Petite Etincelle

Chapitre 33

10338 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 13/03/2023 11:23

Nous ne sommes qu’à la moitié de l’histoire, alors accrochez-vous. Accompagnez-moi jusqu’à la fin, confiez-moi vos émotions, faites-moi confiance pour vous surprendre. Car je vous prévois encore bien des surprises … Bonnes comme mauvaises.

CHAPITRE 33

POV Normal

Moonlight sursauta violemment puis se redressa raide comme un piquet, les optiques grandes ouvertes. Où était-elle ? Que s’était-il passé ? Pourquoi se sentait-elle aussi groggy ? Laissant sortir un gémissement de son vocaliser anormalement rêche, la fembot frotta sa tête avec confusion tandis qu’elle essayait de comprendre où elle se trouvait actuellement. La vive lumière traversant la fenêtre face à elle lui brûlait les optiques, ce qui lui arracha un second gémissement plaintif. Par précaution, elle réalisa une rapide analyse de ses systèmes vitaux pour se rendre compte que son réservoir était pratiquement vide mais qu’il y avait aussi quelques résidus d’energon de haute qualité dans ses circuits. Grâce à ça, elle put facilement en déduire qu’elle avait abusé de la haute qualité et que c’était donc pour cette raison là qu’elle était aussi embrouillée à sa sortie précipitée de stase.

«Ma tête …» Gémit Moonlight d’une grimace de douleur, étudiant la pièce dans laquelle elle se trouvait avec un fond de crainte dans le Spark.

Elle ne reconnaissait absolument pas les lieux. Cette pièce inconnue était particulièrement lumineuse, pas vraiment spacieuse cependant tout l’espace disponible était utilisé par des tableaux ainsi qu’un bureau servant de support pour du matériel artistique. Des stylos tactiles, des datapads de toutes les tailles, des chiffons utilisés, des substances colorées, des poudres diverses et variées … Face à elle sur le mur, un large miroir ovale avec des ornements se trouvait à côté de cette fenêtre qui offrait une vue fabuleuse sur les tours de Iacon. Et d’après la hauteur des deux soleils dans le ciel clairsemé de nuages, le cycle avait déjà bien été entamé. Sa confusion s’approfondit alors que Moonlight touchait du bout des doigts la surface métallique sur laquelle elle se trouvait pour rapidement comprendre qu’il s’agissait en réalité d’une couchette. Mais la couchette à qui ?!

«C’est quoi ce-» Elle n’eut toutefois pas le temps de finir sa phrase car quelqu’un se racla le vocaliser en même temps. Effrayée par cette présence qu’elle n’avait même pas remarquée, elle dégringola de la couchette pour se retrouver à plat ventre sur un sol impeccable et curieusement coloré en jaune. L’impact plutôt abrupte avec le métal lui donna l’envie de purger le reste de carburant qu’elle avait dans le réservoir.

«Je te déconseille de faire ça.» Découragea sèchement la voix masculine se trouvant quelque part sur la gauche. Malgré son désarroi devant une situation pour le moins ambiguë, le ton qu’il employait pour lui parler était amplement suffisant pour mettre un nom sur cette voix acariâtre bien connue de tous. Un bot qu’elle finit par reconnaître pour son tempérament arrogant et sa facilité à critiquer les autres et la société, sans même devoir faire l’effort de le regarder.

«Qu’est-ce que je fou là … Pourquoi je suis dans ta chambre.» Grogna Moonlight qui se redressa sur ses coudes pour pouvoir masser ses optiques douloureuses avec la paume de ses mains. Au manque de réponse de son interlocuteur vaniteux, elle laissa tomber ses mains sur le sol pour fusiller du regard le mecha assis sur son tabouret dos à elle face à un tableau holographique inachevé d’un coucher de soleil.

«Réponds-moi, Sunny. Pourquoi, par Primus tout puissant, je suis dans ta chambre ! Et pourquoi je n’ai aucun souvenir d’être arrivée là !» Se plaignit la fembot qui commençait peu à peu à paniquer à cette mémoire qui lui faisait cruellement défaut dans les pires moments. Il lui était juste impossible de se souvenir de la veille ! Lentement, le bot jaune fit tourner son tabouret pour l’épier d’un regard antipathique, les bras croisés sur son châssis luisant et un pinceau numérique entre ses doigts.

«Tu as quand même un sacré culot. Tu ne te souviens de rien parce que tu t’es enfilée je ne sais combien de cubes de haute qualité sans réfléchir un seul klik aux conséquences de cette stupidité ! Si on ne tient pas la haute qualité, faut pas en prendre, c’est pourtant logique ! Mais non on s’en fiche, du moment que Sunstreaker est là pour prêter sa couchette aux déchets ambulants que vous êtes ! Pour ça, il a bon dos.» Ses optiques bleues glaciales fixaient avec agacement la fembot à même le sol qui montrait des signes d’incompréhension, avant que son expression confuse ne change pour de l’horreur. De voir ce regard épouvanté sur son visage lui donna un semblant de réconfort.

«Dis-moi que je n’ai pas rechargé ici … Par pitié, dis-moi que j’étais ailleurs qu’ici cette nuit !» S’affola Moonlight tandis qu’elle se redressait sur ses genoux, les optiques passant follement sur le bot désinvolte qui admirait son pinceau. A son cri, Sunstreaker fronça les crêtes optiques avant de décroiser les jambes puis de lever le menton avec dégoût.

«Quoi ? Tu as peur que ma couchette était sale ? Elle n’était pas assez confortable pour toi peut-être ? Tu es vraiment gonflée. Regarde-toi dans un miroir avant de faire des allusions déplacées sur la propreté de ma chambre. J’hallucine … J’ai pas demandé à ce qu’une pouilleuse de ton genre vienne recharger sur MA couchette qui se trouve dans MA chambre ! La prochaine fois trouve toi un autre boulet qui t’héberge après une cuite.» Déclara crûment le mecha alors que la fembot poussait un soupir d’abattement suivit par un grognement qu’elle tenta de rendre discret en enterrant sa tête entre ses bras. Il la suivi du coin de l’optique lorsqu’elle se décida enfin à se lever du sol pour essayer de rejoindre son miroir sans trébucher à ses pedes, trouvant la scène particulièrement pitoyable à regarder. Il soupira.

«Quelle sale tête que tu as … La vue de toutes ces couleurs me donne envie de purger.» Commenta Sunstreaker quand Moonlight arriva enfin devant la glace pour constater l’effroyable mélange de couleurs sur sa carrosserie. Du vert, du jaune, du rose … Il avait l’impression qu’elle avait été mâchée puis recrachée. Ne pouvant se retenir de grimacer à ce spectacle ridicule, le mecha artiste dévisagea longuement la fembot à priori choquée de ce qu’elle voyait dans son reflet ; «ce mélange est abominable, tu en es bien consciente je l’espère ? Tu n’as aucun goût, c’est insipide. Il n’y a aucune harmonie dans ce choix de couleurs ! Ça n’a aucun sens ! Burp. Répugnant.»

«Parce que tu as l’impression que je l’ai fait de mon plein gré ?!» S’exaspéra Moonlight alors qu’elle se tournait vers lui pour se designer d’un regard médusé. Pourquoi il y avait toutes sortes de tâches de peinture sur son armure ?! Fichue mémoire ! Sunstreaker avait néanmoins raison sur une chose, ce mélange hideux crevait les optiques.

