.

« Luke, tu es vraiment sûr ? » Lui demanda Flora. Elle non plus, elle ne l’avait jamais soupçonné de quoi que ce soit. Même pas au début, lorsqu’elle avait encore un peu peur de lui.

Luke se retourna alors vers les cinq jeunes filles. Indiquant Clive du bras, il déclara.

« Voilà, je vous présente Axerik. »

Alors qu’Emmy adressait à Luke un regard d’approbation, que Flora sombrait dans la confusion, et que Penelope observait en silence, non sans une certaine stupeur, la Princesse était de loin celle qui vivait le plus grand choc. Son regard se déplaçait entre Luke et Clive, un regard très sceptique.

« Cet homme n’est pas Axerik ! » Déclara-t-elle soudain d’un ton sec. « J’ai parlé à Axerik plusieurs fois, et je sais que ce n’est pas lui ! »

Luke esquissa un sourire. Fiona, ou plutôt Janice. C’était indéniablement elle, le personnage le plus intéressant de toute cette mise en scène.

« Attendez un peu, j’arrive à vous. »

Puis il revint à nouveau vers son suspect.

« D’abord, je dois convaincre tout le monde de ce que je dis. »

Cette vérité qui lui était venue tel un déclic, il fallait l’expliquer, et c’était de loin la partie la plus dure. Lorsque le professeur donnait des explications, c’était toujours passionnant, haut en rebondissement. Luke adorait ces moments-là où son cœur voulait s’arrêter à chaque nouvelle déclaration ahurissante. Sauf que là, non, il n’adorait pas du tout ce moment, bien au contraire.

La vérité est bien plus facile à comprendre qu’à trouver, et plus facile à trouver qu’à expliquer, se dit-il dans un soupir.

« J’ai dit que le coupable avait fait une erreur en disant une chose qui l’avait trahie. Clive, tu sais de quoi il s’agit ? »

Bien sûr qu’il le savait. Il pouvait même lui réciter mot par mot ce qu’il avait dit. Ce jour-là, il avait fait une véritable bêtise qu’il n’était pas prêt à oublier de sitôt.

Mais plutôt que de répondre par l’affirmation, il décida de jouer au jeu.

« Luke, je ne vois pas du tout de quoi tu parles ? »

C’est bien ce que font les criminels quand on les attrape, non ? Nier tout d’emblée, écouter la personne qui les accuse étayer leurs dires avec des preuves et des explications, puis succomber à la fin et tout avouer.

Luke marcha quelques pas vers Clive, tout en récitant la phrase qui était, d’une certaine manière, la seule faille de son plan.

« Mais ça serait inutile d’envoyer ta carte postale d’ici, puisqu’elle rentrera avec toi à Londres où elle sera ensuite envoyée à tes parents. »

Luke avait sur le visage un regard de défi. Rien de mieux que d’attaquer son adversaire avec ses propres mots, n’est-ce pas ?

« Une phrase si innocente », dit-il en secouant la tête. « Tu cherchais à m’expliquer que je ne pouvais pas envoyer une carte postale à mes parents car les lettres qu’on envoie en dehors d’Axerik prennent le bateau avec nous. »

Luke esquissa un sourire. Oh, il n’avait plus peur. À cet instant, la seule chose qu’il ressentait, c’était ce qu’il avait ressenti envers Penelope lorsqu’il avait cru que c’était elle, la meurtrière.

De la haine. De la haine pure.

Il était devant l’assassin du professeur. Peut-être que la situation ne lui permettait pas de se jeter sur lui et de l’étrangler jusqu’à la mort, mais il allait se battre d’une autre manière. Il allait présenter ses arguments l’un après l’autre et n’aurait plus aucune pitié pour cette personne.

« Sur le coup, je n’avais rien remarqué. J’étais un peu déçu de ne pas pouvoir présenter cet endroit magnifique à mes parents, c’est tout. Mais bien après j’ai commencé à me poser des questions… »

Luke leva le regard vers Clive, et ce dernier fut choqué de l’expression que les yeux du jeune garçon reflétaient.

