Petite Etincelle

Chapitre 31

8752 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 23/01/2023 11:59

Voici la suite !

CHAPITRE 31

{==Trois cycles plus tard, infirmerie==}

POV Moonlight

Le temps passait plutôt rapidement à l’infirmerie. Les groons s’écoulaient alors que Ratchet prenait soin de moi et de mes blessures, s’attardant volontairement sur chaque tâche pour s’assurer de leur efficacité optimale. Il voulait que je puisse me rétablir dans les meilleures conditions avec un accompagnement digne de ce nom. Et je lui en étais infiniment reconnaissante pour son travail acharné, vouant ses cycles entiers à ses patients sans jamais perdre de vu son objectif qui était de nous voir sortir d’ici en bonne forme. Même si tout cela me paraissait exagéré, le médecin Autobot avait toujours de bons arguments et des méthodes de traitement à la pointe de la technologie qui me laissait pour la plupart du temps sidérée. En quelques cycles de convalescence dans ce lieu aux milles et une facettes, j’en avais appris bien plus que les quatre derniers Vorns sur les procédures de réparation !

Je passais les différents examens à la chaine, je les connaissais bientôt tous sur le bout des doigts ainsi que leur fréquence. Le cycle débutait à chaque fois par un check-up complet de mon CPU puis de mon Spark avant de recevoir ma ration quotidienne d’energon jusqu’à atteindre les cinquante pourcents dans mon réservoir. Pour éviter les purges, d’après les mots exacts de Ratchet. Mais j’avais plutôt la sensation qu’il limitait ma quantité de carburant pour que je ne tente rien de stupide, pour modérer mes déplacements au sein de son infirmerie … Pour éviter que je m’enfuie par les portes à toutes blindes dès que l’occasion se présenterait. Et que Primus me garde, ce n’était pas l’envie qui m’en manquait de faire cette folie ! Même si j’étais aux petits soins et que je me sentais à l’aise entre ces murs, j’avais terriblement envie de voir autre chose, de voir du monde, de voir mes amis qui me manquaient tant. Je n’avais pas eu de leurs nouvelles depuis que j’étais revenue à moi-même dans la sécurité de l’infirmerie Autobot.

Pensaient-ils à moi, comme je pensais à eux ?

Après les examens matinaux, Ratchet passait aux recalibrages de mon protoforme puis de mes membres qui présentaient parfois quelques dysfonctionnements liés aux multiples chocs électriques. C’était comme si mon corps se souvenait des électrocutions, comme s’il les revivait en permanence sans pouvoir faire la différence entre la réalité et les souvenirs. Durant ces moments plutôt embêtants pour un médecin, il lui arrivait de dire que j’étais un être intelligent beaucoup trop complexe pour un robot de mon envergure et que parfois, ça serait bien plus simple si je n’avais pas de CPU. Son sarcasme me faisait toujours rire, surtout dans ces moments-là où la tension atteignait son comble. Je le répétais souvent, mais heureusement que les Autobots avaient un médecin tel que Ratchet car il était le seul à mes optiques à être aussi efficace tout en relativisant les différentes situations avec son caractère bien trempé. Disons simplement qu’il sortait du lot et qu’on s’ennuierait sans lui.

Une fois cette tâche pénible accomplie, il passait à la maintenance de mon système par le biais d’une liaison cortycopsychique. La partie que je redoutais le plus dès que je sortais de ma recharge … Branchée à la base de mon casque par un câble, je devais rester allongée durant de longs breems à regarder fixement le plafond pendant que Ratchet réalisait de nombreux tests sur mon processeur parfois capricieux. Je haïssais ce moment plus que tout pour la simple et bonne raison que mon esprit n'était plus occupé, ce qui se résultait souvent par des flashbacks désagréables ou encore des sensations que je n’avais plus envie de revivre. Des images indésirables flashant devant mes optiques pendant que Ratchet trifouillait dans mon CPU via son ordinateur à la recherche de résidus informatiques pouvant altérer le bon fonctionnement de l’ensemble de mes composants.

Pour moi, il s’agissait de l’examen quotidien le plus éprouvant … Mais aussi le plus long, à ma plus grande peine. Car durant ces longs et interminables breems, le médecin restait muet pour ne pas se retrouver distrait tandis qu’il pianotait furieusement sur son clavier. Les optiques scotchées à son écran bleu avec cet air si concentré.

Puis quand venait enfin la fin de cette épreuve, je me retrouvai ensuite sous l’optique experte du médecin Autobot qui passait à la manipulation. La dernière ligne droite. Toujours dans le même ordre, je devais me redresser sur la couchette et me positionner à son rebord pour que Ratchet puisse m’étudier à l’aide de son scan visuel intégré. Placé juste devant moi avec une main transformée en une lumière blanche, il me scannait le visage avant de passer à mon châssis pour finir par examiner mes quatre membres un par un avec minutie. Littéralement de la tête aux pedes, j’étais analysée tandis que chacune des évaluations de son puissant scan apparaissait en de dizaine de lignes sur l’écran de l’ordinateur à ma gauche. C’était très impressionnant. Toutefois Ratchet faisait toujours en sorte de me manipuler avec la plus grande des douceurs, même si les gestes étaient répétitifs et souvent ennuyeux. Il se montrait peut-être cinglant par moment, mais jamais il n’avait été brusque physiquement avec moi, prenant le temps de m’expliquer chacune de ses actions pour me mettre en confiance.

Car il savait à quel point une réadaptation pouvait être compliquée.

«Ouvre la bouche.» Me demanda-t-il alors qu’il positionnait la lumière aveuglante face à mon visage, son index relevant lentement mon menton.

Je m’exécutai aussitôt sans aucune objection, mon regard espiègle s’attardant sur son visage si sérieux. Il plongea le faisceau lumineux à l’intérieur de ma bouche puis l’ausculta dans tous les coins et recoins à la recherche de rouille ou de quelque chose d’autre. Mais je ne faisais que des suppositions étant donné que cette fois-ci il ne me donna aucune indication. D’une humeur taquine ce matin-là, j’observai attentivement comment son expression évoluait au fil de ses recherches visiblement non concluantes. Il basculait ma tête d’un côté à l’autre avec sa main, les crêtes optiques se fronçant progressivement pendant qu’il étudiait mon visage et l’intérieur de ma bouche avec attention. S’égarant un court instant sur mon optique droite qui devenait parfois folle, il plongea son rayon lumineux à l’intérieur pour voir la réactivité de mon anneau. C’était plutôt désagréable comme sensation, mais par chance, il revint vite à ma bouche pour finir par abandonner après quelques kliks de plus.