«J’en sais rien et je m’en fiche. Par contre, il y a intérêt que tu n’aies pas sali ma couchette avec cette peinture dégoutante … Et que tu as purgé dehors !» S’épouvanta Sunny écœuré lorsqu’il vit des traces d’energon sur le châssis de Moonlight. Sa mâchoire tombante presque à la renverse, il posa sa main sur sa bouche pour retenir l’energon dans le conduit d’assimilation, les optiques comiquement écarquillées. S’en était de trop à supporter ! Il accourut vers la porte automatique pour rapidement rejoindre la salle des eaux usées se trouvant de l’autre côté du salon, trébuchant presque sur les meubles dans sa précipitation. Il fallait qu’il libère son malaise d’une façon ou d’une autre.

Après son passage, Moonlight entendit des rires provenir de la salle d’à côté pendant qu’elle contemplait le désastre sur son cadre, découvrant par la même occasion la présence du frère jumeau de Sunstreaker et de son ami Hot Rod. Bon, au moins elle n’était pas venue ici toute seule complètement perdue et à la ramasse … Au moins une chose qui la réconfortait dans cette situation. Se lançant un regard critique à travers son propre reflet pour son manque évident de contrôle, elle s’éloigna du miroir afin de rejoindre le fameux salon pour confronter les deux autres mechas riant à vocalisers déployés du comportement de Sunny vis-à-vis d’elle. Ou de quelque chose d’autre, mais cela n’avait aucune importance pour elle. Tout ce qui l’importait au groon actuel c’était de savoir pourquoi elle avait atterri dans ce lieu de vie qui ne lui était pas du tout familier mais aussi de connaître la vérité sur ce qui s’était passé la veille.

Au fond d’elle, la colère grandissait au fur et à mesure de ses pas.

«Réflexe !»

Un petit cube d’energon solide vola à travers la pièce jusque dans la bouche grande ouverte d’Hot Rod actuellement allongé sur une banquette. Dans le coin du salon, juste à côté de la porte de sortie, le mecha orange et jaune se prélassait avec son meilleur ami Sideswipe. Le bot rouge flash se trouvait de l’autre côté de la table basse recouverte de datapads sur un fauteuil qui avait l’air assez confortable, une jambe croisée et plusieurs petits cubes d’energon dans ses mains. Un grand sourire benêt se dessinant sur son visage au moment où le cube solide glissa dans la bouche d’Hot Rod, il décala son regard amusé sur la fembot qui venait d’apparaître à l’embrasure de la porte menant à la chambre de son frère jumeau. Moonlight les observait avec incrédulité, la bouche légèrement béate. Ses optiques déroutées passaient d’un mecha à l’autre puis sur le bordel général qui régnait dans ce lieu d’habitation à plusieurs dizaines d’étages au-dessus du sol de Cybertron.

«C’est quoi ce dépotoir ?» Se retrouva-t-elle à dire tandis qu’elle prenait connaissance des lieux. Des cadavres de cubes d’energon jonchaient pratiquement toute la surface disponible.

«Tu t’es levée du mauvais pede ou quoi ? Bonjour pour commencer.» Ricana Sideswipe sur son siège pendant qu’il jonglait avec deux cubes.

«Salut Hot Rod, salut le tapis.» Répondit platement la fembot qui restait prudemment à l’embrasure de la porte automatique, ses optiques sondant chaque coin et recoin de la pièce sans dessus dessous. Il y avait même des pièces détachées qui traînaient dans un coin … De l’huile de vidange se mêlant à d’autres fluides douteux.

«Hein ? C’est quoi cette histoire de tapis ?» S’étonna Sideswipe qui jeta un coup d’optique intrigué à son meilleur ami.

«Laisse tomber.» Hot Rod secoua la tête. Il n’avait aucune envie de raconter cette histoire car pour l’instant c’était Moonlight le centre de l’attention. Affalé sur la grande banquette, les jambes étendues devant lui, le bot examina l’apparence de son amie plutôt nerveuse ; «qu’est-ce qu’il y a Moon ? Un problème ? Si tu as envie de purger il te suffit juste de suivre les bruits dégueux de Sunny et tu trouveras cette merveilleuse invention qu’est la salle de vidange.»

«J’ai plus envie de purger, justement ! Je veux savoir qu’est-ce que je fiche ici et pourquoi je ne suis pas dans l’infirmerie à ce stade-là du cycle ! Hot Rod, qu’est-ce qui s’est passé ?» S’impatienta Moonlight d’une touche de désespoir dans sa voix tremblante.

«Quoi ? Mais pourquoi tu aurais envie de retourner à l’infirmerie ? On est quand même mieux ici.» Plaisanta Hot Rod d’un haussement de crètes optiques grotesques tandis que Sideswipe hochait vivement la tête.

«Tu sais que je ne tiens pas du tout l’energon de haute qualité ! Par Primus Hot Rod, pourquoi tu ne m’en as pas empêchée ? C’est limite si je me souviens de quelque chose de la veille ! Il n’y a vraiment rien de pire que ça, que d’avoir des trous de mémoire !» S’écria Moonlight tout en balançant ses bras d’un soupir découragé.

«Wow, Moon, du calme. Tout va bien.» Tenta de calmer Hot Rod d’un geste qu’il espérait apaisant.

«Non, je n’ai aucune envie de me calmer ! Je suis dans le cambouis, Ratchet va vouloir me démonter et me recycler en quelque chose de bien plus utile !» De plus en plus anxieuse, Moonlight commença à faire les cent pedes dans la pièce, un horrible sentiment de culpabilité dans son Spark serré dans son châssis devenu trop étroit.

Son monde commençait à tourner.

«Qu’est-ce que tu peux être tendue, toi ! Ils ne t’ont pas appris à gérer l’energon de haute qualité chez les Decepticons ?» Se moqua allègrement le robot rouge arrogant après avoir jeté un autre petit cube solide en direction de son meilleur ami détendu.

Moonlight se rapprocha dangereusement de Sideswipe jusqu’à le recouvrir entièrement de son ombre. Bloquant la luminosité du cristal suspendu avec son cadre, la fembot plissa méchamment les optiques au mecha qui se faisait soudainement plus petit dans son fauteuil, sa présence envahissante le mettant vite mal à l’aise. Malgré sa petite et frêle taille, elle réussissait à l’intimider. Car il n’avait pas l’habitude de voir ce regard austère et encore moins cette expression sinistre sur le visage de la fille gentille et exemplaire du commandant des Autobots. Qu’est-ce qui n’allait pas chez elle ? C’était la question que se posait Sideswipe alors qu’il défiait silencieusement Moonlight au-dessus de lui. D’ordinaire, il ne se sentirait jamais déstabilisé par une fembot, surtout pas par cette fembot en particulier qui ne représentait aucun danger pour personne.

Mais étrangement, il ressentait une puissante aura émaner de son corps qu’il n’avait encore jamais ressenti auparavant chez elle. Quelque chose d’inhabituel. Et cela le terrifiait pour une raison inconnue.