« Après tout, Clive, rappelle-moi comment est-ce que tu as fait pour faire appel au professeur afin qu’il vienne résoudre le mystère d’Axerik ? »

Flora plissa les yeux. Elle avait l’impression qu’elle commençait à comprendre.

« Oui, j’ai envoyé une lettre », avoua Clive. « C’est pour ça que je suis devenu un traître et un assassin et je-ne-sais-quoi ? »

Luke lui répondit très calmement.

« Oui. »

Puis, remarquant que personne ne semblait vraiment comprendre, il décida d’expliquer.

« Le jour de notre départ, nous avions conclu que c’était une énorme coïncidence que la lettre soit arrivée exactement le jour du départ du bateau pour Axerik. Ces derniers sont rares, et il n’y en a qu’un chaque plusieurs mois. 

-Vous savez », dit Clive avec un air ennuyé. « J’ai écrit une lettre et je l’ai envoyée. Quand elle est arrivée n’est pas de ma responsabilité.

-C’est justement là le problème », dit Luke en sentant qu’il atteignait enfin son objectif. « Quand exactement as-tu envoyé cette lettre ? »

 

La Princesse les regardait silencieusement. Sur son visage, on pouvait lire une confusion totale. Elle ne comprenait plus rien.

« Eh, Virginia », murmura-t-elle doucement. « Est-ce vraiment lui, Axerik ? »

La jeune demoiselle de compagnie lui offrit un sourire réconfortant et lui adressa une réponse qui lui convenait si bien.

« Attendons de voir les explications de ce jeune garçon. »

 

« Quand j’ai envoyé cette lettre ? Ce n’est qu’un détail.

-Non, pas du tout. Dans cette histoire, le temps compte pour beaucoup. »

À cet instant, Flora crut comprendre où Luke voulait en venir.

« Le jour où cette lettre est arrivée », dit-elle alors. « Un bateau quittait Londres pour Axerik. Cela voulait dire que le dernier bateau venu d’Axerik datait de plusieurs mois ! Et comme ces bateaux sont le seul lien entre les deux endroits, alors Clive avait écrit cette lettre plusieurs mois avant qu’elle n’arrive. »

Luke hocha la tête, heureux que quelqu’un vienne l’aider dans ses explications.

« C’est le premier détail qui m’a intrigué. Clive envoie une lettre par bateau, ce bateau revient à Londres, et c’est juste plusieurs mois après, lorsque ce bateau s’apprête à revenir à Axerik que le destinataire reçoit sa lettre. J’ai trouvé ça très étrange. »

C’était un détail, peut-être, mais c’était sa seule véritable preuve, et Luke était déterminé à s’y accrocher jusqu’à la fin. Il savait qu’il pouvait en tirer toute la vérité.

Mais ce fut Fiona qui vint le contredire.

« Parfois, quand il n’y a pas beaucoup de cargaison », dit-elle s’avançant à son tour. « Le personnel du bateau ne la sort que lorsque celui-ci doit partir à nouveau. C’est comme ça que fonctionne le seul bateau qui part pour Axerik. »

Ils sont vraiment fainéants, songea Luke avant de répondre.

« Après y avoir longtemps réfléchis, je suis arrivé à cette conclusion. C’est la seule explication possible, de toute façon. Je ne me suis plus soucié de ce détail. Mais… »

Il y avait toujours un « mais ».

« Mais j’ai changé d’avis il y a deux jours. »

La Princesse remaqua que ça remarque n’avait pas perturbé Luke. Elle commençait vraiment à se dire que peut-être, peut-être, il savait de quoi il parlait. Elle regarda encore le jeune homme qu’on avait désigné comme étant « Axerik ». Non, franchement, ça lui paraissait absurde. Axerik était si puissant, pourquoi laisserait-il quelqu’un le défier comme ça sans rien faire ?

