Les deux soeurs

Chapitre 118 : Tu es Yami, mais qui es-tu ?

3157 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 20/07/2023 00:31

Episode 20 : Tu es Yami, n’est-ce-pas, mais qui es-tu ?

 


Yugi et Aimy étaient toujours dans les bras l’un de l’autre. 

-         Aimy ! s’écria Miya en les séparant tous les deux.

Miya fusilla du regard Yugi, enfin le pharaon, qui avait pris le contrôle de la situation. Non mais décidément il ne comprend pas … ce qu’elle veut. Qu’il foute la paix à sa petite sœur, non il faut qu’il continue de lui tourner autour.

-         Tu es désespérant, tu ne comprends décidément rien à rien.

Miya leva le bras pour mettre une baffe au pharaon, mais Aimy se mit entre les deux et reçu le coup sur sa tête, même si Yami avait levé le bras pour arrêter le geste de Miya. Elle s’était mise en travers.

-         Aimy, excuse-moi ! s’alarma Miya.

-         Calme-toi ! Yugi m’a expliqué la situation.

-         Il te l’a expliqué ? fit-elle en colère.

-         Oui… il m’a dit que … personne ne voulait me parler de tout ça, que c’était pour me protéger. Mais dis-moi Miya, de quoi ?

Sa sœur continuait de fixer Yugi du regard, Aimy se retourna vers lui, espérant une réponse. Mais Yugi était différent, il avait une prestance plus grande, un regard plus fort, comme s’il était une autre personne.

-         Yami ? fit Aimy.

Elle se sentit soudain mal et tomba dans les pommes. Yami et Miya se précipitèrent en même temps vers elle pour la retenir.

 

-         Sais-tu ce qui lui arrive ? demanda Yami alors qu’ils venaient d’amener la jeune fille à l’infirmerie du lycée. Comment veux-tu que je la protège, si tu ne me dis rien.

-         Je te l’ai dit comment faire ? Te tenir loin d’elle.

-         Mais…

-         Tu es amoureux, je sais, et elle aussi, même si elle ne s’en souvient pas.

-         Elle s’est souvenue de moi… je veux dire, elle a dit « Yami ».

-         Heureusement que ce n’était pas ton véritable nom dont elle s’est souvenue, ce serait une catastrophe.

-         Dis-moi !

-         Ton nom, je ne le connais pas.

-         Non, je te parle de ce qui arrive à Aimy.

-         J’en ai discuté avec Bakura. Nous pensons que … l’entité maléfique a cherché à fuir le puzzle, croyant qu’Aimy était Merewt. Pour te protéger et protéger le monde, Aimy a préféré « oublier », t’effacer de sa mémoire pour que Zo… l’entité maléfique pense qu’elle n’est pas Merewt. C’est comme ça que je vois les choses. Parce qu’autant je ne t’aime pas, et une grande partie de moi est soulagée qu’elle ait pu t’oublier. Autant je sais qu’Aimy n’aurait jamais fait le choix de t’oublier pour un truc futile. Sinon elle aurait aussi oublié Seto, vu les horreurs qu’il a dites …

-         Sur Aimy ?

-         Sur qui d’autres, le pape ! Tu parles d’une reconnaissance, mais bref passons l’ingratitude de ce bonhomme, ce n’est pas le seul d’ailleurs.

-         Moi ?

-         Entre autres. Mais te creuse pas la tête. Le mieux que tu as à faire, c’est de ne rien faire !

Miya fronça les sourcils en fixant le pharaon du regard. Elle vint s’asseoir prés de sa sœur. Elle ne voulait pas qu’il s’en approche, ce n’était guère difficile à comprendre quand même.

-         Tu vas participer au tournoi ? demanda-t-elle après un long moment de silence.

-         Oui.

-         Moi aussi, j’ai passé les étapes de sélection. Je dois encore passer les 32ème de finale pour être parmi les seize participants. Mais bon j’imagine que toi tu es inscrit d’office.

-         Oui. En tant que numéro un, je suis inscrit d’office. Nous allons nous affronter à nouveau. Cette fois-ci, j’aimerais bien que …

-         Que quoi ?

-         Que tu joues avec franchise !

-         C’est-à-dire ?

-         Je sais que tu n’as pas joué la carte face cachée sur le terrain. C’était quoi ?

-         Une carte pour annuler ton attaque. On ne peut pas savoir ce qui aurait pu être, alors laisse-tomber, tu veux.

-         Tu dis toujours ça, mais…

-         Mais quoi ? Tu veux recasser ce duel, tu veux quoi ?