«Evite ce genre de réflexions.» Finit par dire Moonlight d’un regard noir à faire pâlir un Decepticon. Derrière elle, Hot Rod se manifesta.

«Mais qu’est-ce qui t’arrive ? Pourquoi tu es autant sur la défensive tout d’un coup ? On s’amusait bien hier pourtant ! Je ne vois vraiment pas où est le problème …» Le mecha jeta ses bras en l’air avant de se laisser retomber sur sa banquette, son sourire goguenard s’étant effacé depuis qu’il ressentait de l’irritation par la tournure des évènements. Il pencha légèrement la tête lorsque Moonlight abandonna son intimidation sur Sideswipe pour le regarder lui d’un air exaspéré.

«Le problème c’est que je ne peux plus faire n’importe quoi. J’ai des responsabilités maintenant, et je ne tiens pas à décevoir dès le premier cycle de ma remise en liberté. Je veux m’améliorer, je veux devenir quelqu’un de bien et en qui on peut avoir confiance. Sur qui on peut compter … C’est très important pour moi et tu le sais.» Expliqua-t-elle en mettant l’intonation sur la fin de sa phrase, son regard perçant s’attardant sur le mecha orange et jaune qui prenait tout à la rigolade.

«T’as pas arrêté de répéter que tu voulais voir Ratchet … Franchement Moon, ça ressemblait surtout à un cri de désespoir ! Je pensais que tu délirais ! A aucun moment je me serais douté que tu étais sérieuse et que tu voulais vraiment y retourner pour le cycle de nuit … Faut être complètement dingue pour vouloir retourner dans cet endroit de sa propre volonté.» Décousu, Hot Rod haussa les épaules puis jeta un cube en l’air pour ensuite le rattraper dans sa bouche sous le regard consterné de la fembot bleu ciel.

«Pourquoi tu ne m’as pas écoutée ? Il avait confiance en moi !» Entre les deux mechas, elle désespérait.

«Parce que tu avais l’air de bien t’amuser, voilà pourquoi ! Tu avais besoin de te détendre, je pensais que ça t’aiderait.» Admit Hot Rod de plus en plus confus par son insistance.

«Tu peux vraiment être détestable quand tu t’y mets ...» Baragouina la fembot qui se massa les optiques à cette colère qui ne cessait de prendre de l’ampleur dans son Spark. Elle avait envie de lui bondir dessus et de l’étriper !

«Depuis quand tu es devenue aussi sérieuse ?» Sideswipe revint à la charge.

«Mêle-toi de tes affaires Sides, c’est un conseil.» Siffla froidement Moonlight tout en positionnant ses mains à ses hanches, ses optiques bientôt blanches fixées sur Hot Rod qui ne semblait pas voir où était le problème. Elle insista, cependant sa voix sonnait moins agressive ; «soit gentil et dis-moi ce qui s’est passé la veille.»

«T’affoles pas, il ne s’est rien passé de grave. Après la visite touristique de la ville, on est passé au bar, tu sais celui qui se trouve au bout de la rue de l’ancienne carrière … Bref, on est allé là-bas puis on a commencé à boire jusqu’à ce que tu te mettes à déprimer au sujet de cauchemars ou je ne sais plus trop quoi. Je voulais juste que tu passes un bon moment, que tu oublies toutes ces histoires qui te hantent. Après quoi, on est allé te chercher une nouvelle peinture pour ton armure. C’est tout ! Tout était parfaitement normal.» Expliqua sommairement Hot Rod dans une vaine tentative de calmer la fembot.

«C’est tout ?! Et tu trouves que j’ai l’air normale dans cet état ?» Fulmina Moonlight tout en se désignant grossièrement de la tête aux pedes, ses optiques plus claires sur le bot têtu alors qu’elle s’évertuait à lui faire comprendre que ce n’était pas bien. Ce qui entraina un rire chez Sideswipe spectateur de leur embrouille.

«Roh ça va, c’était juste pour rire ! T’étais complètement saoule en plus. Normal que tu ne te souviennes de rien. T’aurais jamais pu rentrer jusqu’à chez toi ni même espérer atteindre l’infirmerie en un seul morceau. Et moi non plus d’ailleurs … Alors je t’ai emmenée ici, c’était le plus proche.» Poursuivit le bot orange et jaune d’un soupir de contrariété, la tête posée dans sa main.

«Hot Rod, c’est de l’inconscience.» Rappela Moonlight, ébranlée.

«Un minimum de reconnaissance te serait trop demandé ? On aurait pu te laisser dehors au lieu de te filer la couchette à Sunny. Ça nous aurait évité la crise du Vorn. Tiens, je trouve que vous iriez bien ensemble tous les deux …» Sideswipe recroisa sa jambe puis lança un regard effronté à la fembot qui avait les nerfs à fleur de métal pour aucune raison apparente. Tout ce qu’il voulait, c’était de voir l’implosion !

«Tu m’aides pas là …» Hot Rod se massa le front de lassitude.

«C’est drôle !» Répliqua son meilleur ami insolent tandis qu’il avalait un énième cube d’energon d’un sourire ravi.

«Non, c’est tout sauf drôle.» Jetant un coup d’optique réprobateur en direction du mecha affalé dans son fauteuil, Moonlight revint rapidement à Hot Rod le principal concerné. Ce dernier osait feindre l’étonnement !

«Et Niltrex et Isis ? Pourquoi ils ne sont pas là avec nous ?» Questionna-t-elle ensuite tout en croisant les bras d’un petit geste de son menton, les lèvres pincées. Elle était prisonnière d’une tornade émotionnelle. Entre la colère, la confusion et la tristesse, elle ne savait plus du tout quoi faire ni penser ... Elle ignorait délibérément les commentaires déplacés de Sideswipe par peur de faire quelque chose de regrettable à cet imbécile au QI inférieur à un Sharkticon, en revanche ce n’était pas l’envie qui lui manquait de le frapper. Mais quand Hot Rod évita soudainement son regard accusateur, elle comprit vite que la réponse n’allait pas du tout lui plaire.

«Ils sont partis quand Sideswipe et Sunstreaker nous ont rejoint au bar.» Dévoila-t-il, embarrassé.

Le visage de Moonlight se contracta violemment puis des larmes d’energon commencèrent à se former dans ses optiques presque devenues entièrement blanches. C’était la goutte de trop. Son masque de fembot coriace finit par céder et la colère arrêta tout à coup d’alimenter ses circuits, la laissant complètement vulnérable face à ces deux mechas. Le menton tremblant sous la pression qui devenait trop forte, elle essuya ses larmes avec ses doigts avant de se détourner d’Hot Rod pour ne plus affronter ce visage qui lui suscitait du dégoût. C’était plus fort qu’elle, il avait abandonné … Non, ils avaient abandonné leurs véritables amis pour aller faire les zouaves dans un bar réputé accompagnés par les frères jumeaux avec qui elle ne s’entendait même pas. Ce n’était pas elle. Pourtant, elle avait honte, terriblement honte de son comportement. Honte d’avoir été si faible, encore une fois … A peine qu’elle était sortie de l’infirmerie qu’il fallait déjà qu’elle fasse n’importe quoi.

C’était une roue sans fin, un éternel recommencement.