C’était bizarre. Clive semblait paniqué de voir son plan découvert, mais en même temps, il n’avait pas l’air si inquiet que ça. Fiona nota qu’il laissait Luke parlait autant qu’il le voulait, qu’il le laissait développer et développer le sujet de sa culpabilité. Si c’était lui Axerik, il l’aurait déjà arrêté. Et si ce n’était pas lui, il n’aurait jamais laissé quelqu’un l’accuser à tort. Certes, il se défendait, mais c’était si peu convaincant.

Axerik est bien trop puissant, se dit-elle alors que ses yeux bruns scrutaient le soi-disant « Axerik ». Si c’est vraiment lui, alors j’appréhende ce qui va nous arriver.

« Il y a deux jours ? » Demanda Flora, étonnée par la dernière réplique de Luke. « Que s’est-il passé, il y a deux jours ? »

Luke se retourna vers elle. Lui qui croyait qu’elle avait tout compris comme lui… bon, il ne fallait pas lui en vouloir. Certaines choses sont si évidentes qu’on passe à côté.

« Nous avons découvert que Fiona est Janice, évidemment ! »

La Princesse était trop absorbée dans ses pensées pour leur répéter, une énième fois, qu’elle n’était pas cette personne. De toute façon, elle savait très bien que personne ne la croirait. Elle-même ne se croyait pas, malgré tous les efforts qu’elle a mis pour s’en convaincre.

Luke enchaîna ses explications.

« Nous avions trouvé que c’était bizarre que Fiona soit Janice, alors que moi et le professeur avions vu Janice à Londres il y a seulement un mois. Mais Clive a balayé cette contradiction en nous disant que la première fois qu’il avait vu la Princesse sur l’île, c’était il y a juste quinze jours. »

Les yeux de Flora s’écarquillèrent, et Luke hocha la tête en remarquant qu’elle comprenait.

« Il a dit avoir vu Fiona pour la première fois depuis quinze jours, sauf qu’il a écrit sa lettre parlant du mystère d’Axerik il y a plusieurs mois. N’est-ce pas incohérent ? Cela veut juste dire une chose : lorsque Clive a écrit la lettre, il savait que Fiona allait apparaître. Et qui d’autre pouvait le savoir, sinon Axerik lui-même, celui qui l’a envoyée ?»

Oui, sur le coup, Luke n’avait pas remarqué cette petite contradiction. Il était plus absorbé par la découverte que la Princesse d’Axerik n’est autre que Janice Quatlane. Et puis les événements qui ont suivi ne lui ont pas laissé le temps de vraiment réfléchir. Entre le jeu de survie, l’apparition de Claire. Oui, c’était ça qui compliquait tant l’histoire. Tant d’événements venaient nous voiler la face, si bien que nous ne remarquions pas les véritables choses importantes qui nous passaient sous le nez.

Celui qui avait monté cette mise en scène n’était pas bête du tout. Mais oui, il s’était trompé quand même.

« Clive, si tu m’avais gentiment laissé envoyer ma carte postale ce jour-là, nous serions à cet instant à bord du bateau pour rentrer à Londres, croyant encore à toute ton histoire. Certes, le guide nous avait aussi parlé de ça le jour de notre arrivée, mais moi, j’étais complètement ailleurs, et je ne l’ai pas entendu. »

Il lui adressa un sourire, mais c’était évident qu’il se moquait de lui.

« Merci de m’avoir rappelé. »

Clive souffla. Oui, désormais, l’accusation de Luke tenait la route. Et voilà, il devinait ce qu’allait être la prochaine réplique…

« Et notons aussi que Clive n’était pas présent lorsqu’Axerik a attaqué Penelope », termina Luke en se retournant à nouveau vers les autres. « Enfin si, il était présent, en tant qu’Axerik ! »

Le silence s’installa dans cette pièce qui, soudainement, semblait étrangement étroite. Entre étonnement, colère, et doute, les sept personnes essayaient de continuer.