-         Rien, tu as raison.

Yami s’avança vers la jeune fille endormie dans les draps, il fit un sourire en la voyant, si douce, si innocente. Il remit une de ses mèches derrière son oreille et l’entité sombre… se remit à chanter. Elle est à moi ! Il se recula vivement et quitta la pièce. Une fois dans le couloir, il laissa reprendre le contrôle à Yugi.

 

Aimy avait décidé de prendre les choses en main, elle avait envie et besoin de savoir ce qui se passait dans sa tête. Elle avait fait des rêves où elle voyait Yugi déguisé en égyptien. Cela n’avait pas beaucoup de sens pour elle. Et puis elle s’était souvenue de ce que sa sœur lui avait dit sur la tablette qu’elle ne devait pas voir, de sa visite au musée avec … Yugi, enfin cette présence vague et sombre.

 

Quelques jours plus tard, elle se trouvait devant la boutique du grand père de Yugi, elle se souvenait y avoir passé une journée à ranger des cartons, avec … Yugi. Elle avait mis du temps à mettre de l’ordre dans ses pensées, mais à chaque fois qu’elle avait vécu quelque chose avec le « fantôme », c’était forcément Yugi. Ils en avaient fait des trucs ensemble. La jeune fille se disait qu’elle avait été trop accaparée par Seto pour y voir clair. Mais elle voulait aujourd’hui, faire face à son « passé ».

 

Elle sonna à la porte de leur maison et le grand-père de Yugi lui ouvrit la porte. Elle afficha un sourire en lui demandant si Yugi était là et s’il voulait bien lui parler. Yugi arriva devant la porte et fit entrer Aimy dans la maison, ravi semble-t-il de la voir. C’était la première fois qu’elle entrait chez lui. Elle avait été dans la boutique, mais pas dans la partie privée de la famille.

-         Grand-père, je te présente Aimy. Aimy voici mon grand-père.

-         Enchantée monsieur.

-         Moi aussi, ma petite. Tu es une amie de Yugi ?

-         Je… l’espère.

-         Mais oui, tu l’es ! fit Yugi avec le sourire.

Il lui proposa de monter dans sa chambre. Il ouvrit la porte et la ferma aussitôt et se fit tout penaud en se retournant vers Aimy en lui demandant cinq minutes avant d’entrer. La jeune fille hocha la tête et attendit cinq minutes, elle n’était pas à ça prêt. Il rouvrit la porte en l’invitant à entrer.

-         Ta sœur sait que tu es là ?

-         Non, je ne lui ai pas dit… Je me suis dit qu’elle… ne serait pas très contente.

-         Tu veux boire ou manger quelque chose ?

-         Non, merci. Yugi. J’aimerais que tu me parles de Yami.

-         Tu t’en souviens ?

-         Oui… enfin non. Pour tout avouer, ces derniers mois j’étais avec Seto, enfin pas vraiment avec lui… mais je n’avais pas réalisé que le « fantôme », c’était toi …

-         Le fantôme ?

-         Oui, j’ai de nombreux souvenirs avec toi, mais je ne savais pas que c’était toi. C’est dur à expliquer. Mais l’autre jour, c’était bien Yami, non ?

-         Euh… oui ? Tu veux lui parler ?

-         J’aimerais bien, si c’est possible.

-         Non, Yugi, s’écria Yami,

Mais c’était trop tard, il lui avait laissé la place. Yami leva le regard vers Aimy, lui le fixait avec ce regard si clair, si lumineux, qu’il le transperçait au fond de son âme. Il avait envie de la prendre dans ses bras et la serrer contre lui.

-         Tu es Yami, n’est-ce-pas, mais qui es-tu ?

-         Je suis … un esprit qui vit dans le puzzle.

-         Le puzzle ?

Yami posa ses mains sur la pyramide inversé autour de son cou, Aimy fit un pas et tendit le bras pour le toucher. Mais Yami referma sa main autour de son poignet.

-         Je préfère que tu évites.

-         D’accord.

Elle recula sa main et fit un petit sourire à Yami, elle regarda la chambre du jeune homme. Il avait fait un effort pour tout ranger, mais elle voyait encore des trucs trainaient, des vêtements, des jeux de cartes…

-         Il me semble me souvenir, que tu avais parlé de me construire un jeu de cartes.

-         Tu veux toujours ?

-         Oui !

Yami lui fit un sourire et l’invita à le suivre dans le magasin de son grand-père. Il regarda dans les étagères. Il fallait un jeu … lumineux et doux pour la jeune fille. Exactement comme elle. Il sélectionna le carton et invita Aimy à choisir plusieurs paquets.

-         Cela ne va pas gêner ton grand-père, … enfin le grand-père de Yugi.

-         T’inquiète pas. Choisis les paquets qui t’inspire.

La jeune fille fouilla dans le carton et passa un moment à regarder les paquets de cartes, essayant de voir par transparence quelles cartes, il pouvait y avoir dedans. Elle remarqua le sourire de Yami, elle préférait le voir comme ça, que la mine triste qu’il avait abordé ces derniers temps. C’était sans doute en grande partie de sa faute. Une fois les paquets mis de côté, elle se leva et sourit à Yami. Ils remontèrent tous les deux dans la chambre. Ils s’installèrent par terre et elle ouvrit ses paquets. Elle tendit les cartes à Yami qui fit trois paquets, les jaunes, les monstres, les rouges, les cartes pièges et les bleus les cartes magiques. Aimy fouilla dans son sac et sortit le dragon blanc aux yeux bleus qu’elle tendit aussi à Yami.

-         Kaiba te l’a donné ?

-         Hein ? Non, c’est Max… Mr Pegasus.

-         Ah !

Aimy le trouva étrangement soulagé, comme si Seto pouvait lui avoir donné un de ses si précieux dragons blancs aux yeux bleus.

-         Je l’ai joué qu’une fois, contre Ethan, avec Seto. Je voulais le jouer contre lui la dernière fois, mais Seto a été trop vite pour me vaincre. Il ne m’a même laissé cette chance… grrr ! fit-elle en mimant la colère.

-         Tu n’es pas en colère après Kaiba ?

-         Pourquoi ?

-         Il aurait dit des choses pas très … sympathiques.

-         C’est vrai ! Mais dans le fond il n’a pas tort, je peux être … agaçante parfois. Surtout dis-le moi… si je t’agace.

-         Tu ne m’agaces pas du tout.

-         C’est vrai, tant mieux. Bon alors ces cartes…

Yami passa un moment à lui expliquer ce que chaque carte faisait, à quoi elle servait comment elle pouvait l’utiliser avec d’autres cartes pour renforcer ses monstres par exemple. Le jeune garçon ajouta aussi des cartes à lui dans le jeu de la jeune fille.

-         Tu es sûr ?

-         Mais oui…

-         Tu vas participer au tournoi ?

-         Oui.

-         Cool, je peux venir t’encourager ?

-         Evidemment, Aimy. J’en serais ravi et Yugi aussi.

-         Il nous écoute ?

-         Oui.

-         Oh, ça fait pas trop bizarre ?

-         Au début, Yugi n’avait pas vraiment conscience de ma présence, j’étais comme une petite voix dans sa tête pour le guider vers la bonne stratégie… Mais nous avons appris peu à peu à nous connaître et à nous faire confiance.

Aimy sourit et rassembla ses cartes, ce nouveau jeu bien à elle, fait par Yami et Yugi. Elle les regarda une dernière fois, avec le sourire. Yami lui offrit une petite pochette pour les mettre dedans, puis elle les glissa dans son sac, en se demandant si elle s’en servirait un jour.

 

Le téléphone d’Aimy sonna, elle sursauta avant de répondre à sa sœur. Elle s’excusa d’être en retard qu’elle n’avait pas vu l’heure passée, il faut dire qu’il était déjà plus de 20 heures. Ils avaient parlé un moment tous les deux.

-         Tu es où ?

-         Ne te fâche pas s’il te plait, mais je suis chez…

-         Yugi ?

-         Oui.

-         Grrr !! Aimy !

-         Excuse-moi, mais j’avais besoin de comprendre… de discuter… mais tout va bien. Je vais rentrer à la maison.

-         Il a intérêt à te raccompagner.

-         Oui ! A tout de suite.

La jeune fille raccrocha et lui dit que sa sœur voulait qu’elle rentre à la maison. Yami proposa de la raccompagner. Aimy hocha la tête avec le sourire. Et tous les deux, ils firent le chemin du retour en discutant de tout et de rien. Aimy était ravie de cette soirée, devant la porte de sa maison, elle déposa un baiser sur la joue de Yami.

-         Merci, Yami… à toi aussi Yugi !

Yami laissa place à Yugi, qui lui répondit par un sourire et un geste de la main, puis il fit demi-tour pour rentrer chez lui. Il était aussi très heureux d’avoir partagé un moment avec la jeune fille.

Laisser un commentaire ?