«Hey Moon, ça va ne t’inquiètes pas. Ce n’est pas grave …» Hot Rod adoucit sa voix alors qu’il se levait de la banquette pour prendre Moonlight par le bras, le Spark se serrant lorsqu’il vit son visage dévasté. Il n’avait pas voulu lui faire du mal ! Au contraire, il voulait l’aider à se sentir mieux.

«Non, ça ne va pas du tout. A quel moment tu t’es dit que c’était une bonne idée ?» Reprocha cette dernière d’une brève secousse de sa tête avant de s’éloigner du robot soucieux. Dans son dos, elle entendit Sideswipe baragouiner quelque chose de complètement stupide mais au lieu de lui donner la réponse cinglante qu’il méritait, elle préféra abandonner le combat qui était de toute façon perdu d’avance.

«Je suis désolé, je pensais que tu étais bien avec nous … Avec moi.» Se confessa timidement Hot Rod devenu très sérieux tout à coup, les mains tendues vers la fembot qui ne cessait de prendre de la distance. D’une autre secousse désespérée de sa tête, elle détourna ses optiques humides de lui, le Spark excessivement douloureux.

«Bee ne m’aurait jamais laissé boire.» Chuchota-t-elle comme si elle prenait conscience de quelque chose d’important. Avec le dos de sa main gauche, elle essuya l’excédent de larmes avant de s’approcher de la porte de sortie dans de grandes enjambées précipitées.

«Attends ! Où est-ce que tu vas ?» Appela Hot Rod dans son sillage.

«Essayer de réparer mon erreur.» Répondit vaguement Moonlight qui disparut derrière les portes coulissantes sans un regard en arrière, ses ailettes crispées étant la dernière chose que vit Hot Rod.

«Quelle dramaturge …» Sideswipe leva les optiques au plafond mais il ne s’attendit pas à recevoir un datapad dans la figure de la part de son meilleur ami maintenant furieux. Hébété par ce retour flamboyant et inattendu, il dégringola presque de son fauteuil.

«La ferme !» Hurla le mecha orange et jaune planté au milieu du salon désordonné, l’horrible impression d’avoir tout gâché.

oOoOoOoOoOoOoOoOoOo

POV Moonlight

Je m’enfuyais.

J’avais besoin de prendre un maximum de distance.

Dans ces rues régulièrement bondées où le peuple de Iacon se mélangeait chaque cycle, je me sentais en sécurité, j’avais l’impression de passer inaperçu. Personne ne me connaissait ou du moins, pratiquement personne ne me reconnaissait. Pour la plupart des habitants, je n’étais qu’une fembot avec une désignation ainsi que cette réputation d’être la fille du grand commandant des Autobots. Mais qui savait qui j’étais réellement, au final ? Mon créateur ? Mes amis, mon meilleur ami ? Tandis que je courais vers le bâtiment médical plus qu’à quelques mètres devant moi, un terrible doute finit par m’envahir. Et si je ne me connaissais pas moi-même ? Si je n’étais pas celle que je prétendais être ? J’avais peur d’apprendre la vérité. C’était une étrange sensation … Là, lourd comme un bout de métal dans le réservoir. Je n’avais pas envie de me retrouver dans une boucle infernale de questions sans réponses, encore moins de me poser des questions existentielles qui ne pouvaient me donner satisfaction.

Alors comme toujours, j’esquivai ce genre de réflexion.

Poussant les grandes portes du centre médical avec précipitation, je me dépêchai d’atteindre le couloir de gauche sans même prêter attention aux cris indignés de la réceptionniste. Je m’engouffrai dans ce long et vaste couloir que j’avais quitté la veille avec le Spark rempli d’excitation, mais que je réempruntai avec de l’appréhension. L’angoisse de voir la déception dans le regard de Ratchet montait … Je ne voulais pas l’affronter, je n’avais pas les épaules assez solides pour. Les claquements effrénés de mes talons sur le sol métallique, c’était à peine si je prenais garde de ne renverser personne sur mon chemin vers les locaux du médecin rouge et blanc. Je priai de tout mon Spark pour qu’il soit là … Car s’il ne l’était pas, je craignais de perdre tout le courage que j’avais amassé jusqu’ici pour venir présenter mes excuses.

Enfonçant mes pedes dans le sol pour maitriser un dérapage, j’agrippai le boitier de déverrouillage des portes automatiques avant de furieusement pianoter dessus pour les ouvrir. Elles se rétractèrent d’un sifflement dans les murs pour dévoiler une infirmerie calme cependant pas vide de vie. En effet, le médecin que je cherchais activement se trouvait dans son bureau vitré en face de l’entrée principale des locaux spécialisés dans les grosses réparations et les urgences prioritaires. Dans cet immense centre médical aussi vieux que la ville elle-même, il existait plusieurs secteurs de soins suivant les différents cas à traiter, comportant pas moins de trois étages. Ratchet étant le médecin le plus réputé mais aussi le plus respecté de sa catégorie, il possédait toute la partie du rez-de-chaussée et répartissait son travail entre trois autres assistants sous ses ordres. Je ne comptais même plus le nombre de salles de soins mises à notre disposition dans cet endroit titanesque …

«Ratchet ! Je suis là !» M’écriai-je ridiculement alors que je pénétrais dans la pièce, épuisée après avoir autant exploité mes batteries.

Le mecha rouge et blanc était en train de déguster un cube d’energon au distributeur automatique mais suite à mon exclamation, il se retourna dans ma direction pour me regarder avec indifférence à travers la vitre séparatrice. Ses optiques bleues me fixant sans l’ombre d’une émotion, je me dépêchai de franchir la porte ouverte pour me tenir devant lui, les mains à mes genoux pendant que je faisais tourner mes ventilations à plein régime. C’était incroyable de voir à quel point j’étais en manque d’endurance ! Encore une preuve que je n’étais pas totalement guérie et que mon protoforme ne s’en était toujours pas remis de son traumatisme. Légèrement pliée en attendant de refroidir mes systèmes, je levai mon index en l’air pour faire signe à Ratchet de me laisser quelques nano-kliks pour retrouver mes esprits. La honte … Je n’osai imaginer à quoi il pensait en me voyant ainsi. Mais le pire du pire restait son silence à rallonge que je m’empressai de rompre avant de devenir lâche.

«Je suis vraiment désolée ! Je t’assure que je voulais venir ici cette nuit, je te le promets ! C’est juste un énorme malentendu !» M’excusai-je affolée après m’être redressée d’une grimace pour regarder l’expression platonique du médecin proche du distributeur. Toujours silencieux, je pris ce manque de réaction pour de la colère.

«Je t’en prie, il faut que tu me croies … Je n’étais pas dans mon état normal hier, et Hot Rod pensait que ça serait judicieux de m’emmener boire de l’energon de haute qualité pour me changer les idées. Bon c’est vrai que ce n’était pas la plus brillante des idées, je te l’accorde, mais il ne pensait pas à mal. Il voulait juste m’aider.» Je lui expliquais à la hâte alors qu’il m’examinait de la tête aux pedes d’une touche de répugnance ou de mépris, je n’en étais pas certaine mais dans les deux cas, cela me faisait énormément de mal.

