L'Enfer n'est pas un lieu pour toi

Ce chapitre est assez court, pardon pour tous ceux qui en attendaient plus !

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Aéroport international de Sacramento

11 : 26 AM

           Lydia et sa mère étaient assises près des portes d’embarquement. La jeune fille se rendait à Chicago chez Ethan Payne, l’un de ses anciens amis avec qui elle avait gardé contact. Elle avait tenté de rassurer sa mère plus d’une fois, sans succès car elle restait persuadée que sa fille la fuyait et l’abandonnait. Lydia lui avait promis à de nombreuses reprises qu’elle allait revenir, au plus vite ou le plus souvent possible.

           A Ethan, elle avait simplement dit qu’elle recherchait des créatures surnaturelles pour le compte de Scott, et qu’elle avait besoin d’un endroit où résider quelques temps. Il avait accepté avec un peu réserve ; c’était compréhensible étant donné qu’il avait quitté Beacon Hills après des « complications » avec la meute de Scott et la mort de son frère Aiden – qui avait en plus eu une relation avec ladite jeune fille qu’il accueillait chez lui.

           Une voix grésilla dans les haut-parleurs, appelant les passagers du vol Sacramento-Chicago à se présenter à la porte H.

           - Lydia, la retint sa mère. Tu ne me dis pas aurevoir ?

           - Oh, maman. Bien-sûr…

           Elle prit Natalie dans ses bras et l’embrassa sur la joue.

           - Il faut que j’y aille. Je t’aime.

           Lydia sourit à sa mère et lui fit un signe de la main avant de se fondre dans la foule qui patientait pour le vol.

           Le vol dura un peu moins de 4 heures. Lydia s’isola avec sa musique dès qu’elle fut montée ; assise près du hublot, elle contempla le paysage américain tout au long du trajet. Elle eut le temps de repenser à Parrish – Jordan, comme elle préférait l’appeler. Leur première rencontre, dans les conditions qui avaient suivi la mort d’Allison, sa « mauvaise passe ». Certes, ça avait été très compliqué pour elle et Scott, mais ils avaient dû repasser à l’action avec l’arrivée du Bienfaiteur. Parrish s’était fait une place à Beacon Hills et dans l’entourage de la meute dont elle faisait partie. Son départ n’avait plu à personne.

           Lydia avait dû s’endormir un moment, car quand elle rouvrit les yeux, elle vit que le ciel était d’un bleu profond, presque noir. Déjà trois heures s’étaient écoulés. Elle se replongea dans le vide du ciel en s’imaginant ce qu’il y avait derrière.

           Ethan l’attendait près des valises, son téléphone dans les mains. Des petits claquements de talon indiquèrent que quelqu’un se dirigeait vers lui.

           - T’as pas l’air d’avoir changé, lança-t-il en levant les yeux. Comment ça va ?

           - Salut Ethan, répondit-elle avec un sourire. Je vais bien, et toi ?

           - Oh bah j’ai mené ma barque tant bien que mal, rit-il. Tu dois être fatiguée non ? Allez, on y va, j’suis garé pas loin.

           Son « pas loin » était en réalité l’autre bout du parking, et la jeune fille, peut habituée à ce climat beaucoup plus frais, commençait à frissonner sérieusement. Ils finirent par arriver à la vieille Ford dans laquelle Lydia se sentit tout de suite mieux. Ils roulèrent un petit moment jusqu’à la périphérie sud de la ville. Là, la route commença à monter significativement et la voiture s’arrêta à mi flanc, avant de pénétrer dans le jardin d’une grande propriété. Ethan expliqua :

           - C’est l’ancienne maison de ma grand-mère. On l’a refaite à neuf, et maintenant j’y habite.

           - Tout seul ?

           - Oui.

           Bien qu’il ait été distant avec elle après son départ, le garçon semblait très heureux de la recevoir, ce qui rassura Lydia. Elle avait eu peur qu’il la tienne encore pour responsable des… problèmes… qui lui étaient arrivés.