«Tu pensais y trouver Megatron à l’intérieur ?» Plaisantai-je d’un sourire narquois, haussant les crêtes optiques au médecin qui me regardait avec étonnement avant qu’il ne m’attribue une petite claque sur le casque. Quelle petite effrontée … Mais ça faisait du bien.

«Je vois que tu n’as pas perdu ton humour, c’est bon signe.» Répliqua ce dernier qui leva les optiques au plafond.

Je ne pouvais m’en empêcher, c’était plus fort que moi. Quelques cycles plus tôt, jamais je n’aurais pensé faire ce genre de blague tant ces visages m’effrayaient, tant ils instauraient un sentiment d’effroi dans mon Spark. Ce qui voulait assurément dire que j’étais sur la voie de la guérison si dorénavant je m’autorisai à faire des blagues sur le plus grand tyran de tous les temps, pas vrai ? En tout cas, le petit sourire amusé de Ratchet semblait le confirmer alors qu’il se retournait pour prendre un cube d’energon qu’il me tendit ensuite pour m’encourager à boire. Intriguée, je le regardai avec de grandes optiques rondes jusqu’à ce qu’il ne m’explique que les résultats des examens étaient très positifs et que je pouvais dès lors augmenter ma réserve d’energon jusqu’à soixante dix pourcents. Une victoire de plus ! D’ici quelques temps, j’aurais enfin le droit de remplir mon réservoir à son maximum.

J’avais si hâte de ressentir à nouveau cette sensation d’être entièrement rassasiée, d’avoir ma pleine puissance, d’être à nouveau libre de mes mouvements … Malgré que je n’avais toujours pas reçu de nouveau T-Cog pour remplacer celui qui m’avait été volé. Quelque chose qui me faisait beaucoup plus de mal que je ne voulais l’admettre.

Optimus était revenu de mission quelques joors seulement après être parti avec une équipe. Bredouille, car les mines à grandes ressources avaient toutes été pillées durant l’attaque de Kaon. Ce qui était plutôt prévisible en fin de compte lorsque l’on connaissait les Decepticons et de quoi ils étaient capables de faire dès qu’une occasion comme celle-ci se présentait. J’avais l’intime conviction qu’ils savaient ce qui arriverait, ou du moins qu’ils avaient entendu quelque chose concernant le plan d’attaque des Autobots ce cycle-là. Je n’osai y penser, mais à chaque fois que je fermais les optiques je revoyais le visage en colère de Megatron qui comprenait que ses plans avaient été anéantis. Puis j’entendais à nouveau sa voix gutturale me dire comme quoi ce n’était pas fini, avant que le trou noir ne m’emporte. Cette image me hantait parmi tant d’autres. Je n’arrivais pas à la décrypter, je ne comprenais pas sa signification, j’étais complètement perdue.

Chaque cycle, mon Opiluk venait me rendre visite avec un peu de lecture pour m’occuper mais aussi pour m’aider à recharger lorsque j’étais sous l’emprise des cauchemars par exemple. Assis à mon chevet sur ma gauche comme à son habitude, il me faisait la lecture des histoires ancestrales datant de l’époque des treize Primes. Des archives qu’il avait soigneusement conservées quand il était encore sous le nom d’Orion Pax. Des histoires qui ne m’avaient jamais vraiment captivées jusque-là, car j’estimais que le passé appartenait au passé et qu’il ne fallait pas le recenser si nous voulions avancer. Mais depuis peu, j’avais développé une véritable passion pour ces récits qui nous instruisait sur comment était la vie avant toutes ces technologies, avant que la vie ne prospère sur Cybertron. Lorsque Primus vint à la vie. Optimus avait une voix si douce avec une touche d’enthousiasme à chaque fois qu’il me lisait ses datapads historiques, son visage s’illuminant d’une manière que je n’avais encore jamais eu l’occasion de voir alors qu’il partageait ses propres notes de l’époque de son travail d’archiviste.

«Leur bataille fut légendaire et sera plus tard gravée dans nos mémoires. De cette bataille est née l’équilibre du monde que nous connaissons tous. Unicron fut banni à tout jamais et Primus créa la race des Transformers, sous la dynastie des treize Primes originels. Solus et Quintus, sont à l’origine de la création de toutes choses qui nous entourent. Micronus est notre énergie vitale et celui qui plus tard, donnera vie aux minicons. Amalgamous nous a transmis son pouvoir de transformation. Alchemist veille à l’ordre naturel des choses, il a déchiffré les lois de la création grâce à son immense savoir. Vector Prime est le Maître de l’espace-temps. Liege Maximo, un puissant guerrier manipulateur. L’ombre des Primes, celui qui les mettra au défi. Puis un être spirituel du nom d’Onyx Prime vint au monde, le futur dieu des Predacons. Nexus détenait la clé de la combinaison. Pour unifier les Primes originels, Primus forgea Prima et lui donna le rôle de chef suprême. L’on dit que sa force dépasserait l’entendement, que son sabre tranchait les étoiles.» Récita tranquillement Optimus sur sa chaise, le précieux datapad historique entre ses mains.

«Pourquoi avoir créé un puissant guerrier manipulateur ?» Je posai sans le vouloir la question à haute-voix, un froncement de crètes optiques se formant. Les mains croisées sur mon châssis et allongée sur ma couchette, je le regardais avec incrédulité au moment où il leva les optiques de l’écran bleu de son datapad.

«Eh bien, pour rétablir le juste équilibre. Le bien ne peut subsister sans le mal, c’est ainsi que le monde fonctionne.» M’expliqua-t-il simplement.

Pour le moment, je n’avais pas besoin de plus d’explication malgré ma confusion.