«Je sais que j’ai fais n’importe quoi et que tu comptais sur mon sérieux pour réaliser les tests et revenir ici à chaque fin de cycle … Que tu attendais de moi de la discipline. Mais je peux t’assurer que cette erreur ne se reproduira plus à l’avenir. Je vais te prouver que tu peux avoir confiance en moi, Ratchet. Je ne suis pas une cause perdue.» Plaidai-je jusqu’à ce que je sente mes optiques devenir humides, encore. Mais qu’est-ce qui n’allait pas avec moi ?! Pourquoi étais-je tout le temps excessivement sensible ? Pourquoi la fierté de mes proches était aussi importante ?

Je connaissais déjà la réponse.

«Je sais que je vous ai déjà souvent déçu par le passé avec mon comportement … Avec mes folies et cette soif d’aventure depuis l’âge étincelant. Je vous en ai fait des frayeurs. Mais je veux que tu saches que j’ai changé, que ma perception des choses a évolué. Je veux devenir quelqu’un de meilleur, je veux que vous soyez fier de moi toi et Optimus. Il n’y a rien de plus important à mes optiques.» Je m’apitoyai en mettant mes émotions à nues pour faire comprendre à Ratchet à quel point j’étais sincère dans ma démarche. Le Spark se serrant violemment dans mon châssis lorsque le médecin se détourna de moi pour se resservir un cube à la machine, je fis de mon mieux pour garder le contrôle sur ma voix de plus en plus tendue.

«Pardonne-moi pour mes erreurs. Je suis une idiote ! Une fembot pourri gâtée qui ne pensait qu’à s’amuser et qui prenait les ordres comme des punitions ! J’ai toujours mérité mes sermons. Je sais que c’était pour mon bien, mais je ne voulais juste pas l’admettre. Je n’en faisais qu’à ma tête pour pouvoir exister, pour montrer que j’étais là. Je voulais qu’on m’entende, qu’on me voit … Que mon Opiluk me voit. Et regarde où ça m’a amenée. J’ai tellement de regrets qui me rongent, Ratchet. Mais jamais je n’ai voulu faire de mal intentionnellement à qui que ce soit …» Toutefois je laissai ma déclaration en suspens dès l’instant où Ratchet se retourna vers moi avec un cube d’energon rosé entre ses doigts qu’il me tendit sans un mot. Dubitative, je clignai des optiques avant de timidement récupérer ce cube dans mes mains.

«Bois ça. Ça t’aidera pour soulager ton réservoir.» Indiqua calmement le médecin.

«Tu … N’es pas fâché ?» Lui demandai-je, hésitante, passant mes optiques incertaines du cube rose au visage si stérile du grand bot.

«Pourquoi je serai fâché ? Optimus est venu me prévenir hier soir que tu ne viendrais pas remplir ta mission exceptionnellement. Que tu avais grandement besoin de décompresser avec tes amis. Et je vois que tu n’y es pas allée de main morte.» Remarqua Ratchet d’un petit sourire en coin tout en regardant avec insistance ma carrosserie ayant fait office d’esquisse.

«Optimus a fait ça …» Répétai-je doucement, le menton s’abaissant. Mais bien sûr qu’il aurait fait quelque chose comme ça pour moi … C’était typiquement l’œuvre de mon créateur.

«Nous nous sommes dit qu’il valait mieux te laisser un peu d’espace sans personne sur ton dos. Mais que nous soyons d’accord tous les deux, c’était à titre exceptionnel !» Avertit le médecin tout en levant son index à mon visage, m’obligeant à le regarder pour voir qu’il me haussait les crêtes optiques d’avertissement.

«Oui, complètement exceptionnel !» Je hochai bêtement la tête, toujours sous le choc. Si je m’y attendais …

«Bien. Si nous sommes sur la même longueur d’onde, alors j’estime que c’est inutile de repréciser que je t’attends ici ce soir sans faute avec le rapport quotidien rempli. Hum ?» Ratchet posa ses mains à ses hanches en attendant de recevoir une réponse positive de ma part, ses optiques rétrécies pour m’influencer.

«Evidemment ! Tu peux compter sur moi Ratchet. Je n’ai aucune intention de te décevoir.» Me raclant le vocaliser pour le libérer de cette pression contraignante, je lui souris avec reconnaissance tandis qu’il m’incitait à boire le cube.

«Prends-le. Comme tu n’es pas habituée à de grandes quantités de haute qualité dans tes circuits, j’ai peur que ton réservoir te fasse des siennes le restant du cycle. C’est important de bien évacuer, quitte à le laisser frôler la barre des vingt pourcents jusqu’à ce que tu reviennes ici plus tard dans la soirée. Je m’occuperai du reste lors de ta recharge quotidienne.» Précisa ce dernier tout en suivant le cube que j’ingurgitais du regard.

J’avais terriblement envie de le prendre dans mes bras et de lui dire à quel point j’étais soulagée qu’il ne me détestait pas … Mais je n’osais pas faire le premier pas. J’avais si peur du rejet, peur d’empiéter dans son espace privé qui était très restreint. Je crois que je ne lui avais jamais fait de câlin avant, ou du moins je ne m’en souvenais pas si c’était déjà arrivé par le passé. Peut-être lorsque j’étais encore un petit étincelant innocent en manque d’affection ? Je l’ignorais, toutefois mon amour pour lui ne faiblissait pas avec le temps, il s’accentuait. Tout comme mon Opiluk, il occupait une place très importante dans mon Spark et cette place lui était entièrement dédiée. Une fois le cube vidé de son contenu, il le récupéra de mes mains puis il tapota gentiment le haut de mon casque de ce même sourire rare qu’il ne consacrait qu’à moi, ponctuant ainsi cette merveilleuse émotion dans mon Spark.

«Merci.» Je le remerciai sciemment après avoir imité ce sourire.

«Il n’y a pas de quoi. Je suis également porteur d’un message de la part d’Optimus qui aimerait te voir au centre de recherches. Il souhaiterait discuter de certaines formalités avec toi.» Informa le médecin qui croisa les bras sur son châssis après avoir jeté le cube dans le recyclage.

«J’aimerais intégrer sa brigade de recherches aux ruines du passé. Ses récits passionnants sur l’ancien monde m’ont donné l’envie de fouiller.» Expliquai-je même s’il ne s’agissait pas de la principale raison et d’après son expression suspicieuse, il s’en doutait aussi. 

«Mais oui bien sûr, c’est cohérent. Ce n’est pas du tout pour passer plus de temps avec lui, c’est juste parce que tu as développé une toute nouvelle passion. J’ignorais que tu avais un penchant pour les vieilles reliques … Qu’être sous terre pendant de longs groons est de ce qu’il y a de plus excitant pour une jeune Autobot comme toi en quête d’identité.» Charia Ratchet qui voyait très bien mes réelles intentions. Vilain !

«Tout le monde change, c’est bien connu.» J’haussai nonchalamment les épaules même si sa dernière phrase me laissait un horrible sentiment d’appréhension. Retourner dans le noir ? Sous terre ?

C’était quelque chose qui me rendait particulièrement anxieuse.