« Et… comment a-t-il pu faire tout ça ? » Demanda Penelope en dévisageant Clive d’un air un peu méprisant. D’accord, c’était un adulte, et il avait plusieurs années d’expérience par rapport à eux, mais quand même ! Ce n’était qu’un homme en exil. Il n’avait ni beaucoup d’argent, ni beaucoup d’influence. Dire qu’il avait pu mener une telle mise en scène, tuer Layton, menacer Penelope, et réussi même à contrôler Janice contre son gré… c’était tout de même abusé.

Luke détestait l’admettre, mais elle avait raison.

« C’est là un point très important », dit-il en enlevant son cartable qui commençait vraiment à lui faire mal à l’épaule. Il le déposa contre l’un des murs puis ajouta. « Clive n’est qu’un prisonnier sans défense. La personne qui a mené ce plan devait jouir d’une certaine liberté, une liberté que Clive n’a pas. »

Luke rajusta sa casquette. Elle ne remplaçait peut-être pas un haut-de-forme, mais ce geste lui donna étrangement confiance.

« Ce qui nous mène à une conclusion. La personne ici présente n’est pas Clive, mais quelqu’un qui usurpe son identité ! »

Comme c’est arrivé tant de fois avec le professeur, rajouta Luke dans son for intérieur.

« Un imposteur ! » S’étonna Flora. « Tu sais qui c’est ? »

Luke laissa un sourire de triomphe se dessiner sur son visage.

« Bien sûr ! »

Et, glissant la main dans sa poche, il sortit la page du journal du professeur que Penelope lui avait donnée, et qu’il avait gardé là pour une raison bien précise.

Tout en secouant cette feuille dans l’air, il déclara.

« Des personnes expertes en déguisement et liées aux Aslantes, je n’en connais pas mille ! »

Flora qui n’était pas au courant pour cette feuille fronça les sourcils.

« Tu as dit Aslantes ? »

Mais Luke n’avait pas le temps de lui expliquer. Il lui adressa un hochement de tête et un regard qui signifiait qu’elle allait comprendre.

« Alors », dit Luke en fixant son accusé. « Vous aller vous cacher encore plus longtemps ? »

Parmi toutes les personnes présentes, seul Luke et Emmy pouvaient comprendre. Oui, les autres ne possédaient pas certains fragments indispensables pour deviner quel énergumène se cachait derrière le visage de Clive Dove.

« Oh, bon », fit cette personne alors qu’un large sourire se traçait sur son faux visage. « Je vois que mon secret a été dévoilé. »

Et alors, d’un geste extrêmement rapide, il porta un chapeau à sa tête. En un clin d’œil, et avant même que qui que se soit ne puisse le suivre du regard, il avait complètement changé. À la place Clive, le jeune homme en exil avec qui ils avaient passé toute cette aventure, se tenait un homme étrangement habillé dont on ne pouvait percevoir que les mains et une partie du visage. Son masque blanc et sa lourde cape faisaient office d’une présentation pour lui. Et Luke ne put s’empêcher de ressentir une vive fureur en se rappelant tout ce que cet homme leur avait fait vivre par le passé.

« Je savais qu’on allait vous revoir un jour ou l’autre, mais je ne vous croyais pas capable de tuer votre propre frère ! » Dit-il alors qu’il combattait les larmes qui lui montaient aux yeux.

Puis, se retournant vers ses amies, Luke déclara.