Un cycle peut-être, mon créateur me donnera plus d’informations mais en attendant, je profitai de cette proximité avec lui pour écouter son récit qu’il contait avec une passion à peine dissimulée. C’était touchant. J’appréciais ces rares instants de complicité. Là, allongée presque immobile sur ma couchette de l’infirmerie face au plafond gris, j’écoutais attentivement les histoires révoquant notre passé. Un passé mouvementé qui avait forgé ce monde dans lequel nous évoluons et qui était à nouveau sur le point de changer pour une guerre de pouvoir. Encore, l’histoire se répétait, inlassablement … Et nous étions les acteurs principaux. J’espérais au fond de moi qu’un cycle, nous retrouvions cette paix qui existait à l’époque de l’âge d’or, là où il ne manquait plus de ressources ni de lumière et où les différents peuples cohabitaient passivement. Cela me paraissait si lointain maintenant. Comme un mythe créé de toute pièce pour que l’on garde toujours espoir.

Durant cette longue période de rétablissement, Ratchet m’autorisa à aller voir Bumblebee. Bien sûr, il fallait systématiquement que mon comportement soit irréprochable si je voulais avoir le droit de quitter ma couchette. Car c’était un privilège, selon le médecin strict. Alors je faisais toujours de mon mieux pour respecter les consignes pour obtenir les faveurs de Ratchet et ainsi avoir ce droit d’aller voir l’état de mon cher Bumblebee éternellement inconscient. Je passais parfois des groons à son chevet, à simplement lui tenir la main. Je lui parlais des histoires que me racontait mon Opiluk, de mes exploits quotidiens concernant les étapes de la restauration, des souvenirs partagés … Quelque part au fond de moi, je savais qu’il m’entendait de là où il se trouvait. Je ne voulais pas qu’il se sente seul, je ne voulais pas qu’il se sente abandonné dans les pires moments.

«Je sais que tu m’entends. Je sais que tu n’es pas parti, que tu es là, quelque part … A attendre de retrouver la lumière. Je veux que tu saches que n’es pas seul. Je suis là.» Murmurai-je tandis que je serrais sa main inerte sur ma joue, le visage marqué par l’inquiétude. Mais il demeurait à jamais inexpressif.

Je n’attendais désormais plus qu’une seule chose, le retour de mon meilleur ami.

oOoOoOoOoOoOoOoOoOo

POV Normal

Optimus Prime alternait entre son devoir de Prime et celui de créateur. Chaque cycle, il rendait visite à Moonlight pour discuter avec elle et lui raconter ses fameuses histoires qu’il prenait plaisir à transmettre à sa fille. Des deca cycles de travail acharné pour se documenter, cela représentait des orns de recherches solitaires dans les archives d’autrefois Trypican. C’était il y a bien longtemps maintenant, mais Optimus gardait un très bon souvenir de cette période où il n’était pas encore acculé par le travail colossal que représentait le statut de Prime. De vieux datapads qu’il avait dépoussiérés pour l’occasion. Des moments de partage qu’il chérissait alors qu’il passait du temps avec sa fille toujours confinée après trois orns enfermée entre les murs épurés de l’infirmerie. Et chaque cycle passé à ses côtés, il constatait de nettes améliorations autant sur l’aspect physique que mental.

«Zeta Prime était le sixième détenteur de la matrice de commandement. Celui qui plus tard, confiera l’artefact à mon mentor, Sentinel Prime. Il était gladiateur avant de devenir le dirigeant des Autobots puis mon conseiller attitré pour reprendre ce rôle. Quand je n’étais encore qu’un simple archiviste, il m’a confié les nombreuses histoires de mes prédécesseurs afin d’éviter de reproduire les mêmes erreurs que ces derniers. Il voyait en moi celui qui rétablira la paix entre les nations. Mais à l’époque, je n’avais pas autant confiance en mes capacités à devenir le leader des Autobots. C’était un choix difficile, une lourde responsabilité. J’avais besoin de temps et de conseils.» Dévoila le Prime qui lisait son datapad d’une pointe de regret dans sa voix baryton.

«Pourquoi tu n’es pas resté dans les archives ? Je veux dire, si tu étais si bien dans cet univers, pourquoi ne pas avoir décliné cette proposition ? Rien ne t’y forçais.» Interrogea la petite fembot sur la couchette alors qu’elle jouait avec le câble raccordé à son coude.

«Ce n’était pas aussi simple. Ce n’est pas une décision à prendre à la légère, il faut beaucoup de temps et surtout faire preuve d’observation pour déterminer qui sera le prochain détenteur de la matrice. Des orns de réflexion et de remise en question. Sentinel avait le choix à l’époque, mais il a préféré prendre son temps pour m’étudier. Pour être certain de ne pas faire d’erreur. Car elle ne doit surtout pas être placée entre les mauvaises mains, comprends-tu ?» Répondit Optimus qui haussa les crètes optiques à sa fille lorsque cette dernière hocha lentement la tête.

«Oui, je comprends. Mais tu n’as aucun regret ? Fouiller l’histoire ne te manque pas ? Avec ce nouveau rôle, tu as quand même dû faire une croix sur beaucoup de choses … Je trouve ça triste.» Regretta Moonlight, un pincement au Spark pour son créateur qui avait dû faire des choix difficiles dans sa vie.

«En effet, j’ai dû faire face à des choix parfois difficiles. Mais la vie est ainsi, elle est faite de choix et il arrive que tu regrettes certains d’entre eux. Cela étant dit, ils t’amènent aussi à faire de fabuleuses rencontres que tu ne pensais jamais faire. L’essentiel, c’est de ne jamais regretter. De toujours avancer, peu importe la difficulté, peu importe les obstacles que tu rencontreras. Faire confiance en son instinct.» Récita Optimus avec conviction tout en faisant un petit signe de tête, se remémorant tout un tas de souvenirs liés à ses paroles qui avaient beaucoup de sens à ses optiques. Il reprit après quelques nano-kliks de réflexion.

«Je ne regrette pas ma vie d’avant. Ni celle d’aujourd’hui. Je ne suis peut-être plus dans mes archives, mais cela ne m’empêche pas de diriger une équipe de chercheurs. Et si je n’avais pas endossé le rôle de Prime, je n’aurais jamais pu devenir ton créateur … Je n’aurais pas pu découvrir les joies qu’implique cette grande responsabilité. Bien plus grande qu’être commandant d’une puissante armée, je dois le reconnaître !» Dit-il d’un minuscule sourire en connaissance de cause.