«Bon, j’ai du travail. Les patients ne vont pas se réparer tout seul !» Grommela le mecha rouge et blanc face à moi, ce qui me sorti rapidement de mon angoisse passagère. J’avais envie de lui demander comment allait Bumblebee mais je préférais le voir par moi-même lorsque je reviendrai ce soir pour la recharge. Toutefois au regard obtus que le médecin me jetait, je ne pus m’empêcher de lui demander ce qui le perturbait autant. Et la réponse n’était évidemment pas décevante !

«Fais-moi plaisir. Avant d’aller rendre visite à Optimus, change-moi cette catastrophe visuelle en quelque chose d’un peu moins voyant. Je veux bien que ça soit un nouveau style à la mode ou peu importe comment vous nommez ça, mais je n’ai aucune envie qu’une vague de robots aveuglés par cette horreur accourent dans mon infirmerie aujourd’hui.» Se plaignit dramatiquement Ratchet tout en grimaçant à mon armure qui lui provoquait beaucoup de dégoût apparemment. Tirant un instant la langue dehors, il finit par secouer sa main devant son visage plissé.

«Pour l’amour de Primus ! Je ne suis pas expert en peinture de carrosserie et encore moins en harmonisation de couleurs, mais si j’étais toi, je collerais un procès à celui qui t’a fait ça. J’ai l’impression de voir un ramassis de couleurs qui aurait pris vie suite à une expérience qui aurait mal tourné …» Insista-t-il alors qu’il cachait sa bouche derrière son poing, exagérant volontairement ses propos pour détendre l’atmosphère. Ou pour simplement me faire passer un message, au choix !

«Rassure-toi, je ne compte pas laisser ça comme ça. Je tiens quand même à garder un minimum de dignité.» Riais-je après quoi, je laissai Ratchet vaquer à ses occupations pendant que moi je me dirigeai d’un pas nettement plus léger vers la sortie du centre.

C’était dingue le pouvoir qu’avait Ratchet pour me faire décompresser … Entre ses remarques désobligeantes, ses réflexions, ses indignations et ses crises de colère, il arrivait encore à me surprendre avec des moments comme celui-ci. Il ne manquait jamais de nous étonner ! Secouant la tête au souvenir de notre conversation, je m’enfonçai tranquillement dans le couloir principal en direction du centre de recherches se trouvant à environ un breem de là. Des idées pleins le CPU, je me voyais déjà faire ces fameuses recherches aux côtés de Chromia et Ironhide, le couple que je trouvais très attachant en plus d’être terriblement drôle. J’avais hâte de découvrir de nouvelles choses, d’enfin m’intégrer à cette société qu’était la nôtre. D’être loin de tous mes cauchemars, de toutes ces images qui me pourchassaient sans répit …

Retourne-toi !

Machinalement, mon corps fit demi-tour pour regarder derrière moi, les optiques écarquillées de stupeur. Mon Spark s’arrêta un bref instant. Immobile d’incrédulité à cette forte voix qui avait résonné dans mon dos, je sondai le couloir étrangement vide … Il n’y avait personne d’autre à part moi, pas un bruit ne rivalisait avec celui de mes évents vrombissants furieusement de peur. Osant à peine faire le moindre mouvement, je regardai lentement de gauche à droite à la recherche de l’auteur de ce cri, or j’étais bel et bien seule. J’étais pourtant certaine d’avoir entendu quelqu’un … Quelque part au fond de ce long couloir lumineux. Méfiante, je plissai les optiques tout en me redressant petit à petit, attendant quelques instants de plus immobile au milieu du couloir pour être sûre que personne ne me jouait de mauvais tour. Mais mise à part mon Spark qui bourdonnait dans mes audios, il n’y avait absolument rien d’alarmant.

Jusqu’à ce qu’une silhouette n’apparaisse au croisement.

«Tout va bien ?» Demanda la voix féminine appartenant à l’une des assistantes que j’en avais conclu grâce la croix rouge figurant fièrement sur son épaule droite.

«O-oui oui ! Tout va bien !» Répondis-je un peu à la va vite, embarrassée par la situation. Massant confusément l’arrière de ma tête d’un sourire ridicule, j’attendis que cette dernière n’entre dans son bureau pour enfin me détendre.

Tu t’imagines des choses Moonlight. Il faut que tu arrêtes de vivre dans le passé. Me réprimandai-je intérieurement d’une pointe d’agacement à cette paranoïa qui ne voulait plus me quitter.

Tu veux arrêter de vivre dans le passé mais tu es sur le point d’y replonger la tête la première … Rappelai-je aussitôt, ce qui eu pour effet d’amplifier cette irritation. D’un grognement exaspéré pour mon manque de raisonnement logique, je levai les optiques au plafond puis reprit ma route non sans une petite dose d’adrénaline dans mes circuits.

{==Centre de recherches, Ouest de Iacon==}

POV Normal

La lumière verte de l’hologramme au centre d’une grande table ovale éclairait le visage tourmenté du Prime. En plein dans une réunion avec les membres de son équipe de chercheurs fouilleurs, le très salué commandant des Autobots réalisait un tour de table mensuel pour connaître les différents points de vue sur l’avancement de leur projet collectif. Après des groons et des groons de fouille dans les ruines du passé à la recherche du fameux sceptre de Solus Prime, ils avaient enfin la possibilité de réaliser des investigations plus poussées sur le sanctuaire des Treize. Ce qui bien sûr, ouvrit un long débat sur la façon de procéder pour que l’exploration se fasse dans les meilleures conditions possibles.

Tout le monde avait son idée sur la question. Chacun à leur tour, les Autobots de l’équipe exposait leur perspective sur le prochain grand problème qu’ils allaient rencontrer. L’extraction du précieux artefact désormais à portée de main. Ils n’avaient pas le droit à l’erreur. Il fallait que l’opération se déroule sans encombre pour éviter d’abimer la relique qui pourrait complètement changer l’aspect de leur monde et leur donner une toute nouvelle lueur d’espoir pour leur race sujet à énormément de conflits. La création d’étincelants étant en grande perdition, le nombre d’individus ne cessait de diminuer à chaque nouvel affrontement, dans les deux camps. Le Allspark n’était plus aussi productif depuis que les deux maternusines principales avaient été détruites, les secondaires actuellement en attente de recevoir de nouvelles ressources pour pouvoir produire de nouveaux protoformes.

Ces précieuses ressources qui commençaient sérieusement à leur poser problème … Optimus en avait parfaitement conscience. Chaque cycle, de nouvelles plaintes concernant le réapprovisionnement des stocks s’empilaient sur son bureau car les habitants de Iacon commençaient à ressentir les effets de la guerre sur leur confort de vie. Et généralement, lorsqu’un certain seuil était atteint, une révolte n’était jamais très loin. Les Decepticons pillaient les mines d’extraction, ils volaient les marchandises et s’emparaient des territoires qui appartenaient aux Autobots. Petit à petit, ils gagnaient du terrain. A cela se rajoutait le manque de nouvelles pièces pour réparer les robots, un autre grand fléau auquel ils étaient tous confrontés. Sans pièces de rechange, comment allaient-ils survivre ?