« Je vous présente celui que nous appelons « Clive » depuis le début : Jean Descole. »

~~~~~~~~~~~~~~

Clive tourna la tête vers le voyageur qui marchait juste derrière lui. Celui qui était arrivé le jour même de Londres et qui, s’étant perdu, lui avait demandé de le guider.

« Nous arrivons presque à votre hôtel », lui dit-il.

L’autre lui adressa un sourire poli.

« Oh, ne vous en faites pas. Le décor est si joli que je ne sens même pas le temps passer. »

Clive hocha doucement la tête et reprit sa marche. Il avait pris quelques secondes pour inspecter cet étrange individu qui ne ressemblait en rien à un touriste. Mais il n’arrivait toujours pas à déterminer ce qu’il était exactement.

Sa tenue se composait d’un pantalon marron et d’une veste de la même couleur agrémentée de boutons violets au-dessus d’une chemise blanche. Une cravate rouge était nouée autour de son cou et ses chaussures étaient brunes avec des bouts blancs. Ses cheveux châtains étaient très bouclés, et une paire de lunettes rouges venait compléter le tout.

C’était certes une tenue très élégante, mais ça ne devait pas être très pratique de se déplacer dans un endroit sauvage comme la forêt de l’île.

Clive ne voulait pas avoir l’air trop indiscret, mais il était vraiment curieux. Au final, il trouva une idée.

« Excusez-moi, monsieur, ne seriez-vous pas journaliste ? »

Le voyageur leva doucement le regard vers lui.

« C’est car j’en suis moi-même un », s’expliqua aussitôt Clive. « Enfin, j’en étais un. 

-Ah, je vois. Non, je ne suis pas journaliste. »

Ils continuèrent de marcher en silence. Décidément, cet homme était vraiment taciturne, ou alors, il ne voulait simplement pas raconter sa vie à un inconnu.

« Je suis archéologue », finit-il par dire.

« Et qu’est-ce qu’un archéologue ferait ici, à Axerik ? » S’étonna Clive.

Encore une fois, il mit du temps à répondre.

« N’avez-vous jamais entendu parler du mystère d’Axerik ? » Demanda-t-il simplement.

« Si, tout le monde en parle ici. Mais ce n’est qu’une légende. Certaines personnes disent que l’envoyée d’Axerik est récemment apparue, mais je ne crois pas trop à ces histoires. »  

L’archéologue réajusta ses lunettes.

« Vous avez raison de ne pas y croire. La légende d’Axerik n’est qu’une légende, comme son nom l’indique. En réalité, Axerik était vraiment un savant, mais jamais il n’a eu de pouvoir surnaturel. C’était juste quelqu’un qui a consacré sa vie à la science et qui a fondé l’île sur ses bases. Les gens l’aimaient beaucoup, et ont baptisé l’endroit sur lui après sa mort. Tout le reste, ce ne sont que des légendes que les gens ont créées de toutes pièces sur lui. Ce genre de chose arrive souvent, lorsqu’une personne très importante meurt.

-Et c’est pour faire des recherches sur cela que vous êtes venu ici ?

-Non. »

Mais encore une fois, il ne donna pas plus de détails.

 

Arrivés en face de l’hôtel, Clive se retourna vers l’autre homme.

« Nous y voilà. »

Ce dernier se contenta de sourire.

« Clive Dove, c’est très aimable à vous de m’avoir guidé jusqu’ici. »

Clive fronça les sourcils.

« Comment connaissez-vous mon nom ? »

Mais l’archéologue ne répondit pas et continua de parler.

« C’est pourquoi, j’aimerais vous demander un second service… »

Clive ne comprenait pas ce qui se passait, mais il commençait vraiment à paniquer. Le regard de cet homme ne disait rien de bon. Il aurait dû se méfier un peu plus.

« Bon, je dois partir. Bon séjour… »

Il tourna les talons et s’apprêta à partir aussi vite que possible, lorsqu’il ressentit quelque chose frapper sur sa tête. Quelque chose de lourd.

La dernière chose dont il se souvint, ce fut la vive douleur que le coup a provoquée, et la voix glacée de l’autre homme alors qu’il lui adressait ces mots.

« Je suis désolé, mais je n’ai pas de temps à perdre à vous convaincre. Les gens que j’ai invités m’attendent ; je dois aller les recevoir. »

Et puis il perdit conscience. 

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