«C’était si difficile que ça ?» Ricana Moonlight, amusée par le comportement évasif de son Opiluk qui partageait ses opinions. Elle en apprenait tellement sur lui en si peu de temps … Enfin, il s’ouvrait à elle sur son passé et ses ressentis longtemps enfouis au fond de lui par peur d’être vulnérable. Mais pour elle, il avait toujours été la parfaite figure de créateur.

«Bien plus que tu ne l’imagines. Et ça l’est toujours.» Optimus soupira par ses évents tandis que sa fille se mit à rire à vocaliser déployé à cette dernière révélation. Ce son réchauffait son Spark endolori. Il était si précieux, authentique ... Il voulait graver cette image dans son esprit et ne plus jamais revenir dans les cycles sombres de son histoire, se laisser emporter par la quiétude de ces rares moments de joie. Juste voir ce merveilleux sourire chaque cycle jusqu’à la fin des temps.

«Je t’aime aussi Opi. Tu es vraiment parfait dans le rôle de créateur, je ne pouvais pas rêver mieux. Aussi parfait que dans le rôle de leader des Autobots !» Rassura la fembot enjouée tout en plaçant sa petite main sur le grand bras rouge du Prime abasourdi par sa déclaration.

La perfection n’existait pas, mais cette simple déclaration d’amour avait un incroyable effet positif sur lui. Quelque chose qu’il n’avait pas ressentit depuis bien longtemps, cette sensation d’être aimé, chéri par quelqu’un qui lui était proche. A l’époque de sa découverte dans le cratère, il s’était tout de suite attaché à ce petit étincelant qui ne demandait qu’à vivre. C’était instantané, un lien presque naturel. Optimus n’était pas du genre émotif, il affectionnait chacun de ses Autobots mais jamais il n’avait ressenti pareil attachement pour qui que ce soit. Un amour véritable qui se traduisait par des émotions accueillantes qu’il inonda dans le lien créateur, son précieux lien. Pour lui, ce rôle de créateur qu’il avait choisi de prendre n’avait pas toujours été facile et il était très loin de cette fameuse perfection que Moonlight lui attribuait gracieusement. Il n’avait pas toujours été à la hauteur, surtout ces derniers temps, pourtant elle employait ce mot très fort sans une once d’hésitation. Un mot tellement significatif.

Se considérant comme un échec parce qu’il était bien trop maladroit dans la plupart des situations, Optimus ne se voyait pas comme un bon créateur, mais plutôt comme un créateur qui faisait de son mieux pour protéger. Un créateur qui voulait le meilleur pour sa progéniture même si cela impliquait de prendre de dures décisions allant à l’encontre de son Spark. Pour garder en sécurité cet être qui lui était si cher aux optiques, même s’il avait lamentablement échoué. Un échec qui le hantait depuis lors, se sentant horriblement coupable de n’avoir su la protéger des ambitions de Megatron. Par conséquent, cette révélation pourtant banale avait l’effet d’une tornade sur lui. Il se sentait comblé, ces quelques mots chassant la culpabilité qu’il portait constamment sur le dos et baignant son Spark d’une intense chaleur. Avec elle, il apprenait à s’ouvrir, à partager ses émotions.

Enveloppé de son amour inconditionnel, il ouvrit la bouche pour lui répondre sauf que la porte de l’infirmerie s’ouvrit au même moment. Brisant ainsi ce moment important.

«Pardon pour cette intrusion matinale, mais j’aurais besoin de vous parler.» S’exclama Silverbolt dès qu’il pénétra dans les locaux tout en se frottant les mains l’une contre l’autre tandis que ses optiques bleues inexpressives se posèrent sur Moonlight. Offrant un bref signe de tête dans sa direction, il la salua solennellement ; «je suis ravi de voir que vous allez mieux. Vous avez bonne mine.» 

«Cette discussion devra attendre. Je serai disponible plus tard dans la matinée.» Coupa brusquement le Prime agacé d’avoir été dérangé par le chef des Aerialbots. Les crètes optiques froncées, il toisa le mecha blanc et rouge jusqu’à ce que ce dernier ne se racle le vocaliser derrière son poing.

«C’est urgent. Cela concerne Sentinel Prime.» Révéla le grand robot ailé qui se balançait sur ses pedes alors que le visage du Prime se lissa de toute expression.

«Je reviens dans quelques instants.» Assura Optimus à Moonlight après s’être levé de son siège pour rejoindre son ami et allié proche des portes automatiques. La fembot hocha doucement la tête puis lui offrit un sourire agité avant de lâcher son avant-bras pour laisser son Opiluk partir avec le robot impatient.

«Ce ne sera pas long. Je serai bref.» Silverbolt se retourna pour enclencher le déverrouillage du verrou mais à l’instant même où les portes s’ouvrirent devant lui, il entendit un cri.

«FONCEZ !»

«Wow ! Mais qu’est-ce que ?!» S’écria-t-il de stupeur tandis qu’il fut rudement poussé sur le côté par une horde d’Autobots en furie. Les optiques écarquillées par la violence du choc, il faillit perdre l’équilibre pendant que trois robots plus petits que lui se ruaient à l’intérieur de l’infirmerie.

«Moonlight !» Hurla Hot Rod lorsque ses optiques se posèrent enfin sur la fembot sur la couchette. Etant d’abord perplexe par toute cette agitation, celle-ci finit par lui faire un sourire resplendissant.

«Hot Rod, Isis ! Niltrex ! Vous êtes-là !» Heureuse de tous les revoir, Moonlight ouvrit immédiatement ses bras pour les inviter à la rejoindre sur la couchette, son Spark sur le point d’imploser de bonheur.