Ils étaient une minorité autour de cette table à débattre sur les prochaines directives à suivre concernant ce projet de grande ampleur, un projet sur lequel ils travaillaient d’arrache pede depuis plus d’un cycle Stellaire. Etant un sujet controversé donc sensible, Optimus ne tolérait qu’une poignée de chercheurs dans la salle de réunion en qui il avait une totale confiance. Autour de cet immense hologramme représentant les tréfonds des ruines, Chromia, Ironhide, Beachcomber, Wheeljack, Inferno et Blurr échangeaient sur une éventuelle extirpation de l’artefact. A cette table il ne manquait qu’une seule figure emblématique. Celle de son mentor Sentinel Prime qui n’avait toujours donné aucun signe de vie aux Aerialbots à sa recherche, pas plus qu’à lui depuis leur retour de Kaon. Optimus se questionnait sur les véritables intentions de son mentor et ami, trouvant cette disparition très suspecte en plus d’être incohérente avec les récits des soldats.

De l’autre côté du grand canyon, derrière les murailles, Megatron ne donnait pas non plus de signe de vie. Curieusement au lieu d’apporter du soulagement, ce silence de la part de son ennemi juré était plutôt inquiétant. Car d’habitude le chef des Decepticons se manifestait toujours d’une façon ou d’une autre en tentant d’infiltrer la capitale ou en essayant de faire des prisonniers à chaque patrouille en dehors de la ville. Mais là, rien du tout. Plus depuis qu’ils étaient rentrés de leur offensive sur l’arène de Kaon, quelque chose de tout à fait inhabituel et énigmatique pour un tyran tel que lui qui prônait la violence. Le silence radio total, ce qui ne manqua pas d’intriguer les Autobots au point de se demander si les Decepticons ne mettaient pas secrètement un nouveau plan en pratique derrière les murailles de leur capitale bien gardée. Allaient-ils agir dans l’ombre ? Dans tous les cas, Optimus était aux aguets et ne permettra plus jamais à Megatron de mettre la main sur sa fille, il s’en était fait le serment.

Il finira par se venger, il finira par l’anéantir. Mais en attendant d’établir l’ultime plan d’attaque, il devait rester sur une position défensive jusqu’à ce qu’il puisse enfin résoudre ce problème de réapprovisionnement qui appauvrissait la ville.

Problème sur problème … L’Autobot rouge et bleu ne savait plus où donner de la tête. Mais c’était son rôle d’assumer toutes ces responsabilités et il fera tout en son pouvoir pour le remplir dignement avec toute la dévotion possible, quoi qu’il puisse se passer. Tant qu’il avait tout le soutien de ses Autobots ainsi que la confiance des citoyens, Optimus était confiant quant à l’avenir de leur peuple. Il trouvera une solution à chacun des problèmes qu’ils rencontreront, peu importe le temps ou l’énergie qu’il faudra, il assurera ses fonctions jusqu’au bout même si cela signifiait faire des choix compliqués. Il pensait notamment à Sentinel et à ses suspicions à son sujet. A chaque fois qu’il y songeait, le Prime ressentait une douleur sourde dans son Spark puis une pression inconfortable au niveau du réservoir qui se finissait par un goût amer en bouche. Cette affaire le travaillait bien plus qu’il ne voulait laisser paraître.

Fermant un instant les optiques pour tenter de soulager toute cette pression engendrée dans ses câbles, Optimus se concentra davantage sur le lien créateur qui était étrangement silencieux en ce milieu de cycle. Naturellement inquiet pour sa fille, il se mit à titiller le lien dans l’espoir de recevoir une réponse, même infime, de l’autre côté. Cependant il restait toujours silencieux, à son plus grand malheur. Ratchet lui avait dit de laisser plus de liberté à Moonlight, mais c’était bien plus facile à dire qu’à faire, remarqua-t-il d’une pointe d’agacement. Pourquoi ressentait-il toujours ce besoin viscéral d’avoir un contact permanent avec elle ? C’était une question sans fondement car il s’agissait de sa fille et qu’il était tout à fait normal pour un créateur de s’inquiéter. Il voulait juste s’assurer qu’elle allait bien, rien de plus …

Être certain qu’elle s’amusait bien, qu’elle n’avait mal nulle part … Qu’elle était bien entourée, loin du danger que représentaient les espaces sauvages en dehors des remparts de la ville. C’était plus fort que lui, incontrôlable même. Depuis toute petite, il voulait la protéger de tout et apporter une présence bienveillante dans sa vie tout comme un bon créateur pour que son développement se réalise correctement. Une figure exemplaire sur qui elle pouvait compter chaque instant. Mais que Primus le garde, c’était éprouvant d’être à la hauteur dans tous les domaines … De faire en sorte de répondre présent sur tous les fronts sans jamais montrer de signe de faiblesses. Un Prime, un Autobot, un créateur. Toutes ces fonctions qui demandaient autant d’énergie que de perspicacité. Peut-être devrait-il songer à faire une pause ? A essayer de se ressourcer un peu, pourquoi pas auprès du Allspark pour tenter de renouer avec les anciens qui pourraient le guider.

Cette idée n’était pas déplaisante.

«Monsieur ?» Intervint la voix de Beachcomber.

«Oui ?» Optimus cligna des optiques quand il vit le mecha géologue bleu et blanc juste devant lui. Il était tellement accaparé par ses pensées qu’il n’avait plus du tout suivit la conversation.

«Est-ce que tout va bien ? Vous semblez préoccupé.» Demanda l’Autobot plus petit tout en regardant avec insistance le datapad dans la main gauche de son leader. Ce dernier était complétement tordu après avoir subi une grande pression de la part du robot en pleine réflexion.

«Pardonnez ma distraction passagère. Je pensais au problème de réapprovisionnement des ressources et à toutes ces pièces qui nous manquent. Je ne voulais pas perturber la discussion. S’il vous plaît, reprenez là où vous vous étiez arrêté.» Indiqua le Prime d’un faible geste vers l’hologramme vert qui montrait un zoom approfondi des fondations du temple souterrain.

«Vous ne devriez pas vous rendre au chevet de votre fille ? D’habitude vous vous y rendez à la fin du cycle matinal, et il est presque le début de l’autre moitié ! Vous êtes gravement en retard si je peux me permettre ! Cette réunion peut être reportée, elle n’est pas urgente. Enfin un peu, mais la famille passe avant tout !» Débita Blurr de l’autre côté de la table ovale, la seule lumière produite par l’hologramme central se reflétant sur sa carrosserie aérodynamique bleue pâle.

Optimus voulut rebondir sur ce que venait de dire son messager, toutefois Ironhide fut bien plus rapide que lui pour une fois. Ce qui était plutôt assez surprenant venant du guerrier aguerri presque aussi vieux que le Allspark lui-même, lui qui préférait les gestes plutôt que les bavardages … En outre, ces prochaines paroles étaient assez imprévisibles.

«Moonlight a quitté l’infirmerie le cycle dernier. Je pense que notre bon vieux Prime est juste soucieux, c’est pour ça qu’il semble aussi distrait aujourd’hui. Il s’inquiète pour sa fille, comme tout bon créateur le ferait. Et si tu veux mon avis, tu devrais aller la retrouver pour passer un peu de temps avec elle. Car on ne peut jamais rattraper le temps perdu.» S’exprima-t-il dans sa grosse voix bourrue tandis qu’il regardait les autres Autobots pour confirmer ses propos. Des paroles pleines de sagesse … Ironhide était vraiment étonnant quand il s’y mettait mais son Spark de guerrier endurci n’était qu’une de ses nombreuses facettes. Parce qu’au fond, il était un grand tendre.