Lydia le trouva inchangé. Physiquement, il était toujours le même, avec ses cheveux brun clair, ses yeux noisette, les mêmes que ceux de son frère. Peut-être qu’il avait développé ses bras et son torse à la muscu, elle n’aurait pas su le dire. Il restait aussi le même garçon au visage de vainqueur, qui parle sans difficulté à tout le monde mais qui cache bien son jeu. Elle pensa à le questionner sur Danny, son petit-ami qu’il avait laissé à Beacon Hills, mais ne le fit pas par peur de le braquer.

           En entrant dans la maison, elle découvrit un intérieur à l’image des frères Payne : une alliance parfaite entre le moderne et l’ancien, le foncé et le clair, le vivant et… la mort. En effet, le noir était très présent, ainsi qu’un grand portrait des deux frères enfants. Il y en avait un dans chaque pièce. Mais Lydia respectait profondément le désir d’Ethan d’avoir son jumeau près de lui, et elle aussi ressentait la sourde douleur de sa perte.

           - Je vais te faire visiter, et te montrer ta chambre, comme ça tu pourras poser tes affaires.

           Ethan se dirigea vers l’autre côté du salon et conduit Lydia jusqu’à une chambre d’ami, spacieuse et agréable. Elle y déposa sa valise et retourna au salon sans attendre.

           - Je t’ai laissé de quoi bien manger je soir, expliqua Ethan. Mais j’ai prévu de sortir ce soir, donc ça sera pas la peine de m’attendre…

           - Pas de souci, le rassura-t-elle. Je me débrouillerai.

           Il passa une veste et sortit après lui avoir souhaité une bonne nuit.

           Elle se coucha dans une maison vide. Le lendemain matin, elle eut la surprise de voir dans le salon, éparpillés au sol, des vêtements de garçon. Les sourcils froncés, elle se dirigea vers la cuisine d’où provenaient des bruits de vaisselle. Il y avait bien Ethan, mais il n’était pas seul.

           Lydia s’arrêta net. Un jeune homme, presque nu, était assis au bar. Elle voulut aussitôt faire demi-tour mais Ethan l’interpella.

           - Salut, la salua-t-il d’un air surpris. T’as pas faim ?

           - Oh, euh… Je préfère vous laisser pour le moment, s’excusa Lydia avec gêne.

           C’est alors que l’autre garçon se retourna, dévoilant au passage ses abdominaux et faisant rougir la jeune fille.

           - Ahah, tu peux venir t’inquiète pas ! Je vais pas te manger, sourit-il. Viens.

           Elle s’approcha en baissant les yeux, très mal à l’aise. Elle se tourna vers son hôte, essayant de reprendre de la contenance.

           - Ethan, tu ne nous présentes pas ?

           - Oh si bien-sûr ! Lydia, je te présente Aaron, un… ami, et Aaron, voici ma sœur Lydia.

           Celle-ci lui adressa un regard interrogateur, et il lui indiqua de ne pas faire de remarque. Aaron semblait apprécier la compagnie de Lydia ; il commença à lui poser des questions, si elle était de passage, d’où elle venait, pourquoi elle restait chez son « frère »…

           - Hem, Aaron, je peux te voir un moment ?, l’interrompit Ethan.

           - Oui bien-sûr. A plus Lydia !

           Elle lui sourit en hochant la tête.

           Les deux garçons s’isolèrent à l’étage tandis que Lydia terminait de manger. Quelques minutes plus tard, Aaron redescendit – habillé cette fois –, salua Lydia et quitta la maison. On entendit sa voiture démarrer sur les graviers. Ethan la rejoignit.

           - Alors comme ça je suis ta sœur, dit-elle en haussant les sourcils. Je savais pas. Tu le connais d’où ?

           - C’est un ami du boulot, répondit-il en se passant une main dans les cheveux.

           - Un peu plus qu’un « ami », je me trompe ?, insinua-t-elle avec un sourire plein de sous-entendus.

           Ethan secouant la tête en riant.

           - Aide-moi plutôt à débarrasser la table !