Optimus observa comme les amis de sa fille se ruèrent vers elle dans l’intention de lui faire un câlin après si longtemps maintenus dans l’ignorance presque totale. Ratchet avait volontairement mit un verrou sur les portes de son infirmerie pour que seuls ceux ayant le pass spécial puissent y accéder en tout temps. Il ne pouvait pas vraiment lui donner tort sur cette décision quelque peu drastique, certes, mais nécessaire. Les patients tout comme le personnel médical méritaient de la tranquillité au sein de ces locaux, loin de l’agitation et des cris pour pouvoir se rétablir dans les meilleures conditions. Toutefois il pouvait aussi comprendre la frustration des proches qui voyaient en cette décision radicale une véritable punition … Il comprenait les deux partis. Ils étaient tenus dans l’ignorance depuis bien trop longtemps, et les paroles ne suffisaient plus pour calmer leurs inquiétudes.

Offrant un dernier coup d’optique à sa fille entourée par ses plus proches amis, le commandant des Autobots sorti juste derrière Silverbolt en veillant à fermer les portes dans son sillage pour leur laisser de l’intimité.

«Je suis si heureuse de vous revoir ! Vous n’imaginez pas à quel point vous m’avez manquée … Je n’arrêtais pas de penser à vous. Vous occupiez toujours mon esprit.» Pleura Moonlight qui entoura son bras gauche autour du mecha orange et jaune puis son bras droit autour de la fembot bleue foncée muette. Les larmes de joie aux coins de ses optiques, elle les serra fort contre elle, carrément ensevelit sous leur poids.

«Et nous donc ! Ça fait une éternité ! On essayait sans arrêt de tromper la vigilance de Ratchet, mais il avait à chaque fois une longueur d’avance sur nous. Crois-moi qu’on a essayé tout un tas de choses pour pouvoir enfin te voir, je ne compte même plus les échecs. J’ai bien cru qu’on n’y arriverait jamais … Le grincheux a toujours les audios qui traînent partout, c’est infernal.» S’agaça Hot Rod tout en levant les optiques au plafond à ses nombreux plans qui avaient foirés rien qu’à cause de Ratchet. Il les comptait par dizaine. De l’autre côté de la fembot bleu ciel, Isis hocha vivement la tête en accord.

«Ce n’est pas grave. Je savais que vous n’étiez pas loin. Que ce n’était qu’une question de temps.» Rétorqua Moonlight d’un petit rire. Soudainement, elle se rendit compte que quelqu’un manquait à l’appel.

Son sourire s’estompa de son visage ravivé alors qu’elle épiait ses deux amis avec confusion avant qu’elle ne lève les optiques vers Niltrex qui se tenait nerveusement au coin du comptoir face à sa couchette. Le mecha noir en retrait était légèrement recourbé sur lui-même, son regard évitant le sien. Sa main droite tenant son autre bras, il semblait incertain, comme s’il ne savait pas ce qu’il devait faire maintenant qu’il se retrouvait face à elle. Elle avait déjà deux de ses amis auprès d’elle pour la soutenir, et il n’était pas vraiment à l’aise dans ce genre de situation. Les regrets inscrits sur son visage marqué par la honte, il osa à peine redresser la tête dans sa direction quand il sentit son regard insistant sur lui. Mais dès l’instant où leurs optiques se croisèrent, Niltrex devint vite très anxieux. Il avait l’impression que sa place n’était pas ici aux côtés de Moonlight, qu’il ne méritait pas de la revoir après ce qu’il avait fait … Que jamais elle ne le pardonnera. Alors quand Hot Rod et Isis se décalèrent puis que Moonlight ouvrit les bras pour l’accueillir d’un sourire encourageant, il ne perdit pas un seul nano-klik pour la rejoindre.

La tentation était trop forte.

«Je suis tellement contente de te revoir. Tu es sain et sauf, merci Primus. J’avais eu si peur pour toi … Je croyais que l’explosion t’avait tué. Je ne savais pas si tu allais bien, je ne savais rien … Je n’avais aucune idée.» S’apitoya Moonlight qui enterrait son visage dans le cou de Niltrex, le serrant pour la vie chère contre son châssis. Elle reçut deux petites tapes maladroites dans le dos puis la voix agréable mais fébrile du mecha résonna dans ses audios.

«J-je vais bien … Comme tu peux le constater. Je n’ai eu que quelques égratignures contrairement à toi. Alors je vais retourner la question, est-ce que toi, tu vas bien ?» Demanda-t-il en prenant la fembot émue par le bout des bras pour la regarder de haut en bas à la recherche des blessures visibles sur sa carrosserie. Cependant son regard frénétique se bloqua brièvement à son cou où figurait une étrange trace noirâtre qu’il toucha du bout des doigts, Hot Rod s’indignant de l’autre côté de la couchette.

«Quelques égratignures ?! Tu te fiches de qui ? Tu as failli perdre ton bras je te signale ! Aouch !» Glapit ce dernier lorsque le poing d’Isis rencontra durement son épaule droite. Il fusilla du regard la grande fembot qui en réponse, lui lança un regard noir pour son manque de perspicacité. Moonlight se racla le vocaliser.

«Je vais bien. Ne t’en fais pas pour moi, je suis très bien entourée. Je me porte de mieux en mieux chaque cycle qui passe et je pourrais bientôt sortir d’ici. Dès que je recevrai le bilan final de Ratchet. J’ai hâte de pouvoir sortir, si vous saviez à quel point l’extérieur me manque …» La fembot bleu ciel gémit doucement avant de lever les optiques d’une petite moue, rêvant de voir et de ressentir l’énergie des deux soleils sur son visage, d’être baignée de leur chaleur si généreuse. Elle enviait ses amis qui n’avaient aucune contrainte …

«Tu nous as tellement manqué. Ça fait du bien de te revoir.» Niltrex hocha la tête d’un faible sourire, nouant ses mains aux siennes quand elle le regarda avec sympathie. Assis à sa gauche, Hot Rod s’exclama, les mains levées à ses côtés.

«C’est peu dire ! Maintenant il ne manque plus que le dernier membre de l’équipe pour qu’elle soit à nouveau complète ! Vivement qu’il sorte de son vortex cérébral, j’ai deux trois mots à lui dire au scout de pacotille.» Grogna-t-il alors qu’il se levait de la couchette avec mécontentement pour rejoindre le pare-vent situé à seulement quelques pas des machines de contrôle. D’un coup de bras, il l’ouvrit pour dévoiler la silhouette méconnaissable de Bumblebee occupant une couchette médicale bien plus grande et relié de tous les côtés à des engins médicaux. Comment savait-il qu’il se trouvait là ? Il l’avait deviné au son ralenti du monitoring.

Et puis, les nouvelles se propageaient vite dans la ville.

«Allez ! Debout là-dedans ! On sort de sa stase qui dure depuis des plombes ! Un petit effort mon grand. On retourne dans le monde des vivants, c’est le moment de revenir et de profiter que tout le monde est encore en vie.» Hot Rod tapa plusieurs fois dans ses mains pour tenter de motiver l’Autobot inconscient. Etant dos aux autres, il réussit à cacher sa grimace à l’apparence désastreuse de son ami qui arborait normalement de jolies couleurs jaune et noire mais qui n’était plus qu’un amas de métal grisâtre. Il ne s’attendait clairement pas à ça … Ce n’était pas possible d’apaiser la douleur désormais bien présente dans son Spark ni d’empêcher son vocaliser de se serrer.

«Tu n’as vraiment aucun respect pour personne.» Soupira Niltrex qui se massa le front, irrité par le comportement déplacé du mecha arrogant. Il ne trouvait néanmoins le courage de lever les optiques sur le pauvre Bumblebee.

«Ma deuxième désignation c’est irrespectueux.» Rétorqua Hot Rod d’un petit haussement d’épaules nonchalant alors qu’il se tournait vers eux, affichant un visage indifférent plutôt que triste. Il tenait à garder sa dignité intacte !

«Je croyais que c’était trouillard …» Provoqua Niltrex qui croisa les bras sur son châssis.

«Nan, ça c’est cet idiot de Sideswipe qui s’est prit un dard de ver des sables. Un autre commentaire ?» Trouvant la conversation drôle, Hot Rod imita la posture de Niltrex d’un sourire narquois lorsque le bot noir secoua la tête avec dédain.

«Non. Je n’ai aucun argument là-dessus.» Ou plutôt, il ne voyait pas l’intérêt de défendre ce crétin de première classe qui passait son temps à rabaisser les autres pour amuser la galerie. Non en effet, il ne l’appréciait pas du tout.

«Quoi, un dard ? C’est quoi cette histoire encore ? Mais j’espère qu’il n’a rien de grave ?! Comment va-t-il ?» S’inquiéta Moonlight avec de grandes optiques, passant son regard consterné d’un robot à l’autre pour finir par s’arrêter sur le mecha orange et jaune au moment où il lui répondit en jetant ses mains avec paresse.

«T’inquiètes, il va bien. Maintenant il se la pète devant les autres en racontant à tout le monde qu’il a combattu un ver géant à mains nues. Alors qu’il n’a même rien vu de ce combat. C’est vraiment un étincelant, il n’en manque pas une ... Je vous jure.» S’accoudant à la barre de la séparation ouverte, Hot Rod observa comment l’expression de Niltrex passa d’ennuyée à exacerbée en une fraction de nano-klik à peine rien qu’à la mention de Sideswipe. C’était si simple de le perturber ! S’enchantait-il intérieurement d’un petit sourire railleur, au plus grand damne de son interlocuteur plus petit et frêle.

«Malheureusement.» Grommela le bot noir entre ses dentas.

«Oh, d’ailleurs, il faut vraiment que je te parle de nos exploits ! Tu vas voir, tu vas halluciner ! On a traversé le désert des ruines de Trypican pour trouver une entrée secrète avec Arcee pour te retrouver, mais on a croisé des Vehicons ! Ces bots-là ne plaisantent vraiment pas … Mais ils ne sont pas très fut-fut non plus pour nous suivre jusqu’à ce trou paumé qui sentait la rouille et le gaz de pot d’échappement. Mais ça, c’est sans parler des tempêtes meurtrières et des vers des sables qui ont failli avoir nos parechocs … Je déteste ces trucs-là. Ils sont laids et puants, comme Niltrex.» A cette plaisanterie pas très futile, le robot en question lui fit un geste insultant, ce qui n’arrêta pas pour autant Hot Rod dans son explication sommaire.

«On s’est bagarré et on a gagné haut la main contre ces ringards. Arcee était géniale, tu aurais dû la voir avec Bee sur le terrain ! On faisait vraiment une super équipe. Sauf Sideswipe quoi … Il a joué le rôle du tapis dans l’histoire. Mais bon, c’est toujours mieux que de se trimballer avec un morceau de ferraille inutile. Au moins j’ai bien rigolé avec lui, chose que je n’aurais pas pu faire avec un morceau de métal ! Faut le dire. Ouais, c’était une grande aventure pleine de rebondissements ! Attends, il faut absolument que je te raconte tout en détail !» Hot Rod frappa joyeusement dans ses mains puis se redressa pour débuter son récit qu’il estimait passionnant, sauf qu’Isis lui fit rapidement signe d’arrêter son futur monologue. Son système était sur le point de surchauffer avec toutes ces informations à la fois.

«Laisse-la, tu ne vas pas commencer à lui bourrer le casque avec tes histoires ridicules en plus d’être ennuyeuses. Il y aura tout le temps pour ça lorsqu’elle sortira d’ici.» Réprimanda platement Niltrex qui leva une crète optique à l’Autobot se montrant parfois ridicule quand il s’y mettait. Bon, c’était apparemment inné chez lui mais hélas irréparable à ce stade avancé de la bêtise …

«Tu es juste jaloux parce que tu n’étais pas là pour sauver Moonlight.» Répliqua aussitôt Hot Rod, pas le moins du monde déstabilisé par le mordant habituel de Niltrex. La provocation, ça le connaissait !

«Je ne suis pas jaloux.» Simulant de l’incrédulité, le bot sombre assis au bord de la couchette cligna des optiques.

«Si, tu l’es.» Confirma l’autre mecha déterminé à avoir le dernier mot.

«Je te dis que non. Je ne vois pas en quoi risquer inutilement sa vie me rendrait jaloux. Nonsense.» Se défendit encore Niltrex, les deux fembots à ses côtés laissant sortir un gémissement d’irritation à cet échange stérile et à Hot Rod qui en profitait pour en rajouter une couche.

«Et pourtant tu l’es !»

«Ça va arrêtez, vous n’allez pas recommencer. Comme Niltrex vient de le dire, nous aurons tout le temps pour raconter nos histoires respectives quand je sortirai d’ici. Un peu de patience.» Moonlight leva la main vers l’Autobot orange et jaune puis tourna la tête vers Niltrex. Une fois certaine qu’ils ne recommenceraient pas, elle poursuivit d'un ton nostalgique ; «mais je dois bien admettre que vos chamailleries m’ont beaucoup manquées. Merci d’être là à mes côtés.»

Souriante, Isis se pencha vers son amie pour gentiment lui tapoter l’épaule comme elle le faisait à chaque fois pour soutenir la petite fembot dans les bons comme les mauvais moments. Jetant un petit coup d’optique inquiet en direction de la couchette de Bumblebee, elle revint vite à Moonlight pour ne pas céder aux larmes qui menaçaient de remplir ses optiques. Toutefois son sourire affecté par la tristesse redevint grand lorsque la fembot posa sa main sur son genou, transmettant par ce simple geste sa reconnaissance et son soutien. C’était une nouvelle épreuve à surmonter ... Mais une épreuve qu’ils surmonteront tous ensemble cette fois-ci. Hot Rod abandonna Bumblebee pour revenir près du comptoir immaculé afin de s’y assoir et débuter une nouvelle conversation bien plus joyeuse, profitant de cette opportunité de voir Moonlight après tout ce temps maintenu à l’écart.

Ils en avaient tous besoin maintenant qu’ils étaient à nouveau réunis.

Ou presque tous …

oOoOoOoOoOoOoOoOoOo

Juste après être sorti de l’infirmerie, Optimus et Silverbolt débutèrent rapidement leur conversation.

«Que m’apportez-vous comme nouvelles ?» Interrogea le Prime une fois certain qu’ils étaient bel et bien seuls dans les couloirs heureusement désertés à ce moment du cycle. Croisant les bras sur son torse, le leader intrigué se positionna dos contre le mur en attendant de recevoir les explications du chef des Aerialbots montrant des signes de nervosité.

«Malheureusement des nouvelles qui ne sont pas bonnes. Ou du moins, qui ne sont pas celles espérées j’imagine. Sentinel a complètement disparu des radars. Impossible de le localiser, il s’est comme … Volatilisé. Autrement dit, j’ignore où il se trouve, et s’il est même encore en vie quelque part. Mais il ne s’est plus manifesté depuis notre retour à la base.» Admit Silverbolt d’un haussement d’épaules suivit par une secousse désespérée de sa tête.

«Non, il est toujours en vie. Je sais de quoi est capable mon mentor, il est rusé, il a de la suite dans les idées. Il doit forcément être quelque part. Mais quelque chose d’autre semble vous tracasser … De quoi s’agit-il ?» Appuya le Prime qui plissa suspicieusement les optiques à cette agitation qui ne semblait plus vouloir partir des circuits de son ami blanc et rouge, ce dernier fixant un point invisible sur le côté. Il prit quelques nano-kliks de plus avant de partager ses pensées tracassantes.

«J’ai recueilli des témoignages de guerriers relatant ses faits. Il aurait conduit la première vague offensive au front, puis escorté le transporteur aérien numéro cinq au-dessus de l’arène de Kaon. Je n’ai cependant pas pu vérifier cette dernière information, mais Optimus, faisons preuve de lucidité un instant. Je ne pense vraiment pas qu’il joue un double rôle. Imaginez un peu le travail que cela représenterait, rien que pour ne pas se faire attraper par l’un des deux camps. Toujours être aux aguets, faire attention à chaque mot employé pour n’éveiller aucun soupçon. Un travail pharamineux étendu sur des deca cycles ! Sentinel est sage, mais il reste ancien. Très honnêtement, je le vois mal assumer un rôle d’espionnage … Pensez-vous vraiment que c’est possible ? Ce sont de graves accusations.» Déclara-t-il tout en se frottant nerveusement le casque sous le regard intense du commandant des Autobots en pleine introspection. Au bout d’un moment, il brisa le silence.

«Je reconnais que c’est difficile à croire, mais nous devons rester ouvert à toutes les possibilités. Tout le monde peut être un suspect potentiel, même les plus anciens et les plus sages d’entre nous. Je ne veux plus que les Decepticons aient encore un tour d’avance sur nous. C’est pour cette raison qu’il faut que l’on retrouve Sentinel au plus vite pour écarter cette hypothèse qui ne me plaît guère, ou dans le cas contraire, confirmer mes plus sombres craintes.» Regretta Optimus qui souffla par ses évents au scénario dramatique qui se formait d’ores et déjà dans son CPU, une douleur sourde dans son Spark s’ajoutant au poids sur ses épaules.

Si sa fille disait vrai, alors il subirait la plus grande trahison de tous les temps.

«Je veux connaître son alibi. Je veux que l’on me rapporte tous ses allés et venus dans la base le cycle précédent l’attaque. Ses fréquentations, ses dernières paroles, sa présence sur le terrain ... Je veux qu’on le retrouve pour qu’il me donne sa version des faits.» Poursuivit-il d’un léger grognement à la fin de sa phrase tandis que ses optiques bleues anormalement claires se rétrécissaient, les lèvres pincées.

«Et si votre fille se trompait ? Si son esprit avait volontairement été altéré pour qu’elle nous mette sur une mauvaise piste ? Nous ne pouvons pas écarter cette hypothèse non plus. C’est un risque majeur à prendre en considération, malheureusement. Je sais que c’est fâcheux, et que jamais vous ne pourriez douter de la véracité de ses paroles, mais n’oublions pas d’où elle revient. Et de surcroit, nous ne savons toujours pas à quel point son esprit a été manipulé. C’est peut-être un signe.» Rappela soudainement Silverbolt qui ne voulait pas que son chef soit aveuglé par son désir de rendre justice à sa création sans réfléchir à toutes les possibilités. Car des possibilités, il y en avait un sacré paquet et ce n’était pas le moment de perdre le Nord.

«Si elle se trompe, alors Sentinel sera gracié. Je retirerai toutes les accusations l’inculpant et endosserait les responsabilités d’un pareil jugement. Mais je ne remettrai pas les paroles de Moonlight en cause. Pas après ce qu’elle a vécu et vu chez l’ennemi. Je connais ma fille, elle ne mentirait pas sur une information aussi capitale. Ô combien elle me désole.» Avoua le Prime avec tristesse, ne pouvant supporter l’idée de devoir juger Sentinel après tout ce qu’ils avaient vécu, après tout ce que cet Autobot lui avait transmis. La sagesse des anciens, le respect, le courage et la justice. C’était impensable de croire qu’il aurait pu à un moment ou à un autre se retourner contre eux et rejoindre les lignes ennemis … Inconcevable d’imaginer que cette figure emblématique, que son mentor et ami ait pu les trahir d’une quelconque manière.

Et pourtant, le doute s’installait.

«C’est peu probable qu’il soit du côté des Decepticons, si vous voulez mon avis. Je suis sceptique Optimus. Pardon d’insister, seulement je pense que nous faisons vraiment fausse route … Sans parler des conséquences irrémédiables si vous accusez à tort votre mentor. Avez-vous pensé aux répercussions sur votre statut ? Je préfère vous avertir. La confiance des citoyens en serait lourdement impactée, et votre image potentiellement dégradée. J’insiste, réfléchissez bien à votre décision. Nous ne parlons pas d’un petit soupçon !» Prévint encore Silverbolt qui croyait dur comme fer à une erreur de jugement. Soucieux, il examina le visage du Prime qui montrait des signes d’incertitude avant de redevenir le leader confiant et déterminé qu’il connaissait bien.

«Si Sentinel représente un danger pour ma fille ou pour les citoyens de Iacon, alors je prendrai les mesures nécessaires. Même si cela implique de faire des sacrifices.» Optimus hocha lentement la tête. Ses paroles étaient terriblement difficiles à prononcer, mais il ne pouvait se permettre de commettre une autre erreur.

«Loin de moi l’idée de vouloir remettre vos paroles en cause mais, est-ce vraiment sage ?» Insista le chef des Aerialbots tandis qu’il essayait d’instaurer le bénéfice du doute dans le Spark du Prime sur le point de faire une bêtise selon lui. Il n’avait rien contre sa fille à proprement parlé, mais il ne faisait absolument pas confiance aux Decepticons et à leurs méthodes peu conventionnelles. Son instinct le mettait en garde sur cette affaire des plus louches.

«Un créateur protège, c’est sa raison d’être. Un leader guide, et c’est ce que je compte faire. Vous guider pour prendre les bonnes décisions, pour assurer la sécurité des Autobots et de cette ville remplie d'innocents. En commençant par neutraliser les informateurs de Megatron qui circulent librement sur notre sol. C’est primordial.» Expliqua Optimus tout en se décollant du mur puis en décroisant les bras lorsque les épaules de son interlocuteur obstiné s’affaissèrent, ce dernier abandonnant le combat qui était déjà perdu d’avance.

«Très bien. Je suppose que vous resterez sur votre position, alors je vais envoyer mon escadron ratisser les alentours à la recherche de Sentinel. S’il n’a pas été fait prisonnier par l’ennemi, nous devrions mettre la main sur lui dès qu’il montrera un signe de vie. Air Raid est le dernier à l’avoir aperçu avec le soldat Ironhide, je vais donc faire équipe avec eux pour récolter un maximum d’informations sur son éventuelle position. Si bien sûr, vous me permettez d’emprunter l’un de vos soldats.» Se résigna-t-il.

«Prenez autant de guerriers que nécessaire. Je veux que l’on retrouve Sentinel au plus vite.» Accorda l’Autobot bleu et rouge après avoir posé sa main droite sur l’épaule de Silverbolt pour lui redonner courage mais surtout confiance en lui. Car il avait besoin de son soutien et de celui de ses alliés pour affronter la future pire situation possible. Quelque chose qui ne les laissait pas indifférents.

Surtout Optimus désormais partagé entre deux camps.

«Ça sera fait. Vous pouvez compter sur moi.» L’Aerialbot presque aussi grand que le Prime hocha fermement la tête avec détermination, masquant son inquiétude du mieux qu’il le pouvait derrière cette expression placide.

Et à cet instant précis, les portes automatiques s’ouvrirent brusquement puis trois jeunes Autobots prenant leurs jambes à leur cou se ruèrent vers le couloir. Sur le point d’entrer en contact avec les deux robots en pleine conversation, ils évitèrent de justesse la collision en faisant un écart sur le côté mais ne s’arrêtèrent pas pour autant pour présenter des excuses. Bien trop effrayés à priori. Mais par quoi ? Hébétés, Optimus et Silverbolt se regardèrent pour finir par comprendre la raison de cette soudaine panique quand une clé de neuf vola devant leurs optiques. Dans le sillage des trois robots, la voix très en colère de Ratchet retentit.

«Combien de fois devrais-je encore répéter que ce n’est pas une garderie ici ! Si je vous chope, croyez-moi que je vais réaliser quelques expériences sur vos pauvres petites carrosseries flambants neuves de juvéniles ! Je vais y laisser ma magnifique signature sur chacun d’entre vous, vous allez voir. Vous ne serez pas près de l’oublier, ça c’est moi qui vous le dis !» Gueula le médecin révolté à l’intérieur de son infirmerie, son ton ne laissant rien présager de bon.

«Sans façon, merci !» Hurla Hot Rod en retour tandis qu’il s’engouffrait avec Niltrex et Isis dans le couloir menant à la sortie, la peur au réservoir néanmoins amusé.

«Vous devriez peut-être attendre un peu avant de revenir au chevet de votre fille … Conseil d’ami.» Silverbolt toussota dans son poing puis jeta un regard insistant à Optimus qui fixait l’intérieur de l’infirmerie avec stupéfaction. Les optiques toujours écarquillées, l’Aerialbot encouragea le Prime d’une tape sur l’épaule avant de rejoindre à son tour les couloirs d’où s’élevaient les nombreux rires des jeunes amis de Moonlight.

Plus euphoriques que jamais.

A suivre …

L’OC Isis appartient à AnnabelleCoteZircon de Wattpad

A bientôt, VP


Laisser un commentaire ?