«Ça y est ? Elle est sortie ? Mais c’est super, toutes mes félicitations ! Je n’ose imaginer toutes les épreuves que vous avez dû endurer tous les deux pour en arriver jusque-là. Je suis ravie de savoir qu’elle va beaucoup mieux et j’aimerais rajouter que vous avez aussi une meilleure mine.» Chromia rejoignit Ironhide après avoir offert un sourire resplendissant à Optimus.

«Ça fait plaisir à entendre et à voir.» Acquiesça Beachcomber.

«Merci à tous pour votre soutien. Il me va droit au Spark.» Remercia le commandant avec affection d’un hochement de tête solennel.

«C’est normal Prime ! Tout le monde a le droit d’être heureux. Même toi. Et si tu veux mon avis, surtout toi ! Tu as assez travaillé pour toute une vie. Il faut savoir relâcher l’accélérateur de temps en temps. Alors détends-toi un peu et prends le reste du cycle, on finira cette réunion plus tard. Il y a d’autres priorités dans la vie. Et si ça dérange quelqu’un, je lui colle mon gros canon dans sa tronche et je l’enverrai se faire voir chez les Decepticons !» S’exclama le bot noir tout en plaçant son épais bras sur les épaules de la fembot bleue à ses côtés d’un petit sourire complice.

Ne pas terminer une réunion ? Optimus n’avait jamais fait quelque chose comme ça auparavant, c’était complètement nouveau pour lui. Prendre du temps libre, c’était impensable jusqu’à maintenant. Incertain, le leader des Autobots regarda passer les robots qui ne semblaient pas du tout perturbés par cette décision d’interrompre leur réunion mensuelle. Blurr rigolait avec Beachcomber pendant qu’Ironhide et Chromia chuchotaient à l’audio de l’autre à propos de l’expression ahurie qu’avait adopté le Prime planté au milieu de la pièce. Bientôt, le commandant se retrouva complètement seul dans la salle à regarder cet hologramme représentant une grande partie de son travail de chercheur. Prendre un cycle de congé … Comment les citoyens lambdas faisaient ?

Le mecha rouge et bleu finit par abandonner son datapad fissuré sur la table quand il se rendit compte qu’il n’y avait plus personne non plus aux ordinateurs dans la pièce d’à côté. Tout le monde faisait grève pour le forcer à prendre du repos, un mouvement collectif inédit qui laissait le Prime plutôt perplexe. Quittant les locaux désertés par son équipe avec beaucoup de confusion quant à la marche à suivre, il se dirigea calmement vers la sortie du centre tout en appelant Moonlight par le lien. Il voulait savoir où elle était pour lui proposer une activité. Mais quel genre d’activité ? Que pouvait bien faire un créateur avec sa création ? Lorsqu’elle était encore un étincelant, ils jouaient avec toutes sortes de jeux d’éveils mais une fois adulte, il n’avait plus vraiment entretenu ces rituels avec elle. Pour la simple et bonne raison qu’ils n’étaient plus adaptés pour son âge, ajoutons à cela son devoir de Prime et celui de chercheur qui prenait la majeure partie de son temps.

Alors, qu’était-il censé faire à présent ?

Lorsqu’il ouvrit les portes du centre pour atteindre les escaliers menant à la rue principale, il ne s’attendit pas du tout à croiser Moonlight. Cette dernière était justement sur le point de gravir les marches mais au contact visuel avec son Opiluk, elle s’arrêta brusquement dans son mouvement pour le regarder avec stupéfaction. Forcément qu’elle était confuse de le voir ici à ce moment du cycle. N’était-il pas censé travailler ? Les deux s’observèrent sans un mot durant les prochains nano-kliks. Optimus, imperturbable comme toujours, examina la nouvelle apparence de sa fille. Elle brillait de mille feux aux soleils, elle avait refait une nouvelle peinture sur son armure désormais flambant neuve. Sentant rapidement son regard inquisiteur sur elle, la fembot se mit à rire nerveusement avant de positionner ses mains derrière son casque d’un sourire penaud.

«Héhé, j’étais justement en train de te chercher. C’est fou comme le hasard fait bien les choses ! J’espère que je ne suis pas en retard. Je me suis dépêchée de faire ma nouvelle peinture avant de venir ici. Je voulais être présentable !» Expliqua-t-elle avec gaieté tandis qu’elle pivotait sur elle-même pour montrer le travail du peintre sur sa carrosserie.

«Regarde ma nouvelle couleur ! Elle te plaît ? Oui bon c’est pratiquement la même que d’habitude sauf que j’ai rajouté des touches de rouge, comme toi.» Annonça fièrement Moonlight tout en indiquant les fameuses pièces peintes en rouge. Une dans son dos entre ses ailettes, les deux autres à ses tibias.

Quand je serai grande, je voudrais être comme toi !

Résonna la petite voix fluette de Moonlight plus jeune dans l’esprit d’Optimus. Il regarda pensivement comme sa fille tournait sur elle-même pour lui montrer avec enthousiasme sa toute nouvelle carrosserie, le début de sa renaissance. Le Spark se remplissant d’un incroyable amour pour elle, il ne put s’empêcher de lui sourire avec tendresse alors qu’il voyait son double étincelant répétant les mêmes gestes à une autre époque. Elle n’avait pas changé. Elle était restée la même au fond … La même petite fembot intrépide et attachante qu’il avait appris à aimer et à chérir de toute son âme. Sans elle, il n’était rien. Rien d’autre qu’une machine appliquant les règles à la lettre sans jamais se poser de question, sans jamais connaître ce qu’est le véritable amour. Car l’amour, le vrai, avait plusieurs formes et sa rencontre avec ce petit étincelant abandonné lui avait appris à le reconnaitre au fil des cycles.

«Qu’est-ce qu’il y a ? Ça ne te plaît pas ?» S’inquiéta Moonlight en contre bas sur les marches, les crètes optiques se fronçant d’inquiétude au manque de réaction de son créateur. Alors lorsqu’Optimus s’avança pour la rejoindre sur les marches puis qu’il posa sa grande main sur son épaule, elle fût soudainement submergée par des émotions qui ne lui appartenaient pas.

«Tu es parfaite comme tu es. Ne change rien.» Dit-il simplement avant de la prendre dans une douce accolade contre sa cuisse droite. Il ne se souciait pas d’extérioriser ses sentiments en public, tout ce qu’il voulait c’était de montrer à Moonlight à quel point il tenait à elle. Tant pis s’il y avait une faille dans son masque de Prime irréprochable juste l’espace d’un instant.

Car cet instant, c’était le leur.

Et personne ne pouvait leur prendre ce moment de complicité.

A suivre …

Les personnages sont en constante évolution, plus particulièrement Moonlight qui cherche toujours à se retrouver. Y parviendra-t-elle ? Trouvera-t-elle un équilibre ? Ou sa paranoïa aura raison d’elle ? Pour le moment plus de questions que de réponses, mais vous finirez par découvrir toute la vérité. Enfin, si vérité il y a à découvrir ! Laissez-moi développer mon histoire, et vous découvrirez l’importance de chacun de ces moments.

